Reclassement du cadeau de CptJackHarkness, la seule qui soit accro à ce couple!
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Shane Brennan d’une part et de Cheryl Heuton & Nicolas Falacci d’autre part. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Où Tu T'en Vas
- Colby ? Qu’est-ce que tu fais-là ?
Le ton était froid, presqu’hostile et Colby sentit son cœur se figer dans sa poitrine. Il lui avait fallu du courage pour revenir là, pour sonner à la porte et affronter son ex-amant.
- Je voulais te parler.
- Je n’ai pas le temps Colby.
L’agent du FBI hésita. Il était partagé entre l’envie de faire demi-tour et celle d’affronter enfin la réalité pour savoir où il en était, où ILS en étaient. Il en avait besoin. Alors soudain il retrouva l’assurance qui faisait de lui un excellent agent fédéral, et, bousculant légèrement Callen, il entra dans l’appartement.
- Hé bien tu le trouveras.
G le regardait, chamboulé de le voir là, assailli de pensées contradictoires.
- Je croyais qu’on était d’accord.
- Non… ON n’était pas d’accord. JE n’était pas d’accord.
Y a bien trois histoires d'amour
Un chien, deux appartements
Que j'ai pas fait l'détour par chez toi
J'voulais prendre mon téléphone
On dit qu't'es là pour personne
J'suis là
Tout en parlant, Colby se dirigeait vers le salon, histoire d’être sûr que son amant n’allait pas l’empoigner pour le jeter dehors. Oh, il n’était pas idiot, il savait que si jamais Callen le voulait, il aurait du mal à lui résister en force pure, mais il ne pensait pas qu’ils en arriveraient aux mains.
L’agent du FBI jeta un coup d’œil autour de lui. Le désordre lui rappelait celui qui régnait dans son propre appartement. Visiblement, et même s’il avait pris l’initiative de la rupture, Callen n’allait pas si bien qu’il voulait le faire croire.
Y a toujours plein d'livres par terre
Entre tes toiles, tes haltères
On dirait qu'rien n'a changé, et toi
Tu t'caches sous des lunettes noires
Tu t'évites dans les miroirs
Pourquoi, dis-moi...
- Colby… Ecoute….
- Non ! Toi écoute !
Il y avait longuement réfléchi. Leur histoire avait commencé de la pire manière qui soit : Callen s’était infiltré dans leur équipe et ils avaient vécu ensemble des heures atroces aux mains de malfrats ivres de vengeance. Mais ce qui aurait dû les séparer les avait finalement rapprochés. Comment Colby aurait-il pu en vouloir à G d’avoir dissimulé son identité lui qui avait pendant des années caché à sa propre équipe qui il était vraiment ?
Et puis quand bien même il lui en aurait gardé rigueur, il ne pouvait rien contre l’amour qui l’avait poussé vers lui. Pour la première fois de sa vie il était totalement amoureux, sans aucune réserve.
Tout d’abord Callen avait semblé répondre à cet amour, jusqu’à ce qu’il soit rattrapé par ses propres démons. Colby avait compris trop tard.
Où tu t'en vas ?
Où tu t'en vas ?
Où tu t'en vas comme ça
T'avais pas fermé la porte
C'est pas moi que t'attendais,
On dit que t'as payé le diable pour qu'il t'emporte
Où tu t'en vas ?
Où tu t'en vas ?
Ca avait été par petites touches… Rien de violent : pas de dispute, pas de refus… Mais de plus en plus souvent des absences, des retards, des annulations.
Bien sûr, avec leurs métiers respectifs, cela n’avait rien d’étonnant. Colby lui-même avait bien souvent fait faux bond à son amant pour les besoins d’une enquête. C’est pourquoi il ne s’était pas inquiété tout de suite.
Et puis les petits riens s’étaient accumulés.
Tu m'embrasses pas, tu souris
À peine comme pour un ami
Ça fait mal, tes yeux sur moi, comme ça
Y a eu trois histoires d'amour
Mais rien qui vaille le détour
Et toi ?
Un jour, Callen lui avait signifié que leur histoire était terminée. Colby était resté tétanisé sur place, ne voulant pas y croire, ne pouvant pas y croire. Jusqu’à ce qu’il voit son amant entasser les quelques vêtements qu’il laissait chez lui dans son sac militaire et qu’il entende la porte se fermer sur lui.
Le monde s’était alors effondré. Il était passé en mode « automatique », se rendant au boulot, mangeant, buvant au bureau, s’investissant dans ses enquêtes, sans vouloir réfléchir à ce qui s’était passé, sans chercher à comprendre. Lorsqu’il rentrait chez lui, il retrouvait Midnight, leur petite boule de poils et elle seule parvenait encore à lui soutirer des sourires. Tant qu’elle serait là, il y aurait toujours un peu de G chez lui.
Il avait fini par parler à David, l’ami fidèle qui avait très vite compris que quelque chose n’allait pas. Et c’était grâce à lui qu’il n’avait pas sombré. Il avait effacé le numéro de Callen de son répertoire, avait mis dans un placard tout ce qui pouvait le faire penser à lui et repris sa vie, une autre vie.
Jusqu’au jour où Sam était venu lui parler. Sam qui lui avait raconté le zombie qu’était devenu son équipier, qui lui avait fait comprendre que peut-être cette rupture n’était pas un manque d’amour mais un trop plein d’amour.
Alors aujourd’hui, Colby voulait la vérité. Il y avait droit.
On dit qu'tu as tout mis sur pause
Tu vis en dehors des choses
J'aurais dû, oui, j'aurais dû, mais quoi
Derrière ton r'gard, j'vois passer
Toute cette lumière que j'aimais
Je suis là, dis-moi
G regardait son amant, debout au milieu du salon et son cœur battait la chamade. Il le trouvait plus beau encore que dans ses souvenirs, plus beau que dans ses rêves ! Il aurait aimé s’approcher de lui, le prendre dans ses bras, dévorer ses lèvres de baisers et l’aimer de tout son être, de toute son âme.
Et puis sa raison reprit le dessus : il ne pouvait pas, il n’avait pas le droit de s’investir dans une histoire d’amour. Ils avaient déjà frôlé la catastrophe tous les deux, fallait-il qu’il prenne encore le risque de voir l’homme qu’il aimait torturé sous ses yeux ? Leurs métiers étaient tellement dangereux : qui savait ce qui pourrait arriver à son compagnon si l’un des criminels qu’il serait amené à poursuivre décidait de se servir de lui comme monnaie d’échange ?
Et quand bien même ce ne serait pas des meurtriers, psychopathes, violeurs ou fugitifs, la vie se chargerait bien, tôt ou tard, de lui rappeler que le bonheur n’était pas pour lui.
Colby ne voulait pas entendre ces arguments.
- Faut-il renoncer à être heureux parce qu’un jour le malheur peut nous atteindre ? Ne faut-il pas au contraire profiter de chaque occasion de bonheur qui nous est offerte ? Si ce n’est que pour un an je signe tout de suite, et si ce n’est que pour une heure, je suis partant aussi ! Tu veux vraiment vivre ainsi, toujours entre deux portes, entre deux avenirs ?
Où tu t'en vas ?
Où tu t'en vas ?
Où tu t'en vas comme ça
T'avais pas fermé la porte
C'est pas moi que t'attendais,
On dit que t'as payé le diable pour qu'il t'emporte
Où tu t'en vas ?
Où tu t'en vas ?
Soudain les yeux de G se décillèrent. Non, il ne pouvait pas, il ne voulait pas laisser la peur le diriger.
Peut-être que leur histoire était vouée à l’échec, peut-être qu’ils ne feraient qu’ensemble qu’un tout petit bout de chemin avant qu’une balle ne mette fin à leur vie commune, avant, plus prosaïquement, que l’un d’entre eux ne se sente à l’étroit dans cette relation.
Mais Colby avait raison : quand bien même ce ne serait que pour quelques minutes, ces quelques minutes-là il y avait le droit, lui peut-être plus qu’un autre.
Alors, G Callen décida, pour la première fois de sa vie, de se laisser porter, sans autre règle que d’aimer. Et lorsque leurs âmes fusionnèrent au moment où leurs corps atteignirent le plaisir, ils comprirent qu’ils avaient enfin trouvé ce qu’ils cherchaient depuis bien longtemps chacun de leurs côté.
FIN
Chanson d’Isabelle Boulay