Mon cadeau de Noël 2015 pour Vaunie
Un cadeau de Noël au poil
Des sons venant de la pièce d’à côté me réveille et je dresse l’oreille. Depuis quelques jours j’ai appris à connaître la signification de ce bruit, ma petite queue frétille, mon estomac va bientôt être rempli. Ma maman, contre laquelle je suis allongé avec mes deux sœurs et mon frère, nous refuse maintenant ses mamelles. Nous allons avoir presque deux mois et c’est maintenant une étrange créature qui nous nourrit. Elle m’avait fait peur la première fois où encore tout frêle sur mes quatre pattes et mes yeux à peine ouverts, j’avais vu un monstre énorme se pencher vers nous. Maman en entendant mes couinements apeurés m’avait apaisé d’un coup de langue et en la voyant remuer la queue de plaisir, j’avais été rassuré.
Je n’en menait néanmoins pas large lorsque assez aguerri pour être manipuler je m’étais senti soulever, mon petit cœur s’était calmé quand j’avais été reposé avec délicatesse.
Une bonne odeur parvient à mes narines et je me précipite hors du panier sans aucun égard pour ma fratrie. Le museau enfouie dans la gamelle afin de ne pas perdre une miette de la délicieuse pâtée J’entends la voix familière de ma maîtresse puis son rire auquel s’ajoute celui d’un inconnu.
Je fini mon repas avant de me réfugier contre la douce fourrure de celle qui m’a donné le jour, quand la porte s’ouvre. Je sais ce que cela veut dire, ce n’est pas la première que d’autres humains que ceux de la maison viennent nous voir. Elle nous a expliquer que bientôt nous serions séparés, qu’on viendrait nous chercher pour que nous appartenions à d’autres maîtres.
J’appréhende de partir mais en même j’ai hâte de découvrir d’autres horizons.
C’est un jeune homme qui s’accroupit près du panier, il tends la main en faisant de petits bruits avec sa bouche. Mon frère s’approche puis s’assoie et penche la tête en entendant ses sons inconnus. Je me lève à mon tour et plus hardi je touche du museau le bout des doigts qui maintenant se glisse dans mon épaisse fourrure. Je ne vous l’ai pas dit mais je suis un corniaud, mais je dois avoir du sang de berger allemand car ma fourrure est noire et fauve.
L’homme se relève m’emportant avec lui et je me retrouve dans ses bras. Il penche un peu la tête et j’en profite pour lui lécher le bout du nez, cela le fait rire.
Ca y est j’ai mon nouveau maître.
Je suis maintenant dans ma nouvelle maison mais une pièce qui doit être un débarras. J’ai un beau panier tout neuf et une gamelle remplie d’eau. Mon humain a mis des journaux partout parce la propreté et moi c’est fait encore six. J’étais déçu, je voulais explorer tout mon nouvel univers mais dès notre arrivée j’ai été mis dans cette petite pièce. Je peux vous dire que le tour du propriétaire a été vite fait, par contre j’ai senti d’autres odeurs que celle de mon maître. Mais il y en a une que je crois avoir senti sur lui quand j’étais dans ses bras.
Je baille, j’ai encore besoin de beaucoup de sommeil, je me couche dans mon panier et je m’endors.
J’ouvre un œil quand je me sens soulever du sol, on met dans une boîte et quand je me retrouve soudain dans un noir total je me mets à geindre doucement. J’entends un « chut ! » et après un bref parcours dans les airs la boîte est posé sur la terre ferme.
Le couvercle est soulevé et je vois un autre homme à côté de mon maître, il sourit et me prends dans ses bras, il me caresse puis se rapproche de mon humain avant de l’embrasser. L’embrasser ? Mais, mais ce n’est pas une femelle humaine. Je trouve cela étrange avant de me rappeler ce que notre maman nous avait expliqué sur la vie chez les humains. Que l’important c’était qu’il y ait beaucoup d’amour et là vu le léchage intense de babines entre eux, ça ne manque pas. Fidèle à moi-même à moi j’essaie de participer mais je suis vite (un peu trop à mon goût) reposé sur le sol. Mais où ils vont là ? Eh me laissez pas tout seul ! Sympa mes nouveaux maîtres j’ai failli prendre la porte qu’ils viennent de refermer sur le museau. Et pourquoi ils ne veulent pas de moi ? On adopte pas un chiot pour le laisser tout seul, non ? En plus ils ont l’air de bien s’amuser sans moi, j’entends des rires puis des soupirs et des gémissements. Les oreilles levées je me demande comment je dois me comporter, gratter la porte ou pleurer jusqu’à ce qu’ils viennent me chercher. Dans le doute je fais les deux, sans succès. Ingrats,
Tant pis je vais m’occuper comme je peux. Oh c’est quoi ce truc dans un coin avec plein de petites balles, de petits objets suspendus dessus avec et des espèces de rubans autour. Tiens il y a un bout qui dépasse et si je tirai dessus ? Chose dite chose faite ! Je referme mes crocs et je tire, ça ne bouge pas beaucoup. Je tire alors de toutes mes forces, en reculant les pattes bien fermes. Je sens que ça viens. Ca viens tellement bien que le sapin tombe avec un grand bruit. j’ai su après que c’était une tradition, chez les humains, à une certaine période de l’année de couper un sapin de le ramener chez eux pour le décorer. Bizarre mais bon !
Revenons à nos chutes, oui celle du sapin et la mienne, la sienne dans un grand bruit, la mienne accompagné de jappements de peur . Je cherche à fuir mais je suis coincé. La porte s’ouvre brutalement et mes humains viennent à mon secours.
Finalement la soirée c’est bien déroulée, après avoir pris notre repas, moi à mon grand regret seulement ma pâtée et eux des plats donc l’odeur me faisait baver d’envie. Après nous sommes aller nous coucher. Mon panier à pris place dans un coin de leur chambre ? J’ai bien essayé de les rejoindre dans leur lit mais j’ai été chaque fois remis à ma place. De toute façon ils bougeaient de trop et je me serais pris un coup.
Epilogue Un an est passé et c’est un autre jour de Noël
Il fait beau et malgré le froid et nous passons l’après-midi au parc
J’adore venir ici avec mes deux maîtres, nous jouons tout les trois à la balle ou alors ils me laissent me défouler pendant qu’ils se détendent sur un banc.
Là ils marchent dans l’allée, main dans la main tout en me surveillant.
Je suis devenu un magnifique chien, corniaud peut-être mais le plus beau des corniauds. D’ailleurs c’est ce que pense la jolie épagneule avec laquelle je suis en train de jouer. Soudain je suis en alerte, deux se sont approcher de mes maîtres et à leur attitude je sens qu’ils ne sont pas bienveillants. Depuis longtemps j’ai appris certains mots qu’utilisent les humains et ceux que j’entends ne sont pas des bons mots :PD, tantouze, tafiole. Mes maîtres n’aiment pas ces mots là, je le ressens. Je m’approche, les individus ne m’ont pas vus, j’aimerai planter mes crocs dans la chair tendre de leurs mollets mais ça m’est interdit. Je l’ai fait une fois sur le facteur, oh pas trop fort mais suffisamment pour que je me fasse gronder et que mes maîtres aient des ennuis.
Alors j’opte pour une attaque, on va dire, originale. Je lève la patte et je laisse mon empreinte humide sur son pantalon et ses chaussures. Le deuxième fait un geste pour me frapper mais la vues de mes crocs et le grondement qui sort de ma gorge l’en dissuade. Ils partent sans demander leur reste. Je les suis sur quelques mètres avant de revenir vers mes maîtres fier de moi.
Peut-être que comme récompense j’aurai droit à partager leur lit ce soir.
Fin