Reclassement du cadeau 2015 de Ciara-Vernet
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Stéphane Giusti, Alain Robillard & Alain Tasma. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Slow-moi
La soirée s’achevait. Ils venaient de terminer leur repas et Kevin ramassait les assiettes. Il les déposa dans l’évier et ouvrit le robinet. A ce moment-là il entendit la musique et sentit les bras de Yann l’enlacer.
- Viens… Laisse-ça… On a tout le temps.
- Mais c’est plus vite lavé si on le fait tout de suite, protesta-t-il.
- Arrête de jouer les parfaites petites maîtresses de maison ! La vaisselle attendra ! J’ai besoin de mon homme, là, tout de suite !
Yann avait pris son ton de commandement et, bien que nullement intimidé par celui-ci, Kevin se laissa faire. Il se retourna, le sourire aux lèvres, et laissa son homme l’enlacer.
Slow-moi
Slow-moi
Surtout ne me rock'n roll pas
Slow-moi
Slow-moi
Ils dansaient, l’un contre l’autre, la tête de Yann nichée au creux de l’épaule de Kevin. Ce n’est pas que ce dernier n’aurait pas aimé se blottir ainsi contre son homme, mais étant donné leurs tailles respectives, aucun moyen qu’il puisse un jour assouvir ce désir, sauf si Yann se chaussait de chaussures compensées d’au moins douze centimètres de talon !
L’image de son homme ainsi affublé fit glousser le plus jeune et Yann s’écarta un peu, le regardant droit dans les yeux, l’air indigné :
- Vas-y ! Rigole ! Moi qui croyais que tu trouverais ce moment romantique !
- Mais c’est romantique mon amour ! Tellement romantique ! Ne t’occupe pas… Je suis juste bien avec toi.
Parle-moi d'amour à petits pas Je préfère les gestes lents
Aux bouillants emportements
Sur la piste de ta chambre
Ta peau a des reflets d'ambre.
Ils étaient bien, là, tous les deux… Ils avaient traversé tellement de tempêtes ! Il y avait eu l’agression de Yann puis l’enquête sur Recht qui avait bien failli les séparer à jamais.
Lorsqu’il était parti seul, meurtri, dans les rues de la capitale, fuyant une vie qui ne lui convenait plus, fuyant une vérité qui l’avait anéanti, Kevin avait bien cru que tout était terminé, définitivement.
Il partait, droit devant lui, pas pour rejoindre Tiago comme certains l’avaient cru. Non, Tiago avait été une parenthèse, un moyen de se rassurer, de voir qu’il plaisait toujours. Mais Tiago n’était pas, ne serait jamais son amour. Seul Yann avait ce titre, Yann qui ne l’avait pas cru, Yann qui l’avait laissé, blessé, dans leur appartement, sans vouloir l’écouter. Yann qui avait trahi à la fois son serment de flic et son amour pour lui.
Il partait pour ne plus jamais le revoir, pour ne plus jamais entendre parler de lui, pour ne plus jamais retourner à ce métier qu’il avait aimé passionnément et qui l’avait tant déçu. Il s’était réfugié chez lui, retournant dans le giron maternel le temps de se retourner, de faire d’autres projets.
Et puis Yann était revenu le chercher à Biarritz, il avait su trouver les mots pour le ramener à lui.
C’était si évident : eux deux, la musique, leurs corps qui se mouvaient en rythme…
Slow-moi
Comme si c'était la dernière fois
Comme si le bal s'arrêtait là
Slow-moi
Slow-moi
Surtout ne me rythm' blues pas
Slow-moi
Slow-moi
- On est bien non ?
- Oui… Et en plus, tu as fait de sacrés progrès en danse.
De nouveau Yann prit un air indigné :
- Dis tout de suite que je danse comme un éléphant.
Kevin sourit, taquin :
- Mon amour… Tu as plein de qualités… Mais la danse n’en fait pas partie. Ou plutôt, n’en faisait pas partie, parce que, comme je le disais, tu as fait de sacrés progrès !
- Je me suis entraîné en cachette, avec Laura.
Un grand éclat de rire lui répondit :
- Alors il faudra que je la félicite pour ses leçons !
- Et moi ? Tu ne me félicites pas ?
- Toi… Toi… Je t’aime… Ca devrait te suffire.
J'apprends l'amour à petits pas
Tu te balances
Bien en cadence
Je vois tes lèvres murmurer
Des paroles déchaînées.
Tu te déhanches
Le cœur en transe
Ta bouche au creux de mon épaule
Et tes doigts qui doucement me frôlent
Leurs mains s’étaient glissées sous les t-shirt et ils se caressaient doucement, presque timidement, sentant le désir grandir entre eux et ne voulant pourtant pas interrompre leur danse lascive.
Leurs lèvres se rejoignaient puis se quittaient tandis que leurs peaux frémissaient de l’attente du moment à venir, de cette fusion qui les rapprocherait jusqu’à les confondre.
Slow-moi
Slow-moi
Surtout ne me rock'n roll pas
Slow-moi
Slow-moi
La musique jouait toujours, tendre, sensuelle, appelant à d’autres danses, à d’autres contacts.
Nus dans le lit, peau contre peau, ils dansaient toujours, cette danse éternelle des gens qui s’aiment, des âmes qui se rejoignent.
Les mains, les peaux, les lèvres, les corps… Ils se mêlaient, se démêlaient, s’imbriquaient, s’incrustaient, se séparaient pour mieux se retrouvaient.
Ils dansaient… De tout leur corps, de tout leur cœurs, de toute leur âme.
Faisons l'amour à petits pas.
Avec l'aube qui va venir
Je vais devoir repartir
Je laisserai ton corps tout chaud
Se souvenir du tempo
Leurs mains enlacées s’étreignaient, comme si elles avaient peur de se perdre, comme si elles se souvenaient de ces semaines interminables où elles avaient été orphelines l’une de l’autre.
Poussant un soupir de bien-être, Kevin vint se lover contre Yann, posa sa tête sur sa poitrine, sentant les battements encore rapides de son cœur. Il releva la tête et rigola :
- Dis-donc… Ton cœur n’est pas du tout dans le tempo !
Yann resserra son étreinte autour du corps en répliquant :
- A qui la faute ? Comment puis-je rester auprès de toi sans avoir le cœur qui s’emballe ?
Touché par ces mots, Kevin se contenta de reposer la tête sur son oreiller humain.
Ils étaient bien.
Slow-moi
Slow-moi
Slow-moi
Tendrement, brutalement
Mais slow-moi
Le jeune homme sentit que son amant prenait sa main et l’élevait à ses lèvres. Il se laissa faire sans protester, voulant juste profiter de ce moment magique. Ce ne fut que lorsqu’il s’aperçut que Yann glissait quelque chose autour de son annulaire qu’il se redressa brusquement, contemplant son doigt, ébahi :
- Mais… C’est…
- C’est une alliance mon amour.
- Une alliance ? Est-ce que…
- Oui… Je sais que nous sommes déjà mariés. Mais je veux t’épouser ici, en France, puisque c’est maintenant possible. Je veux un vrai mariage, reconnu par tous.
- Tu es sûr ?
- Je n’ai jamais été aussi sûr de quelque chose.
Et, se relevant, Yann se mit à genoux devant Kevin, lui-même assis sur le lit :
- Kevin Laporte, tu es ma lumière, mon ancre, ma raison de vivre. Sans toi je suis nu, vide et vain… Sans toi il n’y a ni soleil, ni musique, ni bonheur. Tu es celui qui m’était destiné depuis l’aube des temps. Je ne peux pas imaginer ma vie sans toi. Veux-tu me faire l’immense honneur et le bonheur sans borne de devenir mon mari ?
Les yeux de Kevin s’étaient emplis de larmes :
- Oh oui… Oui… Je le veux !
Et la danse reprit ses droits.
FIN
Chanson de Claude-Michel Schönberg