Et on reclasse toujours... rassurez-vous ça tire à sa fin.
Voici une histoire destinée à Stéphanie pour son petit Noël 2009, première mouture des cadeaux surprises dont elle était l'instigatrice, ayant expressément demandé des créations douces, sans violence ni sexe. Et la première surprise fut qu'il n'y avait pas de cadeaux pour elle parce que son Père Noël l'avait oubliée au passage...
Donc j'ai gribouillé ce petit truc pour elle dans l'urgence.
Préambule : Le personnage de Don Eppes ne m'appartient (malheureusement ) pas et je ne tire aucun bénéfice de sa présence dans ce petit délire
Personnage : Don Eppes
Genre : Humour
Résumé : Au soir de Noël, la pauvre Stéphanie, abandonnée de tous, va se réfugier dans son restaurant favori. Là elle y croise son idole: ses rêves vont-ils devenir réalité?
Un conte de Noël
Stéphanie entra dans le petit salon douillet et soupira longuement en regardant l’arbre de Noël qu’elle avait décoré avec tant d’amour (à défaut de goût).
Décidément, rien ne se passait comme elle l’avait imaginé. Elle soupira de nouveau en se laissant choir sur les coussins rose bonbon qui garnissaient le sofa violine qu’elle affectionnait particulièrement. Et voilà !!!! Elle avait passé de longues heures à organiser le Noël de chacun, effectué les tirages au sort, prit sur son temps personnel pour que tout soit parfait et tout l’avait été, comme d’habitude.
Comme d’habitude, sauf pour elle.
Parce qu’évidemment aucune des égoïstes qui s’étaient empressées de déballer leur petit cadeau à l’aube du 25 décembre (enfin l’aube tardive qui sied à ce jour de fête pour la plupart d’entre elle), ne s’était inquiétée de voir que, pour sa part, elle n’avait rien reçu.
Comme d’habitude…
Elle était l’instigatrice des réjouissances et on l’oubliait comme une vieille chaussette qui a malencontreusement glissé entre le châssis et le tambour de la machine à laver et que parfois on retrouve lorsqu’on déplace ladite machine, ce qui ne se produit pas bien souvent. Autrement dit, elle avait largement le temps de moisir sur pied avant que quelqu’un ne s’aperçoive de sa disparition, même si l’existence de sa jumelle dépareillée titillait pendant un moment la curiosité de sa ou son propriétaire qui finissait par abandonner aussi cette dernière au profit d’une paire toute neuve et formée des deux éléments indispensables à toute paire qui se respecte.
A ce moment de sa réflexion, Stéph’ s’aperçut que peut-être la comparaison n’était pas très flatteuse : et en plus elle n’avait pas de jumelle donc…
Bref, quoi qu’il en soit, on l’avait oubliée dans la distribution et elle était la seule qui n’avait pas reçu sa divine surprise avec un sourire attendri sur les lèvres (à moins que ce ne soit agacé ou bien une moue dégoûtée qui sait, mais au moins une réaction prouvant qu’on avait eu quelque chose).
Un instant elle eut envie de se lamenter sur son triste sort de petite Belge abandonnée dans un monde hostile puis elle se secoua : non pas elle ! Ce ne serait pas digne de ses aïeux valeureux que de se morfondre dans son coin et de se complaire dans son abandon littéraire et pictural.
Que diable, ses ancêtres n’avaient pas engendré une mauviette ! Si personne ne lui faisait de cadeau, et bien elle s’en ferait un toute seule : après tout elle n’avait besoin de personne comme le disait si bien une chanteuse qui, pour sa part, noyait son talent dans l’alcool, ce que la jeune femme n’avait aucunement l’intention de faire pour le moment…
Forte de cette résolution, elle passa donc dans la salle de bain qui jouxtait sa chambre. De toute façon comme il n’y en avait qu’une elle ne risquait pas de se tromper, à moins de se laver dans l’évier de la cuisine, ce qui n’aurait pas manqué de provoquer un attroupement devant la fenêtre, celle-ci se trouvant directement ouverte sur le grand boulevard de la charmante petite ville qu’elle habitait. Ville belge évidemment, qui fleurait donc bon la frite, comme toute ville belge de ce nom. (Quoi c’est un cliché ???? L’emblème de la Belgique c’est bien la frite non ???)
Après un long moment en ablutions qui firent disparaître les quelques restes de morosité qui pouvaient s’être accrochés ici ou là, elle se maquilla très soigneusement et alla revêtir ses plus beaux atours.
Elle allait chercher aventure ???? se demandera le lecteur passionné qui commencera alors à supputer sur tout ce qui pourrait arriver dans de tels cas : de la rencontre du grand amour avec un H majuscule (ben oui le lecteur n’est pas forcément censée savoir écrire non plus… et vu le nombre de disorthographiés qui existent…) à celui du grand méchant loup (ou de la grande méchante loupe si on en croit les féminins des noms pour certains élèves). Il y aura évidemment la femelle frustrée qui la traitera de « traînée » d’un ton acide qui ne ferait que démontrer, si besoin était, son immense jalousie de ne pas oser en faire autant, préférant clamer à tout les échos qu’elle est une honnête femme qui ne court pas la prétentaine, ce qui explique d’ailleurs qu’elle soit toujours seule avec pour toute joie dans la vie d’empoisonner celle des « créatures » qui n’ont pas envie de suivre sa voie vertueuse (et on les comprend). Il y aura aussi la perverse qui imaginera tout de suite des bacchanales effrénées se terminant au petit matin dans des draps douteux après avoir fait des folies de son corps toute la nuit…
Mais rien de tout ça dans la tête de la jeune femme. Tout ce dont elle avait envie, c’était une soirée entourée de gens et non pas seule dans son petit appartement. Et si elle avait soigné son apparence, c’était moins dans l’optique d’attraper quelqu’un dans ses filets, que dans celle simplement de sortir un peu de la routine. Et si le destin voulait ce soir là lui envoyer un compagnon gentil avec qui faire un petit bout de route, et bien pourquoi pas après tout…
Elle se dirigea vers un petit restaurant à la fois convivial, bon marché et d’excellente qualité, tel qu’on n’en trouvait que dans ce coin de Belgique (et d’Europe, parce que les restaus conjuguant les trois critères ne sont plus légions de nos jours, soit tu y paies des sommes astronomiques pour absorber un grain de raisin et une feuille de datte, soit c’est fort quelconque, soit c’est plus bruyant qu’une cour de récréation après trois heures non stop de contrôle !!!!) Par chance il restait une table libre dans un petit coin discret qu’elle affectionnait par-dessus tout parce qu’il permettait de tout voir sans forcément être vue. Endroit stratégique s’il en est qui prouvait bien qu’elle n’était pas là pour ce qu’on appelle vulgairement « la drague », sinon elle se serait positionnée en plein milieu de la salle.
Elle commanda son repas : des mets simples mais savoureux qu’elle appréciait particulièrement : ce soir elle avait décidé de se faire plaisir. Et tant pis pour la ligne !!!!
Elle en était à la moitié de son repas solitaire lorsqu’elle avala de travers brusquement à la vue de l’homme qui venait d’entrer à son tour dans le restaurant.
Ses quintes de toux désespérées et ses hoquets douloureux détournèrent l’attention de toute la salle sur elle et elle pensa avec horreur à l’image que devait avoir d’elle cet homme qui la découvrait à demi-asphyxiée, le rimmel coulant sur son visage écarlate tandis que ses yeux semblaient vouloir sortir de leurs orbites.
Sans plus tarder, l’homme se dirigea rapidement vers elle et de quelques tapes vigoureuses administrées dans le dos, il lui permit de se débarrasser de l’encombrante bouchée qu’elle recracha fort inélégamment dans son assiette. D’aucun penseront que c’est un moindre mal plutôt que de s’étouffer. Quant à elle, elle aurait voulu disparaître sous la moquette beige qui recouvrait le sol.
Quoi ???
IL était là et tout ce qu’elle trouvait à faire s’était s’étouffer puis cracher devant lui. Avec ça, il allait à tous les coups s’empresser de s’éclipser après quelques paroles polies que rien ne l’obligeait d’ailleurs à lui adresser.
Mais non, très gentiment il lui tendit un verre d’eau, s’inquiétant de savoir si elle se sentait mieux. Ne pouvant articuler deux syllabes, ayant bien du mal encore à retrouver sa respiration, elle balbutia quelques mots incompréhensibles (ce qui étant donné la teneur habituelle de sa conversation était déjà plutôt un exploit) et s’enfuit dans les toilettes où, fort déprimée, elle put constater les dégâts faits à son maquillage par sa fausse route alimentaire.
Elle mit un maximum de temps à se rendre à nouveau présentable, gémissant en son fort intérieur sur sa déveine chronique : quoi ??? IL était là et elle n’avait su que se rendre ridicule à ses yeux… Décidément elle avait la poisse. Elle aurait aimé rester là éternellement à ressasser sa honte et son désespoir, mais elle savait qu’elle allait devoir ressortir. Elle ne pouvait décemment camper dans les toilettes du restaurant, si accueillantes soient-elles.
Elle se résigna donc à réapparaître dans la salle, mortifiée d’avance des regards mi-curieux, mi-moqueur, mi-inquiets (je sais ça fait trois moitiés mais je n’ai pas dit non plus qu’elle était douée en maths…) qui allaient l’accueillir. En tout cas elle était certaine d’une chose : IL serait sans doute parti vers d’autres cieux, ou installé avec une créature sublime et n’aurait pas un regard pour elle.
Mais une fois encore elle s’aperçut qu’elle avait tout faux. Il l’attendait devant sa table, un gentil sourire aux lèvres et elle fondit sous le regard qu’il porta sur elle. Elle avança à pas hésitants, ne voulant pas croire qu’il était là, sous ses yeux, à portée de sa main : lui, l’agent le plus bandant de toute l’histoire du F.B.I. et de toutes les polices universelles, n’en déplaise à certaines frustrées n’ayant aucun goût et préférant les créatures bizarres qui chassent les démons ou se prennent pour des anges !!!!
Bref, rien d’autre que Don Eppes en personne : en chair et en os (plutôt en chair d’ailleurs en ce moment) dans ce cadre familier qui lui sembla tout à coup digne des plus grand films hollywoodiens.
Allons, elle rêvait sans doute, comme cela lui arrivait si souvent… Elle se pinça donc fortement le dos de la main et ne put réprimer un petit cri de douleur qui, une fois de plus, attira l’attention de la salle sur elle et notamment l’attention de l’individu de sexe masculin qui peuplait ses pensées depuis quelques années maintenant.
- Vous vous êtes fait mal ? s’inquiéta-t-il.
Elle ne s’étonna nullement de l’entendre parler un français quasi-parfait avec une touche d’accent américain qui la fit fondre immédiatement.
- Non, non… ça va, balbutia-t-elle, incapable d’aligner plus que ces trois syllabes.
Mettez-vous à sa place aussi : difficile de se concentrer quand vous avez en face de vous LE mec qui vous fait fantasmer depuis… pfff !!!!
Mais son étonnement ne connut plus de limites quand il lui demanda la permission de s’installer à sa table, les autres étant un peu trop exposées à son gré.
A partir de là, la soirée se déroula comme dans le plus merveilleux des contes de fées. Stéphanie se dit que c’était le destin et qu’elle devait finalement être reconnaissante aux lâcheuses qui l’avaient oubliée. Sans elles, elle n’aurait pas éprouvé le besoin de venir ce soir dans son restaurant favori et du coup elle n’aurait pas rencontré l’homme de ses rêves.
C’était magnifique !!!! Elle se noyait dans les yeux noisettes dont les chaudes prunelles semblaient la brûler littéralement, elle écoutait les paroles finalement fort banales mais qui lui semblaient si pleines d’esprit et se laissait envoûter par la voix chaude dont l’accent délicieux faisait courir un frisson qui ne l’était pas moins le long de son échine, elle s’entendait répondre avec humour à ses petites piques et sut, à plusieurs reprises le faire rire de ce rire si communicatif qu’elle adorait.
Bref, au bout de deux heures, ils étaient toujours attablés ensemble et elle commençait à se dire que le rêve pourrait devenir réalité. Il était seul, pas de Robin et surtout pas de Liz à l’horizon, elle semblait être à son goût… Alors bien qu’elle ne fusse pas une adepte des relations d’un soir, elle commençait à se dire que là, elle pourrait bien céder.
Elle imaginait déjà ses mains chaudes sur sa peau, ses lèvres charnues sur les siennes, sa langue…
- Stop !!!! s’exclama soudain son vis-à-vis, interrompant là son songe éveillé et si agréable.
- Quoi ?? questionna-t-elle, ramenée d’un seul coup sur terre tandis qu’il la regardait d’un œil qu’elle jugea plutôt sévère.
- Et les règles ??? l’interrogea-t-il.
- Quelles règles ? s’effara-t-elle.
- Celles que tu as toi-même édictées ma belle : tout en douceur, pas de sous-entendus, pas de violence, pas de lemon…
Aaaaargggghhhhhhhhhhhh !!!!! Les règles !!!!!!!
Elle se serait battue !!!!!
Mais pourquoi avait-elle édicté ces stupides règles ????
- Même pas un petit lime ??? implora-t-elle.
- Hors de question !!! Les règles sont les règles !!!! Alors j’ai été ravi de faire ta connaissance, mais il est temps je crois que je regagne Los Angeles parce que sinon tu vas enfreindre tes propres règles.
Sur ce il quitta la jeune femme fort dépitée qui se jura, mais un peu tard, que désormais elle n’édicterait plus de règles à la c*****.
FIN
Ceci évidemment est une pure fiction : toute ressemblance ou similitude avec une situation ou une personne existant ou ayant existé serait fortuite et involontaire…
D’autant que je rappelle que Don Eppes n’est qu’à moi…. Je veux bien le prêter un tout petit peu, mais faut pas rêver non plus….