Reclassement anniversaire Brigitte
Les personnages ne m'appartiennent pas et je ne tire aucun profit de leur utilisation dans cette histoire
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Tu sais que j'ai du mal,
Encore à parler de toi,
Il parait que c'est normal,
Il n'y a pas de règles dans ces jeux là.
Tu sais j'ai la voix qui se sert,
Quand je te croise dans les photos,
Tu sais j'ai le coeur qui se perd,
Je crois qu'il te pense un peu trop.
C'est comme ça,
C'est comme ça.
Thomas s'observait dans le miroir. Il venait d'essayer le costume qu'il porterait dans un mois lorsqu'il unirait officiellement sa vie à celle de Gabriel. Il était heureux car il allait épouser un homme qu'il aimait mais en même temps une sensation étrange l'envahissait. La veille, Elodie l'avait appelé pour lui dire qu'elle passerait à Marseille en juillet et qu'elle aimerait beaucoup le revoir. Il avait accepté avec plaisir. Dès leur rencontre, le courant était bien passé entre le barman et la fille de son ex-compagnon. Il avait vu une petit fille se transformer en adolescente au caractère bien trempé et cette année, elle avait eu dix-huit ans. C'était donc une jeune femme qu'il verrait dans quelques semaines. Sa venue se ferait la semaine de son mariage et il avait craint de la blesser en lui annonçant la nouvelle mais elle avait très bien réagi.
-C'est génial que cette loi soit passée Thomas et je suis contente que tu te jettes à l'eau et encore plus heureuse de pouvoir être là ce jour-là.
-Tu es sûre ? Ça ne t'embête pas que je me marie avec un autre homme que ton père ?
-Bien sûr que non. Bon je vais être honnête, j'aurais été folle de joie de vois voir vous passer la bague au doigt tous les deux mais papa n'est plus là et je suis certaine que là où il est, il est ravi de te voir heureux.
-ça me fait beaucoup de bien ce que tu me dis Elodie.
J'aurais aimé tenir ta main,
Un peu plus longtemps…
J'aurais aimé tenir ta main,
Un peu plus longtemps…
J'aurais aimé que mon chagrin,
Ne dure qu'un instant.
Et tu sais j'espère au moins,
Que tu m'entends.
Depuis le coup de fil, Thomas n'avait plus réussi à penser à autre chose qu'à Florian. Où en seraient-ils s'il était toujours là? Auraient-ils fini par se réconcilier ? Serait-ce avec lui qu'il passerait devant le maire le 12 juillet prochain ?
Ils s'étaient fait beaucoup de mal tous les deux. A la fin de leur histoire, il lui en avait beaucoup voulu et lui avait fait énormément de reproches mais avec le recul, il devait bien admettre que lui aussi avait fait souffrir son juge à plusieurs reprises. Toutefois, leur amour s'était à chaque fois montré plus fort et ils s'étaient toujours réconciliés.
Probablement que ça aurait été pareil la dernière fois si la vie leur en avait laissé le temps.
Contrairement à ce qu'il avait cru à l'époque, il avait toujours des sentiments pour son compagnon et la douleur qu'il avait ressentie à son décès en avait été la preuve.
Hélas, il n'avait pas vraiment pu l'exprimer car une certaine culpabilité s'était également emparée de lui. Il n'arriverait sans doute jamais à s'ôter de la tête que s'il avait mieux cerné Romain, le drame aurait pu être évité.
Maintes fois, il avait imploré Florian de lui pardonner que ce soit en allant se recueillir sur sa tombe ou simplement en regardant sa photo.
Il pensait qu'avec le temps, il parviendrait à penser à lui sans avoir le coeur gros mais plus de deux ans après, le chagrin était toujours aussi présent même s'il se cachait souvent du regard des autres pour l'exprimer.
C'est dur de briser le silence,
Même dans les cris, même dans la fête,
C'est dur de combattre l'absence,
Car cette conne n'en fais qu'à sa tête.
Et personne ne peut comprendre,
On a chacun sa propre histoire.
On m'a dit qu'il fallait attendre,
Que la peine devienne dérisoire.
C'est comme ça,
C'est comme ça.
Les remords qu'il éprouvait quant à la disparition de Florian avaient poussé Thomas à y penser le moins possible : s'occuper l'esprit pour ne pas sombrer avec été sa bouée de sauvetage. Mais faire comme si une douleur n'était pas là, ne l'effaçait pas. Au contraire, c'était comme si, à force de ne pas vouloir faire face à celle-ci, il l'accentuait lorsque le souvenir de son ex-compagnon se rappelait à lui. Quand son regard se posait sur une photo, un pincement au coeur se faisait immédiatement ressentir et dans ces moments-là, il aurait eu besoin d'en parler, de se confier enfin. Mais à qui ? Il prêtait si souvent une oreille attentive aux problèmes des autres qu'il oubliait parfois que lui aussi avait besoin d'être écouté.
Mais les autres l'auraient-ils compris ? Après tout n'était-ce pas anormal de sentir toujours un manque de quelqu'un qui avait disparu depuis deux ans et demi alors qu'on l'avait remplacé depuis longtemps ?
Et pourtant tel était le cas : Florian lui manquait, leur histoire avait un goût d'inachevé. Il aurait tellement aimé qu'il soit toujours là et que, pourquoi pas, l'alliance qu'il porterait bientôt à son annulaire soit gravée à leurs deux prénoms.
Etait-ce trahir Gabriel que d'imaginer le mariage et la vie qu'il aurait pu avoir avec Florian ? .....Non. Pas plus que ce n'était une trahison envers ce dernier que d'épouser le médecin. La mort de son juge avait fait prendre un tournant à sa vie qu'elle n'aurait pas pris si ce n'était pas arrivé, tout simplement.
J'aurais aimé tenir ta main,
Un peu plus longtemps…
J'aurais aimé tenir ta main,
Un peu plus longtemps…
J'aurais aimé que mon chagrin,
Ne dure qu'un instant.
Et tu sais j'espère au moins,
Que tu m'entends.
Se marier avec Florian.......L'aurait-il fait ? Peut-être ou peut-être pas, il ne le saura jamais. Tout comme il ne savait pas combien de temps encore il faudrait à sa cicatrice pour se refermer complètement et arrêter de le faire souffrir.
Quand il songea qu'une simple décision ou parole différente aurait pu tout changer et lui aurait permis d'avoir toujours son juge près de lui, il ne put empêcher une larme de couler. « Son juge », il adorait l'appeler par sa fonction tout comme il adorait ses costumes et son air réservé qui tranchait avec son caractère beaucoup plus exubérant. Nombreux étaient ceux qui se demandaient sans doute ce qu'ils pouvaient faire l'un avec l'autre mais les personnes qui les connaissaient bien ne se posaient pas la question car la réponse était évidente : différents mais complémentaires.
Bien sûr, ils n'étaient plus ensemble au moment de sa disparition, bien sûr Florian avait même décidé de quitter Marseille mais l'aurait-il fait durablement ? Ne se seraient-ils pas retrouvés après avoir tous les deux pris du recul. Peut-être seraient-ils redevenus amants ou maris ou seulement amis, qu'importe, au moins il aurait été là. Sa présence aurait empêché ce manque de se faire sentir et il ne serait pas envahi d'un tas de questions qui n'obtiendraient jamais de réponses.
Je voulais te dire que j'étais fier,
D'avoir était au moins un jour,
Un peu ton ami et ton frère,
Même si la vie a ses détours.
C'est comme ça,
C'est comme ça.
Chaque vie est composée d'une multitude de chapitres différents et celui concernant Florian ne pourrait jamais être clôturé et s'il l'était un jour, ce serait dans une autre vie, un autre livre.
Mais tout cela ne devait pas l'empêcher de continuer à écrire un autre chapitre de son existence, un chapitre nommé Gabriel.
Jamais il ne pourrait revenir en arrière, si c'était possible, il l'aurait fait immédiatement mais il devait se rendre à l'évidence.
Florian était mort en voulant le libérer d'un amant-fou et il se devait donc de vivre à présent pleinement.
Il ne fallait pas qu'il vive dans le passé sinon son présent n'aurait pas de futur. Toutefois une chose était sûr, c'est que Florian resterait à tout jamais dans son coeur et qu'un jour, ils se retrouveraient pour écrire la fin de leur chapitre.
J'aurais aimé tenir ta main,
Un peu plus longtemps…
J'aurais aimé tenir ta main,
Un peu plus longtemps…
J'aurais aimé que mon chagrin,
Ne dure qu'un instant.
Et tu sais j'espère au moins
Que tu m'attends.
FIN