Une songfic pour les treize ans de Toshi.
Comme je suis une grosse paresseuse, j'ai recyclé les persos de sa maman... recherché une berceuse sur internet... bref, pas fait grand chose en fait...
Déclaration :
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Russel T Davies. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction. Quant à Rian et Anwen, ils sont la propriété d’Aviva qui ne m’en voudra pas de les lui avoir empruntés j’espère (après tout c’est pour la bonne cause).
Personnages : Jack/Ianto Rian & Anwen
Genre : Romance, famille, songfic
Résumé : Juste une petite scène de famille toute simple.
Berceuse
- Chut mon ange… Papa a besoin de dormir…
Pouvait-il lui dire que son père était mort ce jour-là durant une mission ? Quand son fils le regardait avec ces grands yeux clairs, qui ressemblait tant à ceux de son compagnon, il avait l’impression qu’il comprenait tout ce qu’il lui disait.
L’enfant avait effectivement cessé de pleurer et regardait son père d’un air grave, la tête un peu penchée, comme s’il cherchait à donner du sens à ces mots qu’il prononçait.
Ianto sentit son cœur se gonfler d’amour : Rian, son petit roi… Ce cadeau du ciel que son époux lui avait donné trois mois auparavant avec sa sœur, la très belle Anwen que les pleurs de son frère ne semblait pas avoir éveillée pour le moment. Pourtant d’ordinaire, les jumeaux étaient en parfaite synchronisation, mais cette nuit, seuls les pleurs de Rian avaient troublé le silence de la grande maison, réveillant Ianto qui s’était précipité.
Jack avait besoin de repos : comme chaque fois, son retour parmi les vivants l’avait secoué et cela avait pris plusieurs heures avant que son cœur ne batte de nouveau et que le sang ne se remette à circuler dans ses veines, des heures que Ianto avait passées dans l’angoisse et le désespoir comme à chaque fois. Jamais il ne se ferait à la perte de son compagnon, quand bien même il savait que celle-ci ne pouvait être que momentanée.
Les pleurnichements de son fils ramenèrent Ianto au moment présent et au petit être blotti dans ses bras qui n’appréciait visiblement pas que son père détourne son attention de lui.
Ianto soupira : lui aussi était fatigué et il aurait aimé que le bébé se décide à se rendormir. Sa couche était propre et il n’avait visiblement pas faim, ayant très vite délaissé le biberon que son père lui tendait… Il n’était pas fiévreux… Bref, il n’y avait aucune raison apparente pour qu’il refuse de se rendormir, et pourtant c’était le cas.
- Chut… Mon amour… Il faut dormir maintenant.
Sans même qu’il s’en rende compte, la vieille berceuse que lui chantait sa mère lui vint aux lèvres et il berça l’enfant en chantonnant :
Chwsg , 'm blentyn a dangnefedd ddilyn 'th ,
Pawb drwo 'r nos.
Gwarcheidwad angylesau Celi wedi anfon 'th ,
Pawb drwo 'r nos.
'n esmwyth 'r 'n bendrwm horiau yn cripio ,
Allt a bro i mewn bendwmpian yn cysgu ,
Fi , 'm yn caru gwylnos yn cadw ,
Pawb drwo 'r nos.
Le petit roi dodelinait de la tête, attentif à cette voix qui apaisait ses craintes et Ianto se releva pour le déposer dans son moïse. A ce moment-là un gémissement lui parvint du berceau voisin et il poussa un soupir mi-contrarié, mi-amusé : visiblement Anwen avait à son tour besoin d’attention.
Alors qu’il s’apprêtait à déposer son fils, celui-ci sursauta, ouvrit les yeux dans lesquels il fut presque certain de lire une indignation sans borne et il recommença à pleurer, comme s’il ne pouvait tolérer que son père le lâche pour s’occuper de sa sœur.
- On n’aurait pas dû t’appeler petit roi, bougonna Ianto. Tu en as vraiment trop les manières jeune tyran…
Il hésitait, sachant que s’il posait le bébé, celui-ci allait se mettre à hurler et il savait, par expérience, que son fils avait des poumons en pleine forme et capables de lui donner assez d’air pour pousser des cris redoutables qui, sans aucun doute réveilleraient Jack.
- Laisse, je m’en occupe…
Celui auquel il venait de penser était entré dans la chambre et se penchait sur le berceau de sa fille…
- Jack ! Je suis désolé. Tu devrais aller te recoucher cariad. Je vais m’en sortir.
- Pas question. Ces enfants on les a faits à deux. Alors on s’en occupe à deux.
- Mais tu as besoin de repos.
- Je vais très bien mon ange… Je t’assure.
Et pour couper court à la discussion, l’immortel s’adressa à la petite fille qui vagissait dans son moïse, tendant ses petits bras potelés vers lui :
- Hein ma toute belle que papa va bien ?… et que tu veux qu’il te prenne un peu…
Il saisit la petite fille frétillante contre sa poitrine et se tourna vers Ianto, le sourire aux lèvres. Il se sentait bien ainsi, entouré de cette famille qu’il avait cru qu’il ne pourrait plus jamais avoir.
Il s’assit dans le fauteuil à bascule installé auprès de celui dans lequel son époux s’était rassis avec leur fils et il se mit à bercer la petite fille tandis que la même mélodie s’échappait de ses lèvres.
Dors, mon enfant, et que la paix te garde,
Toute la nuit.
Dieu t'a envoyé des anges gardiens
Toute la nuit.
Les heures somnolentes rampant doucement,
Colline et vallée dormant paisiblement,
Moi, montant ma garde aimante,
Toute la nuit.
Dans le silence de la nuit la belle voix grave s’élevait et Ianto l’écoutait, le cœur gonflé d’amour. Ils avaient déjà traversé tant d’épreuves ensemble et ils en traverseraient encore tant dans cette éternité qu’ils partageaient désormais, que ces moments de paix étaient encore plus précieux.
Ces deux enfants étaient le symbole de leur amour, de leur engagement. Ils représentaient le pardon de leurs erreurs, l’espoir en un lendemain meilleur. Il savait bien qu’un jour il leur faudrait leur dire au revoir, mais pour le moment il n’y songeait pas. C’étaient deux âmes qui s’ouvraient à la vie, deux nouvelles existences qu’il leur incombait de guider sur les chemins de la justice et de la paix.
Il croisa le regard de Jack qui s’était tu et dans leurs yeux il y avait tout l’amour du monde. Les mots n’étaient plus nécessaires entre eux : ils étaient réunis par l’esprit et l’âme et ils se comprenaient sans se parler. Il savait qu’en ce moment le capitaine avait pensé la même chose et ils déposèrent simultanément un baiser sur le front de leurs enfants avant de se lever et de les poser tout doucement dans leurs berceaux.
Les deux bébés s’agitèrent pareillement, fronçant les sourcils de mécontentement, et les pères balancèrent doucement les nacelles.
Sleep, my child and peace attend thee,
All through the night.
Guardian angels God has sent thee,
All through the night.
Soft the drowsy hours creeping,
Hill and dale in slumber sleeping,
I, my loving vigil keeping,
All through the night.
Leurs voix se mêlaient dans le silence de la nuit et les enfants plongèrent dans un profond sommeil, sachant que leurs pères étaient là, veillant sur eux, et qu’ils ne risquaient rien tant qu’ils seraient à leurs côtés.
Lorsque les paroles s’éteignirent, les deux hommes se tournèrent l’un vers l’autre : leurs visages étaient imprégnés de la même paix, du même bonheur. Jack ouvrit les bras et Ianto se lova contre lui puis, tout doucement, laissant leur progéniture plongée dans des songes bleus, les heureux parents se dirigèrent vers leur chambre.
- Je t’aime cariad, murmura Ianto en se coulant dans les draps.
- Je t’aime mon ange, répondit Jack en écho.
Ils se blottirent l’un contre l’autre et rejoignirent leurs enfants au pays des rêves, là où aucun mal ne pouvait les atteindre.
FIN
Et oui, j’ai décidé qu’ils étaient polyglottes. Et que celles qui commencent à sourire en imaginant des choses pas catholiques arrêtent immédiatement : je vous rappelle que cette fiction était pour une adolescente de 13 ans !!! Et quand bien même je pourrai éventuellement être tentée par des allusions bizarres (mais ce serait mal me connaître), je ne me risquerais pas sur ce terrain là parce qu’il y a deux choses avec lesquelles Aviva ne plaisante jamais : sa fille et le capitaine (euh… ou l’inverse, je ne sais pas bien quel est son ordre de priorité).
Berceuse galloise : Chwsg , 'm Blentyn a Dangnefedd Ddilyn 'th. (en français : Dors, mon enfant et que la paix te garde ; en anglais : Sleep, My Child and Peace Attend Thee)