La glace et le feu - Fantaisie - G

Sujet: La glace et le feu - Fantaisie - G Mar 31 Oct 2017 - 18:56

Voilà un texte retrouvé dans mon ordi, un sorte de conte désenchanté et sûrement mon seul écrit hétéro !

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Épisode I Malicieux Cupidon.

Ils n’auraient jamais du se croiser, jamais du se connaître; lui le troubadour joyeux, un verre de vin d’une main, la plume de l’autre et elle la beauté mystérieuse, pelotonnée dans sa tour d’ivoire, un chat dans les bras et un livre sur les genoux. Dans une rue, un matin, ils se sont croisés, Cupidon à l’affût a visé le coeur du poète… Ne comprenant pas quelle était cette douleur vive qui le taraudait il est rentré chez lui comme un homme drogué. Lui qui passait de bras en bras, grappillant les joies et les plaisirs dans un tourbillon d’amis et de rires, se sentit languissant et fiévreux. Le souvenir de la belle muse qu’il avait rencontrée c’était imprimé en lui comme un éclat de lumière sur la rétine. Partout il la voyait à en devenir fou; il perdit goût pour tout ce qui n’était pas elle.
Assis à sa table, il s’empara de sa plume et lui écrivit des mots brûlants, des mots d’amour qui coulaient de son âme en un flot incessant. La belle en fut touchée, elle qui était sensible aux belles lettres; troublée par le poète elle l’encouragea de quelques mots à poursuivre sa conquête.
Ce qui devait arriver arriva, le troubadour éperdu d’amour demanda sa main à sa muse lointaine, toujours de quelques mots elle la lui accorda, toujours avec retenue, du bout des doigts. Tout à son bonheur, le baladin se convainquit qu’à la serrer dans ses bras il ferait fondre la glace emprisonnant le coeur de sa dulcinée.

Épisode II Vies croisées

Enfin unis, ils s’installèrent ensemble, chacun dans une chambre … Lui qui rêvait d’amour, de passion n’eut bientôt plus que sa plume pour exprimer ses élans. Si elle se donnait à lui, c’était toujours sans en montrer le moindre sentiment. Devant sa poupée de porcelaine, bien que fou de désir, le poète toujours se sentait intimidé; il finit par renoncer à lui infliger ce qui semblait ne rien provoquer en elle.
Dans sa chambre il n’osa plus entrer, nul enfant ne vient égayer la maisonnée. Chacun à un bout de la demeure ils vivaient, lui s’usant les yeux à la lueur de la chandelle à lui écrire des mots d’amour insensés dont il ne lui donnait qu’une infime partie pour ne point l’effrayer, elle vaquant à ses occupations, lisant à n’en plus finir des centaines de livres qui au pied de son lit s’entassaient.
L’amoureux ne vivait que pour ces quelques mots échangés chaque jour et un unique baiser; s’il en souffrait pour rien au monde il n’aurait pris le risque de briser ce fragile équilibre, d’elle il préférait de loin avoir peu que de la perdre à jamais.

Épisode III A jamais

Étonné de ne point le voir depuis deux journées entières, la belle muse se décida à aller jusqu’à la chambre de son époux. Ainsi elle le trouva la tête sur la table, la bougie soufflée, froid comme le marbre au milieu de milliers de pages couvertes de son écriture serrée. Il avait à peine 30 ans en ce jour funeste et son décès intrigua les médecins; ils découpèrent ce corps jadis si plein de vie pour comprendre le pourquoi de ce décès prématuré. L’examen de son coeur en livra le secret, inexplicable pour la médecine, c’était pourtant des dizaines de trous minuscules dans cet organe essentiel qui avaient provoqué la mort; des trous d’épingles par lesquels le sang s’était écoulé. Chaque coup de poignard que son âme d’amoureux passionné avait subi s’était transformé par un mystère absolu en trous perforant son coeur, le vidant petit à petit de toute vie.
La belle veuve de retour en sa maison se pencha sur les écrits de son défunt mari; elle en lit un, puis deux, puis dix … La nuit tomba... Elle était toujours là, assise par terre, des feuilles dans les mains et soudain les larmes jaillirent de ses yeux si bleus. Ses sentiments si longtemps contenus se déversèrent comme un torrent furieux la noyant de désespoir.
C’est ainsi qu’on la retrouva quelques jours plus tard; son beau visage éteint, recroquevillée sur un lit de pages manuscrites… Son autopsie fut tout aussi mystérieuse, elle établit que la princesse de glace était morte desséchée, déshydratée d’avoir trop pleuré...

FIN

La glace et le feu - Fantaisie - G 267645signature

Tome 2 en maturation....

Sujet: Re: La glace et le feu - Fantaisie - G Mer 1 Nov 2017 - 18:17

Pour le coup c'est d'une gaité folle! $clin d\'oeil$ J'adore!!! :j:aime:

C'est bien écrit, nostalgique, un brin mystérieux et triiiiiiiiiste......... pleurer à chaude lar

J'aurais aimé écrire ce type d'histoire svp

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