Toujours dans les reclassements... voici un petit délire offert à Angie l'an passé.
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Brad Wright & Jonathan Glassner. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
La poupée qui fait non
Le colonel Jack O’Neill avait un problème, un immense problème. Pourtant tout semblait lui sourire : il avait été accepté au sein du programme SG1, l’un des programmes les plus secrets qui soient et il montait régulièrement en grade au sein de l’armée. Son équipe l’appréciait, et même si ses rapports avec ses supérieurs étaient parfois tendus, ses aptitudes professionnelles finissaient toujours par être reconnues.
Mais depuis quelque temps, le colonel avait de plus en plus de mal à dormir, hanté par des songes dont le moins qu’on pouvait dire étaient qu’ils étaient loin d’être sages. Et à chaque fois, dans ces songes, il avait la même blonde partenaire.
Et là résidait le problème, cette partenaire justement, qui dans la vie, était largement moins conciliante que dans ses songes.
C'est une poupée qui fait non, non, non, non
Toute la journée elle fait non, non, non, non
Elle est tellement jolie
Que j'en rêve la nuit.
Samantha Carter était l’une des ces femmes, descendante directe des amazones, qui n’avaient guère l’intention de se laisser domestiquer par un mâle, fut-il aussi magnifique que l’était Jack O’Neill.
Celui-ci l’avait déjà vue mettre K.O. un sergent un peu trop entreprenant qui avait osé laisser traîner une bain baladeuse sur sa croupe rebondie. Parce que le moins que l’on puisse dire, c’est que le major présentait des arguments fort convaincants qui n’avaient aucun mal à convaincre toute la gente masculine de la base qu’un petit moment intime avec elle serait vraisemblablement synonyme d’une chevauchée sidérale aboutissant direct au septième ciel.
Mais chaque fois qu’il la voyait serrée d’un peu trop près par un militaire entreprenant, et quel que soit le grade de celui-ci, Jack assistait à la même scène.
C'est une poupée qui fait non, non, non, non
Toute la journée elle fait non, non, non, non
Personne ne lui a appris
Qu'on pouvait dire oui.
Combien avaient tenté leur chance avec elle, dans toutes les occasions, profitant de chaque instant donné. A chaque fois qu’elle montait dans un ascenseur, la jeune femme devait défendre sa vertu puisqu’apparemment certains hommes, plus proches de l’animal que de l’être supérieur qu’il est censé représenter sur l’échelle de l’évolution, ne comprenait justement pas le petit mot de trois lettres qu’elle répétait pourtant à satiété depuis qu’elle avait rejoint la porte des étoiles.
Jack avait aussi tenté sa chance en son temps, avec ce petit sourire niais et ces manières empruntées qu’arborent les meilleurs des mecs lorsqu’une fille leur plaît et qui donne illico à celle-ci l’envie d’aller voir ailleurs si on peut trouver un type avec un cerveau placé dans sa boîte crânienne plutôt que dans son bas ventre.
Et évidemment il s’était ramassé une veste !
Sans même écouter elle fait non, non, non, non
Sans me regarder elle fait non, non, non, non
Pourtant je donnerais ma vie
Pour qu'elle dise oui.
Depuis il se tenait à carreau, désespérant de pouvoir un jour conquérir la belle à la crinière soleil qui hantait ses nuits et illuminait ses jours. Parfois il se disait qu’il devrait tenter sa chance à nouveau : après tout, la première fois il venait tout juste de faire la connaissance de la scientifique.
Depuis ils avaient appris à se connaître, et ils étaient devenus amis, du moins il en avait l’impression. Lorsqu’elle levait les yeux vers lui, il n’y voyait pas cette lueur méfiante qu’elle adressait aux autres militaires. Il l’avait vue pleurer parfois, même si elle détestait montrer sa faiblesse, il l’avait réconfortée, lui avait sauvé la vie et elle avait sauvé la sienne en retour. Bref, des moments qui tissent des liens forts entre les gens.
Mais justement, avait-il le droit de risquer cette amitié ? S’il se déclarait, n’allait-elle pas le rejeter impitoyablement et le reléguer dans le même sac que les autres, tous les autres, ces types écoeurants qui ne pensaient qu’à la coincer dans un lieu quelconque pour pouvoir profiter de ses appâts ? Seulement, se taire, n’était-ce pas risquer de passer à côté de ce qui serait une belle histoire ?
Il en avait parlé à Daniel et Teal’c. L’un lui avait conseillé de foncer, l’autre lui avait rappelé ce qu’il savait déjà au sujet de Samantha Carter.
C'est une poupée qui fait non, non, non, non
Toute la journée elle fait non, non, non, non
Personne ne lui a appris
Qu'on pouvait dire oui.
- Colonel, quelque chose ne va pas ?
Il sursauta, n’ayant pas entendu s’approcher l’objet de ses pensées. Il ouvrit la bouche pour lui répondre, la referma, ne s’apercevant pas que la manœuvre le faisait immanquablement ressembler à un poisson hors de l’eau.
- Colonel ?
Une étincelle d’inquiétude passa dans les yeux du major en voyant son supérieur ainsi emprunté, ce qui était loin d’être son attitude habituelle.
Devant les yeux de Jack, en lieu et place de l’uniforme militaire, la jolie blonde arborait un minuscule bikini qui ne laissait plus rien à l’imagination quant à son corps de rêve. Il avança la main vers la peau douce, brûlant d’envie de la toucher, s’attendant à la réaction habituelle :
Non, non, non, non ...
- Colonel ? Colonel, vous allez bien ?
Il secoua la tête, chassant la vision tentatrice.
- Oui… Tout va bien, major… Excusez-moi, j’étais plongé dans mes pensées.
- C’est bien ce qui m’avait semblé, sourit la jeune femme de ce sourire irrésistible qui donna illico à son supérieur l’envie d’écraser sa bouche sur la sienne.
- Bon… ben je pense que vous avez à faire, et moi aussi, dit piteusement le militaire voulant fuir au plus vite la tentatrice avant de se mettre dans le pétrin.
Non, non, non, non ...
Avec une petite moue désappointée, Sam tourna les talons. Au moment où elle s’apprêtait à tourner au coude du couloir, les digues de Jack cédèrent soudain.
- Sam ! Attendez ! Attendez !
Elle se retourna, interdite, étonnée à la fois de l’utilisation de son prénom et du ton employé par le colonel. Celui-ci la rejoignit en deux pas et lui pris les mains.
Tant pis s’il faisait la plus monumentale bêtise de toute son existence, mais il ne pouvait pas se taire plus longtemps.
- Sam… Sam… Est-ce que vous voulez bien sortir avec moi ?
Elle le regarda, bouche bée et il entendit la réponse dans sa tête.
Non, non, non, non ...
Il recula d’un pas, lâcha les mains en bégayant :
- Désolé… Je ne sais pas ce qui m’a pris… Je…
- Jack…
- Ca ne se reproduira plus, c’était…
- Jack !
La voix de la jeune femme était plus forte et il se tut, remarquant enfin qu’elle l’avait, à deux reprises, appelé par son petit nom et non affublé du cérémonieux colonel qu’il détestait tant et qu’elle semblait mettre de la malice à lui octroyer à tout bout de conversation.
- Jack, reprit Sam, ayant compris qu’elle avait enfin capté l’attention de son supérieur. Je serai ravie de sortir avec vous.
Il resta médusé, les yeux écarquillés et la bouche ouverte, ressemblant plus à l’idiot du village qu’à un brillant stratège à ce moment précis. S’il s’était vu alors, il aurait compris que si Sam pouvait l’accepter avec cette mine, alors il avait toutes les chances qu’elle l’accepte pour longtemps !
- Alors…. C’est oui ? balbutia-t-il, n’en croyant pas ses oreilles.
- Evidemment que c’est oui ! confirma le major. Depuis le temps que j’attends que vous m’invitiez !
- Mais… Vous disiez toujours non…, coassa-t-il, pas encore totalement convaincu qu’elle n’était pas en train de se moquer de lui.
- Aux autres… Mais à vous… Il y a bien longtemps que j’aurais dit oui, si seulement vous aviez réitéré votre offre d’il y a longtemps.
- C’est vraiment oui ?
- Oui, oui, oui… Faut-il que je vous le dise dans toutes les langues terrestres et extra-terrestres que je connais ? rigola-t-elle.
- Non… Dans notre langue cela suffira. C’est le plus beau mot que vous ayez jamais prononcé Sam.
Et avant qu’elle puisse en dire un autre, il approcha son visage du sien, joignant leurs lèvres dans un baiser qui, d’abord un peu timide, presque chaste, finit en quelque chose de beaucoup plus torride. Les corps collés l’un à l’autre, ils poussèrent la première porte que Jack referma d’un coup de pied avant de donner un tour de clé.
Et lorsqu’ils ressortirent du local, près d’une heure plus tard, le colonel Jack O’Neill savait désormais que le major Samantha Carter savait parfaitement dire oui.
FIN
Chanson de Michel Polnareff