Je continue à recycler... Anniversaire 2010 d'Ozias.
Préambule:
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sontla propriété exclusive de : Brad Wright & Robert Cooper. Je netire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Personnages : Rodney & John
Genre : Romance - Songfic
Résumé : Rodney et John parviendront-ils enfin à admettre ce qu'il y a entre eux?
La première fois qu’on s’aimera
Le colonel Sheppard regardait le professeur MacKay s’afférer en grommelant sur la porte des étoiles qui était à nouveau bloquée pour la troisième fois en moins d’une semaine.
Le scientifique y perdait son latin et le peu de patience et d’humeur badine qu’il pouvait posséder. Tous les êtres vivants sur la base, humains ou non, évitaient comme la peste de se trouver au contact du savant comme si on l’avait aspergé de répulsif.
Tous sauf John Sheppard que les sautes d’humeur du génie ne dérangeaient pas outre mesure.
La première fois qu'on s'aimera
Tu te rappelles
Celui de nous deux qui rira
Perdra son ciel
Au fond de la nuit la plus longue
Pour effacer le temps perdu
On s'aimera comme si l'amour n'existait plus
- Quoi ? interrogea Rodney d’une voix rogue en sentant le regard du militaire rivé sur lui.
- Rien…, répondit celui-ci d’un air innocent.
C’était le genre de réponse qui, en général, faisait grimper l’exaspération d’un cran chez le très irascible docteur Mackay et cette fois-ci ne fit pas exception à la règle. Abandonnant son étude, Rodney se redressa et vint se planter juste en face du colonel qui le fixait tranquillement.
La première fois qu'on s'aimera
Tu t'en souviens
C'est une promesse qu'on ne tient pas
Qu'on fait pour rien
Dans un voyage entre deux mondes
Presqu'en état d'apesanteur
On s'aimera comme si l'amour nous faisait peur
- Colonel, si vous avez quelque chose à me dire…, commença le scientifique, l’orage dans la voix.
Oh oui il en avait des choses à dire ! Mais des choses qu’on ne dit pas facilement, des choses qu’on ne dit pas en public, des choses qu’en général on ne dit pas à un homme quand on en est soi-même un. Et pourtant, ces choses-là, elles lui brûlaient la langue et il savait que, tôt ou tard, il devrait les laisser fuser.
Sous l’intensité du regard posé sur lui, le scientifique sentit soudain sa colère tomber, puis, comme les prunelles du militaire restaient fixées sur les siennes, il se sentit rougir, comme s’il percevait, dans le silence de la pièce, tous les mots que John ne prononçaient pas.
Seuls on refait notre vie
Celle qu'on aurait choisie
Si l'on pouvait revivre
Seuls dans cet univers de fous
Sans personne entre nous
Comme si nous étions libres
Ils étaient debout, l’un en face de l’autre, et ils oubliaient soudain où ils se tenaient. Ils étaient juste tous les deux, comme cet autre jour, il y avait déjà quelques mois…
Cet autre jour, cette autre fois qu’ils avaient voulu effacer de leur mémoire, arrivant presque à se convaincre que tout cela n’était qu’un mauvais rêve. Il s’était passé tant de choses sur cette planète lors de ce voyage. La disparition de Rodney, la blessure de John et ces heures blottis l’un contre l’autre à attendre les secours en priant pour que leur soit accordée la chance de vivre.
Oui, c’était un autre temps, un autre monde, ils avaient juste voulu se prouver qu’ils étaient vivants. Mais ça ne signifiait rien, rien du tout…
La première fois qu'on partira
Sait-on jamais
Nous choisirons le seul endroit
Encore secret
Où nous pourrons dans l'eau profonde
D'un fleuve à découvrir encore
Nous aimer comme si notre amour c'était la mort
Mais à ce moment précis, chacun découvrait dans les yeux de l’autre que le souvenir était bien là et que tout cela n’avait pas été un rêve.
Ca avait été réel, merveilleusement, incroyablement, magnifiquement réel.
Dans un voyage entre deux mondes
Presqu'en état d'apesanteur,
On s'aimera comme si l'amour nous faisait peur
John avait tenté d’effacer les images, les impressions de sa mémoire, mais elles semblaient y être gravées comme à l’encre indélébile. Et chaque fois qu’il regardait Rodney, il le revoyait à ce moment-là, abandonné comme il ne l’avait jamais vu auparavant, le visage rougi par la passion, les lèvres gonflées par ses baisers.
Ce qu’il avait ressenti à ce moment-là était indescriptible. Mais l’impression de plénitude qui l’avait envahi après, il ne pourrait jamais l’oublier. Durant un instant il avait pensé que s’il devait mourir dans les heures qui suivraient, il n’aurait aucun regret à avoir : il avait trouvé le graal que chacun cherche durant toute son existence et que la plupart des gens ne touchent jamais même du bout des doigts avant de partir.
Seuls on refait notre vie
Celle qu'on aurait choisie
Si l'on pouvait revivre
Seuls dans cet univers de fous
Sans personne entre nous
Comme si nous étions libres
Rodney se sentait soudain fragile sous le regard que le militaire attachait sur lui, ce regard qui lui remettait en mémoire ces minutes enivrantes qui l’avaient rempli d’exaltation mais aussi, par la suite, d’un tel embarras qu’il s’était efforcé de trouver une multitude d’explications scientifiques, toutes plus plausibles les unes que les autres, à ce moment d’égarement où il s’était totalement oublié dans les bras du beau colonel.
Mais s’il avait pu juguler les élans de son esprit, son corps, lui, ne l’entendait pas de cette oreille, et bien souvent, dans le secret de la nuit, il s’était tendu vers d’autres caresses, d’autres baisers, comme à cet instant où il avait eu la fugitive impression qu’il était parvenu au sommet de sa montagne et que désormais rien de ce qui lui arriverait, aucune des découvertes qu’il pourrait faire, ne serait jamais aussi parfaite que cette grâce qui lui avait été offerte durant une parenthèse de temps.
La première fois qu'on s'aimera
Tu t'en souviens
Celui de nous deux qui rira
En rira bien
Au bout de la nuit la plus longue
Pour rattraper le temps perdu
On s'aimera comme si l'amour n'existait plus
- Rodney….
La voix de Sheppard était presque méconnaissable tant elle était chargée d’émotion alors que le militaire esquissait un pas vers le scientifique figé devant la porte inutile.
- Jo… John… murmura en écho le savant, s’effrayant de ne pas reconnaître son propre timbre.
Nul doute qu’à l’instant présent, s’ils avaient à utiliser leurs empreintes vocales pour avoir accès à quelques informations, ils déclencheraient aussitôt une alarme intrusion.
La première fois qu'on s'aimera
Tu te rappelles
Nous nous étions promis des joies surnaturelles
Au fond de la nuit la plus sombre
Celle qui fait trembler les forêts
On s'aimera comme si l'amour
Nous l'avions fait
Un pas et encore un autre. Qu’importait le lieu, qu’importait le moment, qu’importait qu’on puisse les surprendre dans cet espace qui s’apparentait à un hall de gare intergalactique.
Lequel des deux franchit en premier les derniers centimètres qui les séparaient ? Lequel des deux ouvrit les bras ? Lequel des deux s’y jeta ? Lequel des deux posa le premier sa bouche sur celle de son vis-à-vis ? Lequel des deux gémit au contact du corps de son ami contre le sien ?
Quelle importance…
Leurs corps se retrouvaient, se reconnaissaient et soudain ils comprirent qu’ils ne seraient plus jamais seuls et que leur longue quête venait de prendre fin.
FIN
Chanson de Michel Sardou