Une songfic écrite pour MRJ l'an dernier...
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Donald P. Bellisario & Don McGill. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Elle est d’ailleurs
« Qui es-tu Ziva David ? Qu’est-ce qui se cache dans les profondeurs insondables de tes yeux ? Quels secrets protège ce sourire ?
Qui es-tu, toi qui ne crois plus en l’amour ? Comment pourrais-tu y croire, ayant grandi dans un pays éternellement sur le qui-vive, ayant été éduquée à protéger, servir et tuer les ennemis de ce pays ? Qui es-tu toi qui a dû abattre ton propre frère, dressé pour tuer ? Comment trouver le chemin de ton cœur ? Comment te faire comprendre ce qu’il y a dans le mien ? »
Elle a de ces lumières au fond des yeux
Qui rendent aveugle ou amoureux
Elle a des gestes de parfum
Qui rendent bêtes ou rendent chiens
Mais si lointaine dans son coeur
Pour moi c'est sûr
Elle est d'ailleurs
« Qui es-tu toi qui cache tes sentiments mieux qu’on ne dissimule un trésor ? Comment savoir si tu aimes, si tu souffres, si tu pleures ? Qui es-tu toi qui, d’un éclat de rire, balaie les objections, toi qui, d’un coup de poing musèle les contestations ? Si douce et si dure à la fois, forte et fragile en même temps, toi à qui je confierais ma vie sans hésitation et qui n’en aurait aucune à la prendre si cela devait sauver ceux que tu aimes. Mais qui aimes-tu Ziva David ? »
Elle a de ces manières de ne rien dire
Qui parlent au bout des souvenirs
Cette manière de traverser
Quand elle s'en va chez le boucher
Quand elle arrive à ma hauteur
Pour moi c'est sûr
Elle est d'ailleurs
« Qu’attends-tu de la vie ? Que veux-tu des autres ? Qu’exiges-tu de toi ? Qui es-tu, toi qui ne te tolères aucune faiblesse, qui te caches pour pleurer, qui, même dévorée de l’intérieur peut garder le visage lisse d’une madone ? Qui es-tu enfant bénite d’un pays maudit ? Quelle conscience guide tes pas ? Quels attachements sont les tiens en dehors de ta patrie et de ton devoir ?
Pourrais-tu mordre la main qui te nourrit si on te l’ordonnait ? Pourrais-tu trancher la gorge de ton amour si cela était ton devoir ? Si droite, si fière, si intègre… Celui qui marchera à tes côtés n’aura pas le droit à l’erreur, il n’aura pas de seconde chance. Mais celui qui marchera à tes côtés sera le plus heureux des hommes. »
Et moi je suis tombé en esclavage
De ce sourire de ce visage
Et je lui dis emmène moi
Et moi je suis prêt à tous les sillages
Vers d'autres lieux, d'autres rivages
Mais elle passe et ne répond pas
Les mots pour elle sont sans valeur
Pour moi c'est sûr
Elle est d'ailleurs.
« Dans tes yeux sombres, on lit parfois l’immensité de ta solitude, le poids de ta culpabilité. Mais tout ce que tu as fait était nécessaire et tout ce qui te hante désormais j’aimerais le faire disparaître. J’aimerais que ton sourire ne soit que pour moi, que tes lèvres, quand elles disent mon nom, le susurrent avec amour. J’aimerais que ton regard ait pour moi des lueurs qu’il n’aurait pour personne d’autre. J’aimerais découvrir ton corps et ouvrir ton cœur.
L’homme à qui tu donneras ton cœur sera le plus riche du monde. Et j’aimerais être cet homme-là. »
Elle a ces longues mains
De dentellière
A damner l'âme d'un Wermer
Cette silhouette vénitienne
Quand elle se penche à ses persiennes
Ce geste je le sais par cur
Pour moi c'est sûr
Elle est d'ailleurs
Voilà, il l’avait dit, il avait enfin osé laisser filtrer ce vœu qu’il appelait de toute son âme : vivre auprès d’elle, pouvoir fermer les yeux sur son visage aimé et les ouvrir sur son sourire. Il voulait pouvoir lui faire découvrir que la vie n’est pas seulement un combat, la faire rire aux éclats, la faire sourire de bonheur, la faire vibrer de désir et gémir de plaisir. Il voulait qu’elle soit sienne pour devenir sien.
Mais ses désirs à lui ne comptaient pas à côté de ce à quoi elle pourrait aspirer. Si elle ne voulait pas de lui, alors il resterait l’ami sur lequel elle pouvait compter, qui serait toujours à ses côtés en cas de coup dur.
Mais si elle ne voulait pas de lui, il serait comme mort à l’intérieur.
Et moi je suis tombé en esclavage
De ce sourire de ce visage
Et je lui dis emmène moi
Et moi je suis prêt à tous les sillages
Vers d'autres lieux, d'autres rivages
Mais elle passe et ne répond pas
L'amour pour elle est sans valeur
Pour moi c'est sûr
Elle est d'ailleurs
Maintenant il était prêt : il sourit à l’image que lui renvoyait le miroir auquel il venait de faire sa longue déclaration. Quiconque l’aurait vu à cet instant aurait eu l’impression d’un homme plutôt satisfait de son apparence, sûr de lui, prêt à partir à la conquête de bonnes fortunes sans pour autant s’engager.
Et celui qui aurait pensé cela aurait eu tout faux. Malgré son assurance affichée, Tony DiNozzo crevait de trouille : et si elle le repoussait ? Si, pire, elle croyait qu’il se moquait d’elle ? Si elle lui éclatait de rire au nez en lui enjoignant de cesser de faire l’imbécile dans l’une de ces formules détournées dont elle avait le secret ?
Aurait-il alors la force de ne pas tomber en morceaux devant elle, la force de sauver la face, de sauver leur amitié ? Aurait-il simplement la force de continuer, jour après jour, à la voir sourire, plaisanter, respirer ? Parce que, contrairement à ce qu’aurait pu croire un observateur lambda en le regardant redresser son nœud de cravate avec ce petit sourire fat qu’il arborait si souvent, Tony DiNozzo n’avait jamais été aussi prêt à s’engager qu’en ce jour, jamais aussi sûr que c’était ce qu’il devait faire.
Et moi je suis tombé en esclavage
De ce sourire de ce visage
Et je lui dis emmène moi
Et moi je suis prêt à tous les sillages
Vers d'autres lieux, d'autres rivages
Mais elle passe et ne répond pas…
- Tu parles tout seul maintenant ? Tu sais que ça se soigne ça DiNozzo !
Il sursauta violemment et son cœur fit un bond dans sa poitrine. Il ne l’avait pas entendue arriver derrière lui et il se mordit les lèvres, se reprochant d’avoir préparé son petit laïus dans le vestiaire des agents plutôt que dans l’intimité de son appartement. D’un autre côté, il avait déjà essayé dans ce lieu, plusieurs fois, mais à mesure qu’il approchait du bureau, les mots se dispersaient aux quatre vents et tout ce qui lui restait dans la tête lorsqu’il se trouvait face à elle c’était un piteux « Je t’aime », qui lui aurait sans doute valu une moquerie bien sentie ou une belle gifle selon l’humeur de la belle.
- Ziva… Tu es là depuis longtemps ? réussit-il à balbutier en se tournant vers elle, ses mains moites de la voir si belle, son cœur battant de l’expression étrange qu’elle attachait sur lui à cet instant.
- Depuis suffisamment longtemps Tony…
Elle n’avait jamais dit son prénom avec cette douceur dans la voix. Elle ne s’était jamais approchée de lui avec cette démarche féline et emplie de promesses. Elle ne l’avait jamais regardé avec cette lueur au fond des yeux.
Tony ferma les siens lorsqu’elle toucha son visage du bout de ses doigts et il frissonna longuement au contact de sa paume sur sa joue surchauffée.
- Ouvre les yeux Tony, regarde-moi, murmura-t-elle.
Il obtempéra et plongea dans les prunelles sombres où il lut un océan de sentiments qui le fit trembler, craignant de se tromper.
- Ainsi tu aimerais savoir qui je suis, reprit Ziva, lui faisant ainsi réaliser qu’elle n’avait pas perdu une miette de ses pensées. Pourtant, on se connaît depuis très longtemps maintenant.
- On se côtoie depuis très longtemps, rectifia-t-il, mais on ne se connaît pas vraiment.
- Alors faisons connaissance, susurra-t-elle d’une voix remplie de sensualité.
Ce fut-elle qui initia le baiser et le contact de ses lèvres, la saveur de sa bouche électrisèrent Tony qui, conscient qu’il était impossible d’aller plus loin dans ces lieux et ne voulant surtout pas la brusquer mit fin à l’étreinte, puis la serra contre lui et, tandis qu’elle posait sa tête juste au creux de son épaule, à cette place faite exprès pour elle, il murmura :
- Je t’aime Ziva David. Je t’aime plus que tout.
Il dut tendre l’oreille pour entendre en réponse :
- Je t’aime aussi Tony DiNozzo…
A cet instant précis, l’agent du
NCIS sut que la vie pouvait être magnifique !
- Si on sortait ? proposa-t-il, pressé de lui faire quitter ces lieux, de la retrouver dans un autre cadre, de commencer à construire avec elle des souvenirs qui ne seraient pas liés au travail.
- Toi et moi ?
- Evidemment, tu ne crois pas qu’on va inviter MacFouine ou Abby non !
Elle rit, avant de dire :
- Tu sais que j’ai cru que tu ne te déclarerais jamais !
- Qu’est-ce que tu veux dire ? rétorqua-t-il abasourdi.
Elle rit de nouveau :
- Je t’expliquerai ça… J’ai beaucoup de choses à te dire je crois. Mais il y en a une que je veux que tu saches dès maintenant.
- Oui ? Laquelle ?
- Je n’ai pas souvent été amoureuse Tony. Alors si jamais tu me trompes, je te tue DiNozzo !
Un même éclat de rire les réunit mais au fond de lui, Tony savait qu’il ne la tromperait jamais : elle était celle qu’il avait toujours cherchée et maintenant qu’il l’avait trouvée, sa quête s’achevait. Et de toute façon, il la croyait fort capable de mettre sa menace à exécution, alors il ne prendrait aucun risque !
Le couple se retrouva à l’extérieur, enlacé, et aucun des deux amoureux, sur leur petit nuage rose, ne vit les sourires entendus des autres membres de l’équipe qui les regardaient partir, un sourire attendri sur le visage. Ils étaient dans leur monde à eux et commençaient tout juste à savourer cet amour qu’ils avaient tu trop longtemps.
Et dans le baiser qui les unit sous le soleil de cette belle journée, il y avait un océan de promesses.
FIN
Chanson de Pierre Bachelet