Non non je n'écris pas que du Torchwood: c'est pas ma faute s'il y a une armada d'accro à ce couple!!!
D'ailleurs ça commence à être compliqué de me renouveler: il va falloir que les obsédées du Jack/Ianto se trouvent d'urgence d'autres chouchous si elles veulent continuer à recevoir des songfics d'anniv'!!!
Celle-ci était destinée à MaryS8
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Russel T Davies. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Comme une ombre
Ianto s’étira comme un chat. Il se sentait bien dans la douce chaleur de ce début de matinée. Il aurait aimé faire durer cette tiédeur, cette quiétude qui imprégnait chaque fibre de sa peau, profiter de ce moment de paix et de bienêtre si rare.
Un mouvement à son côté le tira de ses songes demi-éveillés et il ouvrit un œil, souriant en croisant le regard bleu de l’homme qu’il aimait et qui lui rendit son sourire tandis que déjà ses mains parcouraient son corps.
Dieu qu’il aimait ces réveils voluptueux, lorsqu’ils avaient le temps de profiter l’un de l’autre sans qu’un appel les jette sur les traces de créatures quelconques, risquant à tout moment de voir l’un d’eux blessé ou fauché par la mort.
Aujourd’hui serait un jour parfait.
Au soleil levant je m'étire doucement,
Comme un bon moment qui prend son temps :
Je me sens si bien au creux de tes mains.
A midi tapante j'suis en suspend
Au-dessus de toi, comme protégeant
Ton regard brûlant d'un ciel éclatant ;
Je me sens comme un instant qui gagne ton temps.
Il ronronnait sous les attouchements, les effleurements, les frôlements qui éveillaient doucement sa peau encore endormie.
Oh oui ! Il avait bien l’intention de profiter de ce moment, et de tous ceux qui leur seraient offerts de s’aimer, de se réconforter, de profiter simplement l’un de l’autre, loin des vicissitudes d’une existence hasardeuse, toujours sur la corde raide.
Il avait tant rêvé durant tant de nuits froides de ces mains sur lui, de ce corps contre le sien et de ces mots que Jack murmuraient à son oreille. Ces mots d’amour, ces mots de foi, ces mots qui disaient combien il avait pris de place dans ce cœur qui se voulait vide par peur de souffrir encore.
Il avait attendu son moment, toujours fidèle au poste, celui qui était là sans qu’on le remarque mais sur lequel on savait pouvoir compter. Il avait attendu son moment.
Comme une ombre,
Je te suis et m'attache sans relâche,
Comme une ombre,
Je me trace et t'embrasse partout je passe
Comme une ombre,
Chaque nuit je t'enlace sans que tu le saches,
Comme une ombre,
Derrière toi je me cache
Ca n’avait pas été facile de convaincre de leader de rendre les armes, d’abaisser ses remparts et de se défaire de son armure.
Mais il avait compris : il avait compris parce qu’il savait la douleur de perdre un être cher. Combien de fois Jack avait-il déjà ressenti cet arrachement, cette souffrance indicible qui vous donne envie de hurler jour après jour, nuit après nuit, hurler à l’intérieur parce qu’au dehors vous êtes muet, totalement sidéré par l’absence ? Combien de fois devrait-il encore le ressentir avant que ce cœur immortel ne soit plus définitivement qu’un moteur qui maintiendrait son corps en vie mais serait mort à tout sentiment ?
Alors il avait pris son temps : petit à petit l’oiseau fait son nid… Petit à petit il avait su grignoter du terrain, être juste présent chaque fois que Jack avait besoin de lui, d’une présence, d’un corps à aimer.
Accepter en espérant des jours comme celui-là, des jours où enfin ce serait vraiment lui que voudrait l’Immortel, que ce serait vers lui qu’il se tournerait délibérément et qu’il n’aurait plus à craindre qu’un homme plus beau que lui, une femme aux lourds appâts, une créature ensorcelante ne détourne de lui l’homme qu’il avait aimé au premier regard.
Les après-midi aux pluies qui dansent
Mes ports sont présents de tes absences
De nos feux naissant aux calmes blancs.
Et le soir tombant je cherche comment
Vivre sans lumière à coeur battant,
Comme une ancre au fond de ton océan :
Je me sens comme un instant qui gagne ton temps
Il était prêt à souffrir s’il le fallait, à n’être qu’une étoile filante dans la vie de cet homme. Il s’était offert non pour le retenir, mais parce qu’il en avait besoin, parce que ce partage l’avait rendu meilleur, avait fait s’évanouir en lui les derniers vestiges de colère, de doute, de méfiance qui l’animaient depuis que Lisa était devenue cet être malfaisant qu’il avait voulu préserver envers et contre tout.
Il s’était donné, sans remords, sans regret se sentant pleinement vivant pour la première fois. Jack lui avait fait découvrir des parcelles de lui qu’il ignorait, il l’avait fait grandir et lui avait donné une raison de vivre et d’espérer.
Jack était son guide, son soleil, son étoile…
Comme une ombre,
Je te suis et m'attache sans relâche,
Comme une ombre,
Je me trace et t'embrasse partout je passe
Comme une ombre,
Chaque nuit je t'enlace sans que tu le saches,
Comme une ombre,
Derrière toi je me cache
Il avait été le tea-boy, celui auquel on parle sans vraiment se demander ce qu’il pense, ce qu’il sait, ce qu’il ressent. Il était devenu un membre à part entière de l’équipe malgré les moqueries d’Owen, la froideur de Gwen qui avait vu en lui un rival.
Il avait triomphé de toutes les embûches, vaincu ses peurs, muselés ses tabous.
Désormais il savait qu’il était pour Jack l’être le plus important au monde, celui qui le connaissait le mieux sur cette Terre et dans ce siècle.
Il savait lire la moindre expression sur le visage tant aimé, analyser chaque nouvelle ride, décrypter les regards.
Jack était son soleil, mais il était son ancre.
La nuit je ressens tes rêves d'enfants,
La nuit passant, j'attends
Pour que dans ta lumière je redevienne :
Comme une ombre,
Je te suis et m'attache sans relâche,
Comme une ombre,
Je me trace et t'embrasse partout je passe
Comme une ombre,
Chaque nuit je t'enlace sans que tu le saches,
Comme une ombre,
Derrière toi je me cache
Etait-ce écrit ? Y avait-il noté sur le livre de l’éternité, ce moment qui disait que lui, Ianto Jones, serait le compagnon de route du capitaine Jack Harkness, un point fixe sur la ligne du temps ?
Parfois il se disait qu’il n’avait pas le droit, qu’il préparait son amour à la souffrance parce qu’un jour il le quitterait, même s’il espérait que ce jour soit le plus loin possible. Mais la vie qu’ils menaient rendait les choses encore plus aléatoires et il savait bien qu’il y avait de grands risques que son existence soit encore plus brève que ce qu’elle aurait dû être. Mais comment avoir la force de refuser ces moments de bonheur où ils oubliaient toute la laideur de ce monde dans lequel ils luttaient jour après jour ? Comment réussir à continuer la lutte sans ces parenthèses de calme et de volupté où ils pouvaient être des hommes comme les autres, des hommes qui s’aimaient avec toute la fougue de leur passion ?
Comme une ombre,
Je te suis et m'attache sans relâche,
Comme une ombre,
Je me trace et t'embrasse partout je passe
Comme une ombre,
Chaque nuit je t'enlace sans que tu le saches,
Comme une ombre,
Derrière toi je me cache
Il gémit tandis que les mains aimées s’attardaient sur ses courbes, venant effleurer ces endroits secrets qu’elles étaient les seules à connaître, les seules à pouvoir explorer, les seules à savoir faire vibrer.
La bouche de Jack s’écrasa sur la sienne tandis que son corps se faisait plus lourd sur le sien et leurs langues se mirent à danser le ballet éternel de la passion, s’attirant, s’enlaçant, se repoussant, se goûtant, avec tendresse et intensité, comme si c’était la dernière fois.
S’aimer comme si c’était la dernière fois…
Ianto se laissa glisser dans la gangue de volupté qui l’enveloppait, répondant avec ardeur aux sollicitations de son amour. Lorsqu’on ne sait pas de quoi l’heure suivante sera faite, il faut savoir profiter au maximum des minutes volées, ils le savaient tous les deux.
Au paroxysme du plaisir, ils s’épanchèrent ensemble dans un même cri, un « Je t’aime » mutuel qui défiait l’éternité.
FIN
Chanson de Chimène Badi