Un petit opus pour les 33 ans de Cali qui adoooooooooore Sam!!!
Préambule:
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Erik Kripke & Robert Singer. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Personnages : Dean - Sam - Castiel
Genre : Humour
Résumé : Dean et Castiel ne peuvent vivre leur amour sereinement avec Sam accroché à leurs basques. Et si la destinée s'en mêlait?
Il fallait bien que ça arrive.
Le combat faisait rage, combat éternel entre le bien et le mal, entre anges et démons. L’un de ces combats où le sort du monde se décide.
D’un côté il y avait les démons, nombreux, entraînés, prêts à tout pour gagner ; de l’autre les chasseurs : Dean, Sam, Bobby et Castiel qui, maintenant redevenu humain, prenait toute sa part du combat si inégal et pourtant si souvent tournant à leur avantage, ce qui l’incitait à croire toujours plus intensément que quelque part ON veillait sur eux.
Bien sûr ce ON était toujours source de discussions animées entre Dean et lui, mais il aimait aussi la chaleur de ces discussions, la résistance que montrait l’aîné des Winchester à admettre qu’on puisse à la fois être intrinsèquement bon et laisser croître et se répandre le mal à ce point.
Un petit sourire naquit sur les lèvres de l’ange au souvenir de la manière dont, neuf fois sur dix, ils clôturaient leur débat théocratique. Un démon arrivant sur lui avec une boule de feu le détourna un instant de ces pensées menaçant de prendre un tour salace qui seyait fort peu à sa nature angélique, et il replongea dans le combat avec une ardeur nouvelle, pourfendant l’indélicat avec l’épée que lui avait confiée Saint-Michel lorsqu’il était allé en pèlerinage avec les frangins au Mont du même nom.
Pour avoir, dans des temps immémoriaux trucidé un dragon, elle conservait une efficacité indéniable pour anéantir tout ce que le monde comptait de démons, goules, esprits maléfiques et autres créatures sataniques qui avaient cru que la porte des Enfers s’entrouvraient pour qu’ils puissent s’adonner en toute impunités à leurs petits plaisirs sadiques sur l’espèce humaine. En bref, c’était l’une des meilleures armes qu’il eut jamais eu en sa possession et il savait en faire usage de manière fort convaincante.
Il avait déjà eu l’occasion de sauver d’une mort certaine l’homme qu’il aimait grâce à cette épée et depuis il lui vouait une adoration sans borne : à l’épée bien sûr, quoiqu’à l’homme aussi, mais c’était avant l’épée. Bon, il ne fallait pas non plus s’y méprendre, il ne pratiquait pas avec l’épée le même genre d’exercices qu’avec l’homme, cela aurait été fort dommageable à son anatomie qui, bien que devenue fort peu séraphique, lui plaisait beaucoup… mais d’avoir en sa possession un instrument capable justement de lui conserver et cette apparence dont finalement il était plutôt fier (même s’il ne perdait pas de vue que le pêché d’orgueil faisait partie des sept pêchés capitaux), et l’être qui lui avait appris beaucoup de choses fort agréables à ressentir avec cette enveloppe corporelle (euh… il restait pourtant bien conscient que la luxure était aussi sur la liste mais bon, on avait fait de lui un homme, alors qu’on ne vienne pas lui reprocher de mener une vie humaine !!!).
Accessoirement, il avait aussi sauvé la vie de Sam à deux ou trois reprises, non qu’il soit particulièrement attaché au grand benêt qui s’accrochait aux basques de son aîné et n’avait pas son pareil pour débouler dans la chambre au moment précis où il atteignait le septième ciel entre les bras de celui-ci (le seul ciel qu’il pouvait désormais atteindre jusqu’à ce que les archanges aient levé la punition), le faisait illico redescendre sur Terre, ce qui se révélait certes moins douloureux que sa chute lorsqu’on l’avait précipité des nuages en lui ôtant sa condition, mais bien plus frustrant. D’autant que parmi les défauts humains dont il avait hérité, la colère n’était pas le moindre.
Mais Dean aimait son idiot de frère et donc il se faisait un devoir de le tirer des situations les plus rocambolesques où il semblait prendre un malin plaisir à se fourrer. (Désormais il faudrait qu’il fasse attention à son vocabulaire, parce que ce mot prenait pour lui des consonances qu’il ignorait précédemment et qui le ramenaient illico à des pensées fort peu catholiques du coup). Il ne supportait pas l’idée que Dean souffre de quelque manière que ce soit et il savait que la mort de son petit frère lui serait un vrai crève-cœur. Donc, il veillait aussi sur le boulet, ce qui ne s’avérait pas la moindre de ses tâches.
Heureusement qu’on lui avait laissé le pouvoir de guérison, parce que sinon, il y aurait eu belle lurette que le crétin congénital aurait rejoint un monde supposé être meilleur mais dont, connaissant maintenant certaines petites coutumes terrestres, il n’était plus si sûr qu’il le soit.
Une fois encore, ses réflexions furent interrompues par deux démons, pitoyables dans leur acharnement aveugle, qui pensaient pouvoir le prendre par surprise. Tout simplement parce que, statique au milieu des formes enchevêtrées et combattantes, il paraissait tellement absorbé par ses pensées, qu’ils l’avaient cru inattentif. Mais le temps qu’il s’aperçoivent que pour être un ex-ange il n’en restait pas moins capable de faire deux choses en même temps et que, contrairement aux hommes, il était parfaitement apte à penser et à s’occuper d’autre chose parallèlement, ils étaient morts.
Ceci fait, Castiel jeta un coup d’œil autour de lui pour voir où en étaient ses amis. Bon, Bobby semblait s’en tirer comme un chef, comme d’habitude. Il n’en revenait pas de l’énergie et du savoir faire de cet homme qui n’était pourtant plus de la première jeunesse. C’était le seul dont il n’avait jamais eu à se soucier vraiment durant leurs combats : il avait la main sûre, l’œil acéré et était à la fois plein de sagesse, de prudence et de fougue. Bref, le cocktail qui faisait les grands guerriers, de ceux qui entrent dans la légende.
Il était certain que si un nouvel apôtre entreprenait un jour d’écrire ces combats pour ajouter un chapitre au Grand Livre Sacré, Bobby y aurait une place à l’instar de Pierre, Luc ou Paul, ou même Jésus.
Rassuré sur le sort de l’aîné des chasseurs, il tourna la tête pour apercevoir Dean. Celui-ci était perché sur un monticule d’où il avait une vue parfaite sur l’ensemble de la bataille, et visiblement il dominait parfaitement la situation, lui aussi. Un instant son cœur se gonfla d’amour pour cet humain tellement exceptionnel. Lorsqu’il était allé le récupéré en Enfer, il n’avait pas d’autre but que de sauver l’Elu, mais depuis les choses avaient bien changé entre eux et cette évolution n’avait, en ce qui le concernait, que des avantages, sauf lorsque l’Elu était dans une telle forme que le lendemain il avait un peu de mal à s’asseoir si les chaises n’étaient pas munies d’un petit coussin…
Mais bon, ça c’était une affaire privée comme qui dirait… et ce n’était ni le lieu, ni le moment, de penser à ce genre de petits inconvénients qu’il supportait avec philosophie, ayant depuis longtemps appris que tout acte à ses conséquences et qu’il faut parfois être prêts à payer de sa personne. Et ça, c’était quelque chose qu’il était prêt à faire encore et encore, quitte à devoir s’acheter une petite bouée qui le suivrait partout !!!
Bon, pour Bobby c’était OK, Dean s’en sortait bien aussi, maintenant, il fallait qu’il localise le parasite qui, selon sa bonne habitude, devait encore se trouver en danger. D’ailleurs son instinct lui disait qu’il ferait mieux de se dépêcher un peu et il le suivit sans plus s’interroger.
Effectivement il arriva juste au moment où, se délectant d’avance de sa victoire, un démon étendait sa griffe sur Sam, étalé à terre, s’étant pris les pieds dans le lacet qu’il s’obstinait à rentrer dans sa chaussure plutôt qu’à nouer, à la fois parce qu’il avait toujours du mal avec les nœuds, par paresse et aussi parce que c’était la mode… Les yeux du plus jeune des Winchester reflétaient la peur et le démon suspendit un instant son geste, pour jouir de cette frayeur dont il se nourrissait. Il en jouit un instant de trop et n’eut pas le loisir de comprendre pourquoi il se transformait d’un seul coup en mini-nuage noirâtre qui s’évapora quasi-instantanément.
- Merci Cas…, balbutia Sam tandis que l’ange l’aidait à se relever, vérifiant au passage qu’il n’ait pas de blessure grave.
- De rien… Et fais-moi ce satané lacet ! ordonna-t-il.
Sam jeta un regard quelque peu malheureux au cordon qui s’étendait au sol et, reniflant fort peu élégamment, il se pencha pour faire une boucle soignée. Puis il se releva, poussa un hurlement et se jeta à nouveau dans la bataille.
Castiel soupira : au moins, on ne pouvait pas dire que le cadet était un trouillard. D’un autre côté, la peur est un signe d’intelligence, et plus il côtoyait le frérot, plus il s’apercevait que celui-ci avait dû oublier de se présenter aux comptoirs le jours où celle-ci avait été distribuée aux humains. Bon, après tout, tant que Dean et lui étaient là pour l’encadrer, sa vaillance dans les combats était un atout. On ne lui demandait pas non plus d’être un grand stratège !!!
*****
Le combat cessa faute de combattants et la clairière retrouva son calme. Les quatre chasseurs se rejoignirent auprès de l’impala et échangèrent un long regard satisfait. Encore une fois ils avaient vaincu. Ils n’étaient pas dupe, ce n’était qu’une trêve, mais c’était encore une bataille gagnée et autant de temps de survie d’accorder à la Terre et à l’espèce humaine, si peu digne fut-elle parfois de cette survie.
- Tu vas bien ?
Les premiers mots de Dean furent pour Castiel.
- Mais oui, t’inquiète. Et toi ? Pas de bobo ?
- Tout baigne. Sammy ?
- Ouaip ???
- Ca va frangin ?
- Ben oui. Enfin, à un moment, je crois que sans Castiel ça n’aurait pas été facile. Mais là, ouais…
- Bobby ?
- Tout est OK fiston. On leur a mis une sacrée raclée à ces minables !
- Bon, ben on n’a plus qu’à rentrer à l’hôtel. J’ai besoin d’une bonne douche et puis…
Tout en parlant le regard de Dean s’aimanta sur celui de Castiel et ce dernier comprit aussitôt ce qui se dissimulait derrière ce « et puis… », derrière la douche aussi d’ailleurs.
Il lui sourit en retour, heureux de ce moment où ils se comprenaient sans un mot.
- Ouais !!!! Moi aussi je vais prendre une douche. Ensuite on se retrouve autour d’un super repas et on se paie une toile !!! hurla soudain Sam.
- Sammy, intervint Bobby, je pense qu’on pourrait aller manger un morceau tous les deux histoire de laisser un peu Dean et Castiel seuls non ?
- Ben non ??? Pourquoi ??? C’est plus drôle ensemble ??? objecta le boulet qui, décidément, ne parvenait pas à assimiler le fait que son frère avait besoin d’intimité et qu’il lui était de plus en plus pénible de le supporter jour après jour.
Pourtant Dean aimait son petit frère, sincèrement. Mais depuis que Castiel était apparu dans sa vie, il se rendait compte combien la vie avec Sam à ses côtés était compliquée. Celui-ci n’avait pas son pareil pour se mettre dans des situations invraisemblables dont il devait le tirer, que ce soit avec des démons ou avec des humains. De plus, bien que connaissant les sentiments que son aîné nourrissait pour Castiel, il n’arrivait pas à admettre que le couple pouvait avoir envie de se retrouver un peu en tête à tête et ne cessait de les interrompre, y compris dans les moments les plus brûlants.
Dean avait bien essayé de convaincre Sam d’aller vivre un peu chez Bobby. Mais cela n’avait pas duré. Indubitablement le cadet était totalement incapable de se prendre en charge si son aîné n’était pas dans les parages. Parfois il songeait que tout serait plus simple si Sam venait à disparaître. Pourtant, chaque fois que celui-ci s’était trouvé en danger de mort, il était accouru et, avec l’aide de Castiel, il avait toujours réussi à lui éviter le pire.
Il y avait comme un contact entre eux : quand son jeune frère avait des difficultés, il le sentait, comme s’il lui envoyait un S.O.S. par télépathie. Et le moyen de résister à ce genre d’appel quand il vient de la seule famille qui vous reste ? Pourtant il se disait de plus en plus souvent que la vie sans Sammy serait bien plus belle et qu’il pourrait enfin vivre auprès de Castiel sans qu’une tierce personne ne vienne leur saccager leurs moments de paix.
Il soupira et eut une moue résignée à destination de son amant… Bon, ils allaient prendre une douche, emmener dîner l’affreux jojo et le coller devant un match quelconque. Ca leur libèrerait deux heures qu’ils pourraient meubler fort agréablement. En espérant qu’une panne de courant inopportune n’amène pas le frangin geignant dans leur chambre en se plaignant de s’ennuyer.
Arrivés au motel, Bobby étant reparti chez lui, Dean demanda à son frère de ranger leurs armes soigneusement avant d’aller prendre sa douche. Puis il entraîna Castiel dans la chambre qu’il avait louée pour eux et les deux hommes se retrouvèrent très vite sous la douche à expérimenter quelques nouveautés de leur cru. Dean emplissait ses yeux, ses sens, ses pensées de l’odeur et du corps de son amant. Rien d’autre que lui ne comptait à ce moment-là. Et Castiel de son côté ne respirait que par le souffle de Dean au creux de son cou, inattentif à tout le reste. Des démons n’auraient eu aucun mal à les terrasser tous les deux à ce moment-là. Mais il faut croire qu’une protection divine s’était étendue sur eux puisqu’aucun démon ne montra le bout de son museau. A moins que la raclée qu’ils venaient de prendre ne les ait rendu quelque peu prudent… en tout cas un moment.
Aucun démon ne montra le bout d’une griffe ou d’une dent… Mais un danger plus insidieux menaçait dont, environnés par la vapeur d’eau et tout occupés d’eux-mêmes, les deux hommes ne prirent conscience que bien trop tard.
Dans la clairière, Sam avait fait son lacet, comme le lui ordonnait Castiel. Il avait fait UN lacet, puisqu’à aucun moment l’ange ne lui avait demandé de faire l’autre. Tandis qu’il montait l’escalier qui menait au motel, les bras chargés de quelques armes et notamment de l’épée de Saint-Michel (celle du dragon pour ceux qui ont déjà oublié…), le second lacet, sans doute démonisé par quelque créature satanique, sortit à son tour de la chaussure où, fidèle à ses habitudes, le cadet des Winchester l’avait enfoui. Tout à sa joie d’être libérée de l’affreux antre malodorant où on l’enfermait, la tête du lacet commença à aller et venir de droite à gauche et de haut en bas, évidemment suivie du reste de l’objet.
Par un malheureux hasard, il se trouva que les mouvements du lacet se désynchronisèrent très vite de ceux de son possesseur, à savoir que celui-ci finit par poser le pied sur l’extrémité du cordon. Si celui-ci avait été un lombric, le mal n’aurait pas été bien grand, ces animaux pouvant se couper sans difficulté. Mais le lacet était fait d’une matière autrement plus résistante et, pris sous la semelle, il se tendit soudain. N’importe quel être normalement constitué, sentant une résistance, se serait arrêté pour analyser la chose et aurait abouti à la conclusion logique qu’il était plus prudent de lever le pied (dans les deux sens du terme), afin de libérer le lacet et de pouvoir ensuite poursuivre son chemin en toute sécurité.
Mais c’était mal connaître Sammy le boulet. Lui, sentant une résistance, s’obstina et tira sur sa jambe un coup sec pour faire céder l’obstacle. Celui-ci céda en effet, libérant dans le mouvement la chaussure qui, faute d’être lacée, ne tenait plus au pied. Ce mouvement, dans un escalier, engendra une perte d’équilibre et Sam bascula à la renverse dans les marches.
Etant donné sa tête de bois, la chute en elle-même n’aurait peut-être pas été trop grave s’il n’avait eu, comme on l’a dit plus haut, les bras chargés d’armes. Celles-ci, dans le mouvement instinctif qu’il fit pour tenter de se rattraper, s’envolèrent vers le haut.
Et par un malheureux hasard, que d’aucuns trouveront sans doute hautement suspect, l’épée de Saint-Michel, après avoir voltigé dans les airs, retomba, pointe vers le bas, directement sur la poitrine de Sam qui, étourdi, tentait de se relever en bas des marches. Après avoir transpercé un dragon, il n’est guère étonnant que l’arme s’enfonça dans la chair tendre de l’homme comme un couteau dans du beurre tendre, le clouant au sol comme un vulgaire papillon.
Dans son malheur, Sam eut la grande chance que l’épée passa directement au travers de son cœur, aussi gros que son cerveau était petit, ce qui fait qu’il n’eut pas le temps de souffrir ni de comprendre ce qui lui arrivait qu’il se trouva nanti d’une jolie petite paire d’ailes et d’une auréole scintillante et propulser au-dessus des nuages où, abasourdi, il retrouva sa mère, son père et Jessica. Bien qu’il fut très heureux de les retrouver, il s’étonna fort de cette aventure et les trois accueillants entreprirent de lui expliquer ce qui venait de se produire, comprenant que c’était désormais à leur tour de prendre la relève et qu’ils n’auraient pas trop de toute l’éternité et de toute la sagesse qu’ils accumulaient ici pour supporter le fardeau qui venait de leur échoir.
Sous la douche, Dean et Castiel n’avaient aucune idée du drame qui venait de se dérouler, si tant est que ce fut un drame.
Bien sûr, Dean allait avoir du chagrin, mais son amant serait là pour le consoler, lui prouver qu’il n’était pas seul, lui raconter ce qu’il savait sur l’après et qu’un jour il retrouverait son petit frère… Ils avaient encore tant de choses à faire, tant d’aventures à vivre ensemble.
Tandis qu’ils sortaient de la douche et entreprenaient de s’habiller, ils ne savaient pas encore que toute la donne venait d’être changée.
*****
Derrière son PC, Cali sourit victorieusement en écrivant le point final. Le petit chieur était mort et Castiel et Dean allaient enfin pouvoir vivre une vie sexuelle épanouie…
Avec un rictus pervers figé sur les lèvres, elle attaqua le chapitre suivant : ça allait être très très chaud !!!!
FIN