Une songfic pour l'anniversaire 2010 de Hime
Préambule :
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Shonda Rhimes. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Personnages : Derek Sheppard/Meredith Grey
Genre : Romance – Songfic
Résumé : Derek parviendra-t-il à convaincre Meredith que cette fois-ci il est prêt à s’engager ?
D’aventures en aventures
Il se tenait devant elle, ne sachant comment l’aborder, comment lui faire comprendre qu’il était temps, pour tous les deux, de cesser de se faire du mal, de se comporter comme des gamins apeurés.
Il était adulte, chirurgien réputé et il avait soudain l’impression de redevenir un adolescent à son premier rendez-vous. Il est vrai qu’avec Mérédith on ne savait jamais vraiment quels mots choisir, quels gestes ébaucher tant elle était fragile sous sa carapace apparente.
Ils en étaient déjà à leur deuxième rupture : d’abord elle, puis lui, comme si il leur était impossible d’être prêts en même temps. Lorsqu’il était sûre, elle doutait, lorsqu’elle se sentait capable de s’engager, il se défilait.
Il y avait eu bien des filles avant elle, il y avait eu Rose, puis il y en avait eu d’autres encore alors qu’il voulait désespérément se convaincre qu’il était capable de s’en sortir sans elle.
Et aujourd’hui, c’était l’heure des comptes.
Bien sûr, j'ai d'autres certitudes
J'ai d'autres habitudes
Et d'autres que toi sont venues
Les lèvres tendres, les mains nues
Bien sûr
Bien sûr j'ai murmuré leurs noms
J'ai caressé leur front
Et j'ai partagé leurs frissons.
Elle avait rivé sur lui son regard clair et il s’efforçait de ne pas détourner les yeux. Il voulait qu’elle voit qu’il avait changé, qu’aujourd’hui il était sûr de lui, qu’il savait enfin ce qu’il voulait et que ce qu’il voulait c’était elle, juste elle.
Mais d'aventure en aventure
De train en train, de port en port
Jamais encore, je te le jure
Je n'ai pu oublier ton corps
Mais d'aventure en aventure
De train en train, de port en port
Je n'ai pu fermer ma blessure
Je t'aime encore.
Soudain lui apparaissait toute la vacuité de ces semaines folles où il avait voulu se persuader qu’il vivait la vie qui le rendait heureux, la vie à laquelle il était destiné. Il se rendait compte de l’immense gâchis que représentaient toutes ces heures loin d’elle, toutes ces nuits durant lesquelles il avait serré un autre corps que le sien contre lui, tous ces matins où il s’était éveillé aux côtés d’une femme qui n’était pas elle.
Qu’était-il loin d’elle finalement qu’une coquille vide, dépourvue d’âme et de cœur ? Et les mots qu’il répétait à ses conquêtes d’un soir, qu’avaient-ils de vrai ?
Il voulait retrouver le vrai sens du mot bonheur.
Bien sûr, du soir au matin, blême
Depuis j'ai dit : " je t'aime "
Et d'autres que toi sont venues
Marquer leurs dents sur ma peau nue
Bien sûr
Bien sûr pour trouver le repos
J'ai caressé leur peau
Elles m'ont même trouvé beau.
Il ne se souvenait pas vraiment comment lui était apparue cette évidence. Mais elle était là, à son réveil, cet énième réveil auprès d’une inconnue qui ressemblait à toutes les autres. Et lorsqu’elle avait ébauché un sourire ravi en s’étirant comme un chat tandis qu’elle lui susurrait un bonjour langoureux et que sa main venait se poser sur sa hanche, il avait réalisé que ce n’était pas ce qu’il voulait, que ce n’était pas ce qu’il lui fallait.
Il se consumait, jour après jour, nuit après nuit, dans des idylles sans lendemain où petit à petit il perdait sa joie, sa foi, tout ce qui faisait de lui cet homme dont il pouvait être fier.
Derek Sheppard se sentait soudain prêt à défier dieux et démons pour reconquérir celle qu’il n’aurait jamais dû quitter.
Mais d'aventure en aventure
De train en train, de port en port
Jamais encore, je te le jure
Je n'ai pu oublier ton corps
Mais d'aventure en aventure
De train en train, de port en port
Je n'ai pu fermer ma blessure
Je t'aime encore.
Elle ne le quittait pas des yeux tandis qu’il parlait. Elle avait ce petit air dubitatif mais attentif qu’il aimait temps, celui qui disait qu’elle se méfiait mais que cependant elle écoutait, qu’elle notait ce qu’on lui disait et qu’elle y réfléchissait.
Bien sûr elle lui avait fait du mal lorsqu’elle l’avait repoussé, mais ce n’était pas une excuse. Elle était revenue ensuite et alors c’était lui qui s’était écarté, comme pour la punir, comme pour lui faire subir la même souffrance que celle qu’il avait endurée, comme pour la faire toucher du doigt ce à quoi elle avait renoncé, par sa faute.
Vanité !!!! Tout cela n’était finalement que de l’amour propre bien mal placé qu’il espérait simplement ne pas payer au prix fort.
Et si jamais elle ne comprenait pas ? Si elle lui tournait le dos, définitivement ? S’il avait gâché la seule chance qui lui serait donnée d’être vraiment heureux ?
Bien sûr j'ai joué de mes armes
J'ai joué de leurs larmes
Entre le bonsoir et l'adieu
Souvent pour rien, souvent par jeu
Bien sûr
Bien sûr, j'ai redit à mi-voix
Tous les mots que pour toi
J'ai dit la première fois.
Il n’essayait pas de lui mentir, de jouer les victimes. Non… Elle était trop intelligente pour tomber dans le piège.
Et puis il ne voulait plus d’ombre entre eux, plus de secrets, plus de non dits, plus rien qui puisse un jour la détourner à nouveau de lui.
Elle était belle avec ses cheveux dénoués et cette physionomie si sérieuse. Il n’arrivait pas à lire dans ses yeux ce qu’elle pensait de ses mots… Il n’arrivait pas à savoir s’il allait gagner ou perdre cette bataille.
Il ne pouvait pas perdre, non… Il n’imaginait pas la vie sans elle.
Mais d'aventure en aventure
De train en train, de port en port
Jamais encore, je te le jure
Je n'ai pu oublier ton corps
Mais d'aventure en aventure
De train en train, de port en port
Je n'ai pu fermer ma blessure
Je t'aime encore.
Que devait-il dire ? Que devait-il faire ? Que pouvait-il ajouter encore pour la convaincre ?
Elle ne bougeait toujours pas : pas un signe, pas un battement de paupière, pas un frémissement des lèvres, rien…
Il aurait préféré qu’elle crie, qu’elle l’insulte, qu’elle le frappe peut-être…
Mais quelque chose qui lui aurait permis de comprendre ce qu’elle ressentait, de réagir à ses doutes, à ses demandes…
Tenter de la convaincre, de l’assurer que désormais il en avait fini avec ses démons et qu’il était prêt à aller de l’avant avec elle.
Mais d'aventure en aventure
De train en train, de port en port
Jamais encore, je te le jure
Je n'ai pu oublier ton corps
Mais d'aventure en aventure
De train en train, de port en port
Je n'ai pu fermer ma blessure
Parce que je t'aime
Je t'aime encore
Je t'aime encore
Je t'aime encore
Elle ne souriait pas, ne bougeait pas et ses yeux ne le quittait pas.
Il sentit son cœur se glacer dans sa poitrine : il avait perdu, il l’avait perdue et désormais il n’y aurait plus de joie en ce bas monde pour lui.
Et puis soudain, de sa voix douce, sans se départir de son air sévère, elle dit :
- Derek…
Un mot… juste un mot… sans un sourire, sans un clignement de l’œil.
Mais il s’arrêta net, sentant son cœur recommencer à battre doucement et s’efforçant de ne pas avoir trop d’espérance.
Elle posa sa main fine sur sa bouche et il eut envie de fermer les yeux sous la sensation de la douceur de sa peau, du parfum délicat qu’elle avait posé au creux de son poignet. Mais il ne pouvait pas fermer les yeux : il les gardait rivés sur ses prunelles à elle, cherchant à lire au plus profond de son âme.
Elle sembla hésiter un instant, comme si elle pesait le pour et le contre, comme si elle allait prendre la décision la plus importante de sa vie… de leur vie…
- Ca n’a plus d’importance, finit-elle par dire. Je t’aime. Embrasse-moi.
Alors il sut qu’il avait gagné.
FIN
Chanson de Serge Lama