Qui devinera à qui était destinée cette songfic hein?
Ah ce qu'il ne faut pas faire sur ce fofo!!!
Déclaration : Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Josh Whedon & David Greenwalt. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Qu’avons-nous fait de vous ?
L’éternité…
L’éternité est un fardeau à celui qui n’a plus d’espoir.
L’éternité est un boulet à vos pieds jours après jour.
L’éternité sans espoir est un gouffre sans fond d’indicible souffrance.
L’éternité de solitude est épouvantable à vivre parce qu’elle nie la vie même qui nous est accordée pour ce temps infini dont on ne veut pas, dont on ne veut plus.
L’éternité sans toi n’est qu’un long calvaire.
Dis moi, dis moi que tu m'entends au moins que tu me vois.
Qu'on a encore le temps, dis moi pourquoi j'ai froid
Et toi qu'est ce que tu peux répondre à cette vie qui s'en va
Et toute celle qui s'effondre et vouloir encore ca
Dis moi que toi aussi tu pleures
D'aussi fort que tu sois,
Que tu ne comprends pas,
Que tout ça te fait peur
Il errait dans la nuit sans but réel.
La nuit était son royaume depuis si longtemps. Il avait perdu le compte de tous ceux qu’il avait croisés lorsque le soleil était couché, ceux qu’il avait aimés, ceux qu’il avait tués, ceux qu’il avait engendrés. Il s’était repu de leur sang, de leur vie, sans un remords, sans même une envie, assouvissant simplement ses pulsions les plus basiques.
Il avait aimé tuer, faire souffrir, faire peur : ce moment où, dans leurs yeux épouvantés, il lisait l’effroi, la souffrance, cet infime instant où ils comprenaient que rien ne les sauverait avait une saveur à nul autre pareille.
Jusqu’à ce qu’il retrouve son âme…
Jusqu’à ce qu’il réalise à quel point il s’était éloigné de l’humanité.
Jusqu’à ce que son cœur batte à nouveau pour celui qui était devenu des leurs, devenus lui aussi un monstre.
Deux monstres ont-ils le droit de s’aimer ?
Et nous qu'avons nous fait de vous s’il est vrai ce qu'on nous dit...
Que vous parliez d'amour, qu'est ce qu'il en reste aujourd'hui?
Qu'avons nous fait de nous, s'il est vrai qu'on ait appris
A se parler d'amour, qu'est-ce qu'on a fait depuis?
Il y avait si longtemps…
Si longtemps que ce cœur qu’il n’avait plus semblait battre lorsque son odeur parvenait jusqu’à lui.
Si longtemps que leurs corps à corps sauvages et destructeurs les laissaient pantelants et assouvis sans l’once d’un apaisement.
Si longtemps qu’ils se heurtaient, se battaient, s’insultaient, se quittaient, se retrouvaient, s’aimaient pour mieux se déchirer et s’éloigner encore puis revenir, comme si leurs âmes vides et leurs cœurs morts s’attiraient plus fort que toutes les forces de la destinée qui s’acharnaient à les séparer.
L’amour et la haine, deux versants d’une même pièce, deux actes d’une même histoire.
Avaient-ils jamais su se dire leurs pensées les plus profondes, leurs craintes, leurs espoirs, leurs envies ?
Etait-ce un cadeau ou une malédiction que ce lien qui les unissait par delà les distances et les siècles ?
J'ai mal, j'ai mal si simplement au plus profond de moi.
Et toi si tu m'entends, toi aussi tu as froid.
Dis-moi que tu ne peux pas répondre de ce qu'ils font pour toi.
Qu'ils ont dû tout confondre, que tu n'étais pas là.
On dit que les yeux sont le miroir de l’âme : qu’y a-t-il dans les yeux de ceux qui n’ont plus d’âme ? Quelles profondeurs se lisent dans leurs prunelles éteintes ? Quel étrange voyage au fond de leurs regards ?
L’amour vient-il du cœur, de l’âme, de la tête ? Peut-on encore souffrir lorsqu’on n’existe plus ? Peut-on vraiment aimer lorsqu’on ne s’aime plus ?
Connaîtraient-ils un jour le bonheur d’être ensemble et de se réchauffer à la chaleur de l’autre sans plus se faire de mal, sans plus chercher à dominer, à affirmer sa supériorité.
Etrange lutte du bien et du mal dans leurs êtres pervertis voués depuis la nuit des temps à l’obscurité et à la mort.
Et nous qu'avons nous fait de vous, s'il est vrai ce qu'on nous dit...
Que vous parliez d'amour, qu'est-ce qu'il en reste aujourd'hui?
Qu'avons nous fait de nous, s'il est vrai qu'on ait appris
A se parler d'amour, qu'est-ce qu'on a fait depuis?
Leur histoire avait été brutale, cruelle, noire comme les profondeurs de l’enfer qui les avait engendrés. Ils s’étaient aimés avec la fougue de leur nature violente, sans une once de douceur, sans une parcelle de tendresse. Ce n’était que des corps à corps où ils étaient tour à tour vainqueurs et vaincus et qui les laissaient juste effleurer durant une fraction de seconde quelque chose qui ressemblait à du bonheur.
Une fraction de seconde dans un océan d’éternité…
Qu'est-ce qu'on a fait depuis?
On lui avait rendu son âme mais il n’était pas vraiment humain. La malédiction était toujours sur lui, celle des êtres de la nuit ayant oublié qu’ils avaient été humains sans pour autant être débarrassés des sentiments qui les animaient alors.
Il voulait croire que tout était encore possible et qu’il avait désormais un peu rétabli l’équilibre entre le mal et le bien, assez pour avoir aussi le droit d’espérer, le droit d’aimer.
Sa main un peu tremblante vint chercher les doigts froids, toujours froids, pour les enlacer, avant de les remonter à sa bouche et de les embrasser, l’un après l’autre, tandis qu’il plantait ses yeux dans les prunelles bleues où la fureur avait soudain fait place à la douceur.
S’abandonner pour une fois… Se laisser aller à espérer… à aimer…
Et nous qu'avons nous fait de nous?
Qu'avons nous fait de vous?
Qu'avons nous fait de nous s'il est vrai qu'on ait appris
A se parler d'amour, qu'est-ce qu'on en a fait depuis?
- Ca ne sert à rien, murmura Spike les larmes aux yeux.
- On n’en sait rien ! On n’a même pas cherché à essayer ! répliqua Angel en l’attirant contre lui.
- On n’a pas le droit au bonheur, tu le sais très bien.
- Alors prenons-le, malgré eux ! Essayons ! Qu’avons-nous à perdre ?
Qu’avaient-ils à perdre en effet ? L’un sans l’autre leur existence n’avait aucune saveur et il y avait longtemps maintenant qu’il le savait et qu’il se battait contre ce qu’il n’avait pas voulu nommer.
Jusqu’à cet instant, à cet aveu…
Jusqu’aux bras d’Angel refermés sur lui, à sa main qui courait sur sa nuque, à son souffle dans son cou, à sa voix qui lui murmurait ces mots qu’il n’aurait jamais cru recevoir de lui.
Nous qu'avons nous fait...
Qu'avons nous fait de nous.
Il avait raison : qu’importait si la destinée était contre eux. Au moins ils auraient essayé.
Spike se fondit dans l’étreinte de son amant et, pour la première fois il murmura :
- Je t’aime.
En écho, l’aîné susurra :
- Je t’aime.
Et lorsque leurs lèvres s’unirent, cette fois-ci il n’y avait pas l’envie de dominer, d’affirmer son emprise : il y avait juste quelque chose de doux, de tendre…
Quelque chose qui ressemblait à l’amour.
FIN
Chanson extraite de « Le roi Soleil »