Stargate SG1 - Vacances forcées - Jack / Daniel - G

Cela faisait presque deux ans que le colonel O’Neil n’avait pas pris de vacances et à l’occasion des fêtes de fin d’année, le général Hamond l’avait congédié de force afin qu’il se repose un peu. Jack avait pourtant protesté et râlé mais son officier supérieur avait tenu bon et le pauvre colonel était désormais enfermé chez lui, tournant comme un lion en cage. Il avait renoncé à se balader dans la ville, prise d’assaut par une foule hystérique désireuse de trouver les derniers cadeaux de Noël qui lui manquait. A choisir, il préférait affronter les Goa’ulds ou d’autres créatures venues de mondes inconnus plutôt que tous ces gens bizarres.

Depuis presque deux heures, la neige tombait à gros flocons et recouvrait tout, mettant fin à son projet d’aller courir un peu pour se défouler. Dépité, le militaire regarda une dernière fois par la fenêtre, avant de se coller devant la télévision, zappant frénétiquement d’une chaîne à l’autre. Rien ne parvenait à retenir son attention et plus les chaînes défilaient, plus sa frustration grandissait.

Alors qu’il était sur le point de balancer sa télécommande dans l’écran, quelqu’un sonna à la porte. Se levant de mauvaise grâce et prêt à en découdre avec l’inconscient qui avait osé le déranger dans… son ennui, il ouvrit la porte d’un geste brusque, et se retrouva nez à nez avec un Daniel Jackson recouvert de neige de la tête aux pieds.

- Bonjour Jack, je vous dérange?- Daniel! Bonjour. Qu’est ce qui vous amène?- Eh bien… il ne se passe pas grand chose à la base en ce moment, et le général m’a dit que je pouvais rentrer chez moi…- Et?- Et… je ne sais pas. Désolé de vous avoir dérangé, c’était idiot, je rentre chez moi.

Alors qu’il tournait les talons, le colonel l’appela:

- Daniel? Puisque vous êtes là, ça vous tente une bière?- Eh bien je…- Au moins en attendant que la neige cesse de tomber.

Le docteur Jackson entra et enleva sa parka humide et glacée, où de la neige était encore accrochée. Pendant ce temps, le colonel s’était éclipsé et revint avec deux bières et une grande serviette de bain.

- Oh merci Jack, mais ce n’était pas utile.- Vous rigolez, vous êtes trempé, on dirait que vous êtes dehors depuis des heures.- En fait.... je suis venu à pied, j’avais besoin de réfléchir.

Le scientifique se sécha malgré ses premières protestations et rejoignit le colonel sur le canapé. Il vit la bière qui lui était destinée sur la table basse et ajouta:

- Merci pour la bière.

Jack le regarda décapsuler la bouteille et boire une gorgée. Intrigué par l’attitude de son ami, il finit par dire:

- Vous savez, on connaît tous les deux un tas de secrets que les habitants de cette planète ignorent… Je crois que plus rien ne peut me surprendre ou me déranger.- Comment ça?- Eh bien manifestement quelque chose vous tracasse, vous êtes venu jusqu’ici pour m’en parler mais vous avez changé d’avis quand j’ai ouvert la porte.- …- Je me trompe?- Non, j’avoue que vous m’étonnez.- Parce que je fais un effort pour être sociable? répondit le colonel O’Neil dans un sourire.- Je… Oui.- Alors?

Le silence se fit.

Le docteur fit rouler la bouteille de bière entre ses paumes, et regarda les bulles s’agiter à l'intérieur. Comme la neige, ses bonnes résolutions avaient fondues quand il était entré dans la pièce. Sentant le regarde de Jack sur lui, il soupira. Il y a environ deux mois, lorsqu’il avait vu le colonel tomber sous le feu ennemi, il avait eu la peur de sa vie. Il avait veillé sur lui à l’infirmerie jusqu’à son réveil et s’était juré de lui dire ce qu’il ressentait. Malheureusement pour lui, tout son courage l’avait quitté quand l’officier avait enfin ouvert les yeux. Aujourd’hui alors qu’il était assis dans son salon, il se demandait vraiment pourquoi il s’était lancé dans cette folie.

Il soupira à nouveau puis se lança:

- Quand vous avez été blessé, je… j’ai réalisé quelque chose. Je...  J’ai eu peur pour vous, et…

Il se tut et bu une gorgée de bière pour se donner une contenance, puis repris:

- Ce que j’essaye de dire c’est que… je…- Sam me l’a dit.- Pardon?

Surpris, Daniel avait relevé la tête et fixait maintenant le colonel.

- Elle a,.... disons un sixième sens pour ces choses là. Les femmes ont des pouvoirs que nous n’avons définitivement pas.- Et… puis je savoir.. ce qu’elle vous a dit exactement?- Que vous aviez une certaine attirance pour moi.

A ces mots, le docteur Jackson rougit violemment et baissa les yeux. Il avait le sentiment qu’il n’oserait plus jamais être dans la même pièce que le colonel.
Ce dernier continua:

- Manifestement elle n’a pas été jusqu’au bout de la démarche.- Que voulez vous dire?- Eh bien qu’elle n’est pas venue vous voir pour...vous dire la même chose,... vous savez.

Le colonel semblait tout d’un coup embarrassé, mais Daniel ne s’en rendit pas compte et se contenta de lui répondre, d’une manière très pragmatique:

- Pourquoi serait-elle venue me dire que j’avais des sentiments pour vous? Ca n’a pas de sens.

Jack s’était rapproché de lui, mais il était perdu dans ses pensées et ne remarqua rien, si bien que lorsque le colonel reprit la parole, il sursauta de surprise en constatant leur proximité:

- Elle vous aurait dit que c’était réciproque.

Sortant de sa léthargie, le docteur releva la tête à nouveau et fixa le visage du colonel qui était maintenant assis a coté de lui. Ils restèrent ainsi quelques minutes sans bouger, Daniel perdu dans un tourbillon intérieur et Jack se demandant quelle était la meilleure chose à faire à présent. Suivant son instinct, le militaire prit soudain le visage de son ami en coupe et l’embrassa.

Le contact fut doux et aérien, juste quelques secondes de pur délice, comme un avant goût du paradis. Lorsque leurs lèvres se détachèrent, le colonel sut qu’il avait fait le bon choix tandis que le scientifique attrapait la nuque de son futur amant pour échanger un nouveau baiser.