Reclassement de l'anniversaire d'Angelgym...
Préambule : Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Brad Wright & Jonathan Glassner. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Personnage : Jack
Genre : songfic – P.O.V.
Résumé : Jack a été enlevé : par qui ? pourquoi ?
Le Prix D'un Homme
Jack tenta, une fois de plus, de bouger les mains. Il voulait sortir de là, se jeter sur ces hommes qui gardaient un œil sur lui, les assommer et sortir de cette camionnette, s’enfuir, rejoindre Sam qui devait être morte d’inquiétude.
Inlassablement il repassait dans sa tête les derniers événements : leur sortie du restaurant, le rire de Sam et puis ce coup de frein, ces hommes sur lui, Sam qui hurlait…
Et puis le noir…
Les gardiens ne me parlent pas
J'ai les yeux bandés les poings liés
Putain de ville on n'avance pas
Qu'est-ce que j'ai envie de fumer
J'étouffe et j'ai très mal au dos
Chaque fois qu'il donne un coup de frein
Demain je serai dans les journaux
En attendant je vaux combien
Il ne savait pas combien de temps il était resté inconscient : quelques minutes sans doute, pas plus…
Il s’était réveillé pieds et poings liés, les yeux bandés… mais il sentait leur présence : deux souffles réguliers, et cette odeur de sueur qui le prenait à la gorge. Pas de doute, ils n’avaient pas l’intention de le laisser prendre la moindre initiative.
Pourquoi ? Qui l’avait enlevé ? Que lui voulait-on ? Etait-ce bien lui qui était visé ? Etait-ce une méprise ? Et si c’était lui ? Que voulaient ses ravisseurs ?
Il passait en revue leurs dernières missions : rien ne semblait devoir expliquer un tel acte. Depuis quelques mois c’était le calme plat. A moins que le bonheur qui emplissait sa vie privée ne l’ait empêché de se rendre compte des dangers qui le menaçaient.
Que voulaient ces hommes ? Des informations ? La vengeance ? De l’argent ? Il enrageait de toutes ces questions sans réponses.
Quel est mon prix qui va payer
Mes amis n'ont pas les moyens
Et ma femme va s'affoler
Qu'est-ce que j'ai envie de mes mains
La vie d'un homme qu'est-ce que ça vaut
Ca ne peut pas aller bien loin
Un peu de sang et beaucoup d'eau
A propos d'eau je boirais bien
C’était nul !
Avec son équipe ils avaient parcouru des milliers de kilomètres, traversé des galaxies, exploré des planètes inconnues. Et toujours il en était revenu… parfois un peu cabossé, certes, mais jamais durant ces périples il ne s’était laissé capturer ainsi, bêtement.
Avait-il tort de baisser sa garde ? Fallait-il être sans arrêt sur le qui-vive ?
Comment aurait-il pu se douter que ce voyage se terminerait ainsi. La France, Paris, la ville des amoureux… C’était là qu’ils avaient choisi de passer leur lune de miel.
Leur lune de miel !
Quand il pensait à tout ce qu’ils avaient traversé ensemble, Jack sentait la colère gronder en lui. N’avaient-ils pas mérité d’être enfin heureux tous les deux ? Il leur avait fallu tant de temps pour s’avouer leurs sentiments : d’abord cette règle stupide puis l’habitude, la peur de perdre une amie chère en cherchant une amante… Mais finalement ils s’étaient parlé et tout était devenu clair.
Alors il y avait eu les fiançailles devant tous le clan puis le mariage… sept mois plus tôt.
Sept mois… Il y avait sept mois que leur foutu boulot les empêchait de partir pour ce voyage dont ils rêvaient tous les deux, dont ils avaient peaufiné chaque détail…
Chaque détail… sauf celui-là !
J'espère que les flics vont m'aider
Pour une fois que j'en ai besoin
Peut-être qu'ils nous ont repérés
En attendant qu'est-ce que j'ai faim
Se faire piéger en plein Paris
En pleine civilisation
On se croirait en Italie
Le monde est moins beau qu'il n'est con
Un autre virage et il valsa sur le plancher de la camionnette, venant se heurter aux jambes de ses gardiens. Pour tout encouragement, l’un d’eux lui envoya un coup de pied vicieux qui l’attrapa aux côtes et lui coupa le souffle, l’envoyant rouler à nouveau dans son coin.
Sa tête heurta brutalement la paroi du van et il resta étendu, décidant que, finalement, c’était là qu’il était le mieux. A quoi bon tenter de s’asseoir de nouveau si c’était pour être projeté au sol au prochain virage, au prochain cahot ?
Il valait mieux qu’il se concentre, qu’il tente de récupérer des forces pour pouvoir fausser compagnie à ses ravisseurs dès que l’occasion s’en présenterait.
Et de nouveau la litanie des questions reprit sa ronde dans sa tête…
Quel est mon prix qui va payer
Je n'ai pas d'argent devant moi
Des gens sur qui je peux compter
Si j'en ai cinq je suis un roi
La vie d'un homme qu'est-ce que ça vaut
Ca ne peut pas aller bien loin
Un peu de sang et beaucoup d'eau
A propos d'eau je boirais bien
Combien de temps ?
Il avait de plus en plus de mal à se concentrer… La faim qui le taraudait n’était rien à côté de la soif : sa langue cherchait avidement un peu d’humidité, il avait l’impression que sa bouche était remplie d’étoupe.
Ils ne l’avaient même pas bâillonné. L’un des hommes s’était contenté de lui dire qu’il pouvait hurler tant qu’il voudrait, on ne l’entendrait pas. Puis ils avaient arraché le bandeau et, avant qu’il n’ait pu s’habituer à la clarté de l’ampoule qui brillait au-dessus de lui, ils avaient collé ce morceau de ruban sur les yeux, comme s’ils avaient peur qu’il puisse se débarrasser du bandeau. D’un autre côté c’était plutôt encourageant qu’on ne lui permette pas de voir ses kidnappeurs : c’était peut-être qu’il avait une chance de s’en tirer.
A condition qu’ils pensent à lui apporter de quoi boire. Le froid, la faim, l’obscurité, la douleur de ses mains toujours liées, il pouvait composer avec, mais la soif…
Cette fois me voilà bien bouclé
Du sparadrap collé aux yeux
Pas moyen de me réchauffer
J'ai la tête et le ventre creux
Mourir de soif à Courbevoie
Crever de faim à Fontainebleau
A quelques minutes de chez soi
La vie d'un homme qu'est-ce que ça vaut
Combien de temps ? Combien d’heures ? Combien de jours peut-être ?
Lorsqu’ils l’avaient amené dans cette cave, il avait tenté de leur poser des questions, ne récoltant, en guise de réponse, que quelques coups de poings qui lui avaient fait comprendre qu’il n’avait rien à attendre de ces hommes.
Depuis plus rien.
L’avaient-ils juste abandonné là pour l’y laisser mourir ? S’étaient-ils finalement aperçus qu’ils s’étaient trompés de cible ? Menaient-ils des tractations dont il ignorait tout ? C’était-il passé quelque chose qui avait contrecarré leurs plans ?
Sam… Que pensait-elle ? Que faisait-elle ?
C’était leur voyage de noces… ça aurait dû être l’un des plus beaux souvenirs de leur vie…
Pourquoi ?
Quel est mon prix qui va payer
Mes amis n'ont pas les moyens
Et ma femme va s'affoler
Qu'est-ce que j'ai envie de mes mains
La vie d'un homme qu'est-ce que ça vaut
Ca ne peut pas aller bien loin
Un peu de sang et beaucoup d'eau
A propos d'eau je boirais bien
Sam… Sammy…
Elle était si belle, si vivante… Il la revoyait tellement sûre d’elle, sachant exactement ce qu’elle devait faire et quand elle devait le faire, ne reculant devant rien, courageuse, téméraire parfois, ne lâchant jamais prise, tenant tête aux hommes sans se laisser démonter…
Sam…
Il espérait qu’elle continuerait sans lui, qu’elle referait sa vie, qu’elle aurait ces enfants dont ils avaient tant envie avec un autre…
Lui…
Lui… il avait perdu toute notion du temps… Il ne sentait plus ses mains. Même la soif semblait douce dans la somnolence qui l’engourdissait.
Combien de temps ?
Quelle importance ?
Il avait Sam dans sa tête et dans son cœur… Elle était là, près de lui… Il n’avait pas à avoir peur.
La vie d'un homme qu'est-ce que ça vaut
Ca ne peut pas aller bien loin
Un peu de sang et beaucoup d'os
A propos d'os je vaux combien
Ces mains qui le malmenaient soudain, et cette voix à son oreille.
Un cri…
Il ne reconnut pas sa voix, rauque, cassée… La douleur rapide, cette sensation de brûlure sur les yeux…
Un bras autour de son cou qui le soulevait et soudain au bord des lèvres cette humidité salvatrice : de l’eau ! Il ne comprenait pas ce qui se passait, il s’en fichait. Il y avait de l’eau, de l’eau qui coulait dans sa gorge desséchée, qui revigorait sa bouche pâteuse, qui apaisait ses lèvres en feu…
- Doucement… Jack… Doucement…
Cette voix…
Il devait ouvrir les yeux, il le fallait. Ses paupières se soulevèrent puis se refermèrent aussitôt, agressées par la lumière.
- Jack…, je suis là… Tout ira bien… Tu es sauvé…
Il s’obligea à relever les paupières et réussit, en les fermant à demi, à couler un regard vers le visage penché sur lui. Il aurait aimé porter la main à ses joues sur lesquelles roulaient des larmes, mais il s’apercevait que ses bras gisaient sans force à ses côtés tandis que la douleur montait petit à petit dans ses doigts où la circulation se rétablissait.
Il y avait d’autres mains sur lui, et il se débattit : il voulait Sam, il avait besoin d’elle.
- Chut… Je suis là… On va prendre soin de toi mon amour… Tout va bien.
Sa main était sur la sienne, le rassurant. Alors il se laissa porter : Sam était là, il était sauvé.
Il se sentait si fatigué : il savait que c’était l’effet de l’hypothermie et de la déshydratation. Il aurait aimé savoir, comprendre…
Ce serait pour plus tard…
Sa main était enserrée dans une étreinte douce, des doigts apaisants couraient dans ses cheveux…
Sam était là… Le cauchemar était terminé.
FIN
Chanson de Michel Sardou