Fiction écrite pour l'anniversaire de Videl
Préambule :
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de: Glenn Gordon Caron. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Personnage : Allison Dubois
Genre : P.O.V. / angoisse / songfic
Résumé : Songfic axée sur l’épisode 317 : L’angoisse et l’espoir. Les pensées d’Allison tandis que Joe est retenu en otage avec trois autres membres de son entreprise.
Je sais pas
L’angoisse ne la quittait pas, cette angoisse diffuse qu’elle avait ressentie dès le matin et qui prenait tout son sens à cet instant, au bas de cet immeuble, alors qu’elle désespérément pour garder son calme.
Là-haut, quelques étages plus haut il y avait son époux, le père de ses enfants, l’homme qui comptait pour elle plus que tout… Là-haut il y avait la plus belle partie de sa vie et un homme armé avait le pouvoir de gommer toutes ses années d’un seul coup de feu…
Comment pourrait-elle supporter la vie sans lui ?
Détourner des rivières, porter des poids
Traverser des mers, je saurais faire
Allison s’efforça de repousser les murs de sa prison d’angoisse. Elle ne devait pas penser au pire. Joe était vivant, il ne pouvait pas en être autrement…
Elle l’aurait su s’il était mort. Elle l’aurait su parce que son cœur se serait forcément arrêté de battre au même moment.
Défier des machines, narguer des lois
Les foudres divines, ça m'effraie pas
Toute cette agitation… Tout ce bruit…
Il lui semblait vivre dans un monde parallèle, un de ces cauchemars dont elle allait s’éveiller…
Joe… L’imaginer avec cette menace au-dessus de lui…
Il y avait sans doute quelque chose à faire… Quelque chose à tenter…
Comment rester dans cette incertitude ?
J'sais prendre un coup, le rendre aussi
River des clous, ça j'ai appris
Sa voix… Sa voix enfin… Cette voix tant entendue, tant reconnue et si lointaine soudain… Elle aurait aimé lui dire tant de choses… Elle ne pouvait pas…
Savait-il même qu’elle était là, écoutant, impuissante, rongée par l’inquiétude ?
Elle aurait tant voulu, à cet instant précis, avoir une vision de l’avenir, leur avenir… Et soudain ce don qui lui paraissait tellement pesant parfois elle l’appelait de toutes ses forces.
Et comme chaque fois qu’elle l’appelait, il ne répondait pas.
J'suis pas victime, j'suis pas colombe
Et pour qu'on m'abîme, faut qu'je tombe
Trois coups de feu…
Trois coups de feu comme une sentence.
Trois coups de feu comme un couperet qui s’abat.
Trois coups de feu et il lui semblait que son sang jaillissait hors de ses veines, que la vie la désertait, comme là-haut elle désertait le corps de l’homme qu’elle aimait.
Trois coups de feu et le silence…
Ce silence qui lui donnait envie de hurler comme une bête…
Joe… Joe… Pas toi… Pas nous…
Je sais les hivers, je sais le froid
Mais la vie sans toi, je sais pas
Elle en avait vu des choses pourtant : des choses horribles, des choses qui allaient arriver, des choses qui étaient arrivées.
Elle avait eu parfois la chance de pouvoir intervenir, de pouvoir changer le cours du destin.
A d’autres moments elle n’avait pu qu’être le témoin impuissant de la douleur, de la mort, du bouleversement d’une vie.
Mais jamais, jamais elle n’avait ressenti ce qu’elle ressentait à cet instant précis.
Je savais le silence depuis longtemps
J'en sais la violence, son goût de sang
Le verrait-elle venir à elle, avec cet air étonné qu’ils avaient tous lorsqu’ils venaient de franchir la grande barrière ? Serait-ce à elle de lui expliquer que son corps n’était plus qu’une enveloppe vide, que son âme devait désormais partir pour ce long voyage dont on ne revient pas ?
Aurait-elle simplement cette force de lui permettre de couper les chaînes qui le retenaient ici-bas : Ariel, Bridgett, Mary… et elle… Elle…
Rouges colères, sombres douleurs
Je sais ces guerres, j'en ai pas peur
C’était Aaron… C’était Aaron et quelque part son cœur avait recommencé à battre, et quelque part elle s’était réjouie, et quelque part elle savait qu’elle s’en voudrait bientôt.
Mais c’était Aaron… Ce n’était pas Joe…
Rien n’était gagné… Mais rien n’était perdu.
Et maintenant elle pouvait agir… Maintenant elle pouvait décrire la situation à la police : une chance de revoir Joe, une chance de continuer sa vie.
Je sais me défendre, j'ai bien appris
On est pas des tendres par ici.
Et l’angoisse à nouveau… L’angoisse de savoir, par Ariel, que cet homme n’avait rien à perdre, qu’il n’était qu’un mort en sursis.
Pour lui un jour, une heure ne signifiaient plus rien. Et les trois vies qu’il retenaient encore n’avaient pas plus de valeur que la sienne.
Trois vies… quatre en comptant l’enfant à venir…
Trois vies…
Non… Une seule vie comptait : celle de Joe…
Je sais les hivers, je sais le froid
Mais la vie sans toi, je sais pas
Ces minutes qui se transformaient en heures… Ces heures qui devenaient des siècles et la peur…
Si souvent pourtant elle avait cru avoir déjà croisé le pire : le pire de ce qu’on pouvait ressentir, le pire de ce qu’on pouvait voir ?
Elle avait été témoin des meurtres les plus cruels, sans pouvoir rien arrêter, elle avait dû affronter tant de démons : les siens et ceux des autres… Elle avait croisé des monstres assoiffés de sang…
Elle avait toujours survécu.
Lutte après lutte, pire après pire
Chaque minute, j'ai cru tenir
Mais elle savait… Elle savait depuis bien longtemps que si justement elle arrivait à tenir sur ce fil ténu entre la folie et la raison, c’était parce qu’il était là, jour après jour.
C’était parce que, si bizarre soit-elle, si déroutantes soient ses visions, si effrayants soient ces moments où un autre venait habiter son enveloppe charnelle, elle savait qu’il ne lâcherait jamais sa main et que si dur que soit le chemin, elle le trouverait toujours au bout, lui tendant les bras, prêt à la réconforter, à la consoler, à l’encourager.
J'voudrais apprendre jour après jour
Mais qui commande à nos amours?
Et là, devant cet immeuble, elle n’était pas sûre que, cette fois-ci, il serait là pour l’accueillir.
Elle entendait les policiers qui parlaient entre eux et elle savait que l’assaut était proche.
C’était la seule solution, elle en était consciente, mais elle en connaissait aussi les risques.
Pourquoi ? Pourquoi ne pouvait-elle pas se projeter dans l’avenir ? Juste quelques minutes, quelques secondes ?
Simplement savoir qu’il allait sortir de ce bureau, qu’il allait sortir et la prendre dans ses bras.
Simplement savoir qu’ils allaient rentrer chez eux, retrouver leurs filles.
Juste une vision fugace…
Etait-ce trop demander ?
Je sais les hivers, je sais le froid
Mais la vie sans toi, je sais pas
Les coups de feu encore et encore…
Et ce long hurlement… Ce hurlement qui était le sien tandis qu’elle sortait du car de commandement, le cœur battant la chamade et l’esprit en déroute.
Et puis elle s’arrêta, le regard levé vers le ciel et les paumes ouvertes à la chaleur du soleil.
L’angoisse était partie… Il lui restait l’espoir…
Je sais pas
Je sais pas
Il dormait… Il dormait et il était beau. Il dormait et elle se rassasiait de sa vue, de son odeur, du bruit de sa respiration, du velouté de sa peau.
Il était là… Bien sûr c’était à elle de le réconforter mais il était là.
Dans son dos elle sentait Ariel qui regardait ce père dont elle aussi avait pressenti la perte imminente.
Elles se réchauffaient l’une contre l’autre, leur angoisse s’envolant tandis qu’elles le contemplaient, riaient de ce sourire qui effleura soudain son visage devenu si triste depuis l’épreuve.
Il avait survécu. Ils avaient survécu.
Tous les espoirs étaient permis.
FIN
Chanson de Céline Dion