Stargate SG1 / Alex / Jack & Sam / PG13

Bien plus tard, quand toute cette affaire avait été tirée au clair et que nous avions compris le fonctionnement de la machine de Thor, Jack accepta de me confier ce qui s'était réellement passé pour que je le consigne dans ce que nous appelions communément "Les mémoires de SG1". Ce livre - cette biographie devrais-je dire - serait transmis aux générations d'explorateurs qui arriveraient au SGC dans le futur pour qu'ils comprennent que rien n'est jamais acquis dans la vie, et surtout pas dans cette base top secrète.

SJSJSJSJSJ

Après notre conciliabule, j'avais accompagné Daniel et Sam au mess, en espérant que le reste de l'équipe nous y retrouve. Nous n'avions aucune nouvelle du Général, impossible donc de savoir ce que le Président pensait de tout ça.

"Tu pourrais peut-être appeler ta mère, Alex, et lui demander ce qu'elle en pense" suggéra Daniel.

"Daniel, ça ne serait professionnel ni de la part d'Alex ni de sa mère" gronda Sam, en fronçant les sourcils. "Et la Sénatrice pourrait avoir des ennuis."

"Tu peux parler toi ! Dès qu'on a un problème, tu appelles ton père pour savoir ce que prépare la Tok'ra !" marmonna l'archéologue.

"Les implications ne sont pas les mêmes."

"Non justement, ça serait bien d'avoir des yeux et des oreilles au gouvernement, afin de savoir ce qui se prépare."

"C'est de l'espionnage, ça, Daniel et c'est interdit !"

Je les laissais se disputer tranquillement pendant que je prenais mon téléphone pour passer un appel.

"Salut, c'est moi" dis-je à la personne au bout du fil.

Sam et Daniel me regardèrent avec des grands yeux mais j'avais décidé de les ignorer, ainsi je repris ma conversation.

"Oui oui, ça va merci. Dis-moi, tu sais ce qui se passe au SGC exactement ? Un type a débarqué sans être annoncé, suite à l'accord avec la Russie !"

Mon interlocuteur me répondit que, justement, la Maison-Blanche était sur les dents à cause de l'arrivée de ce Major.

"Non, ça se passe bien mais je t'avoue que ce type me fait froid dans le dos" avouais-je. "Oui, tiens-moi au courant dès que tu en sais plus."

J'allais raccrocher, mais je décidais d'ajouter : "James ? Passe le bonjour à Maman pour moi. Bisous !"

Daniel me sourit et Sam me félicita. Elle appréciait que je passe par mon frère afin d'en apprendre plus sur notre histoire, sans mettre ma mère dans l'embarras. Jack et Teal'c étaient arrivés entre-temps et le Colonel ne releva pas la mention de James - même s'il savait que Sam avait mis un terme à son "absence de relation" avec lui dès qu'elle était rentrée à Colorado Springs.

Ce qui était surprenant, c'était le silence que gardait religieusement le militaire. Ca faisait même presque peur de le voir comme ça.

Daniel et Sam lui demandèrent environ toutes les deux minutes s'il allait bien et au final, il se fâcha en nous demandant "si un homme ne pouvait pas être pensif sans qu'on lui casse les niktas à longueur de journée ?"

Il se leva et quitta le mess sans même prendre le temps de débarrasser son plateau.

"C'est moi ou il est vraiment plus qu'étrange depuis ce matin ?" demanda Daniel, pendant que nous hochions tous la tête, médusés, le regard tourné vers la sortie qu'il venait d'emprunter.

Oui comme si un seul ne suffisait pas   

Merci pour ton message   

*****

Les jours et les semaines passaient, sans que nous ne sachions ce qui se passait avec le Colonel O'Neill.

La Russie et Kinsey semblaient calmés, comme apaisés - bien que dans le cas du Sénateur, nous le soupçonnions de préparer quelque chose mais tout le monde profitait de l'accalmie.

A cette époque, comme je l'écrirais dans nos mémoires par la suite, il était impossible de savoir ce que pensait Jack - vous me direz, vu le personnage, quelqu'un avait-il su réellement un jour ce que pensait cet homme ? Sauf que là, c'était encore plus dur, même pour ceux qui le connaissaient bien.

Daniel m'avait avoué qu'il lui rappelait le Colonel O'Neill qu'il avait rencontré à son arrivée à Cheyenne Mountain : froid et distant. Il ne lui manquait qu'une cigarette et une coupe de cheveux plus réglementaire pour que la ressemblance soit trompeuse. Je ne l'avais pas connu à l'époque, mais d'après la description de Daniel, je n'avais rien raté. Un autre homme était rentré d'Abydos et c'est ce Colonel qui était allé chercher son ami, accompagné de Sam Carter, quand la Porte avait été rouverte, environ sept ans avant mon arrivée.

Le seul qui semblait comprendre et partager son mutisme à l'époque était Teal'c. Comme le Jaffa n'était déjà pas un grand bavard en temps normal, le silence dans lequel se murait Jack lui convenait parfaitement. Il était aussi le seul à rechercher sa compagnie, que même Sam avait fuie.

Elle m'a confié, plus tard, qu'il était tellement différend qu'elle avait même douté de son identité. Quand nous avons appris l'existence du clone, beaucoup plus tard, Sam s'était même demandé si le clone n'était pas le vrai Jack.

Et pourtant, malgré tout cela, il a fallu reprendre les missions d'exploration, les travaux de traduction et de recherches, comme si de rien n'était.

J'avais failli passer la Porte plusieurs fois mais c'était toujours tombé à l'eau : la première fois, Sam était restée coincée au SGC - et donc, moi aussi. Ensuite, j'aurais dû partir avec Sam, Jack et Teal'c mais Daniel, qui devait rester à la base pour aider SG3 avec une traduction était tombé malade et j'avais du prendre le relai.

Cette fois, mon équipe et moi étions bien décidés à ce que je passe au travers de cet anneau en Naquadah !

Mais c'était sans compter sur Felger. Le Général Hammond avait failli le virer après l'incident avec Chloé et ses dernières péripéties avec un canon à plasma : J'avais accompagné Sam et Jack à sa présentation. Il nous avait donnés à tous des lunettes de protection et demandé de nous placer juste derrière le canon pour éviter le rayon. Quand il avait branché la machine des étincelles étaient apparues. Instinctivement, je me suis cachée derrière Jack, beaucoup plus grand que moi. Même Sam avait eu le même réflexe puis tout avait sauté. Hammond travaillait sur un rapport très important pour la Maison-Blanche et tout aurait été perdu si Fred n'avait pas réussi à retrouver la sauvegarde système.

Le Général était plus que furieux, et comme Jack était toujours perdu dans ses pensées - et qu'il détestait le scientifique - Sam avait plaidé la cause de Felger. Il avait eu l'idée d'un virus informatique, susceptible de paralyser une Porte choisie. Il lança, avec l'aide de Sam le projet "Avenger", en visant P5S-117 - en plein territoire de Ba'al.

Sam, ainsi coincée à la base, m'entrainait en quelque sorte avec elle - sans le vouloir. Elle avait cependant imploré Hammond de me laisser partir avec Jack et Teal'c, prétextant que comme Daniel était sur P3L-997, je pourrais toujours me montrer utile pendant les négociations. Et le Général, bien entendu, avait abdiqué.

Ainsi, me voilà devant la Porte active avec Jack, Teal'c et 4 autres hommes, en attente de partir vers P3C-249 et les rebelles Jaffas. J'étais nerveuse et écoutais à peine les remarques sarcastiques de Jack sur Felger. Je savais que s'il agissait comme ça, c'était parce qu'il avait peur pour Sam - le Docteur était une réelle catastrophe ambulante…

Au moment de quitter Sam, elle me frotta le bras, comme pour me donner du courage. "Prends une grande inspiration et bloque l'air dans tes poumons" m'avait-elle conseillé. Je répétais sans cesse ses mots dans ma tête et m'avançais ver la flaque bleue, encadrée de Jack et Teal'c.

Selon moi, je ne pouvais pas mieux être escortée pour un premier passage mais je n'en restais pas moins très nerveuse. Les garçons avaient marqué un temps d'arrêt puis d'un signe de tête, ils avaient mis un pied dans le vortex. J'avais calqué mon pas sur le leur et je m'étais avancée en même temps.

A des milliers d'années-lumière de là, sur P3C-249, j'ai eu l'impression que ma tête et mes poumons allaient éclater. J'avais suivi les consignes de Sam mais j'ignore si ça avait été efficace. Des mains puissantes m'avaient soulevée de terre avant que je ne m'effondre au sol, incapable de savoir où était le ciel ou encore le sol. J'avais l'impression d'avoir été passée au lave-linge, essorage à plus de 1000 tours/minute !

Jack me fit asseoir et me dit de mettre ma tête entre mes genoux et de prendre de grandes inspirations. Il souriait, comme je ne l'avais pas vu faire depuis des semaines ! J'avais compris par la suite que la distance effaçait en quelque sorte le lien avec son clone, le libérant du poids du partage des consciences.

Les négociations ne s'étaient pas déroulées aussi bien que les Tau'ris l'avaient espéré. Daniel et moi avions travaillé un moment à la rédaction du traité de paix et fait un résumé des points importants pour le Colonel - mais même cela avait été insuffisant. Comme l'avenir nous l'apprendrait plus tard, les rebelles Jaffas se sentaient toujours lésés et traités injustement. Ce qui était faux - du moins du point de vue de la Tau'ri. Pour les Tok'ras, nous ne pouvions nous prononcer.

Le point culminant des discussions conflictuelles fut atteint lorsque Jack se rendit compte que la Porte était inactive. Personne ne pouvait quitter la planète et chacun accusait un autre peuple de séquestration. Lorsque le Général nous contacta suite à notre retard, la situation s'éclaircit sans nous apporter de réponse. Felger avait paralysé non seulement la Porte sur P5S-117 mais également, TOUT le réseau !

Jack tournait comme un lion en cage, furieux et inquiet - pour Sam. Le ton montait dans notre camp et le Colonel craignait aussi pour notre propre sécurité.

Plus le temps passait, plus les jaffas devenaient nerveux. Personne n'avait l'habitude d'être retenu prisonnier - côté Jaffa, avait souligné Jack. Ils étaient habituellement ceux qui faisaient des prisonniers…

Lors du dernier contact avec Hammond, nous tenant au courant de la situation presque désespérée dans laquelle nous nous trouvions, comme d'autres équipes SG, un Alkesh nous attaqua. Teal'c m'avait mise en sécurité à couvert et assurait la protection du Colonel. Un espion dans les rangs nous avait vendus et le blocage de la Porte avait juste donné un peu de temps à Ba'al pour passer à l'attaque.

Jack avait tout de suite vu dans l'Alkesh notre porte de sortie et avec l'aide de Teal'c et de ses quatre hommes, il tenta le tout pour le tout. J'étais au milieu du groupe, protégée, essayant de ne pas être un boulet pour mes équipiers. Par un tour de passe-passe assez incroyable, nous avons réussi à prendre le contrôle du vaisseau et nous sommes partis vers P5S-117, grâce à Teal'c et sa connaissance pointue des planètes ennemies.

Le voyage en Alkesh avait été assez incroyable. Je réalisais avec peine que j'étais dans l'espace. J'ai passé de nombreuses heures à fixer l'immensité intergalactique face à moi...

Le SGC nous avait fait part des difficultés rencontrées par Sam et Felger - ils étaient en retard sur leur rapport et Hammond soupçonnait que tout ne se soit pas passé aussi bien qu'escompté. Il ne voulait pas rouvrir la Porte pour ne pas attirer l'attention sur ses hommes. Ainsi, nous avons mis le cap sur une planète contrôlée par Ba'al...

Jack et Teal'c organisaient notre vie à bord et ne semblaient pas avoir besoin de moi - les quatre militaires étaient là en renfort de toute façon - mais bientôt ils me réclamèrent pour jouer aux cartes, afin de passer le temps.

Et c'est comme ça que la fille d'un honorable Amiral et d'une respectable Sénatrice apprit le poker ! Jack m'avait appris tout ce qu'il savait ainsi que l'inévitable poker face... Avec Teal'c, ils avaient une grande maitrise du sujet, rien ni personne ne pouvait lire sur leur visage et ça ne pouvait qu'être bénéfique pour moi. J'ai pu m'entrainer avec les autres membres de notre équipe improvisée : Tigh, Anders, Tyrol et Lee. *

Quand nous sommes arrivés en orbite autour de P5S-117, Teal'c a balayé la surface de la planète afin de repérer la Porte des Etoiles, sachant que Sam ne serait pas bien loin.

Quand nous sommes rentrés dans l'atmosphère, nous avons vu que Sam et Felger étaient sous les feux ennemis et Jack a immédiatement armé les canons du vaisseau pour mettre en déroute les Jaffas.

Une fois l'appareil posé, nous sommes descendus et Felger a sauté au cou du Colonel O'Neill, tant il était soulagé d'avoir eu la vie sauve. Jack détestait vraiment ce genre de démonstration - enfin, à mon avis, si Sam s'était jetée sur lui, il n'aurait pas eu la même réaction mais Sam était de celle qui savait se contenir et ça ne déplaisait pas à Jack, vu le contexte.

Nous n'avons pas pu rester longtemps sur la planète car une fois la mission de Sam achevée, elle devait rentrer au SGC prévenir le Général qu'il pouvait rappeler toutes ses équipes et surtout parce que Ba'al ne manquerait pas d'envoyer des hommes en renfort.

Jack m'a demandé si je voulais prendre la Porte des étoiles afin de rentrer sur Terre plus vite mais puisque j'avais commencé une mission avec lui, je voulais aller jusqu'au bout - et parfaire ma poker face !

Le Colonel a fait promettre à Sam de ne pas dire à Hammond comment nous allions rentrer, il voulait lui faire la surprise, comme un gosse. Il était attendrissant quand il était comme ça : naturel et ouvert, sans son masque rigide.

Nous avons repris notre vaisseau, cap sur la Tau'ri. Nous avions assez de vivre pour tenir jusqu'à notre destination finale et j'avais trouvé un carnet de note sdans une des caisses que nous avions initialement prise pour le traité. Tout ce qui avait pu être transporté avait été chargé par les six hommes dans les soutes de l'Alkesh. Ainsi m'est venue l'idée de consigner mes mémoires, au départ juste pour moi. Je voulais noter mes impressions sur ma nouvelle vie tant que tout était encore frais dans ma mémoire. D'ici quelques années, malgré l'adrénaline ressentie pendant les missions ou les aventures extraordinaires que j'aurais vécues, je savais que ça ne serait plus pareil. Si je n'écrivais pas la peur ou la joie, si je ne décrivais pas les odeurs et les couleurs, un jour ces détails se fondraient dans la masse et je ne garderais qu'une image figée des souvenirs - comme un instantané au lieu d'un panoramique.

Je savais que rien ne devrait jamais quitter l'enceinte du SGC - Jack m'avait dit un jour que dans le cas contraire, nous devrions abattre tous ceux qui auraient lu mes écris mais je ne sais toujours pas s'il était sérieux... - pourtant, si quelqu'un conservait ce manuscrit assez longtemps, ça pourrait passer de générations en générations, que je quitte la base ou que je meure.

Jack avait tout prévu pour le voyage sauf un léger - tout petit riquiqui - détail : notre entrée dans l'atmosphère terrestre...

Le problème n'était pas physique, nous savions très bien que l'Alkesh supporterait la réentrée - grâce à son bouclier thermique - passant ainsi que vide spatial à l'atmosphère à proprement parler. Teal'c pilotait assez bien et en savait assez sur ce type de manoeuvre pour réduire la vitesse, une fois en orbite basse autour de la Terre, de 27.000 km/h à 360 km/h. Enfin, c'était ce que Sam m'avait expliqué un jour. Ca, et tout un tas de détails techniques auxquels je ne pigeais vraiment rien, malgré mes efforts !

Le problème était donc tout autre : l'affolement des autorités qui surveillaient le ciel ! Comment faire passer un vaisseau de type Alkesh inaperçu ? Il disposait d'un mode furtif, le rendant invisible dans l'espace et sur Terre mais la réentrée rendait le processus inutile puisque l'énergie cinétique se transformant en énergie calorifique créait une boule de feu autour du vaisseau. D'ailleurs, j'étais bien contente que les soutes se trouvent entre le "ventre" du vaisseau et la salle de contrôle car il faisait très chaud là-dedans et je n'osais imaginer la chaleur se dégageant de l'échauffement - et ce, malgré les boucliers thermiques.

Nous étions tous sanglé dans des sièges car ça secouait beaucoup et malgré la confiance que j'avais en Teal'c, j'espérais vraiment qu'il savait ce qu'il faisait !

Heureusement, Jack pensa à prendre sa radio et parla sur un canal spécial, réservé aux urgences du SGC, afin de prévenir que nous étions la boule de feu qui entrait à vitesse grand V dans l'atmosphère de notre planète.

"Colonel O'Neill !" gronda Hammond, à moitié amusé par le cadeau de son Second. "Vous rendez-vous compte que nous pouvons vous couvrir auprès des autorités américaines chargées de la surveillance de l'espace, mais que fait-on concernant les autres pays et les astronomes amateurs ?"

"On avisera, mon Général, en temps et heure mais ne pourriez-vous pas être content ? C'est quand même une belle surprise, non ?"

J'entendis presque Hammond ricaner dans la radio. Il déclara qu'il allait se charger de la communication et nous étions tous soulagés de le savoir couvrir nos arrières.

Une fois la zone de secousses dépassée, Teal'c réussit à relancer les moteurs et corrigea la trajectoire afin de nous diriger vers le Colorado. Puis, il nous posa au sol comme si la manoeuvre était aussi simple que de se garer sur un parking désert.

Sur le tarmac de la base de Denver, une bonne partie du SGC nous attendait, le Général Hammond en tête, Sam à ses côtés. Ils semblaient impressionnés par cette apparition. Quand nous avons quitté le vaisseau, Jack n'avait pas pu s'empêcher de jouer au faux modeste, disant que c'était une prise facile alors que je savais que les hommes s'étaient battus pour en prendre le contrôle.

Nos missions avaient été longues et éprouvantes, ainsi le Général accorda à SG1 une semaine de repos. Fred et moi avions des plans pour passer nos soirées ensemble, puisque lui n'avait pas bénéficié d'un congé exceptionnel.

Daniel avait du travail de traduction en retard et avait décidé de mettre Teal'c à contribution. J'imaginais que Sam et Jack passeraient du temps tous les deux mais quand elle frappa à ma porte tous les jours avec de nouvelles idées de sortie, j'ai compris que Jack avait encore pris ses distances. Elle cherchait à s'occuper car le Général lui avait interdit l'accès à son labo.

Comme ça occupait également mes journées, j'acceptais sa compagnie avec plaisir - et j'adorais vraiment Sam. Nous avons passé quelques soirées tous les trois, quand Fred nous rejoignait.

Je n'ai compris que plus tard le quiproquo qui avait éloigné Sam de Jack :

Un jour, elle était arrivée chez lui, pensant lui proposer une balade et éventuellement de terminer par un match de basket. Il avait ouvert la porte, la tenant avec sa main, l'empêchant de voir par-dessus son épaule. Il avait prétexté une occupation de dernière minute, le privant de la compagnie de sa chère et tendre. Elle avait donc dû trouver d'autres activités - après avoir essayé, en vain, de tirer les vers du nez du Colonel afin de savoir ce qui le retiendrait une semaine entière…

Il m'avait par la suite raconté ce qui s'était passé cette semaine-là - attention, je n'ai pas été le témoin direct du récit qui suit :

Jack avait passé plusieurs jours à discuter avec son clone afin d'essayer de comprendre comment il était apparu. Le clone, Jack bis, semblait plus conscient du processus que l'original, même s'il ignorait comment il était arrivé là. Jack avait réussi à faire une copie du rapport de SG1 concernant le jeune clone créé par Loki. Il espérait qu'à deux, ils seraient plus malins et arriveraient à démêler le mystère.

Sauf, qu'une semaine n'avait pas été suffisante et quand Jack bis réussit enfin à convaincre Jack d'en parler à l'équipe, il était déjà temps pour Sam et moi de quitter le Colorado pour la convention scientifique à laquelle nous devions assister - tout comme ma mère.

Le déluge ?????   

Merci pour ton message et tout de suite, un nouveau chapitre ;)

*****

 Comme Sam me l'avait promis, elle avait réussi à m'avoir avec elle pour aller au salon des nouvelles technologies de San Diego, rendant jaloux et jalouses tous les scientifiques et leurs stagiaires du SGC.

Le Major Carter était une sommité dans son domaine et le Général n'avait accordé qu'à elle la possibilité de s'y rendre avec la personne de son choix - lui faisant toutefois promettre de faire un briefing à tout le personnel concerné de la base à son retour.

Nous n'avions presque pas vu le Colonel avant notre départ - en tout cas moi, je l'avais à peine croisé au SGC. Le Général avait proposé à Sam de mettre un appareil à notre disposition car tous les vols commerciaux à destination du Sud de la Californie étaient complets mais ma mère m'avait appelé en me disant qu'elle ferait un stop pour passer nous chercher.

J'avais prévenu Sam et elle semblait ravie de voir ma mère, mais j'avais dû ajouter que James serait du voyage. Elle me sourit et déclara : "J'ai mis les choses au point avec lui donc ne t'inquiète pas et le Colonel est au courant. La situation est on ne peut plus claire."

Pff, comme si j'avais l'habitude de m’inquiéter... ah... oui, en fait elle m'avait bien cernée.

Je pensais que Jack nous accompagnerait à Denver mais Daniel et Teal’c se chargèrent de cette mission. Sur le tarmac, Sam demanda à Daniel s’il était sûr de ne pas vouloir venir.

”Non, Sam, je te remercie. J’ai des travaux en retard et Alex est avec toi, ça ira”’ la rassura Daniel, avant de la serrer dans ses bras.

Teal’c s’inclina. James nous salua du haut de l'avion et nous invita à monter à bord. Les retrouvailles avec ma mère furent chaleureuses, comme je m’y attendais. Elle serra même Sam dans ses bras, comme si elle revoyait une amie de longue date, mais je trouvais ça plutôt sympa.

Le voyage durait à peine plus de 2 heures mais comme nous discutions tous les quatre, le temps passa vite et j'étais presque triste d'être arrivée.

Sam avait, pour le voyage et le salon, enfilé son uniforme d'officier de l'USAF et comme à son habitude, n pouvait dire qu'il la mettait en valeur et qu'elle avait beaucoup de classe habillée comme ça.

Si ma mère avait de jolies jambes, il en était de même pour Sam et c'était assez drôle de marcher derrière elles deux, qui attiraient les regards masculins. James marchait à mes côtés, alors que nous étions précédés et suivis par les gardes du corps de la Sénatrice. Nous venions d'arriver à l'entrée du salon, après un court voyage en limousine et le flot de personnes faisant la queue s'ouvrit devant ma mère. Elle avait un avantage sur le commun des mortels : elle ne pouvait pas attendre et l'organisateur était déjà là, à l'attendre sur le tapis rouge.

Il ouvrit de grands yeux en la voyant escortée de deux officiers de l'armée - car James aussi portait son uniforme - et d'une jeune femme en tailleur.

"Madame la Sénatrice, c'est une joie et un honneur de vous recevoir ici. Le salon n'attendait que vous pour l'inauguration !" salua l'homme, dégoulinant de cire pour les chaussures de ma mère. Et je savais qu'elle détestait ça.

"Monsieur Sticio, je suis ravie d'être là car l'enseignement aussi bien que la découverte des sciences sont des sujets qui me tiennent à coeur !" répondit ma mère, en lui serrant la main.

Nous lui emboitâmes le pas pour entrer mais l'homme s'arrêta.

"Madame, est-ce que vos... invités vont nous suivre également pour l'inauguration ?" demanda-t-il, gêné.

Sam baissa la tête, toute aussi embarrassée que Sticio. Elle et moi avions suivi ma mère, sans penser que nous devrions faire la queue, comme tout le monde.

Cependant, c'était mal connaitre ma mère. Elle répondit simplement : "Oui, Monsieur Sticio, mes enfants vont m'accompagner. Cela pose-t-il un problème d'organisation ? Auquel cas, je me contenterais d'attendre avec eux." Elle désigna d'un geste large la foule massée devant les grilles que nous venions juste de passer.

Sticio rougit jusqu'à la racine des cheveux et bafouilla des excuses. Les personnes chargées de vérifier nos invitations au poste de contrôle étaient toutes aussi impressionnées - surtout quand l'une d'entre elles reconnut Sam et lança le sujet de ses dernières publications scientifiques.

Ma mère observait la scène en souriant car Sam n'était visiblement pas habituée à ce genre de démonstration.

Tout s'enchaina rapidement ensuite : l'inauguration et ma mère coupant le symbolique ruban rouge, le tour des stands, etc.

La conférence de Sam arriva et j'étais nerveuse de me trouver sur l'estrade, à ses côtés. Je lui servais d'assistante - et ça ne me gênait pas du tout - mais les yeux de centaines de scientifiques de renom braqués sur nous me figèrent sur place. Sam passa près de moi, avant son intervention et une fois de plus, elle me rassura quand elle aurait dû être la plus stressée des deux.

"On inspire, on souffle un grand coup et surtout, comme dirait le Colonel, en cas de panique, on les imagine nus !" dit-elle en riant.

Elle ajusta sa veste d'uniforme et grimpa quand on l'appela. Je suivais de près, paniquée à l'idée de me prendre les pieds dans le tapis. Je me demandais depuis des années comment je pouvais être si empotée quand mes parents évoluaient dans ce monde comme des poissons dans l'eau...

Sam présenta ses recherches sur "les vortex, les cordes cosmiques et le voyage dans le temps".

Elle savait, mieux que personne, que ce genre de choses existait vraiment mais la difficulté pour elle était de faire passer ces certitudes pour des théories. Elle devait documenter ses propos sans révéler la provenance de ses idées ou la source de certaines de ses observations - et dans ce cas, le sceau "Secret défense" était bien pratique.

" [...] De nombreuses théories développées jusqu'à ce jour permettent d'affirmer que le voyage dans le temps ne serait possible qu'à partir du moment de la création d'une machine servant ce but. Mais, si on part du postulat que les cordes cosmiques existent bel et bien depuis le Big Bang, alors le voyage dans le temps pourrait se faire depuis l'origine du monde. [...] Il nous faudrait juste arriver à créer des vortex permettant de relier deux cordes cosmiques et traverser afin de voyager dans le temps. [...] Une autre théorie sur laquelle je travaille est qu'il serait possible de remonter le temps ou au contraire de se projeter dans le futur grâce à un vortex formé lors d'une éruption solaire - le plus étant de les prédire à l'avance."

Après deux heures d'exposé, Sam s'arrêta de parler pour attendre les questions du public mais avant, tout le monde se leva et l'applaudit. Elle rougit sous l'effet de ce compliment inattendu. Dans la foule, il me sembla reconnaitre quelqu'un mais il me paraissait impossible que cette personne soit présente.

Sam répondit ensuite aux questions du mieux qu'elle put - sans révéler son grand secret, cela dura encore une bonne heure avant que les organisateurs adjoints ne nous demandent de quitter l'enceinte qui nous était réservée car d'autres conférenciers devaient passer après.

Quand nous avons réussi à nous échapper de la foule qui avait encore des milliers de questions pour Sam, ma mère et James vinrent la féliciter. Sam avait distribué des cartes de visite aux éminents chercheurs qui souhaitaient la contacter et les gardes du corps de ma mère dissipèrent les curieux en un rien de temps... Tous les curieux sauf un... et pas n'importe lequel ! Lui aussi avait assisté à la conférence et voulait féliciter l'astrophysicienne de génie.