Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Léonard Freeman, Alex Kurtzman, Roberto Orci, Peter M. Lenkov. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
J’attendais
Ils étaient étendus sur la plage, sur un large transat, enlacés, repus, simplement heureux. Ils jouissaient du moment présent : combien de fois avaient-ils eu l’occasion ainsi de rester à ne rien faire, juste tous les deux, sans rien qui vienne perturber leur repos ?
Pas très souvent, conclut Danny en se coulant un peu plus dans les bras de son amant. Là il était à sa place, là il avait enfin trouvé ce qu’il cherchait depuis si longtemps.
Et j´écoutais longtemps couler l´eau des fontaines
Et j´écoutais le vent chanter infiniment
Vagues de quiétude et de paix
D´aussi loin que je me souvienne
L´enfance est un immense océan
Steve referma plus étroitement ses bras sur son compagnon et ferma les yeux, offrant son corps et son visage au soleil. Son cœur se gonflait d’une joie rare, d’un bonheur comme il ne se souvenait pas en avoir jamais connu. Il était juste bien, alangui en cette belle journée, l’homme qu’il aimait plus que tout au creux de ses bras.
Il lui avait fallu tant de temps pour arriver à ce moment-là, à cet être là, à ce parfait équilibre dans sa vie. Il avait tant attendu cet homme, sans savoir que c’était un homme qu’il cherchait.
Et je rêvais longues années, longue indolence
Où rien ne se passe mais où rien ne s´oublie
J´allais serein* et sans connaître
Le moindre feu d´une absence
Ce n´est qu´en te croisant
Que j´ai su, j´ai compris
Danny ferma les yeux, se détendant dans la douce chaleur du soleil couchant, dans la présence réconfortante de l’homme qu’il aimait.
Si on lui avait dit, quelques mois auparavant que ce soir-là il serait dans les bras de cet homme, sur ce coin de plage, il se serait sans doute étouffé à force de rire. Pourtant cela semblait si évident en cet instant : il était juste là où il devait être, dans les bras qui étaient faits pour lui et tout le chemin qu’il avait accompli auparavant devait simplement se terminer là, là où enfin il pouvait être lui-même et être heureux, simplement heureux.
J´attendais, j´attendais
J´attendais ton regard pour expliquer enfin
Le pourquoi de ces au revoir
A tout ce long chemin
J´attendais, j´attendais
Le pays de ton corps le toucher de tes mains
Ma douce boussole mon nord,
Le sens à mes demains
Il avait connu tant de déchirements dans sa vie, tant d’au-revoir qui devenaient des adieux, tant de faux sourires, de vraies colères… Il avait vu partir trop de personnes aimées, avait connu trop de départs…
A seize ans il avait dit adieu à tout ce qu’il avait connu depuis l’enfance, à ce cocon rassurant où il avait grandi et s’était trouvé propulsé dans une vie qu’il n’avait pas choisie mais à laquelle pourtant il s’était vite habitué.
Il se souvenait des voyages qu’il avait fait, avant ses vingt ans, durant les vacances : tant de pays visités, tant de visages rencontrés, tant de corps enlacés… Et rien… Rien qu’un sentiment de vide au fond de lui.
Et j´abordais les troubles rives adolescentes
Les doutes, les jeux, les mauvais courants
Je me souviens les coups de sang
Des musiques et des mots de France
Amants d´avant
Que se serait-il passé s’il avait choisi une autre voie ? S’il était devenu avocat, ou chercheur ? S’il n’avait pas épousé Rachel ou s’il n’avait pas divorcé ? Si Grace n’était pas née, prenant irrémédiablement son cœur et étant le seul être capable de le pousser au pire comme au meilleur ?
Qui peut comprendre les arcanes mystérieux du destin ? Qui peut savoir ce à quoi il est destiné et qui il va croiser sur sa route ? Pour sa part, il n’aurait jamais cru qu’un homme un jour ferait vibrer son corps et son cœur et encore moins cet homme là.
Mais la vie a de ces facéties !
Y a bien des vies qu´on nourrit d´étude ou de science
Destins faits d´aventures, de records ou d´argent
Des vies d´écriture et de voyage
Ou de rêve de puissance
J´y pensais bien de temps en temps,
En écoutant le vent
Il était jeune encore et pourtant il lui semblait avoir vécu mille vies, à tellement d’endroits de la planète, des pires aux meilleurs. Il avait croqué la vie à pleines dents, incertain de ce que serait le lendemain, incertain même d’être encore de ce monde lorsque le soleil se lèverait à nouveau.
Il avait aimé des femmes, s’était réchauffé et rassuré à leurs corps. Il avait tué des hommes parce que c’était son devoir. Il avait été battu, blessé, torturé… Il avait aimé et il avait haï, il avait cru parfois perdre son âme.
Et durant tout ce parcours où il aurait pu se perdre, il s’était laissé allé de temps à autre à rêver d’un être auprès de qui il pourrait simplement être lui-même, avec ses forces et ses faiblesses, avec ses certitudes et ses doutes. Juste lui, enfin, sans artifice, sans rien cacher du pire ou du meilleur.
Oui, durant tout ce temps il avait espéré un jour le rencontrer, sans savoir que ce serait lui.
J´attendais, j´attendais
J´attendais ton regard pour expliquer enfin
Le pourquoi de ces au revoir
A tout ce long chemin
J´attendais, j´attendais, j´attendais ton amour
Ton beau ton bel amour
Je l´attendais pour enfin vivre
En donnant à mon tour
J´attendais
- On est bien non ? murmura Danny, incapable de garder le silence bien longtemps.
Steve se contenta de sourire en réponse et rouvrit les yeux pour les plonger dans les prunelles bleues qui le dévisageaient avec tellement d’amour que son cœur se serra : serait-il jamais digne de l’immensité de ce sentiment ?
- Bien sûr que tu en es digne. Je n’aurais jamais pu aimer un autre homme que toi. Je n’aurais jamais pu aimer personne autant que je t’aime, répliqua le blond et de nouveau Steve s’émerveilla que son amant puisse lire ainsi en lui comme dans un livre ouvert, comme s’il entendait la moindre de ses pensées, ce qui ne laissait pas de l’inquiéter quelquefois d’ailleurs.
- Exactement, tu ne pourras jamais rien me cacher Steven MacGarrett, sourit Danny, prouvant une fois de plus ses dons de télépathe.
- Et maintenant, tu sais à quoi je pense monsieur l’omniscient ? susurra Steve d’une voix rauque.
- A ton avis ? interrogea son amant en retour, se pressant un peu plus contre lui pour lui faire sentir qu’il était loin d’être indifférents aux sensations qu’il faisait naître en lui.
Puis ils ne parlèrent plus, trop occupés à se redécouvrir encore et à se laisser guider par le plaisir qui montait irrésistiblement entre eux. Et la lune se levant éclaira deux hommes qui n’en faisaient plus qu’un, deux hommes qui s’unissaient avec toute la fougue de leur sensualité et toute la force d’un amour vrai.
FIN
Chanson de Céline Dion
*Paroles originales : sereine