Je continue à reclasser... Ici le cadeau de Mumu
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Léonard Freeman, Alex Kurtzman, Roberto Orci, Peter M. Lenkov. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Il faut savoir
- Sois heureux Danno… Mais tu vas nous manquer.
- Vous allez me manquer aussi les gars… Mais… Enfin, vous comprenez.
- Et comment qu’on comprend, affirma Lou, un grand sourire aux lèvres tout en brandissant sa coupe.
Un peu en retrait, Steve regardait le liquide ambré qui emplissait le verre qu’il tournait machinalement entre les doigts. Il souriait, comme les autres, semblant à l’unisson de cette petite fête improvisée, et pourtant, au fond de lui, son cœur saignait.
Il faut savoir encore sourire
Quand le meilleur s´est retiré
Et qu´il ne reste que le pire
Dans une vie bête à pleurer
Non… Non il ne pleurerait pas… Non il ne montrerait rien de ce qu’il ressentait vraiment. Il n’en avait pas le droit. Il était le chef, le super seal, celui que rien ne pouvait abattre. Rien !
Qui aurait compris qu’il se mette à pleurer comme une fillette à l’idée du départ de son adjoint ? Ils étaient certes des amis, mais justement, un ami, on veut pour lui ce qu’il y a de meilleur.
Et si le meilleur pour Danny c’était Amber, alors Steve n’avait pas le droit de faire quoi que ce soit qui l’empêche de vivre ce bonheur, même si c’était loin d’Hawaii, loin du cinq zéro et surtout loin de lui.
C’était un de ces moments où l’on se dit que, peut-être, on aurait dû faire ci, dire ça, ou ne pas faire ou dire ceci ou cela… Un de ces moments où on passe en revue toutes les opportunités ratées, tous les reculs, tous les refus, toutes les lâchetés…
C’était un de ces moments où on se dit qu’un geste, un mot peut tout faire basculer… Pour le meilleur ou pour le pire… Mais il voulait le meilleur pour son ami… Oui… C’était ce qu’il voulait…
Il faut savoir, coûte que coûte
Garder toute sa dignité
Et malgré ce qu´il nous en coûte
S´en aller sans se retourner
Quel droit aurait-il de se dresser pour demander à Danny de renoncer à cet avenir qui se profilait pour lui, un avenir avec Amber, un retour sur le continent, un poste de capitaine dans une grande ville, d’autres enfants peut-être ? Après tout Amber était encore jeune.
Au nom de quoi, au nom de qui pouvait-il demander à son ami de rester à ses côtés ? Au nom de cette nuit, cette unique nuit qui les avait réunis, où ils s’étaient aimés à cœur et à corps perdus, comme jamais il n’avait aimé personne auparavant ?
Mais au petit matin blême, après cette nuit magique, il s’était réveillé seul dans son grand lit, et jamais ils n’avaient parlé de ce qui s’était passé.
C’était bien le signe que, pour Danny, ça n’avait pas d’importance.
Face au destin qui nous désarme
Et devant le bonheur perdu
Il faut savoir cacher ses larmes
Mais moi, mon cœur, je n´ai pas su
Danny souriait, remerciait les uns et les autres de leurs vœux, ouvraient les cadeaux d’adieu avec un sourire heureux, ce genre de sourire qui donnait envie à Steve de se jeter sur ses lèvres pour les dévorer de baisers.
Il imaginait bien la scène tiens : soudain, lui, le chef d’équipe, il s’élançait vers son adjoint, l’embrassait à pleine bouche, le déshabillait prestement avant de le coucher sur la grande table informatique et de lui faire l’amour encore et encore tout en le suppliant de rester à ses côtés !
Il but une gorgée de champagne histoire d’effacer cette vision bien peu appropriée à ce moment précis et il se figea un sourire sur les lèvres en avançant à son tour vers le petit blond.
Il faut savoir quitter la table
Lorsque l´amour est desservi
Sans s´accrocher l´air pitoyable
Mais partir sans faire de bruit
- Danny… Danno… Comment te dire ? Ca fait cinq ans maintenant que nous travaillons ensemble et entre nous, ce n’était pas gagné d’avance.
- Ce n’est toujours pas gagné, rigola Chin en regardant le « vieux couple » qui se tenait devant lui.
- Ouais… bon… On s’engueule quelquefois mais…
- Quelquefois ? s’étrangla Lou.
- C’est bon les Charlots, lâchez-nous ! râla Danny.
Il sentait que Steve avait quelque chose à lui dire, quelque chose de bien plus important que ces quelques banalités qui franchissaient ses lèvres à ce moment même. Il aurait voulu lire dans les pensées du brun, pénétrer son esprit pour avoir les réponses aux questions qu’il se posait depuis si longtemps.
- … Bref… Tout ça pour te dire que tu vas nous manquer Danno…
« Nous manquer ? Non… Tu vas ME manquer… éperdument, désespérément. Sans toi je vais être paumé ! Qui va me ramener dans le droit chemin ? Qui va me rafraîchir les idées ? Ne t’en va pas Danno, j’ai besoin de toi ».
Mais ces mots-là, pas question de les laisser franchir la barrière de ses lèvres.
Il faut savoir cacher sa peine
Sous le masque de tous les jours
Et retenir les cris de haine
Qui sont les derniers mots d´amour
Il avait mis trop de temps… trop de temps à s’apercevoir qu’il aurait dû parler, permettre à Danny de comprendre qu’il n’avait pas été qu’un coup d’une nuit, que ce qu’ils avaient partagé n’était pas l’aboutissement de trop de tension, trop de travail, trop d’horreurs depuis des jours que durait cette enquête.
S’il avait su trouver les mots plus tôt, peut-être que Danny aurait compris combien il l’aimait. Mais comment trouver les mots quand vous-même vous vous cachez la vérité ? Il avait pendant des jours refusé de voir la réalité en face : il ne pouvait pas être amoureux d’un homme ! C’était tout simplement impossible. La seule personne avec laquelle il pouvait envisager de faire un jour sa vie, c’était Catherine !
Puis la réalité l’avait rattrapé et il avait compris que, depuis des mois, il aimait Danny d’un amour comme jamais il n’en avait connu, ce qui expliquait sans doute qu’il ait mis tant de temps à l’identifier.
Seulement, dans l’entrefaite, Amber était entrée dans la vie du blond.
Quelle légitimité avait-il pour briser cette idylle qui avait rendu le sourire à son Danno ? Qu’avait-il à lui proposer ?
La meilleure des choses à faire, le meilleur moyen d’être fidèle à cet amour qui le consumait, c’était de laisser son ami/amant partir vivre sa vie.
Mais c’était si dur ! Si dur ! Trop dur peut-être, songea Steve en quittant la pièce brusquement, laissant son équipe décontenancée par son attitude.
Il faut savoir rester de glace
Et taire un cœur qui meurt déjà
Il faut savoir garder la face
Mais moi, mon cœur, je t´aime trop
- Steve…
Le brun ne se retourna pas. Il savait que Danny se tenait derrière lui mais il ne voulait pas que celui-ci voit les larmes qui lui brûlaient les paupières. Il n’avait plus laissé personne le voir pleurer depuis la mort de sa mère : il n’allait pas commencer aujourd’hui, d’autant qu’il aurait bien du mal à expliquer son trouble.
- Steve…
La main de Danny était sur son bras et il abaissa ses yeux, croisant les prunelles bleues fixées sur lui.
- Steve…, reprit le blond une troisième fois.
Et derrière ce simple mot, McGarrett eut l’impression que son adjoint lui disait bien d’autres choses.
Il posa sa main sur celle qui reposait sur son bras, ne pouvant pas détourner son regard de celui de son vis-à-vis.
- Désolé…, finit-il par murmurer.
- Désolé de quoi ? murmura le blond.
- Je suis idiot… Je sais que tu vas être heureux et c’est tout ce que je souhaite mais…
- Mais…
- Rien… Je veux juste que tu sois heureux.
- Et qui te dit que je vais l’être ?
- Tu aimes Amber.
Danny savait qu’il était au bord du gouffre. Il n’avait qu’un mot à dire et tout serait terminé. Ou bien il en disait un autre et alors qui sait ce qui arriverait ? Sa vie en serait chamboulée à jamais, sans assurance qu’il fasse le bon choix. Pourtant, il savait que, s’il suivait sa lâcheté, il lui resterait toujours un regret au fond du cœur, un regret qui ferait que, sans doute, son histoire avec Amber finirait, elle aussi, par capoter.
- Non…, finit-il par lâcher.
Steve le regarda, estomaqué, ne pouvant pas croire ce qu’il venait d’entendre.
- Non ? Mais… Tu vas partir avec elle… Vous allez…
- Non. Je me suis trompé. Je suis stupide. J’aurais dû comprendre plus tôt. Mais il n’y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
- Elle t’attend. Tu ne peux pas…
Mais qu’est-ce qu’il était en train de faire ? De creuser sa propre tombe ? Pourquoi se faisait-il l’avocat du diable ? Qu’est-ce qui n’allait pas chez lui ?
Danny l’interrompit, posant une seule question :
- Tu veux que je parte ?
Steve comprit que c’était sa dernière chance, sa toute dernière. S’il ne répondait pas franchement à cette question, il n’aurait plus jamais d’autre occasion.
- Non… Non Danno… Je ne veux pas que tu partes.
- Pourquoi ? Des adjoints tu en trouveras d’autres.
Il voulait le pousser dans ses derniers retranchements. S’il devait jeter cul par-dessus tête tous ses projets, s’il devait surtout faire du mal à Amber qui ne le méritait pas, il fallait qu’il soit sûr.
- Ce n’est pas l’adjoint qui me manquera… Enfin si… Si… Tu es un excellent adjoint et je ne pense pas que je pourrais en trouver de meilleur…
- Encore heureux, maugréa le blond.
- Mais…
- Mais…
- Mais c’est de toi dont j’ai besoin. Toi… Ton foutu caractère, tes magnifiques yeux bleus, et ton corps désirable.
Il le tenait contre lui maintenant, gardant ses yeux dans les siens.
- Mon corps désirable hein ?
- Trop désirable…
- Donc, tu veux juste me baiser !
Le seal sursauta, comme s’il avait reçu une décharge électrique.
- Non ! Bien sûr que non !
- Pourtant tu l’as déjà fait… Et ça a eu l’air de te plaire…
- Danno… Oui… Mais… Ce n’était pas juste du sexe…
- C’était quoi alors ?
- Merde Danno ! Qu’est-ce que tu veux m’entendre te dire ? Que je t’aime ? Que je t’aime comme un fou ? Que j’ai été trop con de ne pas oser te le dire plus tôt ? Alors voilà : je t’aime ! Je t’aime et je ne veux pas que tu t’en ailles !
- Et bien… Tu y auras mis le temps ! murmura le blond avant de se hisser sur la pointe des pieds.
Mais quelle idée aussi de s’enticher d’un mec qui avait poussé comme de la mauvaise herbe ! Justement, la mauvaise herbe s’inclinait vers lui, et quand leurs bouches s’unirent, les deux hommes se sentirent revivre.
Ils n’étaient pas idiots : ils savaient que tout ne se passerait pas sans difficultés, Danny notamment s’en voulait déjà du mal qu’il allait faire à Amber. Mais… Mieux valait s’apercevoir maintenant que leur histoire était vouée à l’échec que trop tard. Et puis il n’avait pas envie d’y penser pour le moment.
Mais moi, je ne peux pas
Il faut savoir mais moi
Je ne sais pas...
Ce qu’il voulait à cet instant, c’était simplement se nicher contre l’homme qu’il aimait et s’enivrer de la découverte que cet amour était partagé.
Un baiser qui n’en finissait pas, et qui était l’amorce d’une nouvelle vie.
FIN
Chanson de Charles Aznavour
Sujet: Hawaii 5-0 - Il faut savoir - Steve/Danny - G 
Sam 20 Aoû 2016 - 20:08
Tout simplement magnifique