Note de l’auteur : Je me lance avec un petit délire sur trois mots. Comment trois mots peuvent ils changer une vie, vous le saurez en lisant ce qui suit
Ianto lui dit 3 mots qu’il rêve d’entendre à son tour.
Titre : Trois mots (version sans lémon)
Fandom : Torchwood
Pairing :
Jack/Ianto et l’équipe
Rating : PG 13
Disclaimer : Torchwood et ses personnages ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété de Russel T. DAVIES et de la BBC. Je ne tire aucun bénéfice de leur utilisation dans cette histoire.
* Pensées Ianto
Ses lèvres qui caressent les miennes sont si douces que je me sens fondre à nouveau alors que je me suis juré de ne plus me laisser aller. Mes jambes se dérobent sous l'effet de son baiser et je sens que je m’effondre à terre, mais ses bras puissants me retiennent par la taille. Sa langue parcourt langoureusement mes lèvres et j'étouffe aussitôt un gémissement en m'en emparant avec passion. Je peux presque sentir son sourire alors que notre souffle vient à manquer et que nous nous engageons dans cette danse que seules nos langues connaissent. Cela fait presque trois mois que nous partageons de tels moments de pur plaisir, nos corps qui se retrouvent, qui se reconnaissent, qui ne font plus qu’un. Je le rejoins chaque nuit, en cachette, dans sa chambre en dessous de son bureau ou dans une pièce aux sous-sols.
Chaque nuit c’est un lieu différent, c’est presque comme un jeu ou nous ne nous lassons pas de jouer. Chaque nuit nous en ressortons épuisés et comblés. Chaque nuit que je l’aime à en perdre mon âme, ma raison. Chaque nuit que je lui répète avant, pendant et après nos ébats que je l’aime. Chaque nuit que je désespère qu'il me dise aussi ces trois petits mots. Je sais qu’il tient à moi, ça se voit dans chacun de ses gestes, chacun de ses regards qu’il pose sur moi quand il croit que personne ne le voit, chacune de ses caresses, chacune de ses attentions. Même les autres s’en sont rendu compte et Owen ne cesse de me taquiner depuis. Gwen elle, compatit sachant que
Jack est ainsi. Tosh est la seule à être navrée pour moi, la seule qui comprend mon désarroi. Elle sait que je l’aime, cela se voit. Son attitude à mon égard est si tendre que je ne doute pas de l'affection qu'il me porte. Il me choisit toujours, pour aller à la chasse aux weevils alors qu’avant c’est Gwen qui l’accompagnait.
Tout dans son attitude me prouve qu’il m’aime, pourtant il refuse d’aborder le sujet, il se dérobe à chaque fois. Il refuse de prononcer les trois mots que je rêve tant d’entendre. En fait, si je suis honnête avec moi-même, je dirais qu'il refuse de s'engager, qu'il a peur d'officialiser notre relation. Je ne lui demande pourtant pas de le crier sur tous les toits, pas que l'idée ne me déplaise, je l'avoue, mais au moins qu'il me le dise à moi. Mais je l’aime et je ne peux plus penser avec ma tête, mais avec mon cœur qui souffre en silence depuis trois longs mois. Chaque jour qui s’écoule sans qu’il ne prononce ces mots magiques me tue de l’intérieur. Mon cœur craquelle et menace de se briser en mille morceaux s’il tarde encore à me les déclarer.
Je l’aime tant, mais je refuse que cela soit à sens unique, j’ai besoin de certitudes. J’ai besoin qu’il me rassure, je ne veux pas souffrir plus longtemps, car la vie à Torchwood est si courte. Je ne sais pas si je peux encore continuer ainsi. Cette nuit encore, je lui ai dit «Je t’aime» et c’est sans surprise que ma déclaration ne laisse place qu’à un profond silence de sa part, toujours suivie d’un époustouflant baiser qui me laisse à chaque fois pantelant. Et comme à chaque fois il me prend dans ses bras sans me lâcher des yeux et me dépose sur son lit, la table, la couchette avec une infinie douceur. Une lueur de tendresse et de désir brille au fond de ses magnifiques yeux bleus et je sens mon cœur se gonfler d'amour pour mon capitaine. Pourtant, une petite voix dans ma tête ne cesse de me répéter que la tendresse et le désir ne sont pas forcément synonymes d'amour. C'est puissant, mais pas éternel, ma vie est courte comparée à la sienne. Et moi, j'ai besoin de certitudes et de savoir que je compte assez pour lui pour qu’il m’avoue ses sentiments.
Ce soir alors qu'il laisse ses mains glisser de mes épaules pour s'aventurer sur mon torse qui est déjà parcouru de frissons, je le stoppe avec douceur. Il parait désarçonné un instant et je crois même apercevoir de la peur dans son regard qui croise le mien. Cela me fait mal de le voir ainsi, mais je dois mettre les choses au point une fois pour toutes. S'il n'y a pas d'avenir pour nous, j'ai besoin de le savoir et de tout arrêter avant que je ne souffre trop, afin de pouvoir me relever plus facilement le cas échéant. Je ne mérite pas ça, après tout ce que j’ai vécu, mourir d’amour pour un homme alors que je ne suis qu’un agréable passe-temps pour lui.[/justify]
- Attends
Jack, il faut qu'on parle.
Comprenant que je ne le laisserai pas continuer sans qu'on ait cette conversation, il s’assoit docilement à mes côtés et fixe ses mains, figé, distant. Je déteste quand il fait ça et qu'il se renferme sur lui-même. C'est sa façon de se protéger, mais je n'aime pas l'idée qu'il ressente le besoin de le faire avec moi. Quand on aime, on ne devrait jamais avoir peur de l'autre. Ce n'est peut-être pas réciproque finalement? Sentant des larmes qui menacent de glisser sur mes joues, je prends une forte inspiration pour me ressaisir. Je dois parler maintenant sinon je n’en aurais plus la force.
- On ne peut pas continuer ainsi
Jack, en tout cas moi, je ne veux plus de cette situation.
- Cela n'avait pourtant pas l'air de te déplaire Ianto.
- Tu sais très bien ce que je veux dire.
- On en a déjà parlé, ce ne sont que des mots.
- Mais, c'est si important pour moi
Jack! Et si ce ne sont que des mots, qu'est-ce qui t'empêche de les prononcer à la fin ?
Ces derniers mots sont sortis de moi et m’ont fait un bien fou, cette fois-ci, tout mon self-control britannique s'est dissipé et je fonds aussitôt en larmes, mon visage caché entre mes mains. Je devrais sûrement avoir honte de pleurer ainsi, de me montrer si sensible et mélodramatique, mais j'ai trop mal pour seulement essayer d'arrêter. Je ne comprends vraiment pas pourquoi il refuse de me parler, de me dire ce qu'il a sur le cœur. Pourquoi il n'accepte pas l'idée que je veuille l'aider à panser les blessures de son âme. C'est comme s'il refusait l'idée que je puisse l'aimer, comme s'il tentait de m'éloigner, pour ne pas souffrir, ne pas me faire souffrir, mais c’est trop tard, je souffre déjà.
Nous n'avons parlé que très peu finalement et je prends soudain conscience du fait que nous ne nous connaissons pas vraiment en dehors des moments intimes que nous partageons. Je sais qu’il est immortel, qu’il vient d’une autre époque, qu’il est dans la notre depuis près d’un siècle. Qu’il a aimé et souffert de la perte de ses partenaires. Pourtant, ça ne m'a jamais dérangé jusqu'ici, j'étais persuadé qu'on aurait tout le temps pour ça puisqu'on s'aimait.
Là a été mon erreur. Je sens une main frôler mon épaule, puis mon dos et bientôt, je suis encerclé par les bras si sécurisants de
Jack. Refusant de me laisser aller contre lui alors que je sombre par sa faute, je tente de le repousser, mais il resserre au contraire son étreinte. À bout de force, j'abandonne la lutte et je pleure sur son épaule pendant qu'il me caresse les cheveux avec douceur. Toute cette tendresse me fait d'autant plus mal que je sais que c'est peut-être la dernière fois que je l'y autorise.
- Je ne peux pas, je suis désolé Ianto.
Sa voix est rauque et pourrait me paraître sensuelle si elle ne semblait pas si douloureuse. Je sais qu'il se sent mal de me voir ainsi, mais mon cœur est en miettes. Il a donc fait son choix, il préfère me repousser plutôt que de me faire suffisamment confiance et s'ouvrir à moi. Jamais je n’ai ressenti une telle souffrance de l'intérieur. Une atroce douleur me comprime le cœur à cet instant. Relevant lentement les yeux, je me dégage et me lève pour faire face une dernière fois à l'homme qui a su m'apporter le plus parfait bonheur, mais qui me laisse maintenant dans la plus profonde détresse.
- Alors, je crois que nous n'avons plus rien à nous dire. Si tu n'es pas capable d'accepter mon amour et de m'aimer en retour, je n'ai plus rien à faire ici.
- Je suis désolé…
Il détourne les yeux, n'osant plus me regarder. Je lui en veux tellement de cette dernière lâcheté et de me laisser partir sans même chercher à me retenir que je suis presque ravi de voir une larme s'échapper de ses longs cils. Presque, parce que je dois me faire violence et combattre ma pulsion première qui est de le prendre dans mes bras pour le consoler. Malgré son rejet, je ressens le besoin de le protéger et je le haïs encore plus pour ça. C'est la première fois que je le vois pleurer, mais je suis décidé. Il ne tente rien pour me dissuader de partir alors je ne reste pas là plus longtemps. Et sans un mot, ni un regard, j’attrape ma veste posée sur la chaise et je grimpe l’échelle pour atteindre le bureau et m’éloigner au plus vite de lui.
Étrange comme la douleur semble disparaître quand elle est trop intense. Je suis comme ankylosé, je ne ressens plus rien. Je suis vide, mon cœur est un gouffre sans fond et mon cerveau est déconnecté depuis un bon moment déjà. Je remonte lentement les niveaux vers la surface, espérant qu’il me rattrape et me dise enfin ces trois mots. Arrivé au niveau de l’office, je sais que maintenant, j’ai pris la bonne décision et je me retrouve dans mon appartement. Je ne sais pas comment j’y suis arrivé et cela n’a pas d’importance, tout ce que je veux, c’est sombrer dans le sommeil et oublier tout ce qui vient de se passer.
Je reste cloîtré chez moi, pendant trois jours, incapable de bouger, de penser, de vivre. Seuls ces trois mots si cruels qu’il a prononcés ne cessent de résonner dans ma tête «je suis désolé». Peut-être… Il l’est, peut-être en effet. Mais il a pris sa décision et peu importe qu'il le regrette ou non. J'ai bien trop souffert pour revenir vers lui. Si vraiment il souhaite un jour m'accepter et m'aimer comme je le mérite, alors qu'il revienne vers moi. De toute façon, je sais qu'il est et qu'il sera toujours mon unique amour. Mais désormais, c’est à lui de choisir, j'ai fait tout ce que je pouvais et il m'a laissé partir… Il m'a abandonné.
En y repensant, pendant ces trois jours seul chez moi, je me rends compte que j'ai été particulièrement stupide d'y croire. De penser qu’il pourrait me les dire. Même s'il m’aime et décide de répondre à mes sentiments, jamais nous ne pourrons être heureux. Pas avec la vie que nous menons. Tous ceux que j’aime finissent par disparaître, par m’abandonner, alors pourquoi ce serait différent avec lui. Je suis vraiment bien naïf de croire qu'un jour j'aurai le droit aussi au bonheur. Pourtant, je le mérite, comme les autres. Mais ma vie est faite de souffrance et de déception. J’ai perdu Lisa et maintenant
Jack, celui qui m’a permis de me relever et de croire que je pourrais aussi être heureux un jour. Je devrais me faire à cette idée depuis le temps, mais je n’arrive pas à l’accepter, même si je ne peux rien faire pour changer cette situation, alors à quoi bon lutter. C’est là que je prends la décision de prendre un congé, pour oublier
Jack, oublier ma vie à Torchwood, oublier les dangers que j’affronte tous les jours de ma vie.
Je suis arrivé très tôt ce matin, j’ai ouvert l’office comme d’habitude, je suis descendu préparer le café, trois jours que l’équipe a été privée de son délicieux breuvage. Tosh est arrivée peu après et est heureuse de me voir, au moins j’ai manqué à quelqu’un. Le bureau de
Jack est vide, un regard vers mon amie et elle me raconte les trois jours qui viennent de s’écouler.
- Pendant ton absence, il est resté enfermé dans son bureau quand il n’était pas en mission, il a à peine parlé et quand il le faisait, il se mettait à crier, même Gwen a eu droit à un savon et tu sais que Gwen ne se fait jamais enguirlander à ce point.
- Je suis désolé, mais j’avais besoin de prendre du repos et du recul.
- Je te comprends Ianto, tu n’as pas besoin de te justifier,
Jack est... Enfin, tu sais, c’est juste
Jack.
- Oui, c’est juste
Jack, mais j’ai besoin de m’éloigner de lui, tu comprends.
- Oui je comprends et tu as sans doute raison, prend de la distance, fait le point sur ta vie et ce que tu veux vraiment en faire.
- Merci Tosh...
Jack apparaît au bout d’un moment, remontant des sous-sols. Il s’arrête à mi-chemin en se rendant compte de ma présence. Un sourire apparaît sur son visage, il plonge son regard dans le mien l’espace d’un instant, puis un voile passe dans ses yeux. Il s’approche de moi et me frôle pendant quelques secondes qui paraissent durer une éternité. Ce simple contact et mon cœur s’emballe. Mais je me fais violence et lui adresse un regard dénué de passion. Il le remarque aussitôt et continue son chemin comme si tout allait bien, comme si je n’avais pas été absent pendant trois longs jours. Il entre dans son bureau et claque la porte, peut-être un peu trop fort, mais je ne m’attarde pas trop pour le savoir.
- Je te sers une tasse Tosh?
- Oui avec plaisir, ton café m’a manqué, Owen devient invivable, il n’arrête pas de chercher la petite bête et je crois qu’il s’est engueulé avec
Jack hier.
- Je vais lui préparer mon café spécial, celui qui le rend tout doux.
- Merci Ianto.
Ensuite, Gwen arrive et elle me sourit, je sais bien qu’elle aussi est en manque de caféine et elle prend la tasse que je lui tends avec un sourire.
- Merci Ianto, ne t’en va plus jamais sans nous avoir donné la recette, OK!
Je lui souris, même si je lui montre tous mes petits secrets, Gwen ne sait pas faire la différence entre les différents cafés. Owen arrive en dernier comme d’habitude. Il s’arrête devant moi, plisse les yeux et je sens bien qu’un commentaire désobligeant va sortir de ses lèvres, mais il se ravise, il regarde par-dessus mon épaule et fait une grimace. Derrière moi
Jack est sur le seuil de son bureau et nous observe sans dire un mot.
- Owen dans mon bureau, maintenant, hurle la voix de
Jack.
- J’arrive, pas la peine de crier, répond Owen en se dirigeant vers le bureau de notre capitaine.
Je profite de cet instant de répit pour me préparer à affronter
Jack. Il le faut bien, je dois lui apporter son café et lui dire que je prends deux semaines de congé. Owen sort du bureau en claquant la porte. Il s’arrête près de moi et m’attrape le bras.
- Fais ce que tu veux, mais calme-le par pitié, je ne l’ai jamais vu dans cet état.
- Je ne vois pas de quoi tu parles Owen.
- Vous vous êtes disputés?
- Non, c’est juste que j’ai besoin de prendre du recul et aussi des vacances.
- Tu vas nous quitter?
- Pour quelque temps oui.
- Tu vas revenir?
- Je ne sais pas.
- Merde, ça ne va pas être la joie, je ferais bien de me planquer à l’infirmerie.
Maintenant, je ne peux plus reculer, il faut que j’entre dans le bureau, affronter son regard. Je suis planté là depuis plus d’une minute sur le seuil de la pièce, l’esprit préoccupé par tant de questions qui ne trouvent pas de réponses. Pourquoi je n’arrive pas oublier ces trois mois passés à ses côtés? Est-ce que j’ai réellement envie de les oublier? Je ne sais pas, je ne sais plus. Je n’arrive pas à formuler une pensée cohérente quand je suis près de lui.
J’essaie d’oublier les sentiments qui dorment encore au fond de moi, encore et encore, mais rien n’y fait. Il faut que je m’éloigne de lui, de cette douleur qui ronge mon cœur. Je rentre enfin dans son bureau et je pose la tasse de café devant lui. Il ne dit pas un mot, il lève les yeux vers moi et attend. Il ne touche même pas à sa tasse, pourtant c’est son café préféré que j’ai préparé. Je lui tends une feuille de papier qu’il saisit et qu’il pose sur son bureau. Je n’avais pas prévu sa réaction, je pensais qu’il la lirait tout de suite, m’épargnant la peine de me justifier. Il faut pourtant que je lui parle sinon nous allons rester là sans dire un mot.
- C’est une demande de congé qui prend effet ce soir
- Une demande de congé?
- Oui je pars ce soir.
- Tu ne peux pas, j’ai besoin de toi ici.
- Pourquoi? Chasser les étrangers, faire du café, nettoyer la merde que vous laissez derrière vous chaque jour?
- Tu m’en veux toujours Ianto? Je suis désolé, mais je ne peux pas t’offrir ce que tu attends.
- Je sais, je l’ai compris pendant mon absence, mais je t’aime
Jack et je ne peux plus continuer ainsi, ces sentiments que j’éprouve pour toi me détruisent.
- On pourrait en parler ce soir?
- À quoi bon! Si c’est pour me répéter que tu es désolé encore, je n’en peux plus
Jack.
L’alarme de la faille interrompt notre conversation et Gwen entre dans le bureau. Je suis soulagé. Il sort de la pièce en courant sans un mot pour moi, ni même un regard. Je le suis et me rapproche de la station informatique. Tosh confirme l’activation de la faille, des créatures viennent de franchir celle-ci et sèment la panique dans les quartiers nord de la ville. L’équipe se prépare à quitter le Hub, me laissant seul encore une fois. Il me regarde avant de partir, je le sais, je sens son regard quand je me dirige vers la cuisine. Il ne me propose pas de venir avec eux, cela me convient, je ne peux plus rester près de lui.