Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Robin Green et Mitchell Burgess. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Un OS qui prend appui sur la saison 1, lorsque la voiture de Jamie est sabotée par Malevski
Pour ceux qui ne connaissent pas la série : Jamie Reagan est un jeune flic, fils du commissaire principal de New York, frère d'un lieutenant à la criminelle. Son autre frère, Jo, flic aussi, est tombé un peu plus d'un an auparavant dans l'exercice de ses fonctions. Jamie apprend que la mort de son frère serait liée à la société, l'Ordre des Templiers, créée des années auparavant par son grand-père (qui a aussi été commissaire principal). Il soupçonne Sonny Malevski, un lieutenant, d'être ripou et à l'origine de la mort de son frère. Celui-ci, se sentant menacé, sabote la voiture de Jamie (qui était celle de Jo).
Ne plus être seul
La croyance commune veut que, lorsqu’on va mourir, on voit sa vie défiler devant ses yeux. Alors, pensa Jamie, il n’allait pas mourir ! Parce que tout ce qu’il voyait à présent c’était sa peur, brute, envahissante, qui pourtant ne lui faisait pas perdre le contrôle. Il agissait machinalement, donnant un coup de volant d’un côté pour éviter une voiture, de l’autre pour ne pas heurter les piétons sur le passage protégé…
Et en même temps que son corps appliquait mécaniquement toutes les stratégies utiles pour ne pas entraîner un innocent dans la tragédie en cours, il sentait une foule de regrets monter en lui : regret de s’être cru plus fort que l’Ordre des Templiers, regret de n’avoir pas parlé à son père et à Danny, regret d’avoir été si insouciant…
Il remontait maintenant la rue qui donnait sur le port à vive allure, priant pour qu’aucun passant, aucun cycliste ne vienne à croiser sa route : il savait qu’il ne pourrait pas l’éviter. S’il devait mourir ce soir, au moins qu’il n’emmène personne avec lui ! Ce n’était pas juste ! Une fois de plus Malevski allait s’en sortir : comme pour Jo, comme pour Gonzalves et désormais il se croirait invulnérable. Jo avait été tué par des malfrats eux-mêmes abattus par les collègues, Gonzalves s’était suicidée et lui, Jamie, serait mort dans un tragique accident de la route comme il en arrivait des centaines par jour à New York. Malevski et ses complices se croiraient désormais intouchables et leurs activités illicites s’en trouveraient renforcées !
Il était désormais sur le port : il y avait ce butoir sur le quai, sa chance peut-être ou au contraire sa condamnation, mais il n’avait pas le choix. Plus loin c’était l’eau noire dont il risquait de ne pas ressortir. Alors il braqua le volant, s’arc-bouta de toutes ses forces, et l’espace d’une fulgurante pensée il demanda à Jo de le protéger. Puis ce fut le choc et le noir soudain.
******
- Allons bon ! Encore un poivrot qui aura voulu jouer les Fangio ! maugréa l’agent Spike en arrivant sur les lieux de l’accident signalé quelques minutes auparavant par leur superviseur ayant reçu l’appel d’un promeneur.
- C’est peut-être aussi une pauvre femme qui a perdu le contrôle de son véhicule, tempéra l’agent Relif, son coéquipier.
Au loin, s’élevait le bruit des sirènes des secours : ils seraient là d’ici quelques minutes et en attendant, les deux policiers s’avancèrent vers la voiture aplatie sur la pièce d’acier.
- Espérons que, homme ou femme, le conducteur s’en soit tiré, dit Relif en jaugeant l’état du véhicule, supputant la vitesse à laquelle celui-ci avait-dû venir heurter l’obstacle.
Spike arrivait au niveau de l’habitacle : la vitre côté conducteur avait explosé sous l’impact et il passa le bras à l’intérieur pour poser ses doigts sur le cou du conducteur, affalé sur le volant, le visage ensanglanté. Les traits du policier se teintèrent de tristesse et il hocha négativement la tête en direction de son collègue. Celui-ci actionna aussitôt le bouton de sa radio et annula la demande d’ambulance, puis, à la demande de son superviseur, il fournit le numéro d’immatriculation de la voiture qui allait permettre d’identifier le conducteur décédé.
Après quelques minutes d’attente, alors que les pompiers arrivés à leur tour sur les lieux commençaient à désincarcérer le corps en attendant qu’arrivent les légistes qui transporteraient l’accidenté à la morgue, la voix du superviseur résonna à nouveau dans la radio, tendue :
- Vous êtes sûr du numéro ?
- Affirmatif sergent.
- Quel bordel ! fut la réponse stupéfiante du gradé.
- Quelque chose ne va pas sergent ?
- Si vous ne vous êtes pas trompé, il se trouve que le véhicule appartient à l’officier Jamison Reagan.
Avant le nom, ce fut le titre qui toucha les deux hommes :
- Il était de la maison ? s’inquiéta Spike.
- Et comment ! Diplômé il y a quelques mois, il était du 12
ème.
Et soudain Rétif réalisa le patronyme :
- Attendez sergent… Reagan… Vous voulez dire comme…
- Comme le commissaire Franck Reagan, oui ! C’est son plus jeune fils, déclara la voix oppressée de son interlocuteur. Vous êtes sûr qu’il s’agit bien de lui ? Après tout, on a pu lui voler la voiture…
Les deux policiers s’approchèrent du corps désormais dégagé de son linceul de ferraille. Rétif regarda le jeune homme étendu dans le sac mortuaire encore ouvert et se pencha pour ouvrir le blouson et atteindre le portefeuille dans la poche intérieure. Il sortit le badge de policier et son regard s’attrista. Il actionna de nouveau sa radio :
- Chef… C’est bien lui… Aucun doute.
- C’est pas vrai ! Il avait déjà perdu un fils en service et maintenant…. Bon… Je préviens qui de droit. Vous restez sur les lieux et vous accompagnez le corps à la morgue. Ca va faire du raffut !
La communication s’arrêta là et les deux hommes suivirent les ordres tandis qu’au commissariat, le sergent avertissait son supérieur, qui lui-même alerta le capitaine qui fit aussitôt un rapport à Baker. Et à chaque niveau de la chaine, la même question venait à l’esprit des hommes et des femmes qui relayaient l’information tragique : comment le commissaire allait-il pouvoir se relever de ce nouveau coup du sort ? Pourquoi celui-ci s’acharnait-il ainsi sur cette famille ?
*****
La soirée s’achevait chez les Reagan : Jack et Sean dodelinaient de la tête, Nicki elle-même baillait discrètement par intermittence et Henry avait l’impression que, par instant, son menton pesant entraînait résolument sa tête vers le bas. Linda pressa le bras de Danny dans une invite discrète et l’inspecteur se leva :
- Bon… Ce n’est pas que l’on s’ennuie, mais il va falloir aller coucher ces jeunes hommes.
Lesdits jeunes hommes émirent une protestation bien peu énergique qui convainquit plus qu’elle ne dissuada les adultes qu’il était effectivement temps de mettre un terme à la soirée. Franck se leva à son tour en déclarant :
- Tu as raison. De toute façon, je pense que vue l’heure, il est parfaitement inutile d’attendre ton frère. Il avait pourtant prévu de passer…
- Bah, tu sais comment c’est, le rassura Erin. Il a peut-être pris un tour de garde supplémentaire.
- Ou il avait mieux à faire, plaisanta Danny.
- Oui… C’est un adulte, il est libre de son temps, conclut Franck.
A ce moment-là, la sonnette retentit et les membres de la famille s’entre-regardèrent : qui pouvait bien venir à cette heure-ci ? Puis les regards se tournèrent vers Franck : il était vraisemblable que c’était lui qu’on venait solliciter. C’est pourquoi ce fut lui qui ouvrit la porte, trouvant son adjointe sur le seuil. Le regard qu’elle attacha sur lui le troubla mais pour autant, il ne fit pas le lien avec l’absent dont ils venaient de parler.
- Baker ? Il se passe quelque chose ? demanda-t-il, vaguement inquiet mais plus d’un point de vue professionnel que personnel.
- Oui Monsieur…
Elle se troubla et Franck commença alors à avoir peur. Si Baker, tellement maîtresse d’elle-même était ainsi émue, il devait se passer quelque chose de grave. Insidieuse, une pointe d’angoisse vint se glisser dans son esprit, mais il la repoussa, agacé. Il était le commissaire principal de la ville de New-York ! Il y avait des dizaines de raisons toutes plus graves les unes que les autres pour qu’on vienne sonner à sa porte à plus de vingt-deux heures avec visiblement de très mauvaises nouvelles, sans pour autant qu’il soit question de sa famille !
- Et bien ? interrogea-t-il, impatient maintenant, tandis que le reste de la famille, l’entourait, les regards virant de la surprise à l’inquiétude.
- Monsieur… Il y a eu un accident tout à l’heure…
Une pointe froide commença à glisser dans ses veines. Pourquoi venir le déranger pour un accident ? Sa voix se fit plus métallique lorsqu’il demanda :
- Quel genre d’accident ? En quoi cela relève-t-il de ma compétence ?
Plutôt que de répondre, Baker entra dans le vestibule et, faisant face à son patron, elle dit d’une voix émue :
- Vous devriez peut-être vous asseoir Monsieur.
Alors il sut. Ils surent tous ! Combien de fois l’avaient-ils dite cette phrase ! Ils savaient ce qu’elle annonçait. Comme si le fait de s’asseoir allait retarder l’irrémédiable, rendre la peine supportable ! Il recula, les yeux écarquillés, refusant simplement de croire que c’était arrivé, encore ! Linda avait porté la main à sa bouche et se rapprochait de Danny, tétanisé sur place, incapable de formuler un mot, d’aligner une pensée cohérente. Henry, lui, s’était laissé tomber sur le fauteuil qui meublait l’entrée, l’esprit en déroute et les larmes roulaient déjà sur les joues d’Erin tandis que Nicki assez grande pour avoir aussi compris, venait s’accroupir auprès de ses petits cousins et les serrait contre elle, attirant la protestation des garçons qui, bien que comprenant qu’il se passait quelque chose d’important, étaient trop jeunes pour saisir le drame qui venait à nouveau de frapper la famille.
- Non… parvint enfin à articuler Franck. S’il vous plaît… Ne le dites pas.
- Je suis désolée Monsieur… Vous savez que je dois le faire…
Et après quelques secondes de silence, Baker, d’une voix froidement professionnelle leur asséna la nouvelle, saccageant irrémédiablement leurs derniers espoirs :
- A 20 h 47, le poste 8 a reçu un appel les avertissant d’un accident sur le port. Les agents Retif et Spike sont arrivés sur les lieux à 20 h 54. Ils n’ont pu que constater le décès du conducteur.
- Quelqu’un est mort ?
La voix tremblante de Jack sembla sortir les adultes de l’espèce de transe dans laquelle ils étaient plongés. Linda se détourna de son mari pour se préoccuper de ses enfants : ils ne devaient pas apprendre de cette façon-là. Ils ne devaient pas voir pleurer leur père et leur grand-père… Elle leur dirait, bien sûr, on ne pourrait pas leur cacher la mort de leur oncle adoré, mais pas ainsi, pas tout de suite… Elle fit un pas vers eux puis se retourna : Danny était toujours figé à la même place, l’horreur pure gravée sur le visage, et un petit tremblement agitait ses mains. Elle était déchirée entre son besoin de rester près de lui et celui d’éloigner ses enfants. D’une voix étranglée, à peine reconnaissable, elle parvint à chuchoter :
- Nicki… Sois gentille…
Incapable de parler, l’adolescente prit chacune des mains de ses cousins et les entraîna avec elle au salon, malgré leurs protestations. Elle non plus ne voulait pas entendre la suite. Elle savait déjà qu’elle allait bientôt enterrer un autre oncle, son dernier oncle, le plus jeune, celui dont elle était si proche, qui n’avait que treize ans à sa naissance. Mais tant que les mots n’avaient pas été clairement prononcés en face d’elle, elle pouvait s’imaginer que ce n’était qu’un mauvais rêve et que Jamie allait bientôt revenir parmi eux. Alors la demande de sa tante tombait à point nommé : elle avait une bonne excuse pour fuir une réalité inacceptable.
Lorsque la porte du salon se fut refermée sur les trois plus jeunes Reagan, Linda reprit sa place auprès de Danny, sentinelle attentive, prête à le recevoir lorsqu’il s’effondrerait. Et Baker put terminer sa tâche ingrate :
- Je suis désolée Monsieur. Il s’agissait de votre fils, l’officier Jamison Reagan… Jamie est mort Monsieur…
Le monde s’était écroulé ! Il n’y avait plus rien pour lui ! Il n’y aurait plus rien ! Il avait déjà enterré un fils ! Il ne pourrait pas en enterrer un autre ! C’était au-dessus de ses forces !
Danny s’était tout simplement laissé tomber là ou il était et les larmes coulaient librement sur ses joues tandis que Linda l’enlaçait, ne sachant comment consoler ce chagrin animal qui le secouait. Erin était plaquée contre le mur, livide, tremblant de tous ses membres, incapable de réaliser et Henry, tassé dans son fauteuil se sentait tomber dans un puits sans fond.
Ils avaient perdu Mary et Jo à si peu d’intervalle ! Et maintenant Jamie ! Non ! Ce n’était pas juste ! Tout simplement pas juste !
*****
Un cri dans le noir, une main qui tâtonne pour trouver un interrupteur et soudain la lumière qui éclaire la chambre. Jamie se redressa, couvert de sueur dans le lit défait, les couvertures à terre et les draps froissés. Il lui fallut quelques secondes pour reprendre pied dans la réalité : il n’était pas mort ! Il avait juste quelques ecchymoses et un poignet foulé ainsi que de jolies courbatures en perspective. Mais il était vivant ! Les templiers avaient échoué à l’éliminer.
Cependant il savait combien il était passé près de la catastrophe. Comment avait-il été assez présomptueux pour se croire capable, à lui tout seul, d’arrêter les membres de l’organisation ? Comment avait-il pu être assez stupide pour mener sa petite vendetta personnelle sans se préoccuper du reste de la famille ? Si Malevski, parce qu’il ne doutait pas qu’il soit à l’origine du sabotage de ses freins, avait réussi son coup, les siens auraient été anéantis, maudissant le sort qui s’acharnait contre eux, à mille lieues de soupçonner la vérité.
Quoique…. Connaissant Danny, il n’aurait sans doute pas admis l’implacable fatalité sans se battre. Nul doute qu’il aurait fait expertiser la voiture et qu’on aurait décelé la défaillance du système de freinage. Oui, mais Malesvski n’avait sans doute pas été assez stupide pour saboter la voiture du fils du chef de la police sans faire en sorte que justement on ne décèle pas le sabotage, à moins qu’il n’ait des accointances parmi les techniciens, l’Ordre des Templiers était un groupuscule puissant qui ne devait pas se cantonner à quelques policiers enquêteurs. D’autres corps de métier de la police devaient être gangrenés. En l’occurrence, un complice aurait falsifié le rapport. Après tout, la voiture était ancienne, rien de très étonnant à ce que des pièces maîtresses lâchent.
Oui… En voulant jouer cavalier seul, il avait couru le risque de mourir pour rien. On n’aurait jamais décelé le sabotage, son meurtrier n’aurait pas été puni, pas plus que celui de Jo. Il aurait manqué sa vengeance et surtout plongé sa famille dans une affliction dont elle ne se serait sans doute jamais remise. Après la mort de Jo, la sienne aurait été le drame de trop…
D’un autre côté, il était peut-être présomptueux de penser ainsi… Certes les siens l’auraient pleuré, auraient été anéantis par sa disparition, mais pour autant, ils auraient continué leurs vies, ne serait-ce que pour Nicki, Jack et Sean qui avaient tout l’avenir devant eux.
Puis il cessa de s’attarder sur ce genre de pensée débilitante : il était vivant ! Malevski avait échoué et cela allait lui coûter cher. Parce qu’il y avait une chose que Jamie avait compris, c’était que seul il ne pourrait rien contre les Templiers et que ceux-ci finiraient par l’avoir, d’une façon ou d’une autre. Et alors sa mort n’aurait aucun sens parce qu’elle ne rendrait pas justice à Jo et à le lieutenant Gonzalves, pas plus qu’aux dizaines de victimes des Templiers. Non… Désormais c’était une affaire de famille : dès le lendemain il parlerait à Danny et vraisemblablement à son père. Bien sûr ceux-ci seraient sans doute en colère contre lui pour son silence, ils lui en voudraient peut-être de ce qu’ils prendraient pour un manque de confiance, s’inquièteraient rétrospectivement de ce qui aurait pu arriver. La réaction de Danny surtout l’inquiétait : qu’allait-il dire ou faire le grand frère protecteur qui n’avait jamais caché qu’il aurait préféré que Jamie choisisse une autre voie, qu’il n’avait pas l’étoffe d’un grand flic, voire d’un flic tout court ? Quelque part, Jamie savait que ce qui motivait les mots de son aîné c’était avant tout la peur de le perdre, mais malgré tout que ça faisait mal de se dire qu’il avait déçu celui qui, dans son enfance, était son héros ! Si ses relations avec Danny s’étaient peu à peu normalisées ces derniers temps, il suffisait pourtant d’un rien pour qu’à nouveau ils se dressent l’un contre l’autre : son frère savait mieux que personne le faire se sentir un moins que rien…. Qu’en serait-il cette fois-ci ?
Et son père ? Nul doute qu’il allait accuser le coup, s’en vouloir de n’avoir rien vu, lui en vouloir, à lui, de n’avoir rien dit… Et si ça creusait entre eux un fossé qui ne se comblerait jamais ? Si le commissaire accusait l’officier d’avoir outrepassé ses fonctions ? Si le père accusait le fils de s’être conduit stupidement et d’avoir mis sa vie en danger ? Si tout simplement, il était déçu du peu de confiance que son fils semblait lui accorder ?
Et puis il y avait Henry… Il était l’un de ceux qui était à l’origine de la création des Templiers. Voudrait-il croire que l’association qu’il avait fondée pour faire appliquer les lois et lutter contre les policiers qui oubliaient leurs devoirs, était devenue elle-même un groupement de ripoux violents et meurtriers, qui avaient assassiné son propre petit fils ? Jamie ne voulait pas entrer en conflit avec son grand-père, il tenait à l’estime du vieil homme, le seul qui l’ait soutenu sans restriction lorsqu’il avait décidé d’entrer à l’école de police. Il savait que le désaveu d’Henry lui ferait mal.
Pourtant, Jamie savait aussi qu’il ne pouvait plus rester seul, il n’en avait plus le droit et il ne le voulait plus. Les Templiers devaient payer pour leurs méfaits. Le meurtrier de Jo devait répondre de son crime. Seul il tomberait à son tour et ils s’en tireraient, plus forts et intouchables que jamais.
Non… Il ne devait pas rester seul. Le temps était venu pour lui d’affronter la famille. Le temps était venu pour lui de la rejoindre, de reformer le clan Reagan. Ensemble ils feraient tomber les responsables de la mort d’un des leurs. Ensemble ils réussiraient parce qu’ensemble ils étaient invulnérables.
A cet instant précis, Jamieson Reagan savait ce qu’il avait à faire : ne plus rester seul, parler à Danny, à son père…
Les Templiers allaient tomber, il s’en était fait la promesse. Et en parlant aux siens, il fourbissait les armes pour la tenir.
Jamie prit son téléphone et appela Danny. Celui-ci décrocha, en plein mode « inspecteur débordé »
- Jamie ? Ecoute… Je n’ai pas trop le temps là… Je te rappelle plus tard.
- Non Danny, ce n’est pas la peine. Ecoute… J’ai quelque chose à te dire… On se retrouve ce soir chez papa ?
Soudain, il eut au bout du fil le grand frère déjà inquiet, la voix de Danny changea :
- Qu’est-ce qui se passe frangin ? Rien de grave ?
- Je te parlerai ce soir Danny. Tu n’as pas le temps et moi non plus. Je finis à 17 h 00. 18 h 30 à la maison ça te va ?
- Oui… Mais… J’aimerais en savoir un peu plus.
- Ce soir Danny, tu sauras tout ce soir, je te le promets.
Et il raccrocha. Il savait que mille questions devaient désormais tourner dans la tête de son aîné mais il avait fait ce qu’il fallait. Le soir il s’arrangerait pour arriver chez son père avant Danny. Il l’attendrait dehors et il lui apprendrait tout ce qu’il savait, il affronterait sa colère s’il le fallait. Mais il savait que Danny ne le laisserait pas tomber, pas plus que son père ou son grand-père.
Bientôt il ne serait plus seul.
FIN