Anniversaire 2010 d'Angie...
Préambule :
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sontla propriété exclusive de : Brad Wright & Jonathan Glassner. Jene tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Personnages :Jack & Sam
Genre : Romance - Songfic
Résumé : Jack et Sam se souviennent de leurs années de vie commune.
C’est si peu dire que je t’aime.
- Sam ? Sammy tu es là mon amour ?
- Dans la cuisine Jack.
Le général Jack O’Neill sourit et s’empressa vers la pièce mentionnée par son épouse. Il s’arrêta sur le seuil, s’emplissant les yeux du merveilleux spectacle de sa femme en train d’enfourner un rôti tout en chantonnant sans même y prendre garde.
Elle se releva et croisa le regard de son époux sur elle :
- Quoi ?
- Savez-vous que plus les années passent plus vous êtes belle madame O’Neill, murmura Jack en s’approchant d’elle pour l’enlacer.
- Idiot…, sourit-elle en s’abandonnant à son étreinte. Tu m’as manqué, ajouta-t-elle. J’espère qu’ils ne te rappelleront pas de sitôt.
- J’espère aussi, mais je ne pouvais pas décemment refuser d’aller leur prêter main forte dans de telles circonstances.
- Je sais bien… Mais je n’aime pas quand tu es loin. Et puis, tu es à la retraite après tout !
Comme une étoffe déchirée
On vit ensemble séparés
Dans mes bras je te tiens absente
Et la blessure de durer
Faut-il si profond qu'on la sente
Quand le ciel nous est mesuré
C'est si peu dire que je t'aime
Jack regarda la femme de sa vie, s’émerveillant de la trouver aussi jolie à près de 70 ans qu’elle l’était à 30. Aussi jolie et aussi dynamique. Rien ne l’arrêtait lorsqu’elle avait décidé quelque chose et surtout pas leurs enfants ou petits enfants qui auraient aimé la voir s’asseoir gentiment sous la véranda pour tricoter des pulls ou des chaussons de bébé comme, d’après eux, elle aurait dû le faire.
Elle avait peu changé physiquement : bien sûr ses magnifiques cheveux blonds avaient blanchi et des rides désormais parcouraient son visage toujours éclairé par ses grands yeux bleus immenses. Mais sa silhouette s’était à peine alourdie malgré cinq maternités en douze ans. Bien qu’ayant quitté l’armée à la naissance de leur troisième enfant, elle n’avait pas pour autant cessé de s’occuper, d’abord de leur progéniture, puis d’autres enfants et adolescents à la dérive, mettant à profit ses connaissances scientifiques pour ouvrir un atelier qui leur permettait d’être occupé plutôt que de traîner dans les rues.
Combien de gosses avait-elle ainsi sorti des griffes de la délinquance ? Combien de gamins qui avaient trouvé leur voie sur le chemin qu’elle leur proposait ?
- Jack… à quoi tu penses ?
- A toi mon amour…
Cette existence est un adieu
Et tous les deux nous n'avons d'yeux
Que pour la lumière qui baisse
Chausser des bottes de sept lieux
En se disant que rien ne presse
Voilà ce que c'est qu'être vieux
C'est si peu dire que je t'aime
Plus de trente ans maintenant qu’il partageait la vie de cette femme. Trente ans de bonheur entrecoupés de chagrin comme la perte de leur second fils, mort dans une échauffourée contre un peuple belliqueux sur une planète d’un autre système solaire, alors qu’il avait à peine vingt-cinq ans.
Sans Sam, sans sa force, sans sa présence, Jack ne savait pas s’il se serait relevé de l’épreuve. William était son préféré, leur quatrième enfant, celui qui lui ressemblait le plus et qui avait voulu suivre les traces de son général de père, son héros, son idole. Sa mort avait creusé en lui un trou béant qui ne se refermerait jamais. Mais Sam avait su trouver les mots, malgré son propre chagrin, sa propre détresse.
C’était elle qui le tenait debout, depuis toujours. C’était grâce à elle qu’il avait trouvé l’énergie d’affronter les huiles de Washington et le panier de crabes de la capitale. C’était grâce à elle qu’il avait triomphé des pièges tendus sur sa route lorsqu’il avait quitté la base pour rejoindre le Pentagone. Sans elle, sans doute serait-il resté un obscur petit général sans poids et sans influence. Elle l’avait poussé, tiré, soutenu quand il le fallait, sans jamais se plaindre lorsqu’il partait pour de longues périodes, la laissant seule à la maison avec les enfants : trois fils et deux filles qu’elle avait élevé magnifiquement et dont ils étaient également fiers aujourd’hui.
- Jack… je dois éplucher les pommes de terre. Lilou vient aujourd’hui avec Cal, Mary et Sammy… Je dois préparer le repas et…
- Et tu peux m’embrasser tout de même, réclama-t-il en posant ses lèvres sur les siennes.
C'est comme si jamais, jamais
Je n'avais dit que je t'aimais
Si je craignais que me surprenne
La nuit sur ma gorge qui met
Ses doigts gantés de souveraine
Quand plus jamais ce n'est le mai
C'est si peu dire que je t'aime
Ses baisers avaient toujours le même goût sucré, la même intensité et ils continuaient après toutes ces années, à mettre son corps en ébullition. Sam était ardente et tendre, fougueuse et câline, elle alliait la douceur à la sauvagerie et leurs étreintes étaient toujours aussi merveilleuses malgré le temps écoulé.
- Non Jack…, pas maintenant, gronda-t-elle en se dégageant de ses bras.
- Sammy…
- Général O’Neill, qu’auriez-vous dit si vos recrues avaient délaissé leur devoir pour s’adonner à des activités bien peu professionnelles ? interrogea-t-elle d’une voix sévère.
- Ah ! Ce n’est pas loyal ! abdiqua-t-il en riant, comprenant qu’il n’aurait pas gain de cause.
- Au lieu de dire des idioties, aide-moi donc à éplucher ces patates ! On aura peut-être un peu de temps pour nous ensuite…
C’est avec un grand sourire aux lèvres que le retraité prit le couteau que lui tendait sa femme et commença à éplucher les légumes avec ardeur. Plus vite ils en auraient terminé, plus il aurait de chance de pouvoir avoir un petit moment privé avec elle.
Lorsque les choses plus ne sont
Qu'un souvenir de leur frisson
Un écho de musique morte
Demeure la douleur du son
Qui plus s'éteint plus devient forte
C'est peu, des mots pour la chanson
C'est si peu dire que je t'aime
Et je n'aurai dit que je t'aime
Ils étaient blottis l’un contre l’autre sur le grand lit où ils s’étaient aimés une fois de plus avec cette fougue que les années n’avaient pas émoussée.
- Jack… Lilou va arriver avec les petits…
- Je sais… mais juste encore un peu.
Il la serra dans ses bras un peu plus étroitement en poussant un soupir de bien-être. Puis un petit rire lui échappa :
- Quoi ?
- J’étais en train de penser à ce que les gens imaginent que les personnes de notre âge font à cette heure de la journée.
- Mais nous ne sommes pas comme les autres monsieur O’Neill.
- Certes pas…
- Et puis qui pourrait me blâmer d’avoir toujours envie de toi ? C’est que le temps a été plutôt clément avec toi… D’ailleurs je devrais être jalouse lorsque tu pars, qui sait si une jeunette ne vas pas tenter de te mettre le grappin dessus ?
- Elle n’aurait aucune chance. Lorsqu’on a la chance de partager la vie de la femme la plus désirable au monde, aucune autre fille ne peut rivaliser.
- Oh… Jack, murmura Sam, les larmes aux yeux. Si tu savais comme je t’aime.
- Non… Si TOI tu savais comme je t’aime ma Sam. Merci d’être entrée dans ma vie, merci de m’avoir donné ces merveilleux enfants. Merci d’être toi, tout simplement. Je t’aime Sam plus que je ne pourrai le dire.
Elle se serra contre lui et chercha sa bouche en guise de réponse.
Ce jour-là la famille se mit à table avec un certain retard.
FIN
Chanson de Jean Ferrat