Dernier reclassement de la saison: une songfic destinée à l'anniversaire de Christie...
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Brad Wright & Robert Cooper. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Ca plane pour moi
- Rodney ! Rodney est-ce que vous allez bien ? Mais enfin ! Pourquoi avez-vous fait ça ?
La voix à la fois inquiète et angoissée du colonel retentissait dans la grande salle tandis qu’autour de lui, les membres de l’équipe, abasourdis, regardait le corps du scientifique inconscient après avoir été touché par un rayon inexplicablement venu du dôme.
Furieux, Sheppard se releva, la main sur son arme :
- Non ! s’interposa Gluck, le chef du village qu’il avait découvert quelques heures plus tôt. Nous ne sommes pas vos ennemis ! Nous ne sommes pas hostiles !
- Et ça alors ? répliqua le colonel en montrant le corps de MacKay vers lequel Teyla se penchait maintenant afin de savoir dans quel état il était.
En même temps qu’il se dressait face à leur hôte, John Sheppard s’adressait les plus amers reproches : comment avait-il pu baisser ainsi sa garde ? Certes l’accueil reçu lorsqu’ils étaient apparus à l’orée du village avait très vite émoussé sa méfiance : les gens de ce peuple paraissait doux, heureux de vivre, ne se posant pas les masses de questions existentielles et inutiles avec lesquelles la plupart des gens gâchent une vie qui pourrait être bien plus paisible, ne se plaignant apparemment de rien…
« Des moutons… » avait maugrée Rodney pour qui le simple fait d’être juste heureux était absolument inimaginable.
Et lorsque le chef du village les avait invités à se joindre à lui et à ses conseillers pour envisager une alliance, ils s’étaient rendus sous le grand dôme en toute confiance. Et maintenant…
- Votre ami a bafoué une fois de trop les lois de notre peuple. Le rayon de la sérénité l’a frappé, mais il n’en gardera aucune séquelle. Il ira même mieux qu’avant.
- Mieux qu’avant ! De quoi vous parlez ? Et c’est quoi ce rayon de la sérénité ?
- Nous allons accompagner votre ami dans une pièce où il se remettra très vite. Vous pouvez bien entendu rester à ses côtés.
- Et comment que je vais rester ! Et en attendant…
- En attendant colonel, vos équipiers restent nos invités. Vous nous rejoindrez lorsque votre compagnon aura repris ses sens.
Après un bref conciliabule, les habitants d’Atlantis convinrent que plutôt que se lancer tête baissée dans une vendetta, il valait mieux attendre effectivement de voir si le chef leur mentait ou pas. Sheppard suivit donc les deux hommes qui emportaient Rodney à l’écart après avoir demandé à Ronon et Teyla de rester sur leurs gardes, ce qu’ils ne manquèrent pas de promettre, les yeux farouches de ses compagnons lui indiquant que s’il y avait traquenard, ils seraient prêts à se défendre.
Les hommes allongèrent Rodney sur un grand lit dans une pièce somptueuse d’où s’exhalait une douce senteur fleurie. John se détendit : cela ne ressemblait certes pas à une prison. Il s’installa à côté de son ami, attendant que celui-ci ouvre les yeux, ce qui ne tarda pas à arriver.
- Rodney ! Vous allez bien ?
Le scientifique lui adressa un regard flou avant qu’un grand sourire niais ne vienne se plaquer sur ses lèvres, un sourire que John ne lui avait jamais vu, qui indiquait une sérénité qu’il n’avait sans doute jamais connue.
- Waouh ! Bien sûr que je vais bien ! Et comment !
Wam! Bam!
Mon chat, splatch
Gît sur mon lit
A bouffé sa langue
En buvant dans mon whisky
Quant à moi
Peu dormi, vidé, brimé
J´ai dû dormir dans la gouttière
Où j´ai eu un flash
- Rodney ! MacKay ! Reprenez-vous !
Mais qu’est-ce qui arrivait à leur scientifique ?
Celui-ci se levait et s’approchait du colonel :
- Allez-quoi, John ! La vie est belle ! Le temps est clair, les petits oiseaux chantent ! Soyons heureux ! J’ai envie d’aller me baigner ! Pas vous ?
Et joignant le geste à la parole, Rodney entreprit d’ôter ses vêtements. Eperdu, Sheppard se précipita sur lui et lui tint les mains :
- Mais enfin MacKay ! Réveillez-vous ! Qu’est-ce qui vous prend ?
- Relax mon colo d’amour ! Tout va bien ! Décoince-toi un peu…
Décidément, il était de plus en plus parti le pauvre scientifique s’aperçut un colonel décidément débordé par l’individu qu’il avait en face de lui et qui ressemblait bien peu au Rodney MacKay qu’il connaissait.
Celui-ci se trémoussait maintenant en hurlant d’une voix de fausset :
Hou! Hou! Hou! Hou!
En quatre couleurs
Allez hop!
Un matin
Colonel est v’nu chez moi (1)
Mann’quin de Cellophane (2)
Cheveux chinois
Un sparadrap
Une gueule de bois
A bu ma bière
Dans un grand verre
En caoutchouc
Hou! Hou! Hou! Hou!
Comme un indien dans son igloo
- Rodney !
La bouche grande ouverte, n’en croyant pas ses yeux, Sheppard assistait à la transformation complète du geignard qu’il côtoyait habituellement. Petit à petit un sourire étendit ses lèvres : visiblement le scientifique allait plutôt bien alors il pouvait se permettre un petit coup fourré. D’un mouvement imperceptible, il mit en marche son enregistreur : s’il n’avait pas image et son pour prouver ses dires, personne ne le croirait ! Qui dans la cité pourrait imaginer l’intimidant docteur Mac Kay en train de faire l’avion autour de la grande pièce en clamant :
Ça plane pour moi
Ça plane pour moi
Ça plane pour moi moi moi moi moi
Ça plane pour moi
Hou! Hou! Hou! Hou!
Ça plane pour moi
John s’était assis sur le lit, souriant de voir, pour une fois le scientifique aussi détendu. Et soudain il comprit les mots de leur hôte. Plusieurs fois déjà celui-ci avait fait référence à leur loi : accepter la vie comme elle venait. C’était pour cela que les habitants de ce monde ne se plaignaient jamais.
Il se rappela aussi que MacKay, en bon pessimiste dubitatif qu’il était, avait posé la question à Kamala, la scientifique du village.
- Jamais personne ne se plaint de rien alors ?
- Si… Ca arrive bien sûr. Mais c’est rare et ça ne dure pas.
- Et ci ça arrivait ? Que se passerait-il ?
- Ca arrive parfois. Mais alors le rayon remet tout en place.
- Le rayon ? Quel rayon ? De quoi parlez-vous ?
A ce moment là Gluck était arrivé et le scientifique avait décidé de remettre à plus tard son interrogatoire. Tandis qu’on transportait Rodney vers la chambre, Gluck avait marché à leurs côtés et lui avait expliqué que le rayon qui venait de frapper l’éternel râleur était une invention de leurs anciens : quand une personne semblait ne pas voir ce que la vie lui offrait de beau, le rayon intervenait.
Et il était évident que s’il était un être qui ne savait pas prendre le bon côté des choses c’était bien MacKay qui, depuis leur arrivée dans le village n’avait cessé de se plaindre de tout et de rien : de l’atmosphère selon lui trop chargée en humidité, de la nourriture qu’il regardait avec suspicion, certain qu’elle allait réveiller ses allergies, des habitants qui lui paraissaient trop gentils pour être honnêtes à moins qu’ils ne fussent complètement décérébrés, avait-il murmuré peu charitablement, de la luminosité qui lui blessait les yeux et tout à l’avenant.
Puis soudain, le colonel fut arraché à ses pensées tandis qu’un Rodney transformé en ventouse se jetait sur lui et entreprenait de le dévêtir tout en claironnant :
Allez hop! Viens par là (3)
Quel panard!
Quelle vibration!
De s´envoyer
Sur le paillasson
Limé, ruiné, vidé, comblé (4)
"You are the King of the divan"
Qu´il me dit en passant (5)
Hou! Hou! Hou! Hou!
I am the King of the divan
- Rodney !!!
- Allez ! Tu en meurs d’envie ! Et moi aussi ! On s’en fout de cette loi débile de non fraternisation ! Tu es mon keum à moi ! Ca fait trop longtemps que j’en ai envie !!! Tu es beau ! Tu es mignon ! Tu es mon chaton…
- Mais…
Sheppard se débattait, mais il ne voulait surtout pas faire de mal à son ami qui s’était assis à califourchon sur lui. Il n’aurait jamais pensé que le scientifique, un peu replet, fut aussi fort. Et puis, le frottement sur une certaine partie de son anatomie commençait à produire son effet et il en arrivait à se demander si finalement il ne devait pas laisser faire : rien qu’une fois…
Depuis le temps qu’il rêvait de MacKay en secret ! S’il n’avait que cette chance d’avoir un moment d’intimité avec lui, pourquoi la laisser passer ?
Les mains du scientifique s’était faufilées sous son tee-shirt après avoir ouvert sa veste et il frissonna au contact des doigts sur son épiderme soudain fort réactif tandis que son esprit partait à son tour à la dérive.
Ça plane pour moi
Ça plane pour moi
Ça plane pour moi moi moi moi moi
Ça plane pour moi
Hou! Hou! Hou! Hou!
Ça plane pour moi
Non ! Il ne pouvait pas laisser faire ça ! Pas comme ça ! Pas dans ces conditions pensa soudain Sheppard alors que sa conscience se rappelait à son bon, ou mauvais, souvenir. Comment pourrait-il jamais regarder MacKay en face s’il lui cédait alors que ce dernier ne savait absolument plus ce qu’il faisait.
- Rodney… Il est temps de vous calmer maintenant ! Vous savez bien que nous deux ce n’est pas possible.
- Bien sûr que c’est possible ! La preuve ! Toi ! Moi ! J’en rêve depuis longtemps et toi aussi. Je t’ai bien vu me regarder avec les yeux d’un chat qui a vu une belle souris… Tu ne veux pas que je sois ta souris mon chaton ?
Allez hop!
T´occupe
T´inquiète
Touche pas ma planète
It´s not to day
Quel le ciel me tombera sur la tête
Et que l´alcool me manquera
Hou! Hou! Hou! Hou!
Ça plane pour moi
- Rodney !!!
Retrouvant ses réactions, Sheppard réussit à repousser la pieuvre gluante qu’était devenu MacKay et il se releva, mettant quelques mètres entre lui et l’énergumène déchaîné qui le regarda avec tristesse tandis en arborant une lippe malheureuse :
- Je vois ! Je ne suis pas assez bien pour toi ! Trop moche ! Trop gros ! Trop désagréable…
Et de se mettre à gémir :
Allez hop! mon ti chat
S´est tiré
S´est barré (6)
Enfin c´est marre, a tout cassé
L´évier, le bar me laissant seul
Comme un grand connard
John ne pouvait décemment pas le laisser se mettre dans cet état, d’autant qu’il risquait d’être à nouveau frappé par le rayon s’il continuait à se plaindre de cette manière éhontée. Et dans ce cas, il n’osait imaginer dans quel état il serait : si une seule dose l’amenait à se comporter ainsi, que serait-ce s’il subissait une nouvelle décharge ?
- Mais non… Rodney… Je vous assure que vous êtes un type bien. Et que, si je le pouvais…
- Quoi ?
- Je vous aime beaucoup Rodney et même je…
Mais il ne put pas finir sa phrase, recevant de plein fouet le scientifique qui se jetait sur lui avec fougue, les envoyant tous les deux au sol. Il accusa le choc avec une grimace mais n’eut guère le temps de s’attarder à lister d’éventuels dommages parce que le scientifique se mettait à dévorer sa bouche de baisers si torride qu’il ne put s’empêcher d’y répondre.
Et de nouveau il sentit son désir s’éveiller à ce corps si tentant sur le sien, à ses lèvres qui écrasaient les siennes, à cette langue qui affolait la sienne, et ces fesses qui pesaient de tout leur poids sur sa virilité, en initiant un mouvement qui ne pouvait que provoquer une réaction physiologique incontrôlable.
Et soudain il eut l’impression que son esprit fusionnait avec celui de Rodney et qu’ensemble ils scandaient :
Hou! Hou! Hou! Hou!
Le pied dans le plat
Ça plane pour moi
Ça plane pour moi
Ça plane pour moi moi moi moi moi
Ça plane pour moi
Après tout, au diable les scrupules, les regrets, les remords ! Carpe Diem ! C’était la devise de ce monde, il en ferait la sienne pour cette journée. Et si jamais Rodney lui en voulait et bien il le ramènerait au village et il ne faisait aucun doute que le rayon ne tarderait pas à se manifester de nouveau tant, dans son état normal, le docteur MacKay était un insatisfait chronique !
Alors il se laissa emporter par la volupté, acceptant sans hésitation de laisser les rênes à Rodney et s’en félicitant très vite. Il n’aurait jamais supposé que cet homme put avoir autant de « technique ». Et même s’il devait le regretter par la suite, au moins il aurait connu cela.
Et tandis qu’ils s’envolaient ensemble vers des cimes jamais explorées, il avait juste envie de crier à son tour :
Hou! Hou! Hou! Hou!
Ça plane pour moi
Ça plane pour moi
Ça plane pour moi
Ça plane pour moi
Le docteur MacKay se réveillait doucement. Bon sang ! Il avait un sacré mal de crâne ! Evidemment ! Il avait dû faire une allergie à il ne savait quoi dans ce fichu village peuplé de benêts ravis ! Il s’étira en se demandant pourquoi il se sentait aussi courbaturé.
Et puis soudain il s’aperçut qu’il était entièrement nu. Nu ! Lui ! Ca ne lui arrivait que sous la douche ! Et encore, le plus rapidement possible ! Jamais pour dormir et…
A ce point de ses pensées, sa bouche s’écarquilla en remarquant qu’il n’était pas seul dans le grand lit. Un colonel Sheppard tout aussi nu que lui reposait à ses côtés, un air de profonde satisfaction figé sur ses traits endormis. Il leva la main pour la poser sur l’épaule du militaire et le secouer d’importance pour lui demander des explications.
Et puis soudain il la laissa retomber : inexplicablement il se fichait de savoir ce qui s’était passé, pourquoi et comment ils étaient tous les deux dans le même lit, dans le plus simple appareil. Pour la première fois depuis très longtemps il se sentait parfaitement bien, à sa place, en paix, en sécurité.
Alors il se rallongea simplement et se rapprocha de John qui vint se blottir contre lui en murmurant :
- Je t’aime mon Rodney.
Et il s’entendit répondre dans un souffle :
- Je t’aime aussi chaton…
FIN
Chanson de Plastic Bertrand
Paroles originales :
1 Une louloute est v´nue chez-moi
(2) Poupée de cellophane
(3) Allez hop la nana
(4) Limée, ruinée, vidée, comblée
(5) Qu’elle me dit en passant
(6) Allez hop! ma nana
S´est tirée
S´est barrée