Celui-là il était pour Yseult, Si si!!! Pour Yseult!!!
PréambuleLes personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Russel T Davies. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
A quoi bon chercher
Ils avaient fait l’amour, une fois de plus et Ianto se laissait aller dans l’étreinte puissante de son capitaine. Il se sentait si bien là, tout contre lui.
Depuis qu’ils étaient amants, les choses avaient évolué, insensiblement. Il savait qu’au départ il n’avait été qu’un partenaire parmi d’autres : il s’était trouvé au bon endroit au bon moment et c’était lui qui avait été choisi. Il était évident que
Jack ne faisait qu’assouvir un besoin. Mais petit à petit il avait vu le regard que son leader posait sur lui changer : de possessif il était devenu attentif, soucieux parfois.
Et même si
Jack ne le lui avait encore jamais dit, il savait qu’il tenait à lui. Il ne savait pas ce qui le retenait de prononcer les trois mots qu’il attendait de toute son âme.
Jack l’aimait, il le savait, tout dans son attitude le prouvait. Alors pourquoi ne s’abandonnait-il jamais complètement ? Pourquoi cette réserve qu’il gardait même lorsqu’ils se donnaient l’un à l’autre comme ils venaient de le faire, sans retenue, sans pudeur ?
Quelle était cette peur qui le retenait ?
Un jour ou l'autre, il faudra bien se quitter
On sait tous deux que ça doit arriver
On fait semblant de ne jamais y penser
Le bonheur, c'est fragile quand il est vrai
Jack regardait son ange, alangui contre lui. Il savait ce qu’il pensait, sans avoir besoin de sonder son esprit. Il pouvait lire dans ses yeux clairs comme dans un livre ouvert.
Il savait que Ianto attendait de lui des mots précis, trois petits mots exactement, trois petits mots qui faisaient tourner le monde depuis l’aube des temps. Mais il n’était pas sûr de pouvoir les dire.
Il savait qu’il aimait cet homme comme il n’avait jamais aimé auparavant. L’aventure d’un soir ou d’une semaine était devenu le combat de sa vie : pour lui il irait chasser les démons en enfer et défier les anges du paradis s’il le fallait. Il s’était livré pieds et poings liés à un sourire malicieux, deux prunelles couleur océan et un visage d’enfant. Et il ne le regrettait pas.
Pourtant il n’arrivait pas à dire ce que son amant attendait, ces mots qui feraient enfin de lui un compagnon de route plutôt qu’un partenaire de lit.
Parfois il avait été sur le point de les laisser fuser, mais toujours quelque chose le retenait, cette certitude que, malgré tout son amour, un jour il allait obligatoirement le perdre.
On sait très bien qu'on n'a pas assez de temps
On essaie de ne pas perdre un instant
On est heureux comme le sont les enfants
On s'aime un peu, beaucoup, passionnément
- Faut-il s’interdire d’être heureux parce qu’un jour on craint d’être malheureux ?
La question de son amant le heurta de plein fouet. Il planta son regard dans le sien, y lisant l’océan d’amour que le Gallois avait pour lui ainsi que cette infime souffrance que lui seul avait le pouvoir d’effacer.
Bien sûr il avait raison, mais il ne se rendait sans doute pas compte de l’infinie souffrance qui accompagnait le départ inéluctable de l’être aimé, de cette impression qu’on vous déchire en lambeaux au moment où ses yeux se ferment pour la dernière fois.
- Bien sûr que si je le sais… As-tu oublié Lisa ?
Depuis quand le jeune homme lisait-il dans ses pensées ? songea l’Immortel tout en réfléchissant à ce que venait de lui dire Ianto. Bien sûr, lui aussi savait la douleur de l’adieu, le désarroi de l’impuissance, l’horreur du dernier soupir…
Fallait-il vraiment prendre un pari sur l’avenir ?
A quoi bon chercher comment demain sera fait
Si demain, je le vis avec toi
A quoi bon savoir si on aura des regrets
C'est la vie qui en décidera
A quoi bon chercher comment demain sera fait
Si demain, je le vis avec toi
Je t'aime au présent
Le futur, c'est un secret
Qu'il vaut mieux ignorer quelquefois
- Préfèrerais-tu que je parte ?
Non, ça non ! Il ne pourrait pas supporter de ne plus le voir, ne plus l’entendre, ne plus pouvoir le toucher. Il ne lui manquerait pas seulement le partenaire de leurs nuits torrides, mais l’homme doux qui veillait sur lui discrètement, l’ami à qui il pouvait tout confier, le père qui le protégeait, l’enfant qu’il pouvait aimer inconditionnellement.
Non… Vivre sans lui était devenu impossible. Il n’avait qu’à se souvenir de son attitude lorsqu’ils étaient séparés pour les besoins du service.
Quand tu es loin, je ne sais plus quoi penser
Je tourne en rond, je ne sais où aller
Dis, que fais-tu, avec qui vas-tu parler ?
Je hais parfois tous ceux que tu connais !
Il aurait aimé l’avoir toujours auprès de lui, pouvoir l’emmener partout où il allait, veiller sur lui dans le moindre de ses gestes.
Bien sûr cela était impossible : Ianto était un être libre, indépendant, capable de prendre soin de lui-même et il n’aurait certes pas toléré d’être materné à chaque minute de sa vie. Mais chacune de ses absences lui paraissait plus longue que la précédente, chaque fois qu’ils sortaient pour affronter des créatures venues d’ailleurs, la peur qu’il ressentait pour lui s’intensifiait.
Sans lui, désormais, il n’était plus complet.
Je n'aime rien quand tu n'es pas avec moi
C'est enfantin, je sais, mais c'est comme ça
Et il suffit simplement que je te voie
Pour que mon esprit ne soit plus en croix
- Et si tu cessais de penser, de te projeter dans ce qu’on ne peut pas prévoir pour te concentrer sur ce que l’on a, ce qu’on peut bâtir, ce qu’on peut vivre ensemble, peu importe pour combien de temps.
Pourquoi avait-il fallu qu’il tombe amoureux d’un philosophe à la noix doublé d’un psychologue de pacotille ?
Pourquoi avait-il fallu qu’il fasse la bêtise de retomber amoureux quand il s’était juré qu’on ne l’y reprendrait plus ?
Mais si c’était arrivé, c’est sans doute que c’était écrit. Et si c’était écrit, à quoi servait de lutter, de se débattre contre des liens qui l’enserraient déjà et qu’il n’avait nulle envie de briser ?
Pourquoi se torturer de ce qui pourrait arriver ? Même si ce n’était que pour un an, un mois ou une heure, ils avaient de belles choses à vivre tant qu’il ne laissait pas sa peur l’emporter.
La vie elle se construit au présent, pas au futur.
A quoi bon chercher comment demain sera fait
Si demain, je le vis avec toi
A quoi bon savoir si on aura des regrets
C'est la vie qui en décidera
A quoi bon chercher comment demain sera fait
Si demain, je le vis avec toi
Je t'aime au présent
Le futur, c'est un secret
Qu'il vaut mieux ignorer quelquefois
- Je t’aime…
Le Gallois se redressa sur le coude, les joues empourprées, les yeux brillants de larmes retenues et, d’une voix oppressée par l’émotion il murmura :
- Pardon ? Je crois que j’ai mal entendu.
- Je t’aime… Je t’aime… Je t’aime.
Il n’arrivait plus à cesser de prononcer ces mots, comme si, de les dire, le libérer du poids de l’angoisse qui l’oppressait jusque là. Rien ne se passait : le ciel ne leur était pas tombé sur la tête, la terre ne s’était pas ouverte sous leurs pieds !
A ce moment là les yeux de Ianto s'emplirent de joie et il les planta dans ceux de son compagnon:
- Tu l'as dit, enfin!
- Oui je l'ai dit.
- Et tu te sens comment?
- Je me sens tellement bien mon amour, tellement bien!
Un sourire naquit alors sur les lèvres de Ianto, un sourire qui, au grand désarroi du capitaine alla en grandissant et dans lequel il lut un sarcasme qu'il ne comprit pas.
Puis soudain le Gallois se releva, se rhabilla, au grand étonnement de son compagnon et, alors que celui-ci allait l'interroger, il se retourna vers lui, lui adressant à nouveau ce sourire dans lequel il reconnut soudain de la cruauté, puis il dit en ricanant:
- Et bien tu y auras mis le temps! Décidément, tu étais coriace mon coco...
- Ianto... Qu'est-ce que? balbutia le capitaine, l'esprit à la dérive en voyant son amant sortir un petit calepin où il le vit prendre des notes. Et qu'est-ce que tu écris, demanda-t-il?
- Oh... juste le temps que ça m'a pris pour réussir à te faire dire les mots stupides que tu viens de prononcer! J'avais parié quelques centaines de livres que j'y arriverais avant la fin du mois. J'ai gagné! Merci mon coeur! Tu m'as rapporté un beau pactole.
- Mais...
Les larmes commencèrent à rouler sur les joues du capitaine: ce n'était pas possible, c'était forcément un affreux cauchemar, il allait se réveiller aux côtés de son ange, ce démon qu'il ne reconnaissait pas allait disparaître avec son retour à la conscience.
- Ah non! Tu ne vas pas te mettre à chialer en plus! C'est bon! On a bien baisé, on a pris un maximum de plaisir. Ne viens pas me dire que tu y croyais vraiment coco!!! Allez salut! A un de ces jours peut-être...
Et il partit, laissant le malheureux capitaine empli de désespoir.
Le futur c'est un secret
Qu'il vaut mieux ignorer quelquefois
Crois-moi !
FIN
Chanson de Daniel Guichard
Comme je le disais, cette fiction est pour YSEULT!!! Ceci explique cela...
Et pour toutes celles à qui cette fin donnerait des boutons, voici l'autre version (celle pour les gens "normaux")
ici