Numb3rs - Est-ce que c'est mal d'être bien? - Larry/Megan - G

Reclassement de l'histoire offerte à Dobbyjunior en 2015 et qu'elle n'a visiblement toujours pas découverte.  

Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Cheryl Heuton & Nicolas Falacci. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
 
 
 
 - Regardez les étoiles ! Elles sont tellement….

- Tellement quoi ?

Il se retourna vers elle, toujours étonné de la trouver-là, à le regarder comme ça. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien lui trouver ? Comment avait-il pu attirer et surtout retenir l’attention d’une femme comme elle ?

Ils étaient cosmiquement tellement incompatibles et pourtant….
 
 
Il n’était pas fait pour les mots, pas fait pour ces moments intimes. Il était fait pour l’espace, l’immensité sidérale des infinis stellaires. Il était forgé pour des raisonnements sur le macro ou le microcosme, pas sur ce monde-là.
Ce monde dont elle était le centre. Ce monde qu’il se surprenait à vouloir étudier par la magie de grands yeux bleus et d’une tignasse tirant sur le roux.
 
Avait-il le droit au bonheur, lui, le doux rêveur, celui qui avait du mal à se souvenir où il allait et d’où il venait ?
Pouvait-il embarquer sur ce vaisseau qui lui promettait certes bien des félicités mais aussi combien de déconvenues à venir ? Il n’était pas stupide au point de croire qu’il ne croiserait jamais de météore folle sur son chemin, qu’il ne risquerait pas d’être attiré par un de ces trous noirs qui hantent l’espace, ou qu’il n’entrerait pas en collision avec une planète, dérivant ensuite sans fin dans l’éternité.

Il savait combien la traversée pouvait être risquée et pourtant il n’avait jamais eu autant envie de tenter le voyage.
 
N’était-ce pas stupide d’avoir attendu l’aube de ses cinquante ans pour sentir vibrer en lui cet organe qui jusque-là n’avait fait que remplir son rôle mécanique ?

Pourquoi justement se laisser attirer par une personne qui était son antithèse : cartésienne jusqu’au bout des ongles, réactive, énergique ?

Sans doute que c’était écrit. Sans doute que parmi les milliards de corps célestes qui peuplaient ce monde et les autres il y avait quelque part un morceau d’espace réservé pour eux, un morceau où leurs âmes s’étaient rencontrées, reconnues, retrouvées.

Est-ce qu’il avait le droit de saisir à son tour ce fragment éphémère d’un bonheur auquel il n’avait jamais totalement cru ?
A l’aune de la création du monde, qu’était-ce que cet amour qui le consumait ? Certes, pour lui, c’était le big-bang, le chaos originel mais s’il devait s’attacher à regarder le reste du monde : l’espèce humaine avec ses multiples défauts et ses indéniables qualités, l’univers dont on ne connaissait qu’une très infime partie, ou même le cerveau humain qui recelait un potentiel encore inexploré, cela n'était même pas l'ébauche du commencement de la naissance d'une étoile.

Qu’était-il, lui, petit physicien, face à ces bouleversements passés et à venir ? Où se plaçaient ses sentiments dans le grand chambardement cosmique ?
Elle était…

Il n’avait jamais été très doué pour les mots, sauf s’il s’agissait d’élaborer une théorie sur des astres qu’il n’atteindrait jamais.

Elle était son astre, son soleil, sa galaxie…

Elle pourrait, si elle le voulait, devenir le seul monde qu’il aurait jamais envie d’explorer, les seules limites qu’il connaîtrait désormais.

Elle était tombée dans sa vie comme une pluie de météorite un soir d’été. Elle avait changé sa vision de l’univers à jamais.

Mais elle… Que pensait-elle de lui ? Que savait-elle ? Que voulait-elle ?
 
- Chut… Arrête de parler.

- Que…. que j’arrête de parler… oui… bien sûr.

Elle l’avait tutoyé, ou alors il avait rêvé… ou alors… Il devait se taire, elle le lui avait demandé. Oui, mais s’il se taisait… Que faire de ce silence, de cette éternité muette qu’il ne saurait occuper ?

- Embrasse-moi.

- Que je…

C’est elle qui approcha son visage du sien, elle qui la première posa ses lèvres sur les siennes, elle qui lui laissa l’accès à sa bouche. Il se laissa emporter dans un tourbillon de sensations où toutes ses questions, tous ses doutes s’évanouirent soudain.

Megan sourit : elle savait qu’avec Larry ce ne serait pas facile tous les jours. Elle savait combien ils étaient différents. Mais elle avait confiance : il était celui qu’elle cherchait depuis trop longtemps pour jamais le laisser échapper.
 
 
Chanson de Serge Reggiani

Comme c 'est romantique ....et Reggiani en prime 

Un texte magnifique

Merci à vous trois

Merci Mumu