Le cadeau de Noël 2009, à l'époque destiné à Angie : j'avais oublié qu'elle déteste le slash... inutile de dire qu'elle l'aurait bien refourgué sur internet...
Préambule :
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sontla propriété exclusive de : Brad Wright & Jonathan Glassner d'une part et Erik Kripke & RobertSinger d'autre part. Jene tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Personnages : Sam & Jack (Stargate SG1) - Dean & Sam (Supernatural)
Genre : Humour
Résumé : Sam a décidé que ce soir serait LE soir avec Jack... Mais ses plans vont être bouleversés par la rencontre avec les frères Winchester.
NOEL DE REVE
- Oh ! mon colonel ! Ca y est, votre journée est terminée ?
Le colonel O'Neill se retourna à la voix qui venait de l’interpeler et un sourire fugitif apparut sur son visage en voyant le major Samantha Carter avancer vers lui à pas précipités.
Il était dix-neuf heures et la base se vidait peu à peu en cette soirée de réveillon. La jeune femme semblait elle aussi avoir des projets pour la soirée s’il en jugeait par le soin tout particulier avec lequel elle était maquillée.
- En effet major.
- Des projets pour la soirée peut-être ?
Il la regarda, un peu interdit : non mais qu’est-ce qu’elle croyait ? Qu’il était une pauvre petite chose abandonnée de tous qui n’avait aucun point de chute le soir de Noël ? Il réprima son mouvement d’humeur qu’il mit sur le compte de la fatigue : il avait vraiment besoin de vacances. Ces temps-ci, SG1 avait été particulièrement sollicitée et il avait dû batailler pour réussir à obtenir du général la demi-promesse de vacances possibles après les fêtes. Mais il avait tout de même réussit à imposer un break du 24 au 26 décembre à la grande satisfaction de ses subordonnés. D’ailleurs Daniel et Teal’c étaient déjà partis dans leurs familles respectives. Lui avait été retenu par quelques dossiers à finir de classer. Et pour Carter ? Qu’est-ce qui justifiait son retard ?
- En effet, et j’ai l’impression que vous aussi, finit-il par répondre platement à la jeune femme avant de se replonger dans le mutisme, étudiant impatiemment le tableau lumineux au-dessus de la porte de l’ascenseur qui indiquait que celui-ci progressait vers eux.
Sam eut un mouvement contrarié devant le peu d’empressement de son supérieur à lui répondre et sa non moins visible volonté de ne pas poursuivre une conversation à bâtons rompus qui lui paraissait futile et creuse.
En attendant que leur moyen de locomotion daigne faire son apparition, elle se concentra donc sur un autre point, en l’occurrence le postérieur fort appétissant du colonel, bien moulé dans le pantalon d’uniforme et qui la fit saliver instantanément : bon sang ! avec un cul pareil….
Un instant, un court instant, elle se morigéna : la règle de non fraternisation voulait qu’elle s’interdise ce genre de fantasme. D’un mouvement rageur, elle envoya promener et la règle de fraternisation et ce semblant de conscience qui venait la titiller. Merde ! Elle allait avoir trente-cinq ans ! Elle avait bien le droit de baver sur un mec sans avoir de compte à rendre à quiconque !
Le hic, c’était que le mec en question ne semblait pas particulièrement s’intéresser à elle. Bien sûr il était attentionné, amical, doux même, mais toujours avec une retenue dont elle était fort incapable de dire si elle venait du fait qu’il ne la trouvait pas à son goût ou de cette fichue règle qui avait dû être créée par un fonctionnaire coincé, hargneux, laid comme un pou, n’ayant jamais l’occasion de conclure et qui avait fait passer toute sa frustration dans ce genre de règlement tatillon et imbécile qui empêchait tout simplement les gens de prendre du bon temps !!!
Et puis ce soir c’était Noël et elle avait bien l’intention de s’offrir un joli cadeau, fut-il interdit. Alors que ses yeux détaillaient sans retenue la silhouette impeccable de son compagnon d’attente, un sourire concupiscent se dessina sur ses lèvres tandis qu’elle caressait dans sa poche le petit appareil qu’elle avait confectionné dans le secret de son laboratoire. Après tout ce foutu ascenseur l’avait assez souvent mise dans l’embarras pour que, pour une fois, ses faiblesses de conception lui soient favorables. Un coupe circuit de sa fabrication ferait donc l’affaire : une petite panne fort opportune allait lui permettre de passer la soirée du réveillon en compagnie de l’homme de ses rêves et une fois son cadeau entre ses mains, elle se faisait fort de le déballer bien vite et de consommer sur place et sans modération !!!
Elle n’avait évidemment pas pu revêtir la robe diaphane qu’elle aurait aimé porter pour attirer sa proie dans ses filets, le règlement, (encore un dû à ce mal-baisé de fonctionnaire libidineux mais insatisfait) de la base lui interdisant de s’y promener en civil. Mais elle avait pris une douche, fait mousser ses cheveux queue de vache anémique et avait tant bien que mal rendu son visage ingrat avenant grâce à un maximum de pots de crèmes de toutes sortes et une tonne de maquillage savamment disposé pour lui donner un teint de pêche et faire ressortir le bleu lavasse de ses yeux chassieux.
Elle avait ensuite enfilé un wonderbra fort seyant et qui permettait de faire croire qu’elle était titulaire d’une poitrine fort avantageuse et non de deux œufs au plat un peu trop cuits, un joli string de dentelles noires et un chemisier dont la transparence et l’échancrure ne laissaient pas grand place à l’imagination quant à sa plastique. Evidemment, par-dessus le tout elle avait dû se résoudre à enfiler l’uniforme réglementaire (merci au fonctionnaire mal foutu qui avait décidé que les femmes devaient toutes ressembler à des sac à patates dans son genre !!!!) mais bon : une fois la veste enlevée, ce qu’elle portait dessous suffirait à mettre en fusion le moindre mec pensant, comme la plupart d’entre eux, avec la partie basse de son anatomie plutôt qu’avec ce dont la nature l’avait doté (ou non pour certains) pour le faire.
Pour faire bonne mesure et faire tourner la roue du sort en sa faveur, elle s’était généreusement aspergée d’un parfum de sa composition où elle n’avait pas lésiné sur les phéromones. D’ailleurs les quelques mâles qu’elle avait croisés depuis son bureau jusqu’au sas d’attente de l’ascenseur lui avaient prouvé qu’elle avait fait mouche avec sa concoction. C’est tout juste si certains n’avaient pas fait sauter les boutons de leur braguette rien qu’à sentir les effluves qu’elle répandait.
A ce sujet elle risqua un regard rapide sur l’avant du panorama qu’elle s’appliquait à admirer depuis quelques minutes et se renfrogna très rapidement en s’apercevant que loin d’arborer un Himalaya conquérant, le colonel O’Neill semblait s’en tenir pour le moment à la morne plaine de Waterloo. Elle espérait bien que cela n’était pas l’augure de son Waterloo à elle. Il n’aurait plus manquer que ça ! De son bureau au hall d’attente, il y avait environ deux cents mètres durant lequel elle avait failli se faire sauter dessus une dizaine de fois et celui pour qui elle faisait ça semblait de glace ? Non mais de quoi était-il fait ce mec ?
D’un geste agacé, elle sortit son petit flacon de parfum et s’en aspergea de nouveau consciencieusement. Ah ! Enfin une réaction ! Le colonel se retourna vers elle :
- Fragrance originale, lui dit-il en souriant. C’est drôle je n’ai pas le souvenir que ce soit votre parfum habituel…
- Non, c’est une nouveauté que j’inaugure ce soir. Vous en êtes ainsi l’heureux testeur mon colonel, répondit-elle avec un sourire irrésistible.
Enfin ! Il avait réagi. Sans compter que le fait qu’il ait su déterminer qu’elle n’avait pas mis son parfum habituel était incroyablement flatteur : jamais elle n’aurait cru qu’il en aurait été capable !!!!
- Je peux me permettre une remarque, major Carter, s’enquit fort poliment son supérieur.
- Je vous en prie mon colonel.
- Et bien je trouve que votre parfum précédent vous allait mieux. Celui-ci est… comment dirai-je…
Il plissa du nez d’une manière qu’elle jugea fort insultante et qui, jointe à l’idée générale de la réflexion l’amena à interrompre l’officier :
- Oui, je vois ce que vous voulez dire… Mais ce soir c’est une occasion spéciale.
- Ah oui ? Vous avez rendez-vous peut-être ?
Le ton indifférent avec lequel il avait posé cette question lui donna instantanément envie de le tuer !!! Bon sang que les mecs peuvent être aveugles parfois.
Avant qu’elle n’ait pu répondre à la question, la sonnette indiquant que l’ascenseur était arrivé à leur étage retentit et les portes coulissantes s’ouvrir, dévoilant une cabine vide, ce qui la remplit d’aise.
Galamment il s’effaça pour la laisser entrer la première et elle pénétra dans l’édicule en se léchant inconsciemment les lèvres à l’idée du festin qui l’attendait tandis que sa main venait caresser le petit coupe-circuit glissé dans la poche de sa veste en attendant de pouvoir caresser quelque chose de bien plus intéressant à ses yeux.
Au moment où les portes se refermaient, une voix cria :
- Retenez l’ascenseur s’il vous plaît ! Vite !!!!
Elle réprima un juron en espérant que le colonel n’obtempèrerait pas à la demande. Mais c’était méconnaître l’urbanité légendaire du haut gradé qui, d’un geste vif, retint la porte pour permettre à l’appelant d’entrer dans la cabine qui leur permettrait de remonter à la surface et de rejoindre leurs pénates respectives. L’appareil se mit en marche paresseusement dans un grincement de rouages qui ne dit rien qui vaille à l’officier supérieur qui grimaça : ah non ! il n’allait pas se retrouver coincer pour le réveillon dans un ascenseur, qui plus est avec une subordonnée qui cocottait que c’en était insupportable et deux garçons inconnus qui…
Tiens oui, des inconnus… Ils avaient beau être revêtus de l’uniforme conventionnel, qui, soit dit en passant leur allait merveilleusement, surtout au plus petit des deux, il ne se souvenait pas les avoir jamais vus à la base. Bon, d’un autre côté, il ne connaissait pas tous ceux qui y travaillaient, ayant surtout à faire avec le personnel gravitant autour de son équipe.
Soudain, un choc sourd suivit d’un grincement horrible mit fin à sa cogitation et l’ascenseur stoppa net, secouant les occupants qui vacillèrent un instant.
Le colonel O’Neill retint difficilement la litanie de jurons qui lui vint alors aux lèvres : sa pire crainte venait de se réaliser !!!! Merde ! Même le 24 décembre il fallait que cet appareil du diable fasse des siennes, ce n’était pas possible !!!! Et vue l’heure et la date, ils risquaient d’être là pour un moment.
Sam quant à elle était tétanisée : ah non !!!! Là ce n’était pas sa faute. C’était bien ce qu’elle avait envisagé, mais pas tout de suite et surtout pas avec ces deux types dans la cabine en plus du colonel. Elle se voyait mal se jeter sur son supérieur sous l’œil concupiscent des deux autres occupants que, soit dit en passant, elle n’avait jamais vus avant.
Déjà le colonel appuyait sur le bouton d’alerte. Le sempiternel dialogue de demande d’assistance s’ensuivit, émaillé de quelques menaces de l’officier, d’excuses du sergent de l’autre côté de l’appareil, de l’assurance qu’on faisait au plus vite et de la prise de conscience rapide qu’il allait falloir s’armer de patience !!!!
Avec un geste résigné, O’Neill se laissa glisser au sol, invitant les trois autres occupants à en faire autant. Passées les premières minutes de silence, il prit l’initiative du dialogue :
- Bon, et bien puisque nous voilà coincés ici, je pense que nous pourrions faire connaissance : je suis le colonel Jack O’Neill et voici le major Samantha Carter de l’unité SG1.
- Dean et Sam Winchester, répondit alors le plus petit des deux hommes en se désignant d’abord puis après son compagnon.
- Des frères ? s’étonna Sam.
- Oui.
- Vous êtes nouveaux sur la base ? s’enquit le colonel.
- Oui. En fait nous sommes venus à la demande du quartier général parce qu’il semble que des créatures non-conformes hantent certaines zones de la base.
- Des créatures non-conformes ? Vous voulez dire des goal’uds ?
- Non… d’autres sortes de créatures…
- Je ne comprends rien à ce que vous dites !!!!! tonna Jack qui ne détestait rien tant qu’avoir l’air stupide.
Sans l’ombre d’une hésitation, les deux hommes leur racontèrent alors qu’ils étaient des chasseurs poursuivant fantômes, esprits maléfiques, vampires et autres sorcières qui hantaient le monde humain.
Les deux militaires les écoutaient. Etait-ce la magie de Noël qui faisait qu’ils croyaient ce que les deux jeunes hommes leur disaient ? Etait-ce tout simplement qu’ils en avaient vu de tellement de sortes au cours de leurs pérégrinations interstellaires que rien ne pouvaient désormais plus les étonner ? En tout cas, ils étaient suspendus aux lèvres des deux chasseurs, ne s’étonnant pas de leur récit.
Tout en prêtant une oreille attentive à ses compagnons, le colonel O’Neill commençait à se sentir un peu gêné. Le major Carter s’était approchée de lui et il sentait son bras qui touchait le sien à travers sa veste d’uniforme. Le parfum dont elle s’était aspergée dans modération envahissait ses narines et il sentait certaine partie de son anatomie se réveiller lui révélant l’attrait de plus en plus indiscutable qu’il ressentait.
Bon sang ! Il était coincé là dans un ascenseur avec l’objet de ses rêves, ce qu’il avait voulu de toutes ses forces, ce qu’il avait naïvement demandé au Père Noël de lui apporter, et la présence de deux témoins lui interdisait d’assouvir son désir. C’était ce qu’on appelait la poisse !!!! Et plus il y pensait, plus il se sentait à l’étroit dans son pantalon… Il n’y avait plus qu’à espérer que la situation n’allait pas perdurer. Enfin, dans son malheur il avait une chance : sa veste d’uniforme cachait pudiquement la réaction anatomique qui se produisait chez lui.
Lorsque les chasseurs se turent, ce fut au tour des militaires de raconter leurs aventures et ils ne s’en privèrent pas. Les deux frères les écoutaient. A son habitude, Sam, les cheveux dans les yeux, ne comprenait pas tout ce qui se passait mais il lui suffisait d’être auprès de son grand frère pour être heureux. Tant qu’on ne lui demandait pas de prendre des initiatives et de penser par lui-même, tout allait bien !!!!
Dean, quant à lui, gardait les yeux fixés sur les deux militaires et il sentait petit à petit le trouble s’insinuer en lui. Un frisson qu’il ne put entièrement maîtriser le parcourut !!!! Sapristi !!! Il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas été autant attiré par quelqu’un. Il faut dire que l’officier qui était en face de lui était sans contexte l’un des êtres les plus exquis qu’il ait rencontré durant ses aventures. Que n’aurait-il pas donné pour l’emmener dans une chambre d’hôtel afin de faire plus ample connaissance ? Il grimaça tant la pression de son bas-ventre commençait à se faire ressentir.
Soudain, un bruit sur le toit de la cabine les alerta :
- Les secours ? questionna Sam en se relevant tandis que ses trois compagnons en faisaient autant.
- Bizarre qu’ils passent par le toit sans même nous avertir de ce qu’ils vont tenter, répliqua alors le colonel.
- Comment ça ? Ce n’est pas la procédure habituelle ? questionna alors Dean sur le qui-vive.
- Non, en règle générale on nous appelle pour nous tenir au courant si jamais il n’y a d’autre solution que de nous extraire par la trappe de sécurité.
Les deux frères échangèrent un regard alarmé.
- Quoi ? s’inquiéta Jack en surprenant cet échange.
- Ce n’est pas normal… Je me demande si ce n’est pas la créature dont je vous parlais…
- Vous pensez qu’elle pourrait…
- Tout à fait !!!! Figurez-vous que nous sommes dans la position idéale pour qu’il lui prenne envie de s’attaquer à nous !!!
« Et merde ! » songea Sam à ce moment-là. Décidément rien ne se passait comme elle l’avait rêvé. D’abord ces deux fâcheux qui embarquaient au dernier moment et s’imposaient dans sa croisière érotique et maintenant les voilà menacés par une créature bizarroïde qui allait leur sauter dessus d’un moment à l’autre. Dieu sait qu’elle se serait bien laissée sauter dessus pourtant, mais juste par Jack… Quoique le jeune Dean était plutôt bien foutu aussi et qu’elle n’aurait pas dit non pour un petit round dans ses bras. Le problème c’était l’autre primate !!!! Pourtant, à en juger par la distorsion qui ornait l’avant de son pantalon, il était évident que son parfum avait fait mouche avec lui et que lui par contre n’aurait pas été contre un petit tête à tête avec elle. Enfin… tête à queue plutôt si elle en jugeait par sa mimique… Beurk !!!! Ah non ! Elle n’en était tout de même pas réduite à cette extrémité.
« Désolée petit Sam » pensa-t-elle, tu devras prendre une douche chaude ou te résoudre à te soulager tout seul…
Le bruit sur le toit de la cabine se fit plus intense, la ramenant instantanément à l’instant présent. Soudain la trappe de sécurité s’ouvrit. Avant que quiconque ait pu l’en empêcher, Sam, dans son désir d’éblouir le major Carter qu’il espérait bien voir atterrir dans son lit avant la fin de la nuit, se jeta en avant en hurlant :
- A terre, je l’ai !!!!
Il fit feu à trois reprises et un corps s’écrasa dans la cabine avec un bruit sourd.
Les quatre occupants se figèrent, l’esprit en déroute !!!!
- Non mais quel con !!!! explosa alors Dean. Tu ne pouvais pas attendre un peu abruti ???
- Je suis désolé, balbutia Sam piteux en regardant la créature avachie au sol.
- Désolé ??? Tu es DESOLE ???? hurla son frère. Non mais espèce de crétin congénital, tu te rends compte que tu viens de tuer le père Noël ????
Effectivement, étalé dans son costume rouge qui le faisait ressembler à une canette de coca géante, c’était le barbu légendaire qui gisait sur le sol de l’ascenseur.
- Merde aussi… Qu’est-ce qu’il faisait là ??? gémit Sam.
- Il faisait sa tournée je présume, déclara O’Neill revenu de sa stupeur.
- Mais pas dans un ascenseur…, s’obstina Sam.
- Et pourquoi pas dans un ascenseur ?? Le père Noël a de la conscience professionnelle. Il a une liste à respecter et il la respecte. Il doit trouver les gens de cette liste où qu’ils se trouvent.
La voix venue d’ailleurs les fit sursauter. Sam pointa son arme vers le point lumineux qui venait de se matérialiser dans la cabine. Dean détourna son bras à temps !
- Merde Sam !!! Tu crois pas que t’as fait assez de conneries pour ce soir !!! Tu vas pas aussi occire un ange non ??? brailla-t-il.
- Désolé, balbutia Sam.
- Ca ne suffit pas d’être désolé, rétorqua l’ange. Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? Qui va finir de remplir les obligations du Père Noël ?
- Ben, vous n’en avez pas un de rechange ? questionna bêtement le cadet des Winchester.
- Si… bien évidemment… ce cas est prévu depuis la nuit des temps… Avec les armes qui pullulent un peu partout, ce n’est malheureusement pas la première fois qu’un mou du bulbe dans ton genre assassine notre porteur de rêves.
- Vous faites quoi ? questionna Sam (l’autre, la fille), fort intéressée.
- Et bien le meurtrier prend la place de sa victime…
- Quoi ??? s’exclamèrent en cœur les trois occupants tandis que Sam (l’autre, le mec) ne semblait pas bien comprendre ce dont il était question.
- Vous ne pensez tout de même pas que le même père Noël officie depuis des siècles ?
- A vrai dire, confessa Jack, je ne pensais même pas que le père Noël existait alors…
- Evidemment, comme la plupart des adultes. Mais vous Dean et Sam, sachant ce que vous savez, vous auriez dû le prévoir…
- Ben non… gémit pitoyablement l’assassin.
- Bon, de toute façon, quoi qu’il en soit, celui qui tue le père Noël a une dette morale envers la société. Et la seule manière de rembourser cette dette est de devenir le nouveau père Noël.
- Vous voulez dire que Sam va devenir le père Noël ? interrogea Dean.
- Exactement.
- Juste pour ce soir ou…
- Tu crois vraiment qu’on est père Noël à temps partiel banane ? s’énerva l’ange, pas si angélique que ça.
- Bon, ben si c’est la loi, abdiqua Dean en haussant les épaules.
- Quoi ? Mais qu’est-ce qui se passe ? geignit l’idiot congénital qui n’avait pas suivi grand-chose au dialogue.
- Sam, tu as décroché le gros lot frérot !!!! Désormais tu es le père Noël !!!
- Quoi ??? Mais non !!!! Je ne veux pas être le père Noël !!!! D’abord il vit au pôle nord et on s’y gèle les couilles et…
- Ben de toute façon !!! Pour ce qu’elle te servent !!! railla l’aîné, décidément sans cœur.
- Et puis, continuait le plus jeune, sans tenir compte de l’interruption, je suis bien trop jeune pour être un père Noël, et bien trop beau et…
- Trop beau !!!! Non mais ce qu’il ne faut pas entendre !!! s’esclaffa l’ange. Non mais tu as déjà vu ta tronche dans un miroir face de fesses ??? Crois-moi la maturité te sierra bien mieux. Quant à être jeune… regarde-toi dans la paroi…
Sam jeta un coup d’œil à son reflet et poussa un hurlement de désespoir en s’apercevant qu’il était désormais muni d’une barbe à faire envie à son arrière-grand-père et que ses cheveux étaient d’un beau blanc neigeux tandis que d’altières rides de sagesses marquaient ses traits encore enfantins dix minutes plus tôt. Bref, il était devenu vieux… Bon, l’un des avantages songea-t-il, c’est que la raideur suspecte avait disparu et que désormais la vue de Sam, quand bien même aurait-elle été en tenue d’Eve, n’aurait plus provoqué le moindre frémissement vers son pôle sud.
- Mais Dean… je ne veux pas te quitter… se mit-il à pleurer.
- Bah !!!! Allez Sammy… dis-toi que tu vas faire plein d’heureux autour de toi. Et puis on se retrouvera à Noël prochain.
- Bon, on prend du retard, s’impatienta l’ange, décidément peu catholique. En route maintenant !
Et avant que quiconque ait eu le temps de se reprendre, l’ange avait disparu, emmenant avec lui Sam, désormais préposé au rôle de père Noël jusqu’à ce qu’un imbécile de son acabit prenne sa place, et le corps de l’ancien père Noël qui ne devait pas rester sur place sous peine de dévoiler au monde l’un des plus grands mystères de notre société de consommation.
Les trois occupants de l’ascenseur se regardèrent, interdits, ayant du mal à croire à ce qui venait de se passer. Avant que l’un d’entre eux ait pu faire le moindre geste, la cabine se remit en route dans un grincement apocalyptique et ils furent bientôt revenus à la surface, étourdi, plutôt ébahis de ce qui était arrivé.
Dehors le ciel était sec et le froid vif, Dean frissonna comme s’il prenait soudain conscience du fait qu’il n’avait plus son petit frère auprès de lui. Aussitôt Jack s’empressa :
- Ca va aller Dean ? Vous savez ou aller ? Vous voulez que je vous accompagne ?
Sam ouvrit la bouche pour protester, mais n’eut pas le temps d’émettre un son.
- Oui… Oui, je serai ravi que vous m’accompagniez Jack.
Le colonel O’Neill eut un sourire ravi : depuis le temps que le désir le taraudait !!!! Il avait eu fort à faire pour s’empêcher de sauter sur l’homme dans l’ascenseur. Dès que celui-ci était entré, il avait été sensible à son charme naturel, rehaussé par la coupe impeccable de son uniforme. Voilà le genre de cadeau de Noël qu’il avait toujours désiré, sans jamais oser le demander !
Sans même prendre congé, les deux hommes s’éloignèrent, laissant le major Carter fort dépitée et furieuse. Son agacement atteignit son comble lorsqu’elle aperçut la main du colonel O’Neill s’attarder de façon fort suggestive sur le bas des reins de Dean tout en le guidant vers son véhicule. Et soudain l’horreur la saisit tandis qu’elle prenait conscience d’une vérité qu’elle fuyait depuis bien trop longtemps : son supérieur était gay !!!! GAY !!!!! Et tout ce qu’elle avait réussi avec son parfum bourré de phéromones, c’était le jeter dans les bras de ce godelureau… Tout ça pour ça !!!! Tu parles d’un Noël qu’elle allait passer !!!!
- Pardon major, vous descendez ???
La voix la fit sursauter. Elle n’avait pas vu les trois militaires qui s’apprêtaient à emprunter l’ascenseur pour aller prendre leur poste. Elle les jaugea du regard, son regard s’attardant complaisamment sur les trois garde-à-vous simultanés provoqués par les effluves de sa décoction. Elle hésita un instant, jeta un regard en arrière : dans l’ombre on devinait les silhouettes enlacées de Jack et de Dean qui disparaissaient. Elle prit une profonde inspiration et un sourire ravageur se peignit sur ses lèvres : après tout, il n’y avait pas de raison qu’elle passe un Noël pourri.
- Oui, je vous remercie, répondit-elle en entrant sans hésiter dans l’édicule, tandis que sa main allait chercher le coupe-circuit jusqu’alors inemployé.
Dans la voiture qui l’emmenait vers le domicile du colonel, Dean retenait difficilement un sourire de triomphe. Décidément il l’avait joué finement. Depuis des mois il cherchait à se débarrasser de son boulet de petit frère, depuis des mois il rêvait au colonel O’Neill : ce n’était pas pour rien qu’il s’était enfilé les dix saisons de Stargate SG1 à la suite, s’obligeant du même coup à supporter la pouf blondasse que les scénaristes s’obstinaient à lui coller aux basques. Lui n’avait jamais cessé de croire au Père Noël depuis ce soir de décembre où, lors d’une chasse, il l’avait croisé. Il savait que celui-ci n’allait que chez les adultes qui croyaient en lui, que son devoir voulait qu’il les trouve, où qu’ils soient, lorsque le moment était venu d’accomplir leur souhait, à condition qu’ils aient mené une vie au service du bien durant l’année écoulée.
De par son activité de chasseur, il était au service du bien. Il savait donc que le Père Noël le chercherait, où qu’il soit, le 24 décembre. Il avait suffit qu’il fasse en sorte de rendre son abruti de cadet assez nerveux pour qu’il soit prêt à tirer sur tout ce qui bougeait. La sanction ne tarderait pas : adieu Sam, bonjour Père Noël Winchester… et vœu n°1 : plus de frangin agaçant pendu à ses basques.
Il avait suffit qu’il soit enfermé dans un ascenseur avec Jack O’Neill, un petit coupe-circuit en prime, et vœu n°2 : le mec le plus bandant du moment (enfin, de son point de vue à lui hein, lui qui n’est pas réputé pour avoir un goût infaillible) allait tomber dans son lit comme un fruit mûr.
Décidément, ça allait être un Noël de rêve…
FIN