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 Le prix d'un rêve - Rating G

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MessageSujet: Le prix d'un rêve - Rating G   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeSam 1 Aoû 2009 - 1:05

Petite fiction écrite il y a déjà un moment.
Une histoire d'amour sur la place Tien An Men en 1989. Petite histoire inclus dans la grande...

J'espère que vous aimerez.
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MessageSujet: Le prix d'un rêve - Chapitre 1.   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeSam 1 Aoû 2009 - 1:07

Chapitre 1


1999
«Que t’arrive-t-il ?

- Marie est partie !

- Partie ? Comment ça partie ? »

Il posait la question parce qu’il refusait d’y croire encore, mais il avait déjà réalisé.

- Partie. Elle m’a quitté ! »

Henri garda le silence. Il savait que c’était ce qu’il avait de mieux à faire. Quels mots pourraient traduire son émotion, sa peine devant le désarroi de son ami ? Existait-il des paroles aptes à lui faire comprendre qu’il partageait son chagrin, qu’il comprenait ? D’ailleurs, pouvait-il comprendre, lui, marié depuis 30 ans et heureux en ménage ? Non, il valait mieux se taire. Il se contenta de serrer la main de Quentin, qui s’était laissé tomber dans le fauteuil face au bureau. Puis il alla au globe terrestre de dimensions imposantes qui se dressait à l’angle de la pièce, et, faisant basculer l’hémisphère nord, il découvrit un bar bien garni.

« Je te sers un whisky ?

- Si tu veux. Ca ne pourra pas me faire de mal. »

Il versa le liquide au tiers des verres, ajouta l’eau gazeuse et les cubes de glace et porta le verre à son ami. Puis il s’assit à ses côtés, faisant tinter les glaçons dans le breuvage qu’il observait sans boire.

« Et bien, à te voir, on croirait que c’est toi qui vient de te faire plaquer ma parole ! essaya de plaisanter Quentin.

- Non, simplement je ne sais pas quoi te dire. Tout avait pourtant l’air d’aller bien entre vous.

- Tout allait bien oui, ou plutôt rien n’allait mal.

- Alors explique.

- Que veux-tu que je t’explique ? Que depuis cinq ans je vis avec une femme merveilleuse qui m’a donné tout son amour mais à qui je n’ai pu apporter que celui dont je suis capable ? Il était fatal qu’un jour où l’autre elle s’en aille.

- Je ne comprends pas.

- Tu me comprends très bien au contraire. Mais puisque tu veux que je te mette les points sur les i, je vais te dire quelles ont été ses paroles lorsque je l’ai surprise en train de boucler ses valises et que comme toi j’ai demandé : « explique ».

- Elle m’a dit : « Je ne peux plus vivre auprès d’un fantôme Quentin. Chaque fois que tu me regardes, je lis dans tes yeux l’amour que tu portes à une autre. Tu ne souhaites pas t’engager : pas de mariage, pas d’enfants. Cinq ans Quentin ! Cinq ans que j’espère que tu t’apercevras que je vis, que j’existe, que je t’aime et que je peux t’apporter un vrai bonheur ! Mais là, tu vois, c’est terminé ! »

- Voilà ce qu’elle m’a dit et elle avait raison : que lui ai-je apporté en cinq ans ? Elle rêve d’un foyer stable, d’enfants, de mariage. Je ne peux rien lui offrir de tout cela.

- Mais tu l’aimes pourtant.

- Oui, sans doute. Je l’aime parce qu’elle est belle, qu’elle est douce et surtout qu’elle est là. Mais je l’aime en rêvant d’un autre amour, d’une autre femme. Tu vois, sur le moment j’ai eu tellement de chagrin lorsqu’elle m’a quitté. Je suis venu ici, tout de suite. Je voulais te parler, voir avec toi s’il y avait quelque chose à faire pour la retenir. Et là, en te racontant tout, je m’aperçois qu’en fait je ne tiens pas à ce qu’elle revienne. Non, avec son instinct habituel, elle a deviné que, pour moi aussi, cinq ans c’était suffisant. Elle est partie avant que je ne gâche tous nos beaux souvenirs par mes regrets, mes reproches peut-être. Elle a compris que le temps n’était pas encore venu pour moi de tourner la page.

- Ca fait dix ans Quentin ! Dix ans ! Tu dois la tourner cette page, sinon tu passeras à côté du bonheur.

- Justement, c’est peut-être ça mon bonheur Henri. Me souvenir. »

Les deux hommes s’abîmèrent dans leurs pensées. Chacun rejoignait l’autre dix ans plus tôt, à cette époque où s’était forgée leur amitié. Cette époque d’aventure, de bonheur et de désespoir. Ils avaient payé le prix d’un rêve.

(à suivre)
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MessageSujet: Re: Le prix d'un rêve - Rating G   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeSam 1 Aoû 2009 - 1:18

Je viens de la lire en live on dirait :mangayoupi.:

Hey bien que dire c'est assez intéressant ! L'amour c'est ce qui fait tourner le monde comme on dit, mais l'amour c'est rempli de souvenirs, des bons comme des mauvais, c'est aussi de la beauté mais de la souffrance et c'est ce que j'ai ressenti en lisant ces quelques lignes ^^ J'ai très envie de lire la suite à vrai dire et puis le premier amour ne s'oublie paraît-il !!!
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MessageSujet: Re: Le prix d'un rêve - Rating G   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeSam 1 Aoû 2009 - 10:30

Je ne vais pas raconter d'histoire je connais déjà la fics... c'est même moi qui t'es demander de la revoir pour nous :mangadémoniaqu

Mais c'est superbe de la voir sur FFF :mangaj\'aime:

Question ? tu compte quand même pas nous la publier petits bouts par petits bouts quand même :mangaintero: :mangareflechit :mangajedevient .....


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MessageSujet: Le prix d'un rêve - chapitre 2   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeDim 2 Aoû 2009 - 22:41

Et bien si, telle est bien mon intention! Par tout petits bouts justement... :mangadémoniaqu
Comme ça, je pourrai continuer d'écrire d'autres choses... :mangadodo: si mes harceleurs me lâchent un peu.... :manganeutre:

Chapitre 2


1989.

A quarante cinq ans, Henri Loriot était l’un des reporters vedettes d’un grand quotidien national. Il avait voyagé aux quatre coins du monde, écrivant des articles à succès sur les grands événements de cette fin de siècle. Aussi, lorsqu’il s’était agit d’envoyer un journaliste rendre compte de l’activité étudiante qui s’étendait en Chine, Max Pollet avait forcément porté son choix sur Henri.

Le soir même, dans le hall de l’aéroport, Henri faisait la connaissance de Quentin Trucher, le photographe qui devait l’accompagner. Il vit arriver un jeune homme, ne paraissant pas plus de vingt ans, blond, de taille moyenne. Son visage aux traits fins et encore enfantins mais cependant déjà plein d’assurance et de volonté, était éclairé par de grands yeux verts où dansaient une étincelle d’intelligence et d’humour. De son côté, Quentin observait cet homme grand, sec, sans une once de graisse, prématurément dégarni, le visage sévère, mais que l’on sentait profondément humain et généreux. Du premier coup d’œil, les deux hommes surent qu’ils s’entendraient, se comprendraient et travailleraient en bonne harmonie. Quentin connaissait la réputation d’Henri et savait qu’il devrait se montrer à la hauteur des exigences de son compagnon de voyage.

Dans l’avion, ils discutèrent de la mission qui les attendaient. Henri refit, pour son photographe, l’historique des événements qui les emmenaient vers la république Populaire de Chine où, depuis le 15 avril, les étudiants provoquaient le pouvoir en place en multipliant les manifestations réclamant la démocratie et la liberté d’expression. Chose extraordinaire, on était début mai et aucune répression ne s’était abattue sur ces jeunes gens qui rêvaient d’être entendus et le faisait savoir de manière pacifique. Quelque chose était-il en train de changer dans cette dictature ? Après les pays de l’est, le communisme chinois devenait-il humain ? En tout cas, c’était un événement à ne pas manquer et, quelle qu’en soit l’issue, l’occident devait en recevoir témoignage.

Quelques heures plus tard, les deux journalistes débarquaient à Pékin. Ils se rendirent aussitôt à leur hôtel, sur l’avenue Changang. De là, ils se rendirent place Tien An Men. C’était là que des étudiants manifestaient quotidiennement pour plus de liberté. Manifestations pacifiques d’une jeunesse qui rêvait de démocratie et de justice. Le peuple de Pékin leur avait apporté nourriture et boisson, mais aussi des tentes et des parapluies pour s’abriter des violents orages qui entrecoupaient la moiteur assommante qui régnait habituellement.

En arrivant sur la place, Quentin eut comme un choc au cœur à voir tous ces jeunes gens, vibrant d’espoir réunis en un lieu symbolique de Pékin. Il prit plusieurs clichés des lieux, des personnes : il fixait dans l’objectif tous les rêves de ces jeunes et des millions de Chinois qui, à travers eux, exposaient leurs revendications.

« Je te présente May Lin, ce sera notre interprète. »


Quentin sursauta : dans le brouhaha qui régnait sur la place, il n’avait pas entendu revenir Henri qui s’était éclipsé après lui avoir demandé de faire divers clichés. Il se retourna vers l’interprète et, d’un seul coup, tout ce qui l’entourait n’exista plus. Il ne voyait plus que ces grands yeux noirs, ces longs cheveux épais d’un brun presque bleuté, ce fin visage, cette silhouette menue, de taille moyenne et ce sourire de Madone que lui adressait la jeune fille qui se tenait aux côtés d’Henri. Elle n’avait sûrement pas plus de dix-huit ans et elle ressemblait à une poupée de porcelaine, fragile et belle.

- May Lin, ce jeune bavard est mon photographe : Quentin dit Tintin.

- Tintin ?

Son rire sonnait comme des clochettes.

- Enchantée de faire la connaissance d’un personnage si illustre que même en Chine nous le connaissons parfaitement. »

Son Français était impeccable, avec cet adorable accent asiatique qui en rendait la prononciation chantante et si agréable à entendre. Quentin restait coi, se sentant imbécile et incapable de trouver une répartie. Il se contenta de sourire en serrant la main de la jeune fille et de murmurer un « Enchanté. » aussi bref que banal. Ensuite, pour cacher sa gêne et tenter de calmer les battements de son cœur qui lui semblait tout à coup avoir sa vie propre, il entrepris de continuer sa série de prises de vues tandis qu’Henri s’entretenait avec sa jeune interprète.

Vers le soir, elle les emmena dîner avec un groupe de camarades de l’Institut de Langues qu’elle fréquentait. L’ambiance était bon enfant, joyeuse et insouciante, comme si tous ces jeunes gens ne se rendaient pas compte de l’impitoyable machine contre laquelle ils se dressaient.

Quentin ne parla guère, se contentant d’admirer May Lin, d’écouter sa voix chantante et son rire cristallin qui l’enchantait. Il prit des photos du groupe, sentant monter en lui une vague de jalousie qu’il était le premier à trouver aussi bête que puérile, chaque fois que l’un des camarades de la jeune fille la prenait par l’épaule, lui parlait à l’oreille ou la faisait rire de ce rire dont il ne se lassait pas.

Les projecteurs de la place s’allumèrent, chassant la nuit qui avait commencé à s’installer. Henri décida qu’il était temps de rentrer à l’hôtel.

Dans les jours qui suivirent, les deux journalistes firent plus ample connaissance avec les meneurs du mouvement. Ils rencontrèrent des jeunes gens venus de toutes les provinces de la vaste Chine, avec le simple espoir de faire entendre leur voix. May Lin les accompagnait partout, efficace, joyeuse, tellement pleine d’entrain. Quentin se tenait curieusement à l’écart de leur jeune compagne, s’efforçant de passer le moins de temps possible avec elle.
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MessageSujet: Re: Le prix d'un rêve - Rating G   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeLun 3 Aoû 2009 - 22:19

Cissy a écrit:
Et bien si, telle est bien mon intention! Par tout petits bouts justement... :mangadémoniaqu
Comme ça, je pourrai continuer d'écrire d'autres choses... :mangadodo: si mes harceleurs me lâchent un peu.... :manganeutre:

Je savais que tu étais SADIQUE !

:lasuite!plusvi


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MessageSujet: Le prix d'un rêve - Chapitre 3   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeMar 4 Aoû 2009 - 23:15

Euh... venant d'une pro dans le genre... :mangadémoniaqu je ne sais pas quel crédit apporter à cette critique...

Bon voilà tout de même la suite.

Chapitre 3


Le 12 mai, il demanda à Henri la permission de sortir de Pékin et d’aller faire quelques photographies alentour. Ne connaissant pas la Chine, il rêvait de ramener des souvenirs de son séjour : la Cité Interdite, la Vallée des Ming, Le Palais d’été et la Grande Muraille, tant de sites magnifiques qu’il brûlait de connaître ! De toute façon, il ne se passait rien sur la place et il avait mitraillé à tour de bras les groupes manifestant pacifiquement, en train de manger, d’argumenter, de rire ; il lui semblait qu’il possédait un portrait de chaque étudiant présent en ce lieu. En bref, il s’ennuyait un peu, ayant l’impression que rien ne bougeait et que rien ne bougerait avant longtemps. Aussi, il avait envie de fixer d’autres gens, d’autres sites sur l’objectif. Henri, qui avait décidé d’écrire un article sur un jeune étudiant des Beaux-Arts, lui accorda volontiers la récréation qu’il demandait. Il encouragea May Lin à accompagner Quentin, arguant que celui-ci aurait peut-être besoin d’un interprète au cours de ses pérégrinations.

*****


Les premiers kilomètres dans une voiture de location se firent dans un silence contraint. La jeune fille avait indiqué à Quentin la route à suivre pour gagner les premières collines de l’Ouest. Là, ils devaient visiter le Temple du Bouddha couché, le Temple des nuages d’azur et le parc Hsiangchan. Elle pensait que ces sites intéresserait le jeune photographe.

Quentin était troublé par la présence de la jeune femme : il sentait son parfum léger, mélange de fleurs de thé et d’orchidée sauvage, il entendait sa respiration douce et avait envie de laisser sa main s’attarder sur son bras nu, sur son genou dissimulé sous un pantalon de soie noire. Il aurait aimé faire courir ses doigts dans les longs cheveux lisses et poser un baiser sur les lèvres pleines et finement ourlées.

Ce trouble l’avait saisi douze jours plus tôt, lorsqu’il avait pour la première fois posé les yeux sur May Lin. L’impression qu’elle était celle qu’il attendait depuis toujours, celle dont il rêvait lorsqu’il imaginait l’Amour avec un grand A. Il s’était alors morigéné en silence : bon sang ce n’était vraiment pas le moment ! S’il comptait faire carrière à l’international, il avait plus qu’intérêt à éviter de s’amouracher de toutes les belles jeunes femmes qu’il serait amené à côtoyer.

Pourtant c’était plus fort que lui, cette jeune femme l’attirait comme aucune ne l’avait attiré avant et ce n’était pas seulement physique. Elle n’était pas de ses femmes dont il avait envie de faire la conquête pour une nuit, ou quelques semaines, le temps d’assouvir ce qu’on appelait « amour » mais qu’il avait la franchise, pour sa part de nommer « sexe », même s’il n’était pas rare qu’il y eut un réel sentiment d’affection entre lui et sa conquête d’un temps.

Avec May Lin, rien de pareil : il avait envie d’elle bien sûr, mais ce n’était pas ce qui dominait chez lui lorsqu’il la regardait. Il souhaitait avant tout la protéger, l’empêcher de souffrir, d’être confrontée aux horreurs de la vie. Il aspirait à la prendre contre lui pour simplement sentir son cœur battre contre le sien, respirer sa douce odeur qu’il savait qu’il n’oublierait jamais plus, se repaître en silence de sa beauté fine, de sa grâce altière. Il aurait pu passer des heures à l’écouter raconter son pays qu’elle aimait tant, ses rêves de liberté et d’égalité, ses espoirs pour l’avenir et surtout entendre son rire clair qui sonnait comme des perles roulant sur l’eau. Bref, il était amoureux fou, avait-il finit par conclure avec lucidité.

Amoureux fou, amoureux sans espoir : comment pourrait-il y avoir quelque chose entre eux un jour ? Tout les séparait : la culture, la géographie, la race, même si ce dernier élément n’était pour lui qu’un paramètre inventé par les hommes et que l’âme ne devait pas connaître. A ses yeux ils étaient les mêmes êtres d’un même monde et qu’importait la couleur de la peau. Mais il était conscient qu’il n’en était pas de même pour la plupart des gens. Et il savait combien les mariages mixtes étaient désapprouvés, voire condamnés par le gouvernement chinois.

De toute façon, qu’avait-il lui offrir ? Il n’avait pas de famille, étant un enfant de l’assistance publique balloté de famille d’accueil en famille d’accueil, sans avoir tissé de lien avec aucune. Son compte en banque était désespérément vide, même si à son avis ce ne serait sans doute pas ça qui paraîtrait primordial pour quelqu’un comme May Lin. Par ailleurs il n’avait pas un physique d’Apollon et son métier qui l’emmènerait aux quatre coins du globe n’était pas de ceux qui sont l’assurance d’une vie familiale stable et sereine. Arrivé là de ses réflexions, il s’était effrayé de ce qu’il était en train d’imaginer : une vie familiale, déjà ? Bon sang, il était encore plus accroc qu’il ne le pensait.

Il s’était persuadé qu’il n’avait rien à espérer : May Lin n’avait jamais paru s’intéresser à lui. Elle était toujours souriante, amicale, un peu timide et très respectueuse mais elle n’avait jamais semblé lui prêter plus d’attention qu’à Henri. Alors, pour se protéger, pour la protéger aussi peut-être, il s’était lui aussi cantonné dans une attitude très neutre, presque froide de manière à la maintenir à l’écart, à se convaincre que rien ne serait jamais possible entre eux.

L’insistance d’Henri pour que May Lin l’accompagne dans sa découverte du pays l’avait donc profondément dérangé. Il avait peur, en tête à tête avec elle, de ne pas pouvoir se contenir et de faire tôt ou tard, un mouvement, d’avoir un mot qui la choquerait ou l’éloignerait de lui. Parce qu’il pouvait se contenter de la regarder et de rêver d’elle sans illusion, il ne savait pas s’il accepterait qu’elle disparaisse de son paysage. Même s’il savait que, tôt ou tard, ce serait le cas. Aussi depuis qu’ils étaient partis il se taisait, ne sachant vraiment pas quoi lui dire. Des mots banals qui ne raconteraient rien et le ferait paraître pour simple d’esprit ? Une conversation plus intime qui risquait de déraper et de l’amener à en dire plus qu’il ne le voulait ? Non, le silence était l’option la plus prudente.

De son côté, May Lin cheminait sur le même terrain de pensée. Contrairement à ce que le jeune homme imaginait, elle était loin d’éprouver de l’indifférence à son égard. Du premier moment elle avait su que c’était LUI, qu’il serait le seul, celui avec qui elle irait jusqu’au bout, celui avec qui, si la vie le lui permettait, elle partagerait le reste de son existence. Depuis onze jours, elle espérait un signe de sa part, un sourire, un geste qui lui ferait penser que son sentiment était partagé. Mais rien, désespérément rien et elle avait fini par conclure, avec beaucoup de chagrin, que son amour n’était pas payé de retour.

Certes Tintin était toujours gentil envers elle, poli, affable, gentleman pourrait-on dire, mais cela s’arrêtait là. Elle et Henri plaisantaient, s’asticotaient comme le feraient de vieux amis qui se comprennent. Elle avait remarqué que Quentin avait la même attitude avec le reporter. Mais dès qu’elle apparaissait, son ton se faisait plus contraint, comme s’il se forçait à accepter sa présence par égard pour son ami, par simple politesse aussi. Cependant, elle le soupçonnait de ne la supporter que difficilement. Seule sa bonne éducation faisait qu’il restait urbain à son égard.

Elle souffrait sans mot dire de cette attitude qu’elle ne comprenait pas. Elle n’avait pourtant pas l’impression d’avoir commis le moindre impair à l’égard du jeune homme. Etait-ce elle qui le dérangeait ? Quelque chose dans son attitude, sa manière d’être ? Elle se savait plutôt jolie : elle pouvait le lire dans le regard que les hommes posaient sur elle. Alors pourquoi le seul à qui elle aurait voulu plaire faisait comme si elle n’existait pas, pire, comme si elle lui était pénible, voire insupportable. Un moment elle s’était demandé s’il ne s’agissait pas de racisme plus ou moins latent, mais elle avait très vite repoussé cette idée. Il n’y avait qu’à regarder la manière dont Quentin parlait avec les étudiants, hommes ou femmes, dont il les écoutait, les encourageait pour comprendre qu’il n’y avait nulle trace de racisme chez lui : il les traitait en égaux. Non, elle l’avait longuement observé, et elle n’avait jamais remarqué envers personne d’autre qu’elle cette contrainte qui régissait leurs rapports.

Donc le problème était avec elle et elle seule et elle n’arrivait pas à en déterminer l’origine. Elle aurait tellement voulu qu’il lui prête un peu attention. Elle ne se lassait pas de l’écouter, de le regarder. Elle adorait le son de sa voix, la chaleur de son rire, l’eau claire de son regard qui semblait aller au fond des choses, la manière dont il se mouvait, à la fois souple et plein d’assurance. Bref elle l’aimait.
Mais toute son éducation, tout le poids de sa culture l’empêchait de faire le premier pas, d’essayer de lui faire comprendre ce qu’elle ressentait pour lui. De plus, elle craignait par-dessus tout d’être rejetée impitoyablement si elle le faisait. Pourtant, depuis quelques jours, elle commençait à se dire que tout serait préférable à cette incertitude qui la rongeait. S’il devait la détester, qu’elle sache au moins à quoi s’en tenir. Rien n’était pire que de ne pas savoir.

Lorsqu’Henri lui avait demandé d’accompagner Quentin, elle s’était dit qu’elle tenait peut-être sa chance. La réaction contrainte du jeune photographe ne lui avait pas échappé et lui avait envoyé un coup au cœur. Il était visible qu’il aurait préféré partir seul et qu’elle était la dernière personne qu’il souhaitait pour l’accompagner dans son périple. Seule l’insistance d’Henri, proche de l’ordre à vrai dire, avait fini par le convaincre d’accepter sa compagnie. Elle qui avait pensé profiter de ces moments de tête à tête pour tenter de percer la carapace dont s’était entouré le jeune homme, quitte à se faire violence et à passer outre à tout ce qu’on lui avait inculqué, commençait à se demander si elle avait eu raison d’accepter cette mission. Oserait-elle se lancer ? Oserait-elle enfin avouer ce qu’elle ressentait, quitte à le rendre encore plus fuyant qu’avant ? Tous ses ancêtres devaient frémir à l’idée de ce qu’elle s’apprêtait à faire, et pourtant, elle savait qu’elle devait bousculer le poids de la tradition si elle voulait pouvoir être en paix.
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MessageSujet: Le prix d'un rêve - Chapitre 4   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeMer 5 Aoû 2009 - 20:58

Chapitre 4


Le silence se faisait plus pesant. Quentin cherchait vainement quelque chose à dire et puis soudain, il entendit la jeune fille demander

- Pourquoi ne m’aimez-vous pas ? Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ?

- Qui vous a mis cette idée dans la tête ? Je n’ai vraiment rien contre vous, croyez-moi !

- Pourtant, vous n’êtes pas content que je sois ici, avec vous.

- Si, je vous assure, je suis très content que vous soyez là, seulement...

- Seulement vous préféreriez que je sois ailleurs. Je le vois bien allez. Depuis que vous êtes arrivé, vous ne m’avez pas dit trois mots. Vous évitez de vous trouver seul avec moi. Henri me tutoie et vous me vouvoyez. Je vous gêne et je ne sais pas pourquoi. »

Quentin arrêta la voiture et se tourna vers sa passagère.

- Croyez-moi May Lin, je n’ai rien contre vous, au contraire ! Si cela vous fait plaisir, vous pouvez me tutoyer. »

Pour toute réponse, May Lin fondit en larmes et cacha son visage au creux de ses mains.

« Qu’avez-vous, qu’ai-je dit ? May Lin, ne pleurez pas.

- Non, je ne veux pas vous tutoyer. Ce n’est pas du tout cela dont j’ai envie. Ce que je veux... Ce que je veux...

Soudain, elle releva la tête et le regarda, ses yeux magnifiques brillaient autant par les larmes que par un feu intérieur qui semblait la brûler.

- Ce que je veux, dit-elle, plus bas mais distinctement, c’est que vous m’aimiez.

- May Lin, mais pourquoi ? pourquoi ?

- Parce que moi, je t’aime ! »

Elle explosa en sanglots déchirants.

Il referma ses bras sur elle et l’enlaça doucement, la berçant comme une enfant.

- Ne pleure pas. May Lin, ma douce, mon amour, ne pleure pas. »

Plus que les mots, ce fut le ton employé pour les dire qui lui fit relever la tête. Elle n’arrivait pas vraiment à le croire. Il lui semblait qu’elle rêvait, comme elle avait rêvé ces dernières nuits : il la tenait serrée contre lui et il lui murmurait des mots doux et tendres. Mais elle ne rêvait pas, et ce regard qui était fixé sur le sien, c’était celui dont elle avait rêvé depuis le premier jour où elle avait aperçu le photographe dont elle serait l’interprète. Ce regard brûlant de passion mais à la foi timide et gentil, c’était bien à elle qu’il s’adressait, comme si toutes les barrières qu’il avait tenté de bâtir entre eux venaient de s’abattre en une seule fois. Elle se serra plus étroitement contre lui, avec l’envie de se fondre dans son corps. Elle sentait monter en elle une vague prête à l’emporter.

Lorsque leurs lèvres se joignirent, elle eu l’impression que sa vie pouvait s’arrêter là, qu’elle venait de recevoir ce pour quoi elle avait vécu jusque-là. Tout prenait un sens. Ce baiser doux et possessif à la foi, brûlant et cependant si attentionné, elle n’avait jamais rien connu de tel. Elle savait qu’elle appartenait à cet homme et, ce qui lui semblait merveilleux, c’est qu’elle sentait, à travers ce baiser, qu’il se donnait aussi à elle, de toute son âme, que la fusion de leurs lèvres entraînait la fusion de leurs esprits. Elle aurait voulu que cet instant dure une éternité. Ce fut lui qui se détacha, difficilement, comme à regret :

« Allons à Hsiangchan, là-bas nous aurons le temps de parler.»

Ils reprirent la route, dans le silence. Mais ce n’était plus le même silence. Celui-ci était plein d’amour, d’espoir, de promesses. Ils ne parlaient pas mais ils échangeaient des regards qui parlaient pour eux. Ce silence là les emplissait de bonheur et de bien-être. Ils n’éprouvaient pas l’envie de parler parce que les mots leur semblaient superflus.

Enfin ils arrivèrent au parc Hsiangchan, lieu de promenade que l’on connaissait aussi sous le nom de colline parfumée. Quentin compris pourquoi dès qu’il sortit de la voiture et fut assailli par les parfums légers et changeants des essences qui poussaient là.

Ils s’engagèrent sur un petit sentier désert. Sans même en avoir conscience, ils marchaient main dans la main sous le couvert des arbres, dans cette flânerie éternelle des amoureux qui ne se préoccupent plus du monde autour d’eux. Enfin ils s’arrêtèrent. Quentin se tourna vers la jeune fille, et ce qu’il lut dans son regard l’émerveilla. Pourtant il dit :

« Que faisons-nous ? Je crois que je suis fou.

- Pourquoi ? Tu ne m’aimes donc pas ? »

Ce désarroi soudain dans le regard ! Cette lèvre qui tremble et ces yeux qui s’emplissent de larmes ! Il ne pouvait pas le supporter. Il la serra contre lui.

« Bien sûr que si, je t’aime. Je t’aime comme un fou ! Depuis le premier instant. Je n’avais jamais rien vu d’aussi joli que toi. C’est pour cela que j’ai voulu a tout prix garder mes distances. Je ne voulais surtout pas te faire de mal !

- Et c’est pourtant ce que tu as fait ; justement, en gardant tes distances. Moi, je ne rêvais que d’un sourire de toi, un mot gentil. Je voulais que tu me regardes, comme tu le fais en ce moment, que tu me trouves belle, que tu me serres dans tes bras. Et rien !

- Ma douce, mon amour, comprends-moi : je savais que nous n’avions aucun avenir. Toi, Chinoise, étudiante et moi jeune photographe, Français. Je ne voulais pas d’une aventure de quelques jours qui nous laisserait à tous deux un souvenir amer. Je sais que ton gouvernement réprouve les liaisons mixtes, et ne parlons pas du mariage !

- Mais les choses changent Quentin : demain nous serons libres ! Le gouvernement nous laisse manifester, il va nous entendre.

- J’aime ta façon de prononcer mon nom. Dis-le encore.

- Quentin, Quentin, Quentin, Quentin... Il est si doux à prononcer ! »

Ils s’enlacèrent fougueusement, ne se lassant pas de se toucher, de s’embrasser, de se regarder.

- Nous sommes fous !, dit-il.

- Nous sommes vivants et nous nous aimons !

- Mais l’avenir ?

- L’avenir est celui que l’on construit. Tu m’aimes et je t’aime. A nous deux nous renverserons les barrières. J’aime mon pays, mes parents, mes amis ; mais je suis prête à adopter ton pays, tes parents et tes amis. Je veux vivre auprès de toi, parce que c’est là qu’est ma place. C’est pour cela que je suis née et je suis née au bon moment. Crois-moi Quentin, nous réussirons. Nous réussirons parce que le monde est avec nous : tu en es la preuve. Vous êtes là, des centaines de journalistes et notre combat aboutira. Et notre amour gagnera !

- Tu es si convaincante. Oui, je te crois : nous gagnerons ! »

Ils marchaient lentement par les allées, enlacés et heureux. Quelque part au fond de lui, Quentin sentait une sourde inquiétude le tarauder, et pourtant, il voulait aussi croire qu’un avenir était possible pour eux, qu’il n’était pas en train de commettre une folie dont ils allaient souffrir, chacun de son côté, durant longtemps. Il ne pouvait pas résister à l’optimisme de May Lin : elle ne pouvait qu’avoir raison !

« Attends, attends : il faut que je prenne cet instant en photo. Nous le montrerons à nos enfants !

- A nos enfants ?

Un instant son sourire se figea, comme si elle-même doutait. Et puis son regard s’éclaira et son rire cristallin éclata.

Il fit des dizaines de clichés du paysage et de May Lin, de May Lin surtout : May Lin qui souriait, qui riait, qui le regardait gravement, qui lui tirait la langue. Il se sentait comme un gamin en vacances.

Puis il visitèrent le magnifique temple des nuages d’azur et il photographia May Lin sur les escaliers, May Lin près des pagodes, May Lin appuyée sur le mur d’un pavillon, en plongée, en contre plongée, en contre jour. Et enfin, ils arrivèrent au Temple du Bouddha couché. Devant ce Dieu endormi, Quentin sentit disparaître cette petite inquiétude qui le taraudait depuis qu’il avait décidé d’affronter ce qui semblait être son destin : oui, ils seraient heureux, tous les deux, parce qu’ils vivaient dans un monde où tout allait changer et qu’ils seraient à la fois les témoins, les acteurs et les symboles de ce changement. Parce qu’ils étaient là, qu’ils voulaient que les choses changent et qu’ils s’uniraient dans un pays ou chacun serait redevenu libre de ses pensées.

Dans le regard et le baiser qu’ils échangèrent à cet endroit, il y avait un engagement indéfectible : pour jamais, pour toujours... Les mots qu’ils ne disaient pas mais qui transparaissaient dans tout leur être. A toi, pour toi, pour l’éternité. Et ce serment échangé par la pensée fut scellé par une photo d’eux qu’ils prirent sur la Grande Muraille où ils s’arrêtèrent en revenant à Pékin : May Lin, souriante, confiante si belle dans son bonheur tout neuf et Quentin, un peu grave, un peu raide, comme quelqu’un qui est plus habitué à se trouver de l’autre côté de l’objectif, qui la couvait d’un regard plein d’amour, son bras passé autour de sa taille.
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MessageSujet: Re: Le prix d'un rêve - Rating G   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeMer 5 Aoû 2009 - 21:23

Cissy a écrit:
Euh... venant d'une pro dans le genre... :mangadémoniaqu je ne sais pas quel crédit apporter à cette critique...

Bon voilà tout de même la suite.


J'ai un excellent professeur en la matière : toi !

Allé ! assez paressé au boulot ! :letempsestlong


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MessageSujet: Le prix d'un rêve - Chapitre 5   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeVen 7 Aoû 2009 - 20:25

Chapitre 5


Ils rentrèrent à Pékin au petit matin et rejoignirent la place Tien An Men où rien n’avait bougé depuis leur départ. Cela leur sembla si étrange de se retrouver dans ce lieu devenu familier où tout était semblable à ce qu’ils avaient laissé, alors qu’eux même se sentaient tellement différents. May Lin avait glissé sa petite main dans celle de Quentin et ils traversaient en souriant les groupes d’étudiants qui somnolaient ou continuaient à construire leur monde idéal. Les amis de May Lin ne dormaient pas encore et il sembla à Quentin qu’ils l’accueillaient avec contrainte, comme si d’un seul coup un mur s’était dressé entre eux. Jusqu'à présent, ils avaient parus si naturels et si accueillants que cette nouvelle attitude, qu’il ne comprenait pas le peina.

« Que leur arrive-t-il ?

- Je crois qu’ils n’approuvent pas.

- Ils n’approuvent pas quoi ?

- Nous ! »

Il y avait du chagrin dans la voix de May Lin et Quentin se traita mentalement d’idiot de ne pas avoir compris. Bien sûr ! Toutes ces objections qu’il s’était faites à lui-même pour ne pas s’engager avec May Lin, d’autres allaient les lui renvoyer, comme un miroir. L’union mixte était toujours interdite en Chine, même si, dans le merveilleux parc qui resterait toujours pour eux un coin de paradis, ils l’avaient oublié un moment, tout à leur rêve.

« Je vais leur parler, ça passera. Et toi, rentre à ton hôtel. A demain. »

Elle le poussait doucement, gentiment. Et lui n’avait aucune envie de la quitter, de rentrer dans sa chambre solitaire et d’attendre qu’arrive le jour pour la retrouver. Il voulait rester à ses côtés, la tenir contre lui, s’endormir en la tenant dans ses bras et s’éveiller en la trouvant à ses côtés. Mais il comprenait que ce n’était pas le moment, pas encore. A regret, il prit le chemin de l’hôtel, lâchant sa main doucement en s’en retournant, le bras tendu, jusqu'à ce que les extrémités de leurs doigts se détachent. Alors, il lui envoya un baiser de la main et partit vers la rue Changang sans se retourner.

Se sachant incapable de trouver le sommeil, il se dirigea vers la chambre d’Henri. Comme il s’y attendait, un rai de lumière filtrant sous la porte lui prouva que le reporter ne dormait pas. Il frappa et entra. Le journaliste était assis, dos à la porte, en train de rédiger un papier.

« Te voici enfin de retour. Alors, content de tes prises de vues ?

- Je l’aime Henri. »

Henri se retourna brusquement vers son jeune ami. Il n’eut pas l’hypocrisie de demander de qui il parlait. Il regarda gravement le jeune homme.

« Tu n’es pas sérieux. Elle t’attire, je l’ai vu dès le début mais...

- Non, je l’aime et je veux faire ma vie auprès d’elle.

- Mon Dieu, si j’avais su ! Jamais je ne l’aurais laissée t’accompagner. Je pensais qu’il s’agissait d’une passade. Quentin, c’est grave !

- Qu’est-ce qui est grave ? Je l’aime, elle m’aime et c’est grâce à toi que j’ai enfin eu l’occasion de le lui dire !

- Et c’est à cause de moi que vous serez malheureux tous les deux ! Excuse moi Quentin, je t’en prie.

- Mais de quoi parles-tu ? Les choses sont en train de changer. Tu verras, les étudiant auront raison demain, et nous pourrons nous marier.

- Tu n’es qu’un rêveur Quentin. Crois-tu vraiment que ce vieux pouvoir va baisser sa garde ?

- C’est évident : sinon jamais il n’aurait laissé la presse intervenir.

- J’espère ! Comme j’espère que tu as raison !

- J’ai raison et May Lin aussi. Allons Henri, dis-moi que tu es heureux pour nous !
- Bien sûr je suis heureux, bien sûr. »

Mais Henri gardait son air grave et contraint. Et tandis que Quentin, déçu par cette réaction regagnait sa chambre, il murmura :

« Puissiez-vous l’être aussi ! »

Le lendemain, les deux hommes s’abordèrent de façon contrainte. Henri s’en voulait à la foi de n’avoir pas mesuré l’intensité de l’attirance que Quentin éprouvait pour May Lin et de n’avoir pas su réagir à l’annonce de ce qui constituait, pour son compagnon, un événement magnifique. En partant pour la place, il lui glissa :

« Ecoute, je ne sais pas ce qui va se passer. Mais ce qui est fait est fait. Tu aimes May Lin et elle te le rend. Rien ne pourra changer cela. Je suis heureux pour toi et j’espère de tout cœur que tout se terminera comme vous le souhaitez.

- Bien sûr que tout se terminera bien ! Tu verras. Et c’est toi qui sera mon témoin ! »

Henri éclata d’un rire bref et assena une claque amicale sur l’épaule du jeune homme. Il enviait cet optimisme aveugle et il priait pour que rien ne vint entraver ce bonheur.

May Lin les attendait à l’entrée de la place. Elle avait les yeux pleins de larmes.
« Que se passe-t-il ? » s’inquiéta Quentin.

Elle se jeta dans ses bras, et il l’entoura de cette barrière protectrice, souhaitant la soustraire à tout ce qui pouvait lui faire du mal.

- Ils ne veulent pas comprendre.

- Qui ne veut pas comprendre quoi ?

- Mes amis. Ils disent que c’est mal, que je ne dois pas aimer un occidental, que tu partiras en me laissant là et que je me déshonore en te fréquentant.

- Ne te décourage pas. Cela changera. Ils changeront. Tu sais que jamais, jamais je ne te laisserai. Je t’aime et ils m’aimeront aussi. »

Elle sourit : elle voulait y croire parce que son rêve était à ce prix. Oui, ils allaient comprendre, parce qu’ils venaient là pour faire changer leur monde et qu’ils ne pouvaient pas s’enfermer dans des idées anciennes. Seulement tout était encore trop frais. Il fallait un peu de temps.

« Et puis, s’ils ne comprennent pas, tant pis pour eux ! Ce n’est pas avec eux que je compte vivre ! »

Défi et rire : elle voulait mener son amour à son terme et si l’on n’était pas pour elle, on était contre elle et elle se battrait pour prouver qu’elle avait raison ; tant pis pour ceux qui se dresseraient sur sa route en lui prédisant qu’elle menait à une impasse.
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MessageSujet: Re: Le prix d'un rêve - Rating G   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeVen 7 Aoû 2009 - 21:56

Toujours aussi bien écrit.... que te dire de plus que j'adore ta façon de conter les histoires..... j'en suis jalouse :mangatriste:


Le prix d'un rêve - Rating G 626718suitsignCali ** Le prix d'un rêve - Rating G 246315cali10
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MessageSujet: Re: Le prix d'un rêve - Rating G   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeSam 8 Aoû 2009 - 10:07

:félicitation: cette histoire est vraiment très bien ecrite. On ressent très bien ce que les personnages ressentent. Vraiment très très bien
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MessageSujet: Re: Le prix d'un rêve - Rating G   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeSam 8 Aoû 2009 - 18:12

arigatou
Heureuse que cette fiction vous plaise.
Cali: la jalousie est un vilain défaut, surtout quand elle n'est pas justifiée... :;ahhhhhhhhhhhh


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Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage (S. Guitry)
La bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a des limites, tandis que la bêtise n'en a pas (C. Chabrol)
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MessageSujet: Le prix d'un rêve - Chapitre 6   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeSam 8 Aoû 2009 - 21:04

Chapitre 6


La visite de Michaïl Gorbatchev marqua une recrudescence des manifestations au milieu desquelles May Lin et Quentin promenaient leur amour, certains que tout allait changer au terme de ces trois jours de visite. Et puis, l’homme d’état parti, la nouvelle tomba comme un couperet : La loi martiale !

Plus de liaison satellite, plus d’appareils photographiques sur la place. Le gouvernement semblait vouloir réagir, mais pas dans le sens qu’espéraient les manifestants.

« Peut-être vaudrait-il mieux partir ? suggéra Quentin à sa bien-aimée au soir du 20 mai.

- Partir ?

- Cela risque de devenir dangereux !

- Partir ?

Elle s’insurgeait.

- Laisser ici mes camarades ? Déserter ? Et qu’adviendra-t-il de nous ? Nous devons réussir notre rêve ! Le gouvernement essaie de nous intimider ! Mais nous ne risquons rien, il n’osera rien tenter contre nous. Nous ne voulons pas le renverser, nous ne demandons qu’un peu plus de liberté !

- Mais la loi martiale est proclamée !

- Je te dis que l’on cherche à nous intimider. Si je pars, j’abandonne le combat et jamais nous ne pourrons nous marier.

- Nous y arriverons, avec de la patience. Tu obtiendras un visa pour la France et...

- Et il y en aura pour des années ! Tu auras la patience d’attendre toi ? Tu pourras ?

- Non, tu as raison. Et puis, je crois moi aussi que le gouvernement cherche simplement à vous intimider, à NOUS intimider. »

Il adoptait son combat parce que c’était aussi celui de leur amour.

Ce soir-là, elle le raccompagna à son hôtel et se donna à lui. Etait-ce, malgré tout, la peur du lendemain ? Etait-ce le désir de sceller plus profondément encore leur amour ? Cette nuit-là et celle qui suivirent, il rêvèrent leur monde idéal dans les bras l’un de l’autre, un monde où tous ceux qui s’aiment pourraient vivre leur amour sans se heurter à aucune barrière, à aucune prévention, à aucun préjugé. Vivre et laisser vivre, aimer et laisser aimer. Henri ne disait plus rien, il voulait espérer, pour eux et en eux, même si, plus averti des choses, il commençait à s’inquiéter terriblement de la tournure prise par les événements.

Le 30 mai, les étudiants des Beaux Arts dressèrent sur la place la Statue de la Liberté qu’ils avaient préparée dans leur atelier. Elle faisait place au portrait géant de Mao Tsé-Toung et, du haut de ses quatre mètres, elle annonçait au monde que les étudiants de Pékin ne renonceraient pas dans leur quête de la démocratie. Chacun à tour de rôle, des groupes montaient la garde au pied de leur idole de plâtre.

- Tu vois, tu vois, riait May Lin radieuse : le gouvernement a accepté notre statue. Il va nous entendre !

Et Quentin se laissait emporter par cette liesse estudiantine, cet espoir partagé par des milliers de Pékinois qui continuaient d’apporter leur soutien aux manifestants qui se tenaient là depuis un mois et demi maintenant. Malgré l’interdiction de prendre des photos, il avait caché sur lui un petit appareil et fixait pour l’éternité tous les visages de ces gens qui prenaient leur destin en main. Ses rapports avec le groupe d’amis de May Lin restaient contraints et il en était tour à tour malheureux ou ulcéré : comment pouvait-on prétendre changer un monde en gardant tellement de préjugés au fond de soi ? C’était la jeune fille qui le rassurait, l’exhortait à la patience. Les choses ne changent pas en un jour. Elle était si belle, si douce, si sage.

Et puis, dans la nuit du deux au trois juin, la rumeur courut et s’enfla :

« L’armée. L’armée populaire de libération arrivait ! »

Depuis trois jours déjà, Henri et Quentin ne quittaient pratiquement plus la place, dormant parmi les étudiants, ne rentrant à leur hôtel que pour faire une toilette rapide et changer de vêtements. Ils apprirent la nouvelle en même temps que les occupants de la place et se ruèrent avec eux vers l’entrée de celle-ci.

Le spectacle qu’ils virent alors ne devaient jamais s’effacer de leur mémoire. Les habitants de Pékin barraient la route à l’armée. Vêtus pour la plupart de chemises blanches, ils empêchait les unités de gagner la place. Henri regardaient les soldats, si jeunes, arrivés à pied de la campagne, et qui ne comprenaient pas ce qui se passait. Ils ne pouvaient pas progresser parmi cette foule qui les conspuait, les grondait en leur enjoignant de ne faire aucun mal aux étudiants. Et quand l’ordre de la retraite fut donné, May Lin tourna vers Quentin un visage radieux :

« Nous avons gagné ! Les soldats s’en vont ! Le gouvernement a plié ! »

Ils riaient tous les deux, enlacés, heureux de vivre et d’avoir vécu cet instant unique : la démocratie allait voir le jour en Chine et ils avaient une petite part de cette victoire ! May Lin n’avait jamais été aussi belle, vêtu d’une tunique blanche, ses longs cheveux de jais soigneusement coiffés et retenus par un bandeau blanc. Quentin sentit monter en lui tellement d’amour. Il lui tendit les bras et elle s’y précipita sous les regards réprobateurs de ses amis. Elle n’en avait cure : ceux qui ne pouvaient comprendre n’étaient pas digne d’être ses amis !

Henri avait été séparé du reste du groupe. Il les rejoignit aux petites heures du matin. Contrairement à la plupart des personnes présentes, il semblait soucieux, inquiet. Il attira Quentin et May Lin à part.

« Il faut partir les enfants. Les choses vont mal tourner.

- Mais les soldats sont partis, les manifestants ont gagné, objecta Quentin.

- Ce n’était pas des soldats, c’était des enfants ! Deng Xiaoping ne va pas laisser passer ce recul ! Il a visiblement décidé d’en terminer avec la révolte étudiante.

- Non, nous allons gagner, nous avons gagné ! Nos dirigeants ont compris que nos demandes étaient justes.

- Réveillez-vous tous les deux !

Henri se fâchait.

- La situation a pourri trop longtemps. Il faut que ça cesse. Le gouvernement a trop peur de perdre la face. L’armée va revenir. Et cette fois, ils n’enverront pas des enfants. Il va y avoir des morts. Je ne veux pas que May Lin fasse parti du lot !

- Que sais-tu de tout ça ? Qui te permet de croire que Xiaoping va prendre une telle responsabilité aux yeux du monde ? Massacrer des étudiants pacifiques et innocents ? Il n’osera pas !

- Il osera ! »

L’inquiétude d’Henri commençait à gagner Quentin. Et s’il avait raison ? Et si l’armée revenait et tirait sur les manifestants ? May Lin ne devait pas être blessée.

- Il a peut-être raison. Il est peut-être temps de partir.

- Partir ? Nous allons gagner ! Nous devons gagner, tu m’entends, pour nous, pour eux... »

May Lin avait les larmes aux yeux, partagée entre l’indignation et l’inquiétude. Elle ne voulait pas, elle ne pouvait pas croire que son beau rêve allait se briser. Ce n’était pas possible, Henri avait tort et Quentin ne devait pas l’écouter.

« Je ne partirai pas. Partez, vous, si vous voulez, si vous croyez qu’il y a du danger. Mais ma place est ici ! D’ailleurs, que m’importe la vie si je ne peux pas vivre celle dont je rêve !

- Ta vie m’importe à moi, je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose. Chérie, nous bâtirons notre avenir. Tu vas partir avec nous. Je sais qu’il existe des filières pour fuir la Chine. Henri rentrera à Paris normalement et je t’accompagnerai. Nous rentrerons ensemble. »

Il suppliait.

- Non, je ne quitterai pas les miens, pas maintenant. Ce ne serait pas juste. On va jusqu’au bout de son rêve ou ce n’est pas la peine de rêver. Et si Henri à raison, si tout cela n’a finalement été qu’un rêve, il en a valu le coup. Je t’ai rencontré, je t’ai aimé et rien ne pourra jamais m’enlever cela. »

Elle reprit, de son ton enjoué et chantant qu’il aimait tant

« Mais ce n’était pas seulement un rêve, tu verras. Aies confiance ! »

La magie opérait de nouveau, il ne pouvait se soustraire à cette voix, à ce sourire. Il voulait croire avec elle et il ne la quitterait pas. Henri lut leur décision dans leurs yeux et soupira. Lui non plus ne partirait pas. Et Dieu veuille qu’il se soit effroyablement trompé !
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MessageSujet: Re: Le prix d'un rêve - Rating G   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeDim 9 Aoû 2009 - 15:16

ca c'est de la vrai amitié et de l'amour. J'aime beaucoup. C'est vraiment très beau
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MessageSujet: Le prix d'un rêve - Chapitre 7   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeLun 10 Aoû 2009 - 0:51

Chapitre 7


Les projecteurs qui éclairaient la place s’éteignirent d’un seul coup. Et monta le bruit des véhicules blindés tandis qu’on entendait le bourdonnement des hélicoptères. Les blindés foncèrent droit sur la foule et ils tirèrent. Les étudiants refluaient en courant.

Henri et Quentin ne pouvaient en croire leurs yeux : ce n’était pas possible, non, on ne massacrait pas ainsi des innocents. La foule se défendait avec ses moyens pitoyables : briques, cocktails Molotov. Que pouvait-on contre des chars et des fusils ? Contre les lacrymogènes que lançaient les hélicoptères qui survolaient la place ? Le massacre avait commencé et il se passerait des heures avant qu’il ne cesse. Le beau rêve s’écroulait et se transformait en cauchemar de feu et de sang.

Quentin saisit May Lin par la main et ils se mirent à courir droit devant eux, éperdument. Il était environ quatre heures du matin et partout les mêmes scènes se renouvelaient sous leurs yeux horrifiés. Il fallait fuir, fuir pour survivre. Henri les précédait, se retournant parfois brièvement pour voir s’ils suivaient. D’un seul coup, ils s’arrêtèrent. Devant eux, il y avait un mur humain. Les tank de cette armée qui osait s’appeler « armée populaire de libération » étaient là, mur de fer qui allait se refermer sur un printemps d’espoir. Quentin et May Lin échangèrent un long baiser.

- Pardonne-moi, j’aurais dû vous écouter. Tu aurais pu te sauver ! pleurait-elle.

- Sans toi ? Jamais. D’ailleurs nous allons nous en sortir tous les deux, tu verras. »

C’était elle cette fois-ci qui voulait croire à son rêve à lui.

- Et si nous mourrions là ? Il y a déjà eu des morts.

- Si nous mourons là, au moins nous nous serons aimés, et nous n’avons pas à avoir de regrets !

- Je t’aime.

- Je t’aime.»

Ils échangèrent un baiser et reprirent leur course.

Et puis, sous leurs yeux hallucinés, les tanks ouvrirent le feu et même temps qu’ils avançaient, renversant tout sur leur passage. Ils virent la statue de la liberté, ce symbole de leur rêve balayée comme fétu de paille par l’un des engins de mort. Ils entendaient les cris de ceux qui s’abattaient autour d’eux et ils se remirent à courir, main dans la main.

Soudain Quentin tomba. May Lin hurla. Henri, qui était juste devant eux se retourna. Le jeune photographe était à terre. May Lin pleurait en l’appelant puis, à son tour, elle s’effondra et ne bougea plus. L’un de ses amis se précipita pour la relever. Sur sa petite tunique blanche, s’étalait une tache écarlate. Quentin était touché à la tête, mais, pour autant qu’Henri put s’en rendre compte dans le tumulte et la poussière qui l’entourait, avec ses yeux irrités par les gaz, il ne pensait pas que cela fut très grave. Il avait sans doute été assommé par le choc. May Lin semblait plus gravement atteinte. Et déjà ses amis l’entraînaient loin d’eux, tentant de la soustraire à l’inévitable. Etait-elle morte ou vivante ? Henri ne pouvait s’en assurer. La dernière chose qu’il vit d’elle fut son fin visage inerte dans les bras de celui qui l’emportait en courant.

Il chargea alors Quentin sur ses épaules et tenta à son tour de le dégager de l’enfer. Il ne sut jamais comment il parvint à rejoindre l’hôtel. Il monta dans sa chambre et s’occupa de son compagnon. Comme il le lui avait semblé, la blessure ne paraissait pas trop grave : une belle commotion sans doute. Il serait néanmoins préférable de voir un médecin. Tandis qu’il hésitait sur la démarche à suivre, il entendit frapper à sa porte. Un étudiant se trouvait sur le seuil : il le reconnut pour l’un de ceux du groupe de May Lin .

Le visage bouleversé du jeune homme lui apprit la triste nouvelle avant même qu’il ne l’entendit de sa bouche : May Lin n’avait pas survécu. Et tandis qu’il revenait vers le lit ou Quentin ne bougeait pas, il se mit à pleurer en se demandant comment il pourrait apprendre cette nouvelle à son ami et surtout comment celui-ci réussirait à se remettre de cette tragédie, s’il s’en remettait un jour.
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MessageSujet: Re: Le prix d'un rêve - Rating G   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeLun 10 Aoû 2009 - 11:12

waou c'est magnifique franchement c'est vraiment très bien écrit.
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MessageSujet: Re: Le prix d'un rêve - Rating G   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeLun 10 Aoû 2009 - 18:44

Un grand merci de tes compliments... J'en rougis... :mangaj\'aime:


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MessageSujet: Le prix d'un rêve - Chapitre 8   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeLun 10 Aoû 2009 - 18:48

Chapitre 8


1999
Et il avait survécu. Bien sûr. On a beau parler de mourir d’amour, ce n’est pas si facile qu’on le croit. La vie est plus forte que tout.

En tant que journalistes, ils n’avaient pas été inquiétés par les autorités chinoises et avaient pu regagner la France dès que Quentin avait été remis de sa blessure qui, en effet, n’était pas grave. Une balle avait effleuré la tempe. Avec le temps, la petite cicatrice initiale avait même disparu.

La cicatrice qu’il gardait au cœur, par contre, restait béante et, sur ses photos, il redécouvrait chaque jour le visage de May Lin, ce visage si doux, si beau, si plein de vie et d’espoir. Il se remémorait chaque mot, chaque geste et cela aggravait sa peine. Il avait repris son travail, sur tous les points chauds du globe et s’était fait reconnaître comme un trompe la mort. Parce qu’il avait beau la rechercher, plus ou moins consciemment, en prenant les risques les plus fous dans les conflits qu’il couvrait, elle ne voulait pas de lui, comme si elle lui disait :

« Tu dois continuer ton chemin. May Lin est partie mais toi, tu es là et tu dois poursuivre son rêve. »

Le plus souvent, il faisait équipe avec Henri, jusqu’au jour où celui-ci prit la place de Max, parti pour une retraite bien méritée. L’amitié des deux hommes n’avait fait que grandir, cimentée à jamais par les heures tragiques qu’ils avaient vécues. De ce qu’on appelait le printemps de Pékin il ne restait dans les mémoires que quelques statistiques. Mais pour eux, il y avait des visages, des noms et surtout un visage et un nom.

La vie reprenait son cours mais il ne parvenait à s’attacher à aucune femme. Le petit fantôme qui vivait en lui ne supportait pas de rivale. Henri avait beau le sermonner en lui affirmant que jamais May Lin n’aurait souhaité qu’il s’enferme dans le souvenir, il n’y pouvait rien. Puis il y eut Marie et, un moment, il put croire que tout recommençait. Mais elle venait d’abandonner cinq ans de lutte vaine et il replongeait dans ses souvenirs.

« Et maintenant ? Que comptes-tu faire ?

- Maintenant ? Tu sais quel jour nous sommes ?

- Bien sûr.

- Il y a dix ans aujourd’hui Henri, dix ans ! et tout est là, comme si cela s’était passé hier. Maintenant, je vais rentrer me changer et ce soir je dînerai avec ce groupe de réfugiés dont nous avons fait connaissance il y a trois ans et qui commémore l’événement.

- Je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure solution. C’est pour cela que Marie s’est détournée de toi : tu ne vis que dans le passé.

- Parce que dans le présent je suis mort Henri, il faut enfin que tu le comprennes ! Je ne suis vivant que dans le passé, parce que c’est là que May Lin vit ! »

Et laissant son ami décontenancé, Quentin sortit.

Le soir, il sonna à la porte d’un petit appartement du XIIIe arrondissement.

Après les événements qu’il avait vécu, il s’était intéressé aux réfugiés qui avaient réussi à quitter clandestinement la Chine pour ne pas être arrêtés et risquer l’exécution. Trois ans auparavant, lors d’une exposition de photos, ils avait rencontré Ping Chu, qui s’était présenté à lui comme l’un de ces réfugiés et lui avait fait rencontrer un groupe d’une dizaine d’entre eux, qui continuaient leur rêve, en dehors de leur pays. Des liens très forts, nés d’un cauchemar partagé s’étaient tissés entre eux, mais tous ignoraient l’existence de May Lin. Auraient-ils pu comprendre ? Auraient-ils réagi comme les amis de celle-ci à Pékin ? De toute façon, elle était un souvenir trop précieux pour être exposée à d’autres qu’à ceux qui l’avaient connue.

Ping Chu ouvrit la porte :

- Hé bien, il y avait longtemps ! Je n’étais même pas sûr que tu serais là ce soir.

- J’ai été bien occupé ces derniers temps.

- Je sais, le Kosovo. »

Ils n’en dirent pas plus, partageant la même compassion pour tous les peuples qui souffraient.

- Au fait, j’espère que ça ne t’ennuie pas. Après le dîner, on va à une réunion à la salle commune. C’est une sorte de veillée pour les morts du 4 juin. »

Non, cela ne l’ennuyait pas. Il était déjà allé à des meeting dans cette salle où pouvaient se réunir trois cents personnes. Et puis, dans la foule, il se sentirait plus proche de May Lin, comme ce jour-là. Ce jour où il n’avait même pas pu lui dire au revoir ce qui lui laissait un remords inextinguible au cœur.
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MessageSujet: Re: Le prix d'un rêve - Rating G   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeMar 11 Aoû 2009 - 2:21

Je connais ta fic ^^ mais j'ai toujours autant de plaisir à la lire et à la relire.... comme le dit Cass tu as une belle plume .... mais elle a tendance a partir du côté sadique...( un effet de l'age peut-être )....


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MessageSujet: Re: Le prix d'un rêve - Rating G   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeMar 11 Aoû 2009 - 23:13

C'est vrai que, pour le côté sadique, il y a là une spécialiste pour le reconnaître sans l'ombre d'une hésitation non? :mangadémoniaqu
Puisque c'est comme ça, la prochaine fic que j'écris ce sera Oui Oui au pays de Candy.... :mangachatsucet


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MessageSujet: Re: Le prix d'un rêve - Rating G   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeMar 11 Aoû 2009 - 23:29

Cissy a écrit:
C'est vrai que, pour le côté sadique, il y a là une spécialiste pour le reconnaître sans l'ombre d'une hésitation non? :mangadémoniaqu
Puisque c'est comme ça, la prochaine fic que j'écris ce sera Oui Oui au pays de Candy.... :mangachatsucet

Avec toi aux commandes je me languis de la lire :mangadémoniaqu


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MessageSujet: Re: Le prix d'un rêve - Rating G   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeMer 12 Aoû 2009 - 4:41

Désolé de te le dire ma pauvre Cissy mais avec toi Oui Oui au pays de Candy , cela va ressemblé a un mixage du marquis de sade (en mieux écrit, j'espère, d'un autres coté même moi je trouve que j'écris mieu, alors..) et au monde merveilleux de tim burton ( que j'adore au passage)

Revenon a ton histoire, Tu me la passé .Non :mangaintero: faut que j'aille voir parceque veux savoir la suite moi. Ah et autyrement je susi vraiment mais alors vraimenbt trés jalouse :mangacolére: Pourquoi je ne sais pas ecrire comme toi :mangaintero: Z pô juste, d'un autre coté vu toiin grand age, tu a l'espérience derriére toi :mangagéné: Comment cela sa veux rien dire :mangaintero:


Oh n'en déplaisse a certains, moi je trouve l'année 1989 magnifique et d'une grande importance pour l'humanité :mangahein:: Comment cela on s'en fiche? je susi pas d'accord moi. (nn pas les tomates :mangaj\'yvaisj )

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MessageSujet: Re: Le prix d'un rêve - Rating G   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeMer 12 Aoû 2009 - 16:42

C'est bon hein... ET d'une avec mon supposé talent... :;hurticaire;:

Et de l'autre avec mon grand âge... :montrelesdents

Vous verrez quand ce sera votre tour, et là c'est moi qui :mmdr:
(enfin pas trop fort pour pas décrocher mon dentier bien sûr!) :ohnon.:


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MessageSujet: Le prix d'un rêve - Chapitre 9   Le prix d'un rêve - Rating G Icon_minitimeMer 12 Aoû 2009 - 16:45

Alors voilà, suite et fin...
Chapitre 9

La veillée s’éternisait. On avait parlé des disparus, chacun racontant son expérience. Il avait vu des visages qu’il ne connaissait pas. Il y avait aussi là des membres de la communauté chinoise, qui vivaient en France depuis longtemps, mais avaient partagé le rêve des étudiants vivant à des dizaines de milliers de kilomètres d’eux. On avait allumé des lanternes et petit à petit la veillée avait pris des allures de meeting.

Non, ici il ne retrouvait pas May Lin. Sans doute l’attendait-elle dans le petit appartement d’où, désormais, les affaires de Marie avaient disparu. Il se détourna vers la porte, prêt à partir. Et soudain il arrêta son geste. Le temps lui paru suspendu, comme un clin d’œil du destin, à moins que ce ne fut une mauvaise plaisanterie de celui-ci.

Là-bas, à deux ou trois mètres de lui, assise seule dans un coin, se tenait une femme. Elle portait une petite tunique blanche et un bandeau de soie blanche retenait ses longs cheveux soyeux. Il devait rêver, ce ne pouvait être elle. May Lin était morte, là-bas, parmi tant des siens. Et pourtant, ce visage de madone, ces yeux sombres... Ces yeux, qui justement se tournaient vers lui et s’écarquillaient, se remplissait d’incompréhension, de doute, et puis, doucement, de joie.

Il s’approcha, ayant l’impression de vivre un ralenti. Elle se levait, le regardait et soudain ses lèvres s’entrouvrirent :

- Quentin !

C’était bien sa voix, cette voix chantante dont il gardait encore l’écho à son oreille malgré les années écoulées. Et elle prononçait son prénom avec cette même intonation faite de passion et d’adoration qui lui donnait envie de tomber à ses genoux.

- May Lin !

Et ils furent l’un contre l’autre, comme cet autre jour, dix ans plus tôt, hier... Le temps venait de s’abolir. Ils étaient revenus place Tien An Men et leur rêve allait se réaliser. Ils avaient dû faire un mauvais cauchemar, le temps d’un instant. Mais ils ne se lâcheraient plus, plus jamais. Chacun ne pouvait que répéter inlassablement le nom de l’autre et les larmes qui coulaient sur leurs joues s’unissaient au bord de leurs lèvres scellées. Ils avaient oublié les gens qui les entouraient et qui ne comprenaient rien à ce qu’ils voyaient.

- Viens, viens ! »

Il l’entraînait, hors de cette salle, loin de la foule. Il voulait la voir, seul à seule, comprendre. Réaliser qu’elle était là. Que dix ans venaient d’un seul coup de voler en éclats.

- Tu es vivant ? Vraiment vivant ? Mes amis m’avaient dit que tu étais mort !

- Ils m’avaient dit la même chose ! »

Ils erraient dans les rues de Paris, se racontant, se remémorant, gommant tout cet espace qui les avait séparés.

May Lin avait été sauvée par un médecin qui était venue la soigner chez les amis qui la cachaient. Pas question pour elle de réapparaître où on la connaissait : l’armée arrêtait, jugeait et exécutait ou condamnait à la prison les manifestants.

Elle n’avait plus d’avenir dans son pays, on lui avait appris que Quentin était mort.

Alors, elle avait quitté la Chine, par les chemins clandestins, comme bon nombre de ses compatriotes. Elle avait vécu un temps aux Etats-Unis. Puis, poussée par le désir de connaître le pays de son seul amour, elle s’était établie en France, six ans auparavant, d’abord dans un petit village de Normandie.

Au début de cette année, elle avait trouvé un travail d’interprète à Paris et s’était installée dans le treizième. Ce soir, elle avait décidé d’assister à la veillée pour se sentir plus proche de son amour perdu et de tous ses compagnons, morts, emprisonnés, dispersés à l’étranger ou simplement revenus à leur vie ordinaire dans ce pays qui ne bougeait plus.

Tant d’années en si peu de mots.

- Mais pourquoi ? Pourquoi m’a-t-on dit que tu étais morte ?

- Pour la même raison que l’on m’a dit que tu l’étais. Pris dans notre rêve, nous n’avions pas mesuré l’opposition de mes amis. Puisque l’occasion leur en était donnée, ils ont décidé de briser une liaison qui pour eux ne pouvait conduire à rien !

- Comment leur pardonner cela ?

- Ne condamne pas. Ils ont assez souffert pour qu’on leur pardonne. »

Il ne savait pas s’il pourrait pardonner mais elle était là et plus rien ne comptait.

- Viens, viens chez moi.

- Non, allons plutôt chez moi, je dois rentrer. »

Il l’accompagna dans les rues désertes. Il entrèrent dans un immeuble vieillot mais propre et il la suivit au quatrième étage. L’appartement avait quatre pièces de taille moyenne, simplement meublées. Mais May Lin ne lui laissa pas le loisir de s’attarder. Elle l’entraîna vers la chambre et ils retrouvèrent cette harmonie qui les avaient unis. A nouveau, il eut l’impression que le temps était aboli. Ils passèrent le reste de la nuit à s’aimer et à parler. Il lui raconta Marie, elle lui parla de sa vie. Il sentait pourtant une contrainte qu’il ne s’expliquait pas. Ils s’endormirent alors que le jour se levait.

*****


Un bruit de voix réveilla Quentin. Le soleil entrait à flots dans la pièce. Il se leva en hâte et se précipita vers les voix. Il pénétra dans la cuisine. A son entrée, le silence se fit. Il resta là, interdit, à contempler la scène qui s’étalait sous ses yeux sans parvenir à vraiment la comprendre. May Lin était attablée avec une fillette d’une dizaine d’années, aux grands yeux verts, aux cheveux de jais retenus en queue de cheval et qui le regardait gravement alors qu’il restait sur le pas de la porte, comme figé.

- Alors c’est toi mon papa ?

- Ton papa ?

Les mots refusaient de parvenir à son cerveau. Il se sentait devenir idiot.

- May Lin...

Il implorait une explication.

- Je n’ai pas voulu te le dire hier. Pardonne-moi. Je ne trouvais pas les mots. Alors, je me suis dit que le mieux était de te mettre devant le fait accompli. Je t’ai dit avoir été soignée par un médecin. J’ai omis de te dire qu’il m’avait aussi accouchée de ta fille.

- Ma fille ?

Et d’un seul coup il se mit à pleurer. Il pleurait sur ces dix ans qu’on lui avait volés, sur cette enfant qu’il ne connaissait pas et qui était la sienne. C’était trop pour lui.

May Lin le prit contre elle et le berça et il se souvint de ce jour, dix ans plus tôt où c’était elle qui pleurait et lui qui la consolait. Et soudain il sentit une petite main se glisser dans la sienne. L’enfant était là, qui le regardait de ses grands yeux graves, ces yeux qui avaient la couleur des siens.

- Ne pleure pas, s’il te plaît, ne pleure pas. »

Il lui sembla qu’elle allait à son tour se mettre à pleurer. Alors, d’un revers de la main, il essuya ses larmes et se pencha vers elle.

- Alors, comme ça, je suis ton papa.

- Maman le dit. Et je le crois. Et puis, ça me plairait que ce soit toi mon papa.

- Ca te plairait vraiment ?

- Oui. Tu sais, maman m’a tout raconté. Je te connais et je t’aime déjà. »

Son regard chercha celui de May Lin pour la remercier, la remercier d’être en vie et de lui faire ce merveilleux cadeau ; la remercier de lui rendre une place dans l’existence.

Bien sûr, rien ne serait facile. On n’efface pas dix ans d’un geste de la main, même si on en a l’impression. Ils n’étaient plus les jeunes gens insouciants qui rêvaient que le monde tournerait dans le sens qu’ils espéraient. Ils avaient payé assez cher leur rêve d’alors. Ils allaient devoir apprendre à vivre à trois, se découvrir, parce qu’ils n’étaient plus tout à fait les mêmes et qu’ils ne se connaissaient plus. Mais il savait aussi qu’ils y arriveraient, parce que May Lin était là et qu’elle ne le quitterait plus.

Il se baissa, prit l’enfant dans ses bras et lui demanda :

- Comment t’appelles-tu ?

- Hope. »

Hope, Espoir, bien sûr, ce ne pouvait être que Hope. Son bras se referma sur May Lin qui se tenait à ses côtés et ils restèrent tous les trois longtemps enlacés.

Quentin savait, au plus profond de lui, que sa vie commençait pour de bon. Il avait une famille ! Et il n’aurait plus besoin de rêver sa vie : désormais, il avait tout ce qu’il pouvait désirer. Et les yeux de Mays Lin, rivés aux siens, lui promettaient de lui faire oublier dix ans perdus : le prix d’un rêve...

FIN


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