Merci infiniment Cissy d'avoir pris le temps de lire, que deviendrions-nous sans toi, nous pauvres auteurs sans public !
Pour info la série existe en DVD, jusqu'à la saison 4, c'est vraiment pas mal du tout, quand j'aurais du temps (
) j'essaierai de faire un petit montage pour illustrer ma fic, et celles qui viendront peut-être quand j'aurais gagné au loto et que je pourrais écrire toute la journée !
***
April.
« Cassie ma chérie, Catlyn est là ! »
« ... »
« Cassie !! »
A jouer à faire la sourde oreille, elle savait comment cela allait finir et pourtant elle ne pouvait se résoudre à bouger. Envie d’être seule, et surtout pas envie d’écouter les nouveaux délires amoureux de son amie… Exit le beau Sol, c’était maintenant un jeune étudiant en ornithologie américain qui déchainait les passions des adolescentes de Lerwick… Enfin toutes sauf une… Elle seule n’arrivait pas à passer à autre chose, elle l’avait définitivement dans la peau son bel étranger…
« Cassie !!! »
Et voilà, les pas décidés de daddy retentissaient déjà dans l’escalier… Certains parents seraient juste exaspérés par la situation, lui devait surtout être inquiet de ne pas obtenir de réponses. Elle le savait alors pourquoi jouait-elle encore à ce petit jeu puéril, il était peut-être temps de grandir, non ?!
« Cassie ?! Qu’est-ce qu’il y a ?! »
Levant sur lui des yeux de chien battu, elle avoua : « J’ai pas envie de la voir... »
« Ok… Mais tu ne peux pas faire l’autruche et compter sur moi pour passer le message… Ce n’est pas correct ! Alors tu descends et tu le lui dis ! S’il te plaît, Cassie ! »
Le ton sur lequel il avait prononcé cette dernière phrase ne lui laissait plus le choix, elle le savait, comme elle savait qu’il avait raison…
En soupirant, elle se leva pour aller servir un beau mensonge à celle qui restait malgré tout sa meilleure amie. Elle savait aussi qu’elle ne couperait pas à une discussion avec son daddy dont l’oeil inquisiteur la suivait alors qu’elle descendait.
Aussi protecteur et indulgent qu’il puisse être à son égard, il savait tout autant être inflexible et pétri de principes tels la loyauté, la franchise ou le courage. Elle lui en avait voulu des fois quand il ne cédait pas à tous ses désirs, faisant jouer sans vergogne l’opposition de caractères entre ses deux pères. Duncan étant beaucoup plus laxiste, plus libéral, toujours prêt à aller dans son sens pour éviter le conflit. Résultat, des conflits c’était elle qui en avait créés entre eux parfois. Et pourtant elle savait bien que malgré son caractère bien trempé, fruit de son éducation sur une minuscule île battu par les vents autant que par son métier de flic, son daddy ne voulait que son bien et qu’il lui pardonnerait tout, toujours…
*****
D’ailleurs, comme elle aurait pu le parier, à peine eut-elle regagné sa chambre, son refuge, que deux petits coups retentirent à sa porte. Il était là, avec un mug fumant dans chaque main; en saisissant un, elle retourna s’asseoir sur son lit, acceptant ainsi de fait la discussion qui s’annonçait…
« Alors il est comment ? »
Elle n’aurait su définir si la perspicacité quasi surnaturelle de son daddy lui venait de la pratique de son métier ou de sa sensibilité et de son empathie naturelle, sûrement un peu des deux… Il devinait tout, tout le temps; si cela pouvait être très pénible parfois, c’était un véritable soulagement dans certaines circonstances. Et au moment présent, ne pas avoir à formuler ce qui la torturait lui facilitait grandement la tâche…
Baissant la tête, pour ne pas croiser les yeux si bleus, si perçants, de son père de cœur, elle murmura en rougissant :
« Il est beau… très beau… Intelligent aussi… mais il est vieux... »
Elle savait que le regard de Jimmy avait dû changer, virer du bleu au gris métallique…
« Vieux comment ?! »
« Pas comme toi ! » tenta-t-elle pour détendre l’atmosphère, mais sa pointe d’humour tomba à plat…
« 20 ans ?! 30 ans ?! »
« Plus 30 ans oui, je pense... »
« Ah oui effectivement, il est trop vieux ! Et… Et il se passe quoi exactement entre vous ? »
L’inquiétude était palpable dans le ton de son daddy, elle savait, le connaissant, qu’il devait tout imaginer, même le pire, surtout le pire, enfin ce qui serait sans aucun doute le pire pour lui ! Pour elle, cela aurait été juste son rêve le plus fou…
Inutile de jouer plus longtemps à ce petit jeu, elle eut pitié de lui et s’empressa de préciser :
« Rien… Rien… Il ne se passe rien… Il sait à peine que j’existe... »
Le soupir de soulagement de Jimmy sembla remplir la pièce, presque à couvrir l’espace d’un instant l’éternel ressac de l’océan sous la fenêtre.
« Ok… Je comprends... »
« Je sais que c’est nul, je sais bien qu’on peut pas toujours avoir tout ce qu’on veut... »
Oh, la petite lueur dans les yeux océan, le léger sourire se dessinant sur les lèvres de son daddy… Des signes qui montraient toute la saveur que ces quelques mots avaient pour lui… Elle grandissait, s’éloignant inexorablement de l’enfance pour toucher de plus en plus aux rivages de l’âge adulte; et si la plupart du temps elle sentait qu’il ne vivait pas forcément bien cette transition, aucun doute qu’il appréciait quand elle se montrait enfin raisonnable. Mais la petite fille qui croyait aux Contes de Fées et aux Princes Charmants n’était encore malgré tout jamais très loin…
« Mais daddy, çà fait mal... » gémit-elle en essuyant ses yeux.
« Je sais ma puce… Je sais… Comme le deuil d’une histoire qui n’a jamais existé... »
Exactement, c’était exactement çà… Comme d’habitude, avec douceur et pudeur, daddy avait su trouver les mots. Il l’enlaça, elle se laissa aller contre lui et ferma les yeux. Çà allait déjà mieux, comme d’habitude elle puisait dans la force tranquille de son père de coeur les ressources pour faire front et continuer à grandir.
*****
Premier indice : son blouson était négligemment jeté sur le dossier du canapé… Deuxième indice : un mug de café finissait de refroidir sur la table… Daddy était à la maison.
C’était la première bonne nouvelle d’une journée pourrie, elle avait espéré que passer au Pub voir Sol lui redonnerait le sourire, mais le destin était décidément contre elle aujourd’hui, car le bel étranger était absent !
Quand tout se ligue pour vous faire regretter de vous être levé le matin…
Sentant un gouffre s’ouvrir sous ses pieds en constatant l’absence de celui dont la seule vision suffisait à ensoleiller le jour le plus sombre de l'archipel, elle avait recommencé à respirer quand Evan lui avait confié que son ange aux yeux verts n’était parti que pour trois jours. Une courte visite à Glasgow pour y déposer certaines de ses toiles dans une galerie de la ville. Rassurée, elle n’aimait cependant pas le savoir loin de l’île. Tout pouvait arriver… Un accident… Ou pire encore une rencontre qui le détournerait définitivement des îles !
Secouant la tête pour en chasser cette idée insoutenable, elle posa son manteau et son sac et appela daddy qu’elle ne voyait nulle part dans l’espace ouvert du rez-de-chaussée... Elle l’appela dans l’escalier… Pas de réponse… et aucun bruit…
Un coup d’oeil par la fenêtre donnant sur la cour lui donna un début de réponse; il était là, assis face à l’océan qui clapotait doucement jusqu’au pied de la maison. Il était au téléphone… Comme d’habitude… Comme souvent… A toute heure, en toute occasion, son téléphone sonnait…
Capitaine de police sur cette île c’était un boulot à plein temps, sans assurance d’une nuit complète, sans week-end, sans vacances… Mais habituellement ses communications étaient brèves, daddy n’étant pas un adepte des mots superflus.
Là, c’était de toute évidence différent, la conversation durait, sûrement un cas difficile… Inutile de le déranger…
Elle allait retourner à ses occupations, à ses devoirs accessoirement, quand son regard capta un moment improbable… Elle avait déjà tourné la tête quand son cerveau enregistra l’événement, elle se retourna alors… Non, elle n’avait pas rêvé… Il souriait… Daddy souriait…
au téléphone !
Pas un de ses petits sourires timides, pudiques, affectueux dont il était coutumier mais un vrai, un franc sourire qui découvrait ses dents… Elle aurait même parié, même si elle était trop loin pour le certifier, que ses yeux bleu acier pétillaient comme jamais…
Franchement intriguée, elle ne pouvait détacher son regard de lui… Qui donc pouvait le rendre aussi loquace, aussi détendu ?! Qui d’autre à part elle ?!
Sentant nettement poindre un fort sentiment de jalousie, elle tenta de se raisonner en commençant par monter dans sa chambre, pour lui laisser un peu d’intimité, peut-être même aussi,
surtout, pour échapper à cette scène qui remuait beaucoup de choses en elle…
A suivre...