Une songfic destinée à Actarus.
Préambule : Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Russel T Davies. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Compagnon de ma vie
Il était beau son homme alangui après l’amour, reposant dans ses bras en toute confiance, en sécurité, sachant désormais qu’ils ne formaient plus qu’un et que rien, à part la mort ne pourrait jamais plus les séparer.
Il était beau son amour, son ange, son ancre, celui qui, jour après jour faisait battre son cœur plus fort, le ramenait à l’espoir et à la foi qui avaient depuis trop longtemps déserté son cœur parce qu’il en avait trop vu, dans trop de mondes.
Tout d’abord il avait juste voulu une conquête de plus : cet homme était jeune, beau et visiblement inexpérimenté pour ce qui concernait les amours masculines. Tout cela avait constitué pour lui un défi auquel sa nature l’empêchait de se soustraire. Mais il s’était pris à son propre piège et désormais il ne pouvait plus imaginer la vie sans son ange à ses côtés.
Compagnon de ma vie, compagnon de mes jours,
Je te parle aujourd’hui sans faire aucun détour.
Compagnon de ma vie, compagnon de mes jours,
Je te parle aujourd’hui de mon chemin d’amour.
- A quoi penses-tu ?
Lorsqu’il le regardait comme ça, avec ses yeux bleus emplis d’amour et de confiance, il lui aurait donné le monde sans sourciller. Dans ces moments là il se sentait invincible et l’amour qui gonflait son cœur était presque douloureux tant il était intense.
- Je pense à toi, à nous… Je me sens bien.
Je avais te dire ma chanson,
Celle qui vient avant l’orage,
A pas de lune et de frissons,
J’entends, j’entends sous mes feuillages
Cogner comme les carillons
D’un rendez-vous tendre et sauvage,
L’envie de toi, l’envie de toi.
Ils s’étaient aimés, une fois de plus, avec cet abandon total que donne la confiance absolue qu’on a dans l’autre, quand on sait qu’il ne nous fera jamais de mal, qu’il nous protègera envers et contre tout, qu’on peut se laisser guider sans réticence.
Lorsqu’ils ne faisaient qu’un, lorsque leurs corps leur échappaient pour s’unir, leurs âmes fusionnaient et chaque battement de leurs cœurs s’accordait : un seul cœur, une seule âme, un seul esprit. Les cris de jouissance qui leur échappaient étaient autant d’aveux du besoin de l’autre, autant de cris d’amour.
- Je t’aime… Si tu savais combien je t’aime.
- Je le sais… Parce que je t’aime tout autant.
Compagnon de ma vie, compagnon de mes jours,
Je te parle aujourd’hui sans faire aucun détour.
Compagnon de ma vie, compagnon de mes jours,
Je te parle aujourd’hui de mon chemin d’amour.
Les jours qui s’écoulent et les semaines qui passent. Les mois qui se déroulent et les saisons qui se succèdent.
Combien de temps déjà ? Combien de temps encore ? Il reconnaissait chaque ride sur le visage aimé : là le départ de Toshiko, leur rayon de soleil, là la mort d’Owen, leur ami… Là ce jour où ils avaient cru se perdre dans ce maelström douloureux.
Chaque cicatrice racontait une histoire, chaque ride était un sourire partagé, une peine échangée, une passion assouvie.
Des années déjà et ils étaient toujours là, l’un pour l’autre, l’un à l’autre et jamais rassasiés de leurs gestes, de leurs mots, de leurs corps.
Je vais te dire mes saisons,
Celles qui viennent à mon visage,
A pas de larmes et de sillons,
Je sais, je sais, combien de pages
On jeté l’ancre sur mon front,
M’offrant encore et davantage
L’envie de toi, l’envie de toi.
De tous ces petits riens ils avaient fait un grand tout. Et jour après jour ils y puisaient le bonheur : celui de s’aimer, celui de s’émouvoir, celui de s’émerveiller, celui de se tenir simplement la main.
Le monde continuait de tourner, avec eux, pour eux, grâce à eux… La bataille était rude encore mais ils s’en sortaient à chaque fois. Combien de blessures pour l’un, combien de morts pour l’autre qui étaient autant de tortures pour celui qui restait et se sentait partir à son tour tant que l’autre n’était pas revenu à ses côtés. Et tout le temps qu’il tenait dans ses bras le corps sans vie, il priait de toute son âme tandis que la peur le rongeait : et si cette fois…
Mais toujours Jack revenait : il le sentait se débattre dans les affres de la résurrection et il le serrait contre lui, soulagé au-delà des mots de sentir à nouveau son cœur battre.
Et quand leurs regards se croisaient, à cet instant précis où le capitaine réalisait qu’une fois de plus il revenait d’où personne avant lui n’était revenu, ils se parlaient sans rien se dire et chacun entendait ces mots mille fois répétés et jamais démodés.
Compagnon de ma vie, compagnon de mes jours,
Je te parle aujourd’hui sans faire aucun détour.
Compagnon de ma vie, compagnon de mes jours,
Je te parle aujourd’hui de mon chemin d’amour.
Les années étaient devenues des lustres, les lustres des décennies et le poids des ans commençait à courber son dos, à faire trembler ses mains.
Ils avaient vu grandir leurs enfants, ceux que Jack avait portés en cachette des hommes de ce siècle, pas encore prêts à accepter cette différence. Trois garçons et une fille qui leurs ressemblaient tant mentalement que physiquement et qui avaient pris la relève : une équipe efficace et unie qui oeuvrait dans l’ombre comme leurs père avant eux.
Le temps pour eux était venu du calme et de la sérénité : ils vivaient le bonheur simple d’être ensemble, à l’abri, sans menace, sans bataille. Ils refusaient de compter les jours qui restaient pour se consacrer uniquement à ce présent, à leur besoin l’un de l’autre, à leur passion toujours intacte.
- Tu es bien ?
- Je suis toujours bien dans tes bras.
Je vais te dire nos moissons,
Celles qui nous font un sillage
En nous donnant fille et garçon,
Je vois, je vois, venir un âge
Après le temps des éclosions,
Où je n’aurais plus qu’un voyage
L’envie de toi, l’envie de toi.
Le froid était plus vif soir après soir et le corps moins réactif. Ianto savait qu’il allait bientôt embarquer pour ce grand voyage que son compagnon avait fait si souvent. Mais lui n’en reviendrait pas.
Il s’inquiétait de ce que deviendrait Jack ensuite… Il imaginait le désarroi dans lequel il se trouverait, la solitude immense qui serait la sienne. Bien sûr leurs enfants seraient là et leurs petits enfants, ce Dylan dont ils s’étaient aperçus qu’il partageait la particularité de son grand-père qui aurait désormais un compagnon de route sur son chemin d’éternité…
Mais jamais ils n’en parlaient : Jack s’y refusait, s’accrochant au-delà de toute logique, à l’espoir que son amour serait à ses côtés pour toujours.
- Je t’aime… Je serai toujours là.
- Je t’aime… Je ne te laisserai pas partir.
Compagnon de ma vie, compagnon de mes jours,
Je te parle aujourd’hui sans faire aucun détour.
Compagnon de ma vie, compagnon de mes jours,
Je te parle aujourd’hui de mon chemin d’amour.
La nuit… Le froid… En un clin d’œil toute une vie qui défile dans votre tête.
Et ce sourire qui éclaire l’obscurité qui vous envahit. Ces yeux bleus emplis de larmes qui sont comme un soleil qui vous réchauffe.
Les mots sont inutiles et pourtant ils sont nécessaires. Une dernière fois, pour s’en souvenir, pour les emporter durant ce long, trop long voyage…
- Je t’aime.
- Je t’aime.
FIN
Chanson de Mannick