Je le poste à nouveau, vu que le sujet a été supprimé lors de la migration du fofo, c'était pour un anniversaire du forum il y avait fort longtemps
Chronique d’une année écoulée
L’année commençait, les rues étaient quasi désertes et froides. Même la lune n’osait pas montrer le bout de son nez. Le vent lui par contre avait ouvert les vannes et ne se gênait pas pour souffler.
Des pas résonnaient dans le lointain, et les habitants qui s’étaient attardés devant les vitrines éclairées rebroussèrent chemin en voyant l’individu qui venait d’apparaître dans leur champ de vision. Les plus sages d’entre eux grimpèrent dans leur véhicule et démarrèrent en trombe, ceux qui n’avaient que leurs jambes comme moyen de transport les prirent à leur cou et déguerpirent illico presto quand ils virent la créature qui suivait l’inconnue.
Elle soupira, encore une ville où elle ne serait pas la bienvenue avec son fardeau, la petite qui la suivait grogna quelques mots que seule sa génitrice comprenait, et elle la rassura de quelques mots en chuchotant pour ne pas réveiller le petit être qui dormait contre sa poitrine, caché par un épais manteau de laine.
Que faire maintenant ? La nuit commençait à tomber et il leur fallait un coin chaud, parce que des créatures comme celles-là ne vivent que dans la vase et l’humidité. Leurs pas les conduisirent vers une nouvelle auberge et elle pressa l’allure pour mettre à l’abri ses petits.
Devant l’enseigne Aragone se mit à réfléchir, l’endroit était assez bien situé et encore ouvert. Elle observa les environs, elle ne voulait pas crier victoire trop vite, des pensions qui acceptaient ce genre de « créatures » n’étaient pas très courantes et elle était fatiguée d’avoir tant cherché. Sa petite réclama son attention et elle se baissa vers sa merveille, son petit venant de se réveiller lui aussi. Ils n’avaient pas mangé depuis deux jours et la faim tiraillait leurs petits estomacs. Le souci était que leur nourriture n’était pas facile à trouver, elles se nourrissaient exclusivement d’un met très rare et dur à garder auprès d’elles sans éveiller les soupçons.
Désespérée, elle ouvrit la porte de l’auberge et approcha doucement pour ne pas effrayer la tenancière qui la regardait un peu effrayée. La jeune dame expliqua son dilemme et demanda l’hospitalité. Un sourire éclaira son visage fatigué quand la vieille dame lui tendit une clé et lui indiqua le chemin pour se rendre aux niveaux inférieurs comprenant que ses petits avaient besoin d'espace.
Une fois dans le couloir, les créatures ouvrirent leurs yeux, de délicieuses odeurs sortaient des chambres d’hôtes et elle sut qu’elle était enfin parvenu à l’endroit qu’elle recherchait depuis plus d’une année.
Une fois arrivés au troisième sous-sol, des cris résonnaient dans les couloirs, et elle se sentit revivre, l’odeur de la peur régnait en ces lieux, et une autre qu’elle n’avait pas encore déterminée mais qui, si elle en croyait son expérience, sentait le… mais bon n’entrons pas dans les détails, ça risquerait de réveiller les envies des petits. Ça sentait également la sueur… celle après une bonne… Oups ! je m’égare encore, donc elles continuèrent leur chemin et parcoururent quelques dizaine de mètres pour arriver à un cul de sac avec une porte blindée au bout.
Enfin !
Inspectant les lieux, elles virent un local immense et vide de tout occupant où elles purent poser bagage…
Quelques heures, après le lieu ressemblait à leur foyer, l’endroit qu’elles avaient été obligées de quitter faute de denrées à se mettre sous la dent. Des règles strictes d’hygiène les avaient contraintes à aller voir ailleurs, parce que vivre dans un lieu où l’air est renouvelé sans cesse n’est pas conseillé pour la survie de son espèce.
Après quelques journées à vivre de leur réserve parce qu’il fallait bien nourrir les petits, la créature humaine sortit du local. Avant de partir elle jeta un regard à sa progéniture qui s’amusait avec les proies. Il lui fallait recommencer à écrire pour continuer à vivre ici et elle se mit à nouer des relations avec les autres occupants.
A son niveau ses voisines étaient déjà au boulot, elles avaient les mêmes envies, les mêmes désirs de nourrir les lecteurs affamés. Donc tout naturellement elle alla traîner vers l’antre de la gardienne des lieux, une dame charmante qui était très occupé avec un brun assez musclé et un blond bien baraqué, les pauvres étaient coincés sur un bateau en pleine mer avec des pervers que la créature trouva intéressants, ils savaient y faire, et ne s’embarrassait pas de la morale ou autres considérations…
Les neurones d’Aragone commencèrent à bouillir, il lui fallait ramener sa muse ici, elle seule pouvait lui donner satisfaction, cependant celle-ci était sous bonne garde et elle dut ruser pour la faire venir dans cette auberge, lui promettant mille délices et autres que la décente ne me permet pas d’évoquer ici, la propriétaire a des oreilles et des yeux partout et elle pouvait les mettre dehors sans préavis.
Le mois s’était écoulé et les créatures s’épanouissaient dans leur marécage, personne ne venait les déranger et elles avaient fait amies avec leur plus proche voisine, une certaine Aviva qui malgré son sourire charmant cachait une créature diabolique dans son repaire.
Cette dernière se nourrissait des mêmes ingrédients que les siennes et les dames conclurent un accord, elles partiraient à la chasse ensemble et ramèneraient la pitance de leurs petits qui avaient, il faut bien le dire, un goût et des envies assez particulières. Mais bon quand on aime les siens, on fait ce qu’il faut pour survenir à leur besoin.
La "proprio" les laissait agir sans intervenir alors elles mirent en route la machine, les écrits s’enchainaient et les cadences devenaient vite infernales mais personne ne se plaignait jusqu’au jour où la gardienne vint frapper à la porte du marécage. Elle avait une proposition qu’Aragone accepta. Elle avait liberté de mouvement donc elle n’avait aucune raison de refuser puisqu’une nouvelle créature avait vu le jour. La petite dernière était particulière, un mélange de cruauté, avec une pointe de perversité, le tout agrémenté d’une soif de faire le mal. Un vrai petit démon en culotte courte. Ses grandes sœurs l’observèrent quelques jours avant de l’accepter, deux ça va, trois, bonjour les dégâts et la tenancière n’allait pas tarder à avoir vent de ce qui se passait sous son toit.
Les hurlements horribles, les cris de jouissance et autres sons bizarres n’arrêtaient pas, jour et nuit pendant plus d’une semaine, la petite dernière étant très affamée. (Faut que je la nourrisse encore, elle est insatiable cette petite). La brume avait repris place et le marécage était puant à souhait de cette odeur de males se donnant du plaisir et ses senteurs de… Bien passons, nous nous éloignons du sujet principal, l’arrivée d’Aragone en ce lieu...
Donc le temps passait et les responsabilités aussi, trois créatures avides se nourrissaient exclusivement de deux pauvres petits gars qui avaient eu le malheur de croiser leur route. L’humaine avait bien essayé de leur donner autre chose à se mettre sous la dent mais elles réclamaient toujours le même met, alors de guerre lasse, elle céda, les nourrissant quotidiennement de leur plat favori, sous le regard bienveillant de la chef de section en chef, Dame Cissy qui venait flatter les petites, leur réclamant encore plus de séquences si bien que les personnages avaient décidés de faire la grève et de compliquer un peu plus les négociations avec des revendications que Dame Aviva et l’autre créature humaine ici présente allaient devoir accepter devant les autorités pour mieux les contourner par la suite à l’abri des regards.
Le SMIG pour ménager les pauvres malheureux n’avait pas duré longtemps. Ils avaient été séparés et se languissaient l’un de l’autre, comme quoi séparer le Capitaine de son Gallois, n’est pas une expérience à tenter si vous ne voulez pas une émeute sanglante, ou le chao à vous de choisir.
Après des négociations houleuses et des dessous de tables, la vie a repris dans les lieux et les six mois arrivaient à grand pas, une célébration devait avoir lieu pour les un an de l’établissement.
Tout était briqué par les directrices en chef, deux demoiselles qui laissaient les occupants du troisième niveau libres d’agir à leur guise tant que ceux-ci ne laissaient pas sortir les créatures dans les couloirs pour effrayer les visiteurs. Une nouvelle peinture ornait le mur d’entré, les couloirs étaient dégagés de tout objet susceptible de gâcher la visite de la doyenne qui venait se rendre compte de l’état de l’établissement.
Après des présentations, et des mots agréables de part et d’autre, la visite commença et se déroula sans encombre, les nouvelles venues faisant bonne impression pour plaire à cette vieille dame, mais les créatures du marécage étaient intenables, deux jours qu’elles n’avaient rien mangé et des rumeurs venaient se répandre dans la brume. Des voix s’élevèrent dans le lointain, les êtres des marais sentaient la colère monter, depuis que celle de la voisine était venue les rejoindre, elles avaient fusionnées, donnant vie à une espèce encore plus dangereuse vu que celles-ci sont imprévisibles et qu’elles se repaissent de toute chaire qui passe à proximité, humaine ou pas...
Cruelles, implacables, dénuées de morale et/ou de pitié, elles manient les crocs et les griffes d’une main de maître et il est déconseillé de leur retirer leurs proies sous peine d’être emporté dans le marécage et de subir les pires sévices que je ne nommerais pas ici pour des raisons de sécurité...
Et c’est là que l’improbable est arrivé, les DR ont fourbi un plan venimeux, le jour anniversaire de la taverne, un plan parfaitement orchestré par une certaine Dame dont je ne dévoilerai pas le nom, puisque je lui dois un grand merci ainsi qu’autres membres de ce merveilleux forum qui ont su m’accueillir moi et ma progéniture démoniaque.
Je suis arrivée ici un matin de Janvier alors que je n’avais plus d’endroit où aller pour y déposer mes bagages et accessoirement mes "créatures".
Ici j’ai trouvé un havre de paix où j’ai pu m’épanouir et en ce jour d’anniversaire, je suis reconnaissante, je sais que FFF est un lieu où il fait bon vivre, car l’amitié et le respect entre membres est la chose que j’ai toujours recherchée ainsi que la liberté de répandre mes pensées le plus sombres sans avoir derrière moi une bonne âme qui vienne me réclamer des comptes ou me prendre la tête pour des détails sans importante car en fin de compte nous sommes libres de penser et d’écrire, l’important c’est le plaisir des mots et non des maux.
Dans ce forum, les auteurs et créateurs ne manquent pas, nous avons un vivier de jeunes auteurs prometteurs, des sections pour tous les goûts et je suis fière de faire partie de l’aventure.
Merci à vous tous et toutes de faire de ce jour, un moment de joie et de douceur.
Bon anniversaire FFF.