Petite songfic offert à Kat9
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Donald P. Bellisario & Don McGill. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Doucement
Tony,
J’aimerais tellement commencer cette lettre par : mon amour, mon bien-aimé, mais je sais que tu éclaterais de rire ou que tu grognerais, selon ton humeur du moment. Alors j’écris simplement « Tony », pourtant je n’en pense pas moins.
Tu me manques… Tu me manques plus que je n’aurais jamais pu l’imaginer.
J´ai beau chercher ta trace à travers les jours qui s´écument
Traîner sur les terrasses ou me balader sur la Lune
J´ai beau changer d´espace m´inventer d´autres quais des Brumes
Rien de nous deux s´efface malgré le temps et l´amertume
Je présume que tu n’as pas manqué ma petite allusion à ce grand film en noir et blanc que tu m’as fait découvrir peu de temps avant ton départ.
Tu sais que je suis en train de me découvrir l’âme d’un cinéphile ? Lorsque tu reviendras, je crois bien que nous pourrons faire de nouveaux concours de répliques et que cette fois-ci je pourrai y tenir ma partie ! Mais vois-tu, quand je regarde tous ces films que tu as amoureusement collectionnés, j’ai un peu l’impression d’être plus près de toi, d’entendre ton rire dans les comédies, et de voir ton regard s’embuer dans les tragédies, m’attendant toujours à t’entendre grommeler que « décidément mon allergie ne s’améliore pas » !
Tout ici me parle de toi, de nous…
J´ai beau chercher sans cesse à travers les astres et les lois
Les erreurs, les faiblesses qui ont témoigné contre moi
J´en voulais des promesses elles m´ont toutes éloigné de toi
Elles ont tué l´ivresse qui claquait au bout de nos doigts
Rassure-toi, je ne me laisse pas aller : pas question de déprimer ou de gémir sur mon sort. Bien sûr, se lever le matin pour aller au boulot est plus difficile, parce que je sais que tu n’y seras pas. Et puis, ce service me pèse. Qui aurait cru ça hein ? N’importe qui aurait été persuadé que je serai ravi d’intégrer un service de contrôle informatique : et bien non ! Ces machines n’ont pas d’âme et tout me semble ennuyeux là-bas sans toi, sans Ziva, sans Gibbs.
Je vais voir Abby le plus souvent que je peux et je croise notre boss dans les couloirs, parce qu’on pourra me dire ce qu’on veut : il restera toujours notre boss. Alors de nous trois je suis celui qui a eu le plus de chance parce qu’au moins je ne suis pas en mer comme toi ou je ne sais où comme Ziva.
Mais évidemment, des trois, c’est toi qui me manque le plus, toi qui m’as dit en préparant ton sac que je n’étais pas obligé de t’attendre, que si je le voulais je pouvais tout oublier.
Et doucement, j´oublierai tout doucement
Je f´rai semblant doucement
En attendant ton retour, comme dans une vieille chanson d´amour
Parfois je me demande si tu n’as pas dit ça pour te libérer toi-même. Après tout, si nous reprenons chacun notre chemin qui le saura ?
Les mois passés près de toi ont été parmi les plus beaux de ma vie et je ne regrette rien de ce que nous avons vécu. Pourtant le fait que tu te sois toujours tellement opposé à ce qu’on avoue notre liaison à nos amis m’a toujours un peu gêné, comme si tu voulais te garder une porte ouverte, comme si tu avais honte de nous… de moi…
Et ces mots que tu m’as dits m’ont déchiré le cœur, même si je ne t’en ai rien montré. Pourtant, en quittant l’appartement, ton appartement dans lequel tu m’as permis de rester sous prétexte de veiller sur tes sacro-saints DVD, tu m’as serré contre toi, et tu m’as murmuré d’autres mots, des mots d’amour que je garde précieusement au fond de moi et qui me disent que peut-être je te manque autant que tu me manques.
J´ai beau chercher des rimes à travers les lignes du destin
Entrevoir d´autres signes perchés sur les monts Tibétains
Mais elles sont hautes les cimes quand on a le cœur orphelin
Y a que dans les contes de Grimm que les histoires se finissent bien
Parfois je suis en colère : nous n’avions pas mérité ça ! Je vous aux gémonies tous les Vance de la création ! Pourquoi séparer une équipe qui est l’une des meilleures, sinon la meilleure ?
Certes la mort de Jenny est tragique, mais ni toi ni Ziva n’auriez pu empêcher ce drame ! Pourquoi nous en tenir responsables ? Pourquoi nous faire payer ce coup du sort ? Pourquoi vouloir punir ceux qui n’y pouvaient rien ?
Tu m’as promis qu’on se reverrait, tôt ou tard. Je sais bien que tu auras des permissions, mais est-ce que nous pourrons reprendre là où nous nous sommes arrêtés ? Est-ce que sur ton grand navire tu ne vas pas trouver quelqu’un pour me remplacer, quelqu’un de plus beau, de plus intelligent, de plus amusant ?
Que deviendrai-je sans toi, sans ton rire, sans l’espoir de te revoir ?
Et doucement, j´oublierai tout doucement
Je f´rai semblant doucement
En attendant ton retour, comme dans une vieille chanson d´amour
Je n’ai pas compris tout de suite pourquoi tu refusais que nous nous parlions par webcam, pourquoi, puisque maintenant la technique le permettait, tu nous interdisais ce réconfort. Je t’avoue que j’ai pensé que tu avais déjà tourné la page.
Et puis j’ai réalisé quelle torture ça aurait été pour nous de nous voir sans nous toucher, de nous parler sans nous dire les mots qui comptent vraiment, de nous comporter comme de simples amis quand nous avons tant d’autres choses à nous dire. C’est toi qui a eu raison : si nous ne pouvons pas nous parler à cœur ouvert, alors autant nous taire.
Heureusement il reste le courrier, et cette longue lettre que tu recevras d’ici quelques jours. Je ne sais pas si tu y répondras, je ne sais pas ce que tu en penseras… Mais ça fait cinq semaines aujourd’hui que tu es parti et, si tu ne t’en souviens pas, c’est la date anniversaire de notre première fois : un an aujourd’hui que nous sommes officiellement un couple.
Non, s’il te plaît ! Ne ris pas de cette déclaration, ne t’en fâche pas non plus. Laisse-moi penser que nous sommes bien un couple, un couple qui est séparé mais qui va se retrouver. Laisse-moi me faire le film de ton retour : tu descends de ton navire, magnifique, sentant les embruns et moi je suis là, sur le quai et je te regarde. Alors tu t’approches de moi et tu m’enlaces et au moment où nos lèvres se rejoignent tu me jures que tu ne me quitteras plus jamais !
Oui, je te vois rire à gorge déployée de mon petit côté fleur bleue… Ris si tu veux, mais ne m’ôte pas l’espoir de te revoir.
Et doucement, j´oublierai tout doucement
Je f´rai semblant doucement
En attendant ton retour, comme dans une vieille chanson d´amour
Où que tu sois en ce moment, quoi que tu fasses, j’espère que tu as une pensée pour moi en ce jour particulier. J’espère que toi aussi tu as la nostalgie de ma voix, de ma peau, de nos étreintes. J’espère que tu comptes les jours qui nous séparent.
Si ce n’est pas le cas… Je ne veux même pas y penser.
Mon Tony, mon amour, pardonne-moi de t’avoir livré mon cœur mais j’en avais besoin et j’espère que tu le comprendras. L’homme que j’aime le comprendra : celui qui sait comme personne me réconforter, m’écouter, celui qui est d’une tendresse à laquelle personne ne pourrait croire venant de lui, celui qui se montre si fort et si fragile à la fois… Cet homme-là, je crois, sera touché de ces lignes et il s’essuiera les yeux en pestant contre son allergie.
Et si cet homme-là n’est plus, si cette lettre l’agace ou le fait rire, alors… alors qu’il me renvoie simplement ce petit cœur en or que je lui ai offert au moment de son départ : je comprendrai.
Mon Tony, mon amour… Loin de toi le temps n’en finit plus. Mais je garde l’espoir que nous allons nous retrouver très bientôt et c’est cet espoir qui me donne la force d’affronter chaque jour nouveau sans toi.
Je t’aime. Je t’attends.
Ton Tim.
FIN
Chanson de Liane Foly
Evidemment cet OS se situe durant la saison euh... 6? quand l'équipe a été momentanément dissoute.