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Chapitre 2
Le docteur Harper les suivit, voulant s’assurer que son supérieur ne ferait pas quelque chose qu’il regretterait après coup. Il le connaissait assez pour savoir que le leader ne tolérait pas qu’un étranger s’introduise dans le Hub sans y avoir été expressément invité. Là, le mystère restait entier puisque personne ne l'avait fait entrer. De plus, l’individu agissait comme s’il était l’un des leurs. Owen doutait de sa santé mentale ; il fallait être sérieusement dérangé pour pénétrer dans une base secrète équipée de caméras infra rouges.
–
Encore un fêlé, pensa-t-il en observant le jeune homme.
Les trois hommes arrivèrent dans le secteur de détention sous les grognements des pensionnaires. Le Capitaine activa l’ouverture d’une cellule à l'aide de son bracelet et poussa Ianto à l’intérieur du cachot. Ce dernier ne bronchait pas et semblait résigné de son sort. À quoi bon se débattre, puisqu’aucun membre présent ne le connaissait? Avant de prendre place sur la couchette, il croisa le regard sombre de l’immortel. L’agent Jones savait que son vis-à-vis n’allait pas tarder à l’interroger et il redoutait ce moment. Les méthodes du leader étaient connues de tous les agents qui même s’ils ne l’approuvaient pas, ne pouvaient rien faire pour l’en empêcher.
***
Les recherches ne donnaient rien et l’angoisse avait monté d’un cran. Il fallait absolument retrouver le Gallois avant qu’il ne soit trop tard. Ne l’était-il pas déjà ? Cette question tournait en boucle dans la tête de Jack et il priait pour que ses craintes ne soient pas fondées. Ianto avait été aspiré dans une déchirure spatio-temporelle et il n’avait aucun moyen de connaître sa destination, s’il avait bien atterri quelque part ! Où ? L’immortel l'ignorait à l’instant présent.
Gwen était anxieuse et elle s’efforçait de garder son calme. S’effondrer maintenant ne ramènerait pas le jeune homme. Plus les minutes passaient, plus cela serait compliqué, voire impossible de retrouver sa trace. Elle observa le Capitaine concentré sur son écran. Ce dernier tentait de repérer une anomalie dans le flux de la faille spatio-temporelle, regrettant de ne pouvoir utiliser son manipulateur de vortex. Sans les fonctions de téléportation de son bracelet, il ne pouvait pas suivre l’agent disparu.
Le Docteur n’avait pas pensé que cela aurait pu lui être utile, persuadé que les déplacements sur la ligne du Temps du seul point fixe de l’univers créeraient des paradoxes qu’il ne pourrait pas atténuer, quand bien même il le voudrait. L’existence d’un être immortel était déjà un évènement que le Seigneur du Temps n’avait pas pu empêcher. Cette singularité était lourde à porter pour Jack qui traversait les siècles en voyant ses proches mourir alors que lui ne prenait pas une ride ou si peu qu’il fallait une loupe pour s’en apercevoir.
Plusieurs heures passèrent sans qu’ils aient le début d’une piste, rendant le Capitaine taciturne, inquiétant l’agent Cooper-Williams qui ne voulait pas le laisser seul. Rhys, ne la voyant pas rentrer, avait appelé et elle lui avait fait part de la disparition du Gallois. Son mari, même s’il ne faisait pas partie de l’équipe, savait que le leader venait d’accuser un autre coup dur et il espérait que le jeune homme serait vite de retour. La mort rôdait autour d’eux tel un vautour affamé, et cette disparition ne le rassurait pas quant à la sécurité de sa femme. Le compagnon de Gwen ne savait pas comment ils arrivaient à gérer leurs activités après la perte de leurs amis.
– Tu devrais rentrer.
La Galloise se tourna vers l’immortel, prête à renchérir, mais elle se garda de le faire en croisant son regard éteint. Le Capitaine n’était plus que l’ombre de l’homme qu’elle connaissait et appréciait. Elle ne savait pas quoi faire ou dire pour apaiser sa détresse. Toutes leurs tentatives avaient échoué et il ne restait qu’un infime espoir de retrouver l’agent Jones. Jack ne voulait pas abandonner, pas après avoir dit adieu à leurs collègues. Il prit une grande inspiration avant de poursuivre.
– Cela fait des heures que nous cherchons un indice… il n’y a rien.
La jeune femme se leva et vint se placer près du leader, entourant ses épaules d’un bras protecteur.
– Nous reprendrons demain à la première heure, fit-elle en posant un baiser sur son front.
La brune enfila sa veste et se dirigea vers le sas d’un pas lent, espérant que l’immortel la retiendrait. Arrivée près de la roue de fer, elle tourna la tête vers le Capitaine. Ce dernier fixait l’écran, des larmes roulant sur ses joues. L’agent Cooper-Williams se fit violence pour ne pas le rejoindre. Jack avait déjà traversé des périodes sombres et les mots ne soulageraient pas sa peine. La Galloise n’était pas insensible à son chagrin, elle-même en avait gros sur le cœur.
Après la découverte de la femme cybernétique et sa tragique fin, Gwen avait enfin ouvert les yeux et découvert un jeune homme sensible que la vie n’avait pas épargné. Ensuite, après le départ soudain de l’immortel, ils avaient fait front ensemble contre les aléas liés à leurs activités et s’étaient rapprochés les uns des autres pour former une équipe unie. Ianto avait toujours été là pour eux et elle appréciait sa compagnie ainsi que les petites attentions qu’il leur témoignait, rendant leurs journées moins pénibles en l’absence du Capitaine.
Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, Gwen entra dans la cabine puis enclencha la commande de départ. Le silence régnant au Hub, lui donnait un air plus effrayant qu’il ne l’était en réalité et elle frissonna. Plus rien ne serait comme avant. Les rires et les chamailleries rendaient ces lieux vivants, maintenant cela ressemblait plus à un cimetière qu’à un espace de travail. Quelques jours à peine, ils étaient tous là, échangeant des plaisanteries comme le font les amis, commentant la liaison du leader et de l’agent Jones, se demandant à quel moment ils officialiseraient leur relation, parce qu’il fallait être aveugle pour ne pas remarquer les regards qu’ils se lançaient, pensant que les autres ne les voyaient pas.
Cette période était finie, il ne leur restait plus que la douleur et de la colère contre un être épris de vengeance. Jack avait perdu deux membres de son équipe et le seul parent qu’il lui restait. Comment faisait-il pour supporter ces épreuves ? Certes, le leader n’était pas responsable des agissements de son cadet, mais la culpabilité le rongeait de l’intérieur et même le soutien de Ianto n’était pas parvenu à apaiser ce sentiment.
Pourtant, le Gallois n’avait pas renoncé et avait été présent à ses côtés, le soutenant lorsqu’il en avait besoin et le forçant à prendre du repos, s’occupant de la maintenance du Hub seul, sans jamais se plaindre ou demander de l’aide. C’était au Capitaine à présent de le soutenir et il se promit de le faire dès que l’agent Jones serait de retour.
Jack se leva quelques minutes après le départ de la jeune femme. Il verrouilla la base, puis se dirigea vers le conduit menant aux niveaux inférieurs. Il devait nourrir les pensionnaires et libérer le ptéranodon, tâches habituellement accomplies par l’agent Jones. Une fois les corvées effectuées, le Capitaine retourna à la zone centrale puis se rendit à la cuisine. Ianto avait prévu leur dîner comme il le faisait chaque soir.
L’immortel se servit une part et alla s’installer sur le canapé. Il picorait dans son assiette tout en consultant les dernières données de la faille. Ce n’est que tard dans la nuit qu’il éteignit l’écran et se rendit dans la chambre située sous son bureau. Tout était resté en l’état, la veste du Gallois reposait sur le dossier de l’unique chaise ainsi que sa cravate.
Jack caressa le bout de soie, retenant d’autres larmes qui bordaient aux coins de ses paupières. Il devait être fort et ne pas se laisser abattre par la disparition de son amant. Même si cela lui prenait des jours, des semaines, voire des années, il ramènerait son compagnon dans leur espace-temps. C’est sur cette pensée qu’il ferma les yeux, se laissant glisser dans les bras de Morphée.
***
Tosh était soucieuse. L'homme était entré dans le centre alors qu’aucune alarme n’avait décelé sa présence, ni alerté d’une intrusion dans la base secrète. Il devait bien y avoir une explication à ce phénomène pour le moins singulier. L’agent Costello se tordait les mains nerveusement, attirant l’attention de sa collègue.
Et si tout ceci était le résultat de ses activités ?
Le Capitaine ne savait pas qu’elle gardait des artéfacts dans un local sans caméra pour pouvoir les étudier et les démonter sans avoir à rendre de comptes. Pouvait-elle maintenant lui en toucher un mot au risque de s’attirer ses foudres ? Elle devait absolument vérifier ses théories sinon elle risquait de perdre son poste, mais aussi l’accès à des objets d’une grande valeur technologique.
– Tout va bien, Suzie ?
Ladite Suzie, perdue dans ses réflexions, sursauta. Il n’était pas question qu’elle se prive de ces découvertes alors elle se reprit puis se tourna vers la Japonaise, un sourire aux lèvres.
– Oui. Pourquoi cela n’irait-il pas ?
– Tu semblais ailleurs.
– Je réfléchissais… Comment a-t-il fait pour entrer ?
– Je ne sais pas, mais il y a une explication et je vais la trouver, répliqua l’informaticienne en réajustant ses lunettes sur son nez.
– Je te fais confiance pour cela. Comment comptes-tu procéder ?
– La base est équipée de détecteurs.
– Aucune alarme ne s’est déclenchée, lui fit remarquer sa collègue.
– Je sais, répliqua Tosh, le système que j’ai installé va rechercher toutes les anomalies présentes dans le flux de la faille, certains pics sont si infimes qu’on ne les remarque pas, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu d’activité. Une brèche a dû se former à un moment ou un autre et je vais la trouver, continua-t-elle en pianotant sur son clavier.
L’agent Costello l’observait, se doutant que la Japonaise finirait par découvrir que quelqu’un faisait des tests non autorisés à l’intérieur de la base. Le leader avait formellement interdit ces pratiques après avoir failli perdre les membres de son équipe lorsqu’une sonde avait explosé dans le laboratoire, répandant dans l’air une substance toxique. L’étau se resserrait autour d’elle, et Suzie avait peu de temps avant d’être démasquée.
Après déduction, la jeune femme avait compris que l’objet qu’elle avait examiné, un peu plus tôt dans la soirée, était un manipulateur de vortex et qu’elle avait ouvert, par inadvertance, un passage entre deux espaces-temps. Comment le dénommé Jones avait été pris dans la perturbation, était l’énigme qu’elle devait résoudre au plus vite. Étant donné les circonstances, pourrait-elle le ramener à son point de départ ? Il fallait absolument qu’elle discute avec le visiteur pour savoir d’où il venait, et le renvoyer chez lui sans que le Capitaine soupçonne son implication dans l’affaire.
Le médecin était soucieux, même s’il n’en laissait rien paraître devant le leader. Ce dernier scrutait le jeune homme qu’il venait d’enfermer, cherchant à comprendre ce qu’il était venu faire dans la base secrète. Après avoir capté les pensées confuses de l’intrus, le Capitaine était troublé par celles qui germaient dans son esprit. Il devait absolument lui parler, en dehors de la présence du docteur Harper, ne souhaitant pas que celui-ci en apprenne plus sur sa personne. Il y avait des informations que les agents ignoraient et cela devait rester ainsi pour leur sécurité.
– Il va falloir vérifier son identité, lâcha Jack.
– Nous ne pourrons pas le garder indéfiniment. C’est un civil…
– Et pourquoi pas ! le coupa le leader. Il a pénétré ici sans autorisation et je suis persuadé qu’il ne nous a pas tout dit.
– Tu veux vraiment l’interroger ?
– C’est ce qui est prévu, mais pas ce soir, il est tard.
– Tu as raison, la nuit porte conseil, demain nous y verrons plus clair dans cette affaire, renchérit le docteur Harper en entraînant son supérieur vers la sortie.
Owen était persuadé que le dirigeant trouverait un moyen de faire parler leur prisonnier. Après tout, ce dernier avait pénétré dans le Hub sécurisé sans déclencher d’alarme. Cela faisait de lui une menace pour les membres de l’équipe. Cependant, il ne pouvait pas laisser le Capitaine utiliser les mêmes méthodes que celles qu’il appliquait aux créatures hostiles qu’il interrogeait. Jones était un humain et par conséquent il avait des droits.
Peut-être était-il pensionnaire d’un asile et qu’il s’en était échappé, pensait Owen en marchant au côté de son supérieur. Ils opéraient dans l’anonymat et la population ignorait que le bâtiment abritait une agence secrète. Révéler leur existence et le but de l’organisation au grand public serait préjudiciable, le docteur Harper en était conscient. Comment l’individu avait-il déjoué tous les faisceaux lumineux de surveillance et coupé l’alarme anti intrusion était une énigme qu’ils se devaient de résoudre pour leur propre sécurité.
Alors qu’ils remontaient à la zone centrale, le leader stoppa brusquement. Cela s’était passé si vite que son subconscient avait enregistré un détail qui ne faisait surface qu’à l’instant.
– Qu’est-ce qui se passe ? demanda Owen.
– N’as-tu pas senti une secousse lorsqu’il est apparu ?
– J’étais à l’infirmerie à autopsier le Hoix, l’excès de nicotine lui a été fatal, lâcha le médecin, ne voyant pas où le Capitaine voulait en venir.
– L’as-tu fouillé ?
– Non. Mais enfin, qu’est-ce qui te prend ?
Le leader n’eut pas le temps de lui répondre que l’alarme de la faille résonnait dans les haut-parleurs. Les deux hommes parcoururent les derniers mètres au pas de course. Suzie était soulagée, cette diversion tombait à point nommé, en espérant que le Capitaine ne requerrait pas son concours pour cette mission. Tosh notait les coordonnées d’activation, attentive aux éléments qui s’inscrivaient sur son écran si bien qu’elle ne remarqua pas le sourire de sa collègue.
– Qu’est-ce qu’on a ? demanda Jack en stoppant près de l’informaticienne.
– Deux signatures dans Bute Park, elles ne bougent pas.
– De nouveaux visiteurs ? interrogea Owen en enfilant son blouson.
– Je n’ai aucune correspondance dans la base de données, répondit-elle.
– OK, je vais prendre ma trousse au cas où !
Le leader le laissa faire, son attention étant portée sur l’image du prisonnier qui était affichée sur l’écran mural. Ce dernier assis sur la couchette, la tête appuyée contre la paroi cimentée ne semblait pas effrayé par ses voisins de cellule. C’était surprenant, parce que les créatures auraient foutu la trouille à toute personne les apercevant, alors que le jeune homme ne montrait aucune émotion quelle qu’elle soit.
– Étrange. D’où vient-il ? Il faut que je l’interroge...
– On y va ?
Jack sortit de ses pensées et se tourna vers le docteur Harper qui tenait en main sa sacoche. L’agent Costello faisait mine d’être plongé dans un dossier, priant pour que son supérieur ne lui demande pas de les accompagner.
– Il va te faut une invitation Suzie, lança-t-il d’une voix forte, faisant sursauter l’interpellée. Tosh, tu verrouilles la base dès que nous serons dehors, ajouta-t-il en se tournant vers la Japonaise.
Les agents obtempérèrent rapidement, conscients que le dirigeant ne tolérait aucune récrimination une fois qu’il avait donné un ordre. Le leader était contrarié et son humeur s’en ressentait, jamais il n’avait été aussi cassant depuis que le docteur Harper le connaissait. Il se demandait ce qui mettait son supérieur dans cet état. Suivant son regard, le médecin comprit alors qui en était responsable. Jones était mal barré si le Capitaine mettait ses menaces à exécution. Owen cherchait un moyen de l’en dissuader, il devait bien exister une solution qui ne mettrait pas le prisonnier en danger.
– On y va !
Les deux membres suivirent le dirigeant et ils entrèrent dans la cabine d’ascenseur alors que la roue de fer se fermait, confinant le Hub. L’immortel resta silencieux durant le trajet les menant vers la surface, troublé par les sentiments que lui inspirait le nouvel arrivant. Si ce dernier disait vrai, il devait venir du futur, parce qu’il n’aurait pas pu oublier ce regard océan où il avait failli, l’espace d’un instant, se perdre avant de capter les pensées confuses de l’individu.
Ce jeune homme prétendait qu’ils étaient amants. Peut-être, que c'était le cas, mais au moment présent, il était un parfait inconnu qui semblait avoir beaucoup d’information sur lui, bien plus que Jack en avait révélé aux membres de son équipe. Certes, le Capitaine leur faisait confiance, il les avait engagés, prenant grand soin de faire une enquête sur leur passé, mais il y avait des éléments du sien qu’il ne souhaitait pas leur communiquer.
Ses réflexions lui donnaient le tournis dans cet espace clos. Il soupira lorsque les portes s’ouvrirent sur un couloir faiblement éclairé. Son silence préoccupait Suzie qui cherchait un moyen d’interroger le dénommé Jones sans que ses collègues soupçonnent son implication dans son arrivée soudaine. Owen, pour une fois, ne fit aucune remarque, comprenant que l’instant était mal choisi. Le leader avait dans le regard une lueur qu’il n’avait jamais vue auparavant et cela ne le rassurait pas. Que comptait-il faire de leur nouveau pensionnaire ?
***
Jack remuait dans son lit en proie à un cauchemar où Ianto le suppliait de lui venir en aide et chaque fois qu’il s’approchait du Gallois, ce dernier disparaissait de son champ de vision. Il ouvrit les yeux brusquement, sortant du même coup de ce rêve effrayant. Son regard parcourut la pièce à la recherche d’une présence. D’étranges images s’étaient immiscées dans son esprit durant son sommeil. Étaient-ce des réminiscences ? Étaient-elles réelles ? Le désespoir prenait-il le pas sur l’angoisse qu’il ressentait depuis l’incident ?
Pourtant, Jack avait la certitude que son compagnon était vivant, coincé quelque part sur la ligne du Temps. Où avait-il atterri ? Était-il effrayé, blessé ? Comment pouvait-il le ramener dans leur réalité sans technologie adéquate ?
L’immortel se leva, enfila un pantalon et un t-shirt avant de rabattre ses bretelles sur ses épaules. Un regard à sa couche le fit soupirer fortement. Ianto était encore là, la veille, blotti dans ses bras, lui déclamant dans sa langue natale des mots dont il ne saisissait pas le sens, mais qui l’apaisaient, lui donnant la force de ne pas abandonner cette lutte sans fin.
Depuis le début de leur collaboration, le Capitaine avait été intrigué par le Gallois. Ce dernier était intervenu dans un combat contre un Weevil, se présentant au dirigeant de Torchwood, une fois la créature maitrisée, puis Ianto avait croisé plusieurs fois son chemin jusqu’au soir où ils avaient capturé un ptérodactyle qui résidait maintenant dans les hauteurs du Hub. C’est cette nuit-là que Jack avait décidé de l’engager, après avoir roulé par terre avec le jeune homme, évitant ainsi de finir écrasé par le reptile volant lors de sa chute.
La réserve du Gallois avait accru son désir de le connaître plus intimement, et il avait fallu bien des mésaventures pour les rapprocher, révélant par la même occasion des secrets enfouis. Jack avait pardonné après un certain temps, conscient que Ianto regrettait ses erreurs de parcours. Ce dernier avait prouvé depuis, à maintes reprises, qu’il était loyal et digne de confiance. Avec lui, l’immortel se sentait vivant, rattaché à cette planète qui l’avait accueilli depuis plus d’un siècle.
Certes, ils avaient des divergences d’opinions, mais ils arrivaient toujours à trouver un compromis qui les satisfaisait, sans que l’un d’eux se sente lésé. Leur relation avait passé plusieurs stades : physique au début, elle s’était transformée en liaison où les sentiments avaient maintenant leur place. Ianto était arrivé à briser cette carapace que l’immortel s’était forgée au fil du temps. Il avait compris sa réticence à s’engager, conscient que Jack avait perdu bien plus d’êtres auxquels il tenait que la plupart des humains.
Tout n’avait pas été simple, loin de là et nombreux avaient été les obstacles qui s’étaient dressés devant eux. L’agent Jones le rendait meilleur homme qu’il n’avait jamais été jusqu’à présent et il était heureux. Le Capitaine savait que son amant était tombé amoureux, son regard étant assez explicite pour qu’il s’en rende compte. Jack l’aimait également, à sa manière, même s’il ne le lui avait pas dit avec des mots. Son existence avait été si longue, que l’immortel attachait peu d’importance aux déclarations d’amour. À cet instant, il regrettait de ne pas lui avoir avoué que son cœur lui appartenait.
Une alarme le fit quitter précipitamment la pièce où il avait passé la nuit. Un coup d’œil à l’écran mural et le leader sut que la faille avait rejeté une créature dans la cité. Le Capitaine écrivit quelques mots sur une feuille de papier et la laissa sur le poste de travail de la Galloise, puis il quitta la base. Peu après son départ, une déchirure apparut dans la zone centrale. La brèche se referma au bout de quelques minutes, cependant elle fut capturée par l’objectif de la caméra qui filmait les lieux en continu. Une demi-heure plus tard, Gwen faisait son entrée dans le Hub.
A suivre…