Torchwood - Un soir de pluie - Jack/Ianto - PG-13

Cardiff, le Hub, 21h15

Assis à son bureau, le capitaine Jack Harkness remplissait de la paperasse administrative. Il n’aimait pas particulièrement cette partie de son travail, mais ce soir, elle lui occupait l’esprit. Depuis quelques jours, quelque chose le tracassait, et s’il pouvait sauver le monde toutes les semaines, gérer ses relations avec les autres êtres humains était quelque chose de beaucoup plus complexe pour lui.

Huit jours que Ianto le fuyait, l’ignorant presque, n’échangeant que quelques mots avec lui, l’appelant à nouveau Monsieur, et ce, sans qu’il puisse en comprendre la raison. Il avait d’abord pensé que cela lui passerait, mais plus les jours s’écoulaient, plus le capitaine s’inquiétait.
La ligne téléphonique interne se mit à sonner, et il finit par appuyer sur le bouton qui activait la communication.

- Oui ?- Je quitte le hub, Monsieur, à demain.

Hésitant un quart de seconde sur la réponse à donner, il finit par lâcher :

- A demain Ianto.

Quelque peu dépité, il coupa la communication et s’adossa à son fauteuil, en se passant les mains dans les cheveux. Ce soir, il n’était même pas monté lui dire bonsoir en partant, il avait utilisé le téléphone. Qu’avait-il fait ou dit qui pouvait entrainer une telle réaction ?

Sachant qu’il ne résoudrait pas le problème ce soir, il se replongea dans ses rapports, mais plus la soirée avançait, moins il parvenait à se concentrer.

Il se sentait seul, mais pas parce que le hub était désert. Une pensée ne le quittait plus, il était en train de perdre Ianto, et il prit conscience à cet instant qu’il ne le supporterait pas. C’était plus qu’un compagnon de jeu, c’était son ami, son amant, et même ….. son amour. Un amour comme il en avait rarement vécu, un de ceux qui vous consume quand l’autre disparaît, un de ceux qu’il s’était jurer de ne plus avoir, tellement la souffrance qu’ils peuvent engendrer est grande. C’était d’ailleurs surement pour cela qu’il avait mis autant de temps à  s’en rendre compte. Inconsciemment, il s’en était protégé. Mais maintenant, il savait que c’était trop tard, et que plus rien ne pourrait détacher son esprit de celui de Ianto Jones.

Presque deux heures s’étaient écoulées depuis que son homme avait quitté le hub. Il fallait qu’il lui parle, il fallait qu’il comprenne pourquoi il installait cette distance entre eux, et il fallait qu’il le fasse maintenant. Il attrapa son manteau, et quitta la base à son tour.

Dehors, la pluie qui s’abattait depuis deux jours sur Cardiff l’accueillit. D’un pas décidé, il prit la direction de l’appartement de son ami, en suivant le long de la baie. Alors qu’il marchait depuis quelques minutes, il aperçu une silhouette, assise sur les escaliers qui menaient à la jetée. Tandis qu’il approchait, son pressentiment se confirmait : cet homme sous la pluie, à peine visible grâce à l’éclairage public, c’était Ianto.

Accélérant le pas, il fut bientôt à ses cotés, et une fois à sa hauteur, il se pencha vers lui, et l’appela doucement.

- Ianto ?

Le jeune homme posa alors son regard délavé et rougi sur l’Immortel qui se tenait devant lui. Comprenant l’état de détresse dans lequel son ami se trouvait, le cœur du capitaine se serra.

- Ianto, lève toi, viens, je te ramène au hub, ou chez toi si tu préfères.- Sauf votre respect Monsieur, je suis très bien ici.- Que ça te plaise ou non tu vas me suivre, il est hors de question que je te laisse planter là par ce temps.

Le jeune homme, un peu engourdi par le froid, ne répliqua pas. Jack l’attrapa par les épaules, et le força à se lever.

- Nous sommes plus près de chez toi, donc je t’emmène là bas, d’accord ?

Pas de réponse de son compagnon. Docilement, comme groggy, il suivit son capitaine sans faire de vagues.



Appartement de Ianto Jones, 23h30

Les deux hommes étaient enfin à l’abri. Jack enleva son manteau en observant Ianto du coin de l’œil. Celui-ci ne bougeait pas, debout dans son salon, complètement trempé.

- Déshabille toi, Ianto, tu vas…- J’ai aucune envie de baiser Jack !

La voix dure et sourde, les mots employés, le regard de défi de son homme, tout déroutait le capitaine.

- Mais…- Il n’y a pas de mais, tu m’entends ? J’ai pas envie de baiser alors tu dégages ! Tu crois que je ne sais pas pourquoi tu es venu ?- Comment ça pourquoi je suis venu ? J’avais envie de te parler, c’est devenu un crime ?- De me parler ? De quoi ? Du goût du café ? Tout ce que tu voulais c’était prendre ton pied, point.

Harkness était complètement perdu. Qu’arrivait-il à son compagnon ? Pourquoi était-il aussi remonté contre lui ? Il le vit fermer les yeux, et porter la main à son front. Il ne se sentait manifestement pas bien, le froid de la nuit dans lequel il était resté presque deux heures sans bouger l’avait mis KO. Le capitaine s’approcha. Avec hésitation, craignant une réaction négative son homme, il lui toucha la joue. Elle était brûlante, alors que le reste de son corps était certainement glacé. Le geste ne provoqua aucun mouvement chez son ami, il avait toujours les yeux fermés.

- Tu as de la fièvre, il faut vraiment que tu enlèves tes vêtements, ils sont détrempés… Tu vas finir avec une pneumonie si tu t’entêtes…, dit doucement Jack.- Et ? Quelle importance ça peut bien avoir pour vous, capitaine Harkness ?, lui répondit-il, murmurant presque, avec la voix chargée de tristesse.- Ianto…- Réfléchissez deux secondes… Qu’est ce que je suis pour vous ? Un sex friend ? Un toy boy ?- Peut être un croisement des deux…, lui répondit doucement le capitaine, sans oser aller plus loin dans son explication.- Un sex toy ? Alors je ne suis même pas un être humain…

Le début de migraine qui lui vrillait le cerveau était en train de s’accentuer, et Ianto vacilla, en fermant à nouveau les yeux. Jack n’eut pas le temps de répondre, il le prit rapidement dans ses bras, pour éviter qu’il ne tombe.

- Ianto, s’il te plait, laisse moi t’aider… Viens allons dans ta chambre, il faut que tu te mettes au lit…- Vous n’avez donc vraiment aucune pitié, capitaine ?- Pour te mettre au chaud, et te reposer, rien d’autre, arrête ces sous entendu, veux tu ? Nous en reparlerons demain matin.

Le gallois sentait progressivement ses forces l’abandonner. Sa colère était tombée au profit d’une profonde mélancolie, et il percevait maintenant le froid qui s’insinuait en lui. Quand il sentit des gouttes d’eau glacée perlant de ses cheveux s’écraser sur sa nuque,  un frisson le parcouru et il cru que ses jambes ne le porteraient pas jusqu’à son lit. Mais Jack le tenait. Son capitaine était là, près de lui,  posant sur lui un regard soucieux et le soutenant, alors qu’ils traversaient le salon pour se rendre dans la chambre.

Une fois arrivé à destination, avec une douceur dont il témoignait rarement, le capitaine l’aida à se déshabiller, et partit à la recherche de serviettes de toilette, pour qu’il puisse se sécher un peu avant de se couvrir pour la nuit. Lorsqu’il ouvrit le placard de la salle de bain, il sourit : les draps de bain étaient triés par couleur, du plus clair au plus foncé, cela ressemblait bien à son homme. Dans l’armoire à pharmacie, il fut également content de trouver de l’aspirine.

Ramenant deux serviettes, il l’enroula dans la plus grande et le frictionna, heureux de ne provoquer aucune nouvelle réaction de rejet chez son compagnon.

- Allonge toi, je reviens.

Il se dirigea vers la cuisine pour remplir un verre d’eau et y faire fondre deux cachets. Il regarda un moment les bulles remonter à la surface, comme hypnotisé par elles, en tentant d’analyser ce qui s’était passé ce soir, mais il ne parvenait pas à se concentrer. Toutes ses pensées étaient tournées vers l’homme étendu dans la pièce d’à coté, perdu dans une immense détresse qu’il était incapable d’expliquer. Il ne s’était jamais montré très démonstratif envers lui, en dehors de leur moments charnels qui étaient souvent emplis de tendresse, mais comment en était-il arrivé à penser qu’il ne représentait rien d’autre à ses yeux qu’un objet sexuel?

De rage, il frappa le plan de travail, puis respira un grand coup. Il fallait d’abord qu’il prenne soin de son homme, et ensuite il aurait tout le temps de comprendre et de réparer ses erreurs. Il attrapa le verre d’eau, et retourna rapidement dans la chambre.
Allongé et pourtant couvert d’une couette épaisse, le jeune homme grelottait.

- Tiens, bois ça, ça va te faire du bien.

Se relevant sur un coude, le gallois avala l’aspirine avec une grimace, et se rallongea aussi vite, en murmurant :

- Merci… Jack.- Dors.

Trop las pour répondre, Ianto ferma les yeux. Le capitaine lui caressa la joue, puis se déshabilla, gardant son boxer sur lui. Il se coucha à coté de son homme, se collant à lui pour lui transmettre sa chaleur, tout en essayant d’ignorer son érection naissante. Même glacée, la douceur de sa peau lui manquait, et le contact entre leur deux corps réveillait des souvenirs brûlants.

Le gallois se laissa faire sans protester, appréciant de pouvoir se réchauffer auprès de cet homme dont il était malgré tout éperdument amoureux, et sombra rapidement dans un sommeil sans rêve. Le capitaine, en dépit de la situation, était heureux de pouvoir enfin serrer son amant contre lui. Il veilla une partie de la nuit, fut rassuré par la disparition de la fièvre, et finit par s’endormir vers 3h du matin, bercé par la respiration tranquille de l’homme qu’il tenait toujours contre lui.

Appartement de Ianto Jones, 7h15 du matin

Ouvrant les yeux dans un sursaut, le gallois posa des yeux paniqué sur le réveil en face de lui. L’heure indiquée confirma ce que son inconscient savait déjà : il était en retard. Il voulu se lever, mais quelque chose l’en empêcha.

Remettant doucement ses idées dans l’ordre, et analysant la situation, il comprit que le bras puissant qui l’enchainait au lit était celui de Jack, et se rappela ce qui s’était passé la veille.
« Oh mon dieu, qu’est ce qui m’a prit de lui dire ça !? » fut la première chose à laquelle il pensa, quand lui revinrent en mémoire les mots échangés dans le salon, remplacée rapidement par « Il est resté près de moi… ». Mais la réalité le rattrapa bien vite, il était en retard, et sa conscience professionnelle pris le dessus sur son envie de profiter un peu de la douceur de ce trop rare instant partagé.

- Jack ? Jack réveille toi… Il est tard !
- Hum… ?
- Jack, s’il te plait, il faut que je me lève !
- T’es pas bien, là ?, le taquina le beau capitaine, sans pour autant desserrer son étreinte.
- Il est presque 7h30, je suis en retard ! Et toi aussi !
- Hum, m’est d’avis que ton chef ne dira rien… Tu te sens mieux ?
- Je… Oui…

Par acquis de conscience, le capitaine passa une main sur le front de son homme, et fut rassuré. Plus de fièvre.

La sonnerie de son portable se fit entendre. Reconnaissant la mélodie de Tosh, il sut que quelque chose d’important se passait, car jamais elle ne l’aurait appelé pour rien aussi tôt. Ce qu’elle lui dit confirma ses craintes. Un meurtre étrange avait été commis dans la nuit, et Torchwood était sollicité par la police. Grognant sur les imbéciles qui se permettaient de mourir n’importe quand, il demanda à la jeune femme de passer les prendre à l’appartement de Ianto vingt minutes plus tard puis raccrocha.

L’Immortel dû ensuite se résoudre à se lever tout comme son homme, qui avait profité du coup de fil pour échapper à son gardien et passer sous la douche. Otant son boxer, le capitaine rejoignit son amant, prétextant qu’il fallait gagner du temps, et promettant d’être sage. Le gallois lui fit remarquer qu’il sentait son érection contre sa cuisse, et Jack, un beau sourire sur les lèvres, dû promettre à nouveau, en soulignant le courage qu’il fallait pour résister à la tentation devant le corps parfait qui se tenait devant lui, ce qui eu pour effet de faire rougir son homme.

Vingt minutes plus tard, ils étaient à bord du véhicule noir qui les menaient à leur scène de crime.


Le Hub, en début de soirée

La journée s’était avérée assez mouvementée, car si le meurtre pour lesquels on les avait appelé à l’aube n’était finalement pas de leur ressort, la faille s’était réveillée, excitant un peu les Weevils et ne laissant aucun répit à l’équipe Torchwood, ainsi obligée de partir en chasse.

Jack tenta à plusieurs reprises de parler avec le beau gallois, mais à la dernière tentative, il faillit se faire assommer par un des aliens, et se résolu à rester concentré sur sa tâche avant que quelqu’un ne soit blessé pour de bon.

Finalement, vers 19h, tout était rentré dans l’ordre. L’équipe s’était alors retrouvée au hub, devant des pizzas et de la bière, histoire de finir la journée en beauté.

Plus tard, alors que Tosh et Owen venaient de quitter le hub, Jack renvoya Gwen chez elle, l’incitant comme souvent à préserver sa vie avec Rhys, et à passer du temps avec lui. Un peu déçue qu’il ne l’invite pas à boire un verre, elle rentra tout de même chez elle, en se disant que son couple méritait bien qu’elle fasse un effort.

Ianto terminait l’enregistrement du dossier contenant la description des évènements du jour. Il ne savait pas encore quoi dire à son capitaine. Cette nuit, il avait veillé sur lui, mais le jeune homme préférait ne pas tirer de conclusion hâtive. Toutefois, il était bien conscient de devoir s’excuser auprès de lui pour tout ce qu’il lui avait jeté à la figure, et préférant ne pas reculer pour mieux sauter, il décida de le faire ce soir même. C’est sur ces pensées qu’il se sentit observé. Détachant ses yeux de l’écran, il croisa le regard de Jack, qui le… couvait. Oui, c’était bien cela, ce regard posé sur lui était tout ce qu’il y avait de plus protecteur. Prenant son courage à deux mains, le gallois éteignit le moniteur, et se tourna vers le capitaine Harkness.

Alors qu’il était presque à sa hauteur, le capitaine prit la parole :

- Nous avons beaucoup de choses à nous dire, je crois… Viens suis moi, nous serons mieux à l’étage.

Sans rien ajouter, il tourna les talons et se dirigea vers l’escalier qui conduisait à son bureau à coté duquel un petit appartement était aménagé, suivi par le jeune homme. Arrivé à destination, l’Immortel se dirigea vers le frigo dans lequel il prit deux bières, les ouvrit, puis s’assit sur le divan. Il tendit une des deux bouteilles à son amant, comme pour le forcer à venir s’asseoir à son tour, lui qui était toujours debout près de la porte.

Le stratagème fonctionna, et ils furent bientôt côte à côte, sur ce canapé qui avait vécu bien des choses torrides depuis le début de leur relation. Le capitaine se demandait comment aborder le sujet, quand Ianto se lança :

- Jack, je… je suis désolé pour tout ce que je t’ai dit hier soir, tu ne méritais pas de te prendre tout ça en pleine tête…
- Ianto…
- Laisse moi finir, s’il te plait… Je savais depuis le début de notre relation ce qu’elle était et qu’elle resterait ainsi, et pourtant je n’ai pas pu m’empêcher de tomber amoureux de toi… C’est juste que d’en prendre conscience, ça m’a fait terriblement mal… Mais je suis prêt maintenant Jack… je suis prêt à prendre les moments de bonheur que tu me donneras, et à m’en contenter.

L’Immortel devait lui répondre, reprendre les malentendus de la veille, le rassurer, mais il ne s’attendait pas à cette déclaration, et ses idées, ainsi bousculées, sortirent un peu dans le désordre :

- Je… Ianto non, tu te trompes. Je… J’ai tellement de choses à te dire… D’abord je ne veux plus jamais entendre le mot « baiser » sortir de ta bouche quand tu parles de nous. C’est de l’amour, et ça n’a rien de sale. Ensuite, hier soir, tu sais, quand tu parlais de toy boy et de sex friend… J’ai tout de suite pensé à boy friend, et non pas à sex toy… Jamais je n’ai vu en toi un objet ou un fantasme…
- ….

Le jeune homme ne répondit pas. Son esprit s’était emballé quand son capitaine avait dit « amour » et maintenant il avait du mal à assimiler tous les mots prononcés par son amant.

- Qu’est ce qui t’es arrivé pour que tu déformes tout comme ça ?
- ….

Posant sa bière sur la table basse, le capitaine se rapprocha de son homme, et lui caressa doucement le dos, pour tenter de calmer la tempête intérieure qu’il devinait se cacher derrière ce silence.

- J’ai fait ou dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Je ne suis pas très doué pour exprimer ce que je ressens tu sais…

Hésitant, le jeune homme finit par lâcher :

- Je… j’ai surpris une conversation entre Tosh et Owen… Elle lui disait qu’on formait un beau couple, et que t’étais un peu plus… humain depuis que… enfin, qu’on était ensemble. Owen lui a répondu qu’elle avait raison, qu’on avait l’air heureux….
- Et… ?
- … et là dessus, Gwen est arrivée. Elle aussi avait suivi une partie de ce qu’ils se disaient, et elle leur a dit qu’ils avaient tord tous les deux, que tu ne m’aimais pas, et que par conséquent elle avait toutes ses chances. Tosh lui a demandé comment elle pouvait affirmer un truc pareil, et elle a répondu qu’elle avait visionné toutes les séquences de surveillance où on voit euh… où on nous voit, et qu’il n’y avait absolument pas d’amour là dedans, que ce n’était que du sexe, que je partais dès que tu en avais terminé…

Plus le récit du jeune homme avançait, plus ses yeux se remplissaient de larmes, et plus les poings du capitaine se serraient. Gwen pouvait être adorable, pleine de compassion, et certainement beaucoup plus humaine que lui, mais là il fallait bien avouer qu’elle s’était conduite comme une vraie garce. Attirant le jeune homme à lui dans une douce étreinte, l’Immortel l’encouragea à continuer :

- Et les autres, qu’est ce qu’ils ont dit ?
- Je ne sais pas, je suis parti, je ne pouvais pas en supporter plus. Ensuite, j’ai réfléchi à tout ce qu’elle avait dit, et j’ai compris qu’elle avait raison… Alors j’ai voulu te fuir, pour t’oublier, mais hier soir, sur la jetée, je me suis rendu compte que j’étais encore plus malheureux sans toi, et sans… nos moments à nous.
- …
- Je suis désolé Jack, je ne voulais pas que tu saches tout ça, après tout, ça n’a que peu d’intérêt… mais quand on est arrivé chez moi hier soir, j’avais cette colère en moi, et ...
- Shhhhht…. Tout ce qui se rapporte à toi m’intéresse Ianto, surtout si cela te rend malheureux… Je ne peux pas supporter de te voir comme ça…

Resserrant son étreinte sur le gallois, le capitaine le berça doucement, et peu à peu, les larmes cessèrent. Au bout de quelques minutes, un détail revint en mémoire au jeune homme :

- Qu’est ce que tu voulais me dire hier soir ? Pourquoi voulais tu me voir, si ce n’était pas pour… ?
- Oh Ianto, tu m’as tellement manqué… Te voir m’ignorer comme tu l’as fait pendant ces quelques jours, ne pas pouvoir te toucher, sentir ton odeur, te serrer contre moi… Je voulais savoir pourquoi, comprendre pour réparer mes erreurs… Ianto, regarde moi… Regarde moi, s’il te plait…

La voix de l’immortel n’était plus qu’un murmure. Touché, le jeune homme releva la tête et plongea son regard dans celui de son amant.

- Tous nos moments passés ensemble, Ianto… Qu’est ce que tu en as pensé, toi ? Est-ce que tu t’es senti utilisé, manipulé ou…? Est-ce que… Est-ce que je t’ai fait du mal ?
- Non… Non Jack, c’était… c’était merveilleux. Ca l’a toujours été. La seule chose, c’est…
- C’est ?
- …
- Dis le moi Ianto, c’est important pour moi…
- C’est… que des moments comme ce matin, où je me suis réveillé dans tes bras, parfois ça me manque… même si je me sens idiot de l’avouer…
- C’est moi l’idiot dans l’histoire, de n’avoir pas su te faire comprendre combien je tenais à toi… Je… J’ai un aveux à te faire… moi aussi j’ai aimé notre réveil ce matin… enfin au moins jusqu’à ce que le téléphone sonne, finit-il avec un léger sourire. Que dirais-tu de renouveler l’expérience ? Cette fois sans pluie glaciale et sans mauvaise fièvre ?
- Et… avec un câlin ?

A ces mots, un magnifique sourire illumina le visage du capitaine, heureux de voir s’allumer dans les yeux de son compagnon cette petite lueur joueuse, qui l’invitait au plaisir, et qui lui avait tant manqué. Il se promit à lui-même de ne plus laisser l’occasion à son amant de douter de son attachement pour lui. Il n’était pas encore prêt à lui dire qu’il l’aimait, mais rien ne l’empêchait de le lui montrer.

- Avec plein de câlins !

Les deux hommes se sourirent, ravis de retrouver leur complicité. L’Immortel déposa alors un tendre baiser sur les lèvres du plus jeune, avant de se lever et de l’entrainer vers le lit qui allait abriter leur nuit… câline.

FIN