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 Texte court : Une histoire simple

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Cissy
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MessageSujet: Texte court : Une histoire simple   Texte court : Une histoire simple Icon_minitimeJeu 25 Aoû 2011 - 22:45

Petite histoire écrite l'an passée pour l'anniversaire d'Anshaca.

UNE HISTOIRE SIMPLE

Caroline se regardait dans la grande psyché qui lui faisait face et elle sourit à son reflet. Cela faisait bien longtemps qu’elle ne s’était pas trouvée si belle… Sa longue robe blanche, toute simple, mettait en valeur sa silhouette élancée et les manches ballons cachaient avantageusement l’horrible cicatrice qui déparait son épaule. Elle frissonna : aujourd’hui elle ne voulait pas penser à cette blessure, pas plus qu’aux cicatrices invisibles qui marquait son esprit et son cœur. Aujourd’hui était le début d’une nouvelle vie. Aujourd’hui elle embarquait pour le bonheur, enfin… Elle renaissait pour une nouvelle aube et sa robe immaculée était la preuve de cette nouvelle naissance.

Un instant elle se demanda si elle n’était pas folle : elle avait déjà trente et un ans ! Elle était mère de trois enfants. Pouvait-elle vraiment repartir pour une nouvelle existence en faisant table rase de tout ? Oui… Elle voulait y croire. Parce qu’aujourd’hui, pour la première fois peut-être, elle avait fait son choix, en toute liberté, en toute conscience. Aujourd’hui elle était elle, pour la première fois depuis longtemps.

Aujourd’hui, en lui disant oui elle disait oui au bonheur, de cela elle était sûre. Et du plus loin qu’elle se souvienne, il lui semblait qu’il lui avait toujours échappé.

Elle avait été une petite fille comme les autres, plutôt docile, souriante, adorée de ses parents dont elle était l’unique enfant. Elle avait de belles boucles blondes, était vêtue comme une poupée et on s’extasiait devant ses grands yeux bleus. Ses parents étaient plutôt aisés et très à l’écoute. Elle avait tout pour être heureuse. Alors d’où lui venait ce sentiment qu’il lui manquait quelque chose ? De cette pression qu’elle avait sur les épaules ? De cette nécessité d’être toujours la meilleure, d’être en tout point conforme à l’image que lui renvoyaient les siens ? De cette peur diffuse qu’ils ne l’aimeraient plus si elle osait les décevoir ?

Une enfance heureuse, quoiqu’un peu solitaire. Et un matin, l’heure du collège était arrivée. Et là, petite sixième perdue dans cette grande cour, le cœur battant d’être enfin une « grande », mais ayant malgré tout, déjà, la nostalgie d’une enfance qui n’était pourtant pas encore terminée, elle avait croisé le regard d’Isabelle. Isabelle, son amie, sa passion… Isabelle qui avait été sa confidente pour les cinq années qui avaient suivi. Auprès d’elle elle osait enfin être elle-même. C’était avec elle qu’elle avait partagé les meilleurs fou-rires, les plus grands secrets, les pire chagrins, les coups de têtes et les coups de cœur… On les appelait les inséparables : là où était l’une, l’autre n’était pas loin.

Et puis un jour plus rien… Isabelle était partie après lui avoir jeté ce regard horrifié qui avait été la première vraie blessure de son âme. C’était la première fois sans doute que Caroline laissait tomber ce masque qu’elle portait. Elle pensait qu’Isabelle comprendrait et elle s’était lourdement trompée. Mais à seize ans, elle avait eu besoin, pour une fois d’être totalement en adéquation avec ce qu’elle avait l’impression d’être. Juste trois mots qui avaient brisé cinq années de complicité et de partage.

- Je t’aime.

Elle se souvenait encore de l’éclat de rire qui avait accueilli sa déclaration, tandis qu’Isabelle répondait :

- En voilà un scoop ! Mais moi aussi je t’aime Caro !

- Non… Isa… Tu ne comprends pas : je t’aime.

Et le regard avait changé devant l’intensité qu’elle avait mis dans sa voix. Soudain l’éclat de rire s’était cassé net et Isabelle l’avait regardée, les yeux un peu exorbités, la bouche ouverte, le visage un peu figé sur lequel, petit à petit, elle avait lu une sorte d’horreur tandis que son amie comprenait la portée de cet aveu. Ensuite il y avait eu dans les prunelles sombres cet éclair où il lui avait semblé lire du dégoût avant qu’Isabelle ne tourne les talons en balbutiant quelques mots qu’elle n’avait pas compris.

Elle était restée là, figée, envahie par un froid qui depuis n’avait plus quitté ses veines. Et Isabelle n’était pas revenue. Jour après jour le fossé s’était creusé entre elles jusqu’à ce matin où elle l’avait vu dans les bras de Christopher. Elle avait su alors qu’elle l’avait perdue, définitivement et elle avait tenté de l’oublier en se jetant dans une aventure sans issue avec un garçon pourtant gentil, mais qui, dès le départ n’avait aucune chance.

L’année de sa terminale, la rumeur l’avait rattrapée. Qui l’avait lancée ? Etait-ce Isabelle qui était désormais devenue une étrangère, presque une ennemie ? Etait-ce quelqu’un d’autre ? Le saurait-elle jamais ? Mais elle s’était aperçue des regards parfois méprisants, parfois moqueurs, parfois compatissants… Elle avait reçu des mots d’insultes ou de soutien dans son casier, elle avait dû endurer les commentaires stupides ou salaces de garçons qui se sentaient insultés dans leur virilité parce qu’elle ne semblait pas leur prêter attention, ce qui était à leurs yeux d’autant plus impardonnable qu’elle était d’une beauté à couper le souffle avec ses longs cheveux blonds, ses yeux d’un bleu profond tirant sur le violet, sa peau d’une carnation parfaite et son corps divinement sculpté. Aphrodite ne l’aurait pas reniée… Alors qu’elle puisse préférer Lesbos les perturbaient au point qu’ils ne pouvaient que se montrer odieux.

Et un jour la rumeur était parvenue jusqu’à chez elle. Comme une brûlure profonde, le souvenir de ce soir-là était encore marqué en elle. Ses parents qui l’attendaient au retour du lycée, leur mine déçue, leurs mots qu’ils pensaient raisonnables qui creusaient une blessure jamais cicatrisée depuis, et ses dénégations, parce qu’elle ne pouvait que nier, parce que, ce soir-là, reconnaître la vérité c’était au-dessus de ses forces. Comment aurait-elle pu accepter de voir, dans leurs yeux, s’éteindre cette étincelle de fierté qu’elle y lisait toujours, depuis qu’elle était assez âgée pour l’apercevoir ? Comment supporter d’y lire désormais la déception, les reproches ?

A dix-huit ans à peine, elle n’était pas prête. Ce qu’elle avait dit, comment elle avait plaidé sa cause, elle n’en avait aucune idée… Mais elle avait dû être assez convaincante parce que son père l’avait serrée dans ses bras en disant :

- Je le savais. Je savais que ma petite fille ne pouvait pas être comme ça ! Et le prochain qui insinue ce genre de saloperie, il aura à faire à moi.

Elle s’était lovée contre lui, dissimulant ses larmes sous ce sourire qui était depuis longtemps déjà un masque cachant ses frustrations et ses craintes. Il lui avait cependant sembler lire un doute encore dans le regard de sa mère, comme une ombre de remords peut-être, mais ça avait été trop bref pour qu’elle en soit sûre.

- Je suis fier de toi ma puce, avait conclut son père.

Et elle s’était alors jurée de faire en sorte qu’il le soit toujours, quels que soient les sacrifices qu’elle devrait faire pour cela.

Parce que ses parents lui avaient seriné, depuis son entrée au CP, que c’était un magnifique métier, elle avait choisi de devenir avocat et entrepris des études de droit. En troisième année elle avait rencontré Tristan, jeune avocat à la carrière prometteuse, futur associé du grand cabinet où elle faisait un stage..

Tristan et ses boucles brunes, sa peau mate, ses yeux verts, son sourire ravageur, ses mots mielleux, sa douceur angélique, ses baisers enflammés, son ardeur charnelle… Tristan qui avait très vite conquis ses parents par son enthousiasme, sa bonne humeur, sa volonté de réussir, l’amour évident qu’il portait à leur fille.

Tristan qui avait décidé qu’ils devaient se marier le jour où, affolée, elle lui avait annoncé sa grossesse, et qui l’avait alors protégée de la colère de ses parents à son inconséquence. Une fois remis du choc, ceux-ci avaient d’ailleurs abondé dans le sens du jeune homme et convaincu Caroline de faire le bon choix, en l’occurrence accepter sa demande en mariage et donner une légitimité à l’enfant qu’elle portait.

Tristan qui l’attendait devant l’autel, avec l’air conquérant de celui qui a cueilli la plus belle des fleurs au nez et à la barbe de ses rivaux et qui éclate d’orgueil de pouvoir montrer son trophée à la face du monde.

Tristan qui l’avait convaincue, à la naissance d’Eloïse, de prendre une année sabbatique : il pouvait bien les faire vivre, elle et leur fille et ça permettrait à Caroline de se remettre de l’accouchement et de s’occuper tranquillement de leur bébé. Mais Flavien était venu troubler le beau plan et la reprise des cours avait été reportée d’une nouvelle année, puis d’une autre, parce que Tristan pensait qu’avec deux enfants de un et deux ans, ce n’était pas très raisonnable d’envisager des études aussi prenantes qu’une quatrième année de droit.

Caroline avait cédé, comme elle lui cédait presque toujours, comme elle avait cédé depuis son enfance, habituée à suivre la voie tracée par les autres, par peur de les décevoir, par peur de n’être plus aimée. Parfois cependant elle regrettait de se trouver plus ou moins coupée du monde. Elle s’en était plainte quelquefois et d’abord il en avait ri en lui demandant comment elle pouvait s’ennuyer avec une maison à tenir et deux enfants en bas âge, sans compter qu’ils sortaient souvent parce qu’il aimait à exhiber sa magnifique épouse, dans toute la plénitude de ses vingt-trois ans, que ses deux grossesses successives avaient rendue peut-être plus belle encore. Et quand ce n’était pas un repas ou une réception à l’extérieur, il aimait à accueillir chez lui tel ou tel confrère susceptible de lui permettre de gravir les échelons.

Et puis le rire avait fait place aux bouderies et les bouderies à la colère. Il la traitait d’ingrate : n’avait-elle pas tout ce qu’une femme de son âge peut espérer, et plus encore ? Combien n’avait pas sa chance ? Elle en convenait, pourtant il lui semblait qu’elle était encore un peu plus vide qu’avant.

Lorsqu’elle avait voulu retourner à l’université, il l’avait convaincue d’attendre un an de plus : Eloïse irait à la maternelle, ce serait plus simple. Mais le jour où elle avait accompagné la petite fille, elle s’était rendue compte, à son grand désarroi, qu’elle était de nouveau enceinte. Puis elle s’était souvenue de ce jour où, malade, elle s’était couchée tôt. Il était venu la rejoindre et, malgré ses réticences, il lui avait fait l’amour avec cette ardeur qu’elle n’avait jamais vraiment appréciée et qui lui était de plus en plus désagréable à mesure que le temps passait et que disparaissait, imperceptiblement, la tendresse des début, pour ne plus laisser place qu’à un désir de possession sans cesse réaffirmé dans des étreintes où elle trouvait de moins en moins son plaisir. Trop épuisée ce jour-là, elle avait sans doute oublié la pilule et le résultat était là.

Lui, bien sûr, il avait jubilé et, lorsqu’à demi-mot, elle avait osé insinué que, peut-être, cet enfant là, ils pourraient ne pas le garder, il l’avait fixée d’un air horrifié, comme si elle était un monstre. Après Isabelle, il était la deuxième personne à poser sur elle ce regard de juge qui la condamnait. Et Romuald avait fait son apparition.

A vingt-cinq ans, Caroline avait soudain compris qu’elle ne reprendrait plus ses études. Et ses parents, qui pourtant avaient eu l’air de tenir plus que tout à ce diplôme, semblaient ne trouver rien à redire à cet état de fait, comblés par la présence de trois adorables petits enfants, charmés par leur gendre et persuadés que leur fille était follement amoureuse et parfaitement heureuse.
Tristan avait édicté des règles, avait planifié son emploi du temps, avait contrôlé ses gestes…

Tristan le charmeur, le charmant, le souriant était petit à petit devenu Tristan le jaloux, Tristan le mesquin, Tristan le violent…

Elle ne savait pas vraiment comment cela c’était produit…

Et elle s’était tue, continuant à présenter au monde ce visage lisse, ce sourire fabriqué… Personne ne savait rien des moqueries, des insultes, des coups, des viols… Lorsque la porte du grand appartement était refermée, c’était l’enfer qui commençait pour elle : pour tout et rien. Un mot de trop ou de moins, un sourire accordé ou refusé, une chemise trop rugueuse, un pli oublié, une tâche sur un bavoir… Et le remords des premières fois qui lui rendait l’amoureux des premiers jours avait fini par disparaître pour ne laisser place qu’à ce cauchemar éveillé ou elle perdait pied petit à petit, mourant de l’intérieur tandis qu’elle conservait pour son entourage, le visage serein qu’il prenait bien soin de ne pas toucher.

Combien de temps cela aurait-il duré si, un soir, il n’avait pas frappé trop fort avec le premier objet qui lui était tombé sous la main, en l’occurrence une statuette de bronze qui lui avait fracturé plusieurs côtes, perforant le poumon droit, avant de s’enfoncer dans l’épaule, brisant la clavicule et provoquant une hémorragie massive ?

Elle se souvenait de son réveil à l’hôpital après dix jours de coma. Son père était à son chevet et il avait pleuré en lui demandant pardon.

Elle était revenue chez ses parents, avec ses trois enfants. Tristan était parti à l’étranger. Elle n’avait pas porté plainte contre lui : elle se refusait à envoyer le père de ses enfants en prison. Mais sa réputation était ruinée dans leur milieu et il s’était expatrié, sans remords, sans même chercher à la revoir et en abandonnant sa progéniture sans regrets.

Elle se retrouvait à vingt-huit ans à la case départ. Non… pire qu’à la case départ. Parce qu’au départ elle était riche de tout un potentiel et surtout pleine d’espoir. Et elle avait l’impression qu’il ne lui restait rien. Elle aurait voulu se laisser dériver et s’il n’y avait eu Eloïse, Flavien et Romuald, sans doute se serait-elle laissée couler définitivement.

Alors elle avait décidé de se battre, pour eux, pour qu’un jour, dans leur regard, elle lise autre chose qu’une sorte de compassion, comme si, malgré leur jeune âge, ils l’avaient déjà rangée au nombre des victimes. Tout d’abord elle avait repris ses études, pas dans la même faculté non… Elle y avait trop de souvenirs qu’elle avait pensés magnifiques et qui étaient, finalement, devenus douloureux tant il y avait de décalage entre ce qu’ils prédisaient et ce qui était advenu. Et de toute façon elle avait changé de voie : le droit c’était avant tout un choix de ses parents auquel elle s’était pliée pour leur faire plaisir, comme depuis toujours. Maintenant elle voulait faire ses propres choix et elle s’était dirigé sur la photographie qui l’avait toujours attirée mais qui, d’après son père à l’époque, n’était pas un métier.

Elle s’était plongée dans le travail comme pour oublier tout ce pan de sa vie, se fermant aux amitiés comme à l’amour, se contentant de relations superficielles avec des camarades de cours ou de stage et fuyant comme la peste tout ce qui, de près ou de loin, pouvait ressembler à un véritable lien affectif. De toute façon, avec trois enfants âgés de trois à sept ans, elle ne se faisait aucune illusion sur ses chances de trouver un homme disposé à s’engager. D’ailleurs voulait-elle-même d’un homme ?

Et puis un jour un regard avait croisé le sien à l’école où elle allait récupérer Romuald. Des yeux myosotis avaient semblé lire jusqu’au fond de son âme, et elle avait eu beau tenter de fuir durant des semaines, ce regard là ne l’avait plus lâchée. Jusqu’au jour où elle avait cédé.

Elle avait eu peur comme jamais lorsqu’elle s’était aperçue qu’elle était irrémédiablement, éperdument amoureuse, et que rien ni personne ne pourrait extirper ce sentiment de son cœur.

Ce qu’elle avait ressenti auparavant n’était rien à côté de ce qu’elle ressentait alors. Elle avait compris qu’elle venait de croiser son âme-sœur.

Son amour avait pris son temps, l’avait apprivoisée, touche par touche, sans se presser, veillant à ne pas l’effaroucher et elle avait fini par tout lui raconter d’elle, jusqu’à ses secrets les plus inavouables, de Tristan à Isa qu’elle croyait avoir enfouie dans un coin de sa mémoire et qui revenait à cette occasion. Et lorsqu’enfin elle s’était laissée allée, lorsqu’elle avait goûté à l’ivresse des étreintes douces et voluptueuses comme elle n’en avait jamais connues jusqu’alors, Caroline avait compris que le bonheur était enfin à portée de sa main et qu’elle n’avait qu’à tendre le bras pour le cueillir.

Elle avait eu peur, peur comme jamais… Mais ses parents l’avaient encouragée.

- On a déjà fait l’erreur de te dicter ta conduite une fois. Maintenant on acceptera ton choix, quel qu’il soit. Et je sais que celui-là est le bon… Ce n’est pas Tristan et tu seras heureuse autant que tu le mérites, avait dit son père.
Caroline s’était alors lancée…

Et aujourd’hui elle était là, dans une robe blanche bien plus belle que celle qu’elle avait portée dix ans auparavant, parce que celle-ci c’était son seul choix. Et en se regardant dans le grand miroir elle savait que ce jour marquait son retour dans la vie, son accession au bonheur.

Ses enfants avaient accepté son nouvel amour et s’y étaient déjà attachés, comme tous ceux qui avaient fait sa connaissance : comment aurait-il pu en être autrement ?

Elle avait eu trente et un ans deux mois plus tôt et si elle faisait le bilan de sa vie, finalement, elle ne s’en sortait pas si mal : trois magnifiques enfants, un atelier de photographie qui commençait à être réputé, une maison neuve dans laquelle ils avaient emménagé dix jours auparavant et la promesse d’une vie heureuse auprès de l’amour de sa vie. Certes elle avait eu des épreuves, mais tant d’autres n’avaient pas eu sa chance qu’elle aurait été bien ingrate de s’attarder sur ses années noires.

- Caro… Tu es prête mon cœur ?

Son père vint interrompre ses pensées et elle se tourna vers lui. Il la contempla un instant, les larmes aux yeux.

- Tu es magnifique ma chérie.

Elle hésita :

- Papa… Est-ce que tu es sûr ?

- Sûr de quoi mon cœur ?

- Est-ce que tu es sûr que vous acceptez mon choix, maman et toi ? Est-ce que…

- Stop chérie ! On en a déjà parlé. Tout ce qui compte à nos yeux c’est que tu sois heureuse. On s’en veut encore de n’avoir rien vu pour Tristan, d’avoir voulu à tout prix te cantonner dans une voie qui n’était sans doute pas la tienne. Et malgré les embûches qu’on a semé sur ta route tu t’en es sortie magnifiquement avec un courage que peu auraient montré. Je suis fier de toi ma puce. Ta mère et moi sommes fiers de toi.

Elle le regarda, les yeux brillants de larmes, heureuse de se rendre compte qu’elle ne les avait pas déçus. Mais au fond d’elle-même, elle savait que cette petite phrase qui l’avait poussée tout le long de son enfance et de son adolescence, qui avait orienté tous ses choix par peur de ne plus l’entendre, elle savait qu’elle n’avait plus la même importance aujourd’hui. S’il l’avait fallu, cette fois-ci, elle aurait bravé cette crainte de les décevoir parce qu’elle n’aurait pas renoncé à son amour, pour rien au monde !

Heureusement ils avaient compris et même, ils l’avaient encouragée quand elle hésitait encore.

- Allez, dépêche-toi, on nous attend. Tu n’as pas changé d’avis tout de même ?

- Certainement pas ! affirma-t-elle d’une voix décidée.

Il lui offrit le bras et elle le suivit dans le couloir. Ils s’arrêtèrent devant une porte qu’il ouvrit. Les notes triomphantes de la marche nuptiale éclatèrent alors et Caroline sentit ses yeux se remplir de larmes de joie et d’émotion. Là-bas, à l’autre bout de la grande pièce, à l’extrémité du tapis rouge qu’on avait déroulé pour elle et que les enfants qui ouvraient le cortège, parsemaient de pétales de roses, se tenait l’être pour lequel elle aurait pu tout abandonner sans regret.

Elle inspira profondément pour reprendre contenance puis, d’un pas ferme, cramponnée au bras de son père, elle avança vers l’autel devant lequel se tenait Lauriane, son amour, la femme de sa vie, celle grâce à qui enfin, en ce jour, elle pouvait proclamer à la face du monde ce qu’elle était vraiment.

FIN


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MessageSujet: Re: Texte court : Une histoire simple   Texte court : Une histoire simple Icon_minitimeVen 26 Aoû 2011 - 21:28

c'est magnifique. très très beau
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MessageSujet: Re: Texte court : Une histoire simple   Texte court : Une histoire simple Icon_minitimeVen 26 Aoû 2011 - 21:41

Merci Stéphanie... Texte court : Une histoire simple 2652155019


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MessageSujet: Re: Texte court : Une histoire simple   Texte court : Une histoire simple Icon_minitimeDim 28 Aoû 2011 - 2:05

tout simplement magnifique
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MessageSujet: Re: Texte court : Une histoire simple   Texte court : Une histoire simple Icon_minitimeDim 28 Aoû 2011 - 20:49

Merci Solia... Texte court : Une histoire simple 2652155019


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MessageSujet: Re: Texte court : Une histoire simple   Texte court : Une histoire simple Icon_minitimeDim 28 Aoû 2011 - 23:23

très belle histoire et très touchante merci beaucoup
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MessageSujet: Re: Texte court : Une histoire simple   Texte court : Une histoire simple Icon_minitimeLun 29 Aoû 2011 - 16:47

Non... Merci à toi d'avoir pris le temps de commenter. Texte court : Une histoire simple 2371081705


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MessageSujet: Re: Texte court : Une histoire simple   Texte court : Une histoire simple Icon_minitimeMar 15 Nov 2011 - 18:58

J'adore ! Wow ! J'ai eu des frissons sur les bras tellement l'histoire est venu me chercher. C'est tellement quelque chose qui peut arriver à chacun d'entre nous ... Bref, j'ai adorer ! Texte court : Une histoire simple 2325459160 Texte court : Une histoire simple 2371081705
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MessageSujet: Re: Texte court : Une histoire simple   Texte court : Une histoire simple Icon_minitimeMar 15 Nov 2011 - 21:36

Un grand merci à toi LuckyAngel. Je suis d'autant plus contente que je n'écris quasiment pas de femslash donc que les amatrices du genre aime cette histoire, c'est d'autant plus flatteur. Texte court : Une histoire simple 2652155019


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MessageSujet: Re: Texte court : Une histoire simple   Texte court : Une histoire simple Icon_minitimeDim 20 Nov 2011 - 19:45

Texte court : Une histoire simple 1916874526 Texte court : Une histoire simple 1916874526 Texte court : Une histoire simple 1916874526

C'est très beau !
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MessageSujet: Re: Texte court : Une histoire simple   Texte court : Une histoire simple Icon_minitimeDim 20 Nov 2011 - 20:40

Belle histoire Dame Cissy Texte court : Une histoire simple 1990061059
Spoiler:


Le silence est parfois plus éloquent que les mots

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MessageSujet: Re: Texte court : Une histoire simple   Texte court : Une histoire simple Icon_minitimeDim 20 Nov 2011 - 20:52

Merci à vous deux... Texte court : Une histoire simple 2371081705
Aragone, je crois qu'il faut vraiment que tu fasses réviser ton GPS... Texte court : Une histoire simple 1990061059


Texte court : Une histoire simple Signat10Texte court : Une histoire simple Cissy_10
Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage (S. Guitry)
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MessageSujet: Re: Texte court : Une histoire simple   Texte court : Une histoire simple Icon_minitimeDim 20 Nov 2011 - 21:24

Cissy a écrit:

Aragone, je crois qu'il faut vraiment que tu fasses réviser ton GPS... Texte court : Une histoire simple 1990061059

Texte court : Une histoire simple 2250307123 Yep ou alors c'est ce rhume qui déglingue mon système interne en envoyant des ondes bizarres à mon cerveau Texte court : Une histoire simple 384165100


Le silence est parfois plus éloquent que les mots

Texte court : Une histoire simple Banniz11 ** Texte court : Une histoire simple Aragon10
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MessageSujet: Re: Texte court : Une histoire simple   Texte court : Une histoire simple Icon_minitimeLun 21 Nov 2011 - 21:04

Les pauvres petites! Elles doivent être totalement perdues: non seulement pas de chair galloise, mais en plus il y a des morceaux manquants et d'autres fort bizarres à leurs yeux... Texte court : Une histoire simple 384165100 Texte court : Une histoire simple 384165100 Texte court : Une histoire simple 384165100 Texte court : Une histoire simple 384165100 Tu vas nous les traumatiser... Texte court : Une histoire simple 1990061059


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