Et de quatre !
Tout était calme après ces nuits agitées. À ses côtés se tenaient la douce et le petit, tranquilles, eux aussi. La maîtresse des lieux était en proie à une intense réflexion. Intense, elle l’était, sa méditation, et ce, malgré le sourire qu’elle affichait, son regard étant à l’affut de la moindre vibration sur l’étendue d’eau parcourant son domaine. Un soupir rompit soudainement le silence. La créature tourna la tête vers l’entrée du 3e sous-sol. Un bruit avait détourné son attention de la contemplation du marécage, ses sens dirigés vers les sons plaintifs qui parvenaient clairement jusqu’à elle.
–
Encore de pauvres âmes qui tentent de s’enfuir. N’ont-ils pas compris qu’il n’y a aucune échappatoire ? lâcha-t-elle d’une voix lasse.
Des grognements la firent baisser la tête et elle caressa celle du petit être à ses pieds. Dire qu’ils avaient survécu à la flambée de terreur qui s’était répandue en ce lieu après l’arrivée de la bestiole ! Lui et sa comparse étaient fidèles au poste comme tout au début, lorsqu’ils avaient débarqué ici. Cette décision, longuement réfléchie, avait été appropriée vu les circonstances. Toutes ces pensées, plus ou moins impures devaient être contenues dans un espace clos, protégeant ainsi les jeunes et les âmes sensibles des dérives de l’auteur ici présent. (Oui moi. De qui d’autre voulez-vous que je parle ?). Donc, la bestiole, créature hybride engendrée dans le souffle de l’enfer, provoquait la terreur chez les proies qui priaient pour que cet être dénué d’humanité et de bonté ne s’intéresse pas à elles. Il fallait être suicidaire ou fou pour croiser son chemin et certains y avaient perdu la vie…
– hum… terreur est un bien grand mot, souffla une voix à son oreille, coupant la gardienne dans son introspection/récit.
– Ce n’est pas le mot approprié, je te l’accorde, mais ça s’y rapproche.
– Après tout, ils étaient au courant des risques et ils ont signé sans ciller !
– Avaient-ils vraiment le choix ?
– C’est discutable. Tu peux être très convaincante lorsque tu t’y mets.
– Pas faux, mais j’essaie de maîtriser toute cette… passion (sourire plaqué sur les lèvres en imaginant le corps dénudé d’un certain Gallois… oups je m’égare).
– Pas d’images mentales, je te prie, c’est déjà assez difficile de devoir cohabiter avec ces créatures sans que tu en rajoutes une couche avec des pensées qui n’ont de place que derrière l’horizon !
– À qui la faute ? Tu n’arrêtes pas de le reluquer !
La remarque, pertinente, fit mouche et la voix soupira fortement, une idée venant de germer dans son esprit embué. Et si…
La maîtresse des lieux reporta son regard sur la surface devenue trop exiguë pour la meute sans cesse croissante.
– Il va falloir étendre le domaine et renégocier le contrat des résidents, pensa-t-elle tout haut.
– Depuis quand négocies-tu ? s’inquiéta la voix, ce mot ne fait pas partie de ton vocabulaire…
Sa remarque, bien que murmurée, ne tomba pas dans les oreilles d’un sourd et tira un autre sourire de la gardienne. Il y avait bien des rumeurs, des peurs et bien d’autres sentiments, que le chef de meute n’avait pas pu ignorer, cependant il n’était pas question de brider l’imagination des petites même si leurs câlineries devenaient un peu trop… énergiques (pas sûr que c'est le bon terme pour décrire leur passion débordante…).
– Depuis les observations de certaines qui trouvent que l’on « chouchoute » un peu trop ces deux-là, reprit-elle en fixant les deux formes allongées sur la paillasse.
– De quoi se plaignent-elles ? Ces deux hommes sont sous notre protection, sans notre présence, je ne donne pas cher de leur peau !
Un sourire accueillit le commentaire. Il y avait, en effet, peu de chance que le Gallois survive une minute dans le marécage sans elles, quand bien même il était courageux et bien constitué. L’autre, immortel de son état, n’était pas au bout de ses peines et après des aventures et autres joyeusetés dont la gardienne était friande, il reprenait des forces auprès de son compagnon. Ici, sur cet îlot, ils étaient à l’abri de l’inclination des Avigones, qui, même si elles n’avaient qu’un neurone chacune, pouvaient à elles seules décimer, en quelques secondes, tout être de chair et de sang qui mettait un pied dans leur habitat naturel. Une meute affamée ! Oui, meute est le bon terme, et cette dernière grandissait à vue d’œil, engendrant quelques problèmes logistiques. D’autres proies avaient été offertes pour les sustenter, mais les hybrides les délaissaient après avoir joué avec elles, ne leur accordant que peu de répit avant de les rendre dans un état plus que déplorable.
– Il va falloir demander à sa grandeur de nous accorder quelques arpents supplémentaires.
– Tu crois qu’elle va accepter ?
– Si elle ne veut pas que cette faune se répande dans les couloirs de FFF et effraie ceux qui arpentent les lieux, croquant un ou deux au passage, je pense qu’elle nous les accordera.
– Elle peut refuser ta demande !
– Elle peut, en effet, mais je doute qu’elle le fasse, sourit la créature aux yeux persans. Notre Admin aime bien voir la lueur de panique dans le regard de nos victimes. Dame Cissy a bien assez à faire, sans devoir, en plus gérer une meute affamée et sanguinaire, Miss Lillie et Miss Cali doivent contrôler les fondements de l’édifice et parer aux désagréments des mises à jour intempestives de FA, Miss Louz a son ours et ses personnages à martyriser, Dame Natasia veille sur son beau brun aux yeux bleus comme une mère poule, et lui accorde une attention… bienveillante, Dame Brigitte câline son juge, lui collant quelques sueurs froides au passage, Dame Cat se régale de lectures/sévices des auteurs de FFF, confortablement installée dans le coin salon, Miss Emma s’est trouvée deux nouvelles proies (j’en ferai bien mon quatre heures de l’appétissant gladiateur nommé Agron), mais n’en oublie pas pour autant ces buveurs de sang (ils manquent de soleil les pauvres, encore que… l’astre lumineux ne soit pas conseillé pour eux), Miss Yseult nous régalent d’histoires où la guimauve ne sévit pas ou très peu… (un peu de douceur dans ce monde de brutes ça fait du bien aussi, comme dirait notre chère mamypirate), enfin bref, ses aventures sont diverses et variées, ainsi que celles de Miss Pandi qui nous livre des web-séries avec sa complice fanncis, sans oublier les autres auteurs qui postent plus vite que leur ombre et parfois en rafale… nous transportant dans leur univers fantastique et ô combien attirant…
Un gémissement interrompit son monologue et elle reporta son attention sur les deux hommes maintenant bien réveillés à en juger par les sons de plaisir qui parvenaient jusqu’à elle.
– Ils remettent ça, fit la douce, un sourire venant fleurir sur ses lèvres.
– Je vois, laissons-leur un peu d’intimités.
Elle souleva le petit et prit la main de la douce, s’éloignant de quelques pas (enfin pas trop quand même, faut les garder à l’œil ces gaillards !). Le temps se couvrait et les nuages assombrissaient les lieux déjà peu éclairés. Les Avigones n’allaient pas tarder à émerger de leur profond sommeil et ne manqueraient pas de s’agglutiner aux pieds de leur maîtresse, réclamant à grands cris de la chair fraîche galloise de préférence, mets dont elles raffolent.
– Tu crois qu’ils vont faire une fête ?
– Qui donc, ma puce ?
– Les membres de FFF, c’est l’anniversaire du fofo.
– 4 ans… et le forum est toujours captivant, ce lieu regorge de richesse et une année ce n’est pas assez pour en faire le tour.
– Tu l’as fait ?
– Malheureusement non. Le temps me fait défaut, mais je ne désespère pas de visiter, un jour, tous les secteurs.
L’ambiance conviviale qui y règne fait de cette contrée un havre de paix. On y rencontre des membres d’origines diverses, résidant sur le continent ou dans d’autres pays. Il y a toujours quelques un sur ce coin de toile, à la recherche d’histoire à lire, de montage photo ou vidéo à visionner, de bagues à découvrir et à faire partager. Liberté et respect sont les préceptes du forum. Ici, point de barrière à l’imagination parfois débordante (c’est mon cas), d’entrave à l’écriture ou à la création, point de réflexion acerbe quant aux choix de l’auteur ou du créateur parce que nous ne partageons pas le même point de vue, quand bien même ces mêmes auteurs/créateurs prennent des libertés avec le caractère de leurs personnages de séries, films ou livres. Ils y apportent leur touche personnelle et c’est ce qui rend leurs œuvres si remarquables.
– Moi j’aime partager ! s’écria soudainement le petit.
– Oui, mon chéri, tu n’es pas le seul.
La divine créature (oui, vous avez bien lu, faut bien que l’auteur se lance des fleurs) secoua la tête, fière de ses petits qui l’avaient suivi dans cette aventure.
– Dois-je te rappeler que nous sommes ici pour un événement précis ?
– Pourquoi tant d’impatience ?
– Ben on n’a pas toute la nuit, et tu as du mal à écrire le mot fin, en plus, j’ai un… truc sur le feu !
– Et peut-on savoir de quoi il s’agit ?
– Tu peux toujours essayer ?
– Commence pas, sinon j’en rajoute une couche !
La voix se tut, comprenant qu’elle n’aurait pas le dernier mot. La gardienne de la meute put enfin souhaiter un joyeux quatrième anniversaire à French Fics Fanarts, rêvant de pleins d’autres à venir et remerciant notre vénérable Admin d’avoir ouvert ce lieu de détente et de liberté.
Fin
***
PS: Je n’ai pas fumé la moquette ou autre substance illicite, quoique en relisant ce récit, j’aurais peut-être dû en abuser…