Numb3rs - La vie c'est comme ça - Don & Charlie - G

Quel bonheur que d'avoir encore quelques amatrices de friendship qui me permettent de pouvoir m'adonner à mon péché mignon...          Fic offerte à JB l'an dernier..

Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Cheryl Heuton & Nicolas Falacci. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
 
 


- Charlie ! Charlie tu vas bien ? Attends ! Laisse-moi voir !

Le mathématicien ouvrit les yeux et fixa son regard sur son frère qui se penchait sur lui. Son cœur se serra de le voir si pâle, le visage tendu, semblant tellement effrayé, lui qui n’avait peur de rien. Il toussa et lui tendit la main pour le rassurer :

- Ca va… J’ai juste eu le souffle coupé. Tout va bien, je t’assure.

Mais il savait que Don ne le croyait pas : tout son langage corporel le lui prouvait. Il soupira, se demandant comment faire pour rassurer ce grand frère trop protecteur et tellement aimant, ce grand frère qui avait un peu trop tendance à oublier que lui était un adulte, professeur d’université, capable de prendre ses propres décisions et plus un gamin qu’il devait protéger des petites brutes qui s’amusaient à le harceler.

Mais il savait aussi que rien de ce qu’il pourrait dire ou faire ne ferait changer Don.
 
Don s’en voulait : il n’aurait jamais dû permettre à Charlie de venir sur la scène de crime. Certes, personne n’aurait pu prévoir que leur suspect y reviendrait, qu’il serait assez fou pour oser s’y présenter alors que les agents étaient sur place, mais justement, leur suspect était un fou, ils le savaient parfaitement !

Il aurait dû le savoir ! Il aurait dû faire attention ! Il aurait dû…

- Je vais bien ! Donnie ! Je vais bien !

La voix de Charlie était plus assurée et il avait repris des couleurs, ce qui rassura un peu l’agent fédéral. Mais il ne pouvait s’empêcher de rejouer la scène dans son esprit, l’homme se précipitant sur le consultant occupé à prendre des notes sans se préoccuper de son entourage, passant son bras autour de son cou, lui coupant la respiration et l’attirant contre lui, pour tenter de l’emmener comme il avait emmené tous les autres. Il ne se souvenait même plus comment il était alors passé en mode « agent », réussissant à détourner l’attention du suspect en lui tenant des propos dont il ne se souvenait pas du premier mot.

Cela s’était terminé par l’homme à terre, une balle dans la tête tirée par David, et lui tenant son frère à bout de souffle dans ses bras.

Son petit frère : si agaçant et si attachant ! A la fois son pire cauchemar et ses meilleurs souvenirs…
 
- Je vais bien ! Pas besoin d’hôpital !

- Tu vas te faire examiner et ce n’est pas négociable !

- Je suis un adulte Don ! Je suis capable de prendre soin de moi !

- Bien sûr ! On vient de voir ce que ça donne !

C’était un coup bas et il le savait : Charlie n’était pas responsable de ce qui s’était produit. C’était à lui et à lui seul de veiller à ce que quelque chose comme cela n’arrive pas. Mais il était hors de question de laisser son cadet se soustraire à l’examen médical préconisé par les secouristes arrivés sur place.

- De toute façon tu n’as pas à me donner d’ordre ! Je ne suis pas l’un de tes agents !

- Mais tu es sur une scène de crime du FBI ! Tu es consultant sur cette affaire ! Tu es donc sous ma responsabilité ! Et tu iras à l’hôpital, quand bien même je devrais te menotter à la civière, c’est assez clair pour toi où tu veux que je te le transforme en équations ?

Un demi-sourire vint éclairer le visage courroucé du mathématicien :

- Encore faudrait-il que tu en sois capable !

Don sourit à son tour, puis décida d’user d’un autre stratagème, l’un de ceux dont il savait qu’il ferait obligatoirement céder son entêté de frère :

- Touché… Mais… Charlie, s’il te plaît… Je veux qu’on t’examine. Je ne serai pas totalement rassuré avant qu’un médecin ne m’ait dit que tout va bien.

Que pouvait-il répondre d’autre à cette demande en forme de supplique que :

- D’accord ! Mais c’est bien pour te faire plaisir !

L’agent fédéral eut un franc sourire, heureux d’avoir remporté cette bataille et Charlie se laissa emmener vers l’ambulance en songeant que c’était un bien petit prix à payer pour la paix morale de son aîné.
 
- Tu vois, je te l’avais bien dit ! Tout va bien ! Ce n’était pas la peine de dépenser des centaines de dollars pour cela !

Charlie triomphait en sortant sur le parking de l’hôpital, ravi de s’en tirer avec un bel hématome à la gorge et libéré sous condition de ne pas rester seul pour les quarante-huit prochaines heures. De toute façon, quand bien même il n’aurait pas vécu avec son père, il savait parfaitement que son frère n’allait pas le lâcher d’une semelle durant les deux jours à venir et il anticipait déjà leurs futures querelles à ce sujet.

Bon sang ! Que c’était difficile parfois de s’entendre, de se comprendre, de s’écouter ! Mais il savait aussi que si les rôles avaient été inversés il n’aurait pas agi différemment.

- Alors quoi ? Tu as l’intention de camper ici ou tu me ramènes à la maison ? s’enquit le professeur quelques minutes plus tard alors qu’ils étaient montés dans la voiture et que Don ne semblait pas vouloir tourner la clé de contact.

Et puis soudain il vit le masque du super agent se fendiller et Don se mit à trembler avant de porter les mains à son visage pour l’enfouir dedans.

- Donnie… Donnie… qu’est-ce que tu as ? Tu te sens mal ? Tu es blessé ? Tu veux que j’appelle un médecin ? interrogea le mathématicien éperdu, n’ayant jamais vu son frère dans cet état.

Et comme celui-ci ne répondait pas, il commença à ouvrir la portière pour aller chercher du secours. La main de Don sur son bras l’arrêta et il se tourna vers l’agent fédéral qui désormais lui faisait face, les larmes aux yeux.

- Charlie, je suis désolé ! Je te demande pardon ! A cause de moi tu aurais pu…

Il fut incapable d’achever sa phrase, incapable d’oraliser la terreur qui l’avait saisi lorsqu’il avait vu cet homme s’emparer de son petit frère, vu celui-ci lutter pour retrouver son souffle coupé par le bras sur sa trachée, lu la folie dans les prunelles glacées fixées sur lui, entendu les mots de défi lancés par le forcené. Comment oraliser le sentiment d’horreur qui l’avait étreint lorsqu’il avait vu son cadet au sol, couvert du sang de l’homme que David venait d’abattre ?

Durant l’espace d’une seconde, avant qu’il soit près de lui, qu’il s’assure qu’il n’était pas touché, qu’il irait bien, il avait eu l’impression de vivre son pire cauchemar : perdre don petit frère.
 
 
- Hé ! Ce n’était pas ta faute, tu m’entends ! Le seul fautif c’est ce type et désormais il ne pourra plus faire de mal à personne.

- Mais si je ne t’avais pas laissé venir…

- Je te rappelle que je ne t’ai pas vraiment laissé le choix, tenta de plaisanter le consultant.

- Je suis le chef ! C’était à moi de…

- Donnie ! Ce n’est pas la première fois que tu m’emmènes sur les lieux d’un crime. Et j’espère bien que ce ne sera pas la dernière ! Comment pouvais-tu deviner que…

- C’est justement mon rôle d’envisager toutes les possibilités. A cause de moi tu aurais pu…

- Hé ! Regarde-moi ! Regarde-moi, répéta-t-il en saisissant le visage de son aîné entre ses mains afin de l’obliger à planter ses prunelles dans les siennes, je vais bien ! Nous allons bien tous les deux ! Et tu veux que je te dise ? Je n’ai même pas eu peur.

- Ah non ? Et bien ça prouve juste que tu es totalement inconscient, coassa Don, tentant de reprendre le contrôle de ses émotions.

- Non… Ca prouve juste que je savais que tu me tirerais de là, d’une manière ou d’une autre. Ca prouve simplement que je peux compter sur mon grand frère, toujours et en toute occasion.
 
 
- Charlie… Si…

- Stop ! Tu arrêtes avec les si, les mais, les pourquoi, les comment…. C’est arrivé ! Ce n’est pas ta faute, ni celle de personne ! Et je te défends de culpabiliser à ce sujet, c’est bien clair ?

- Tu me défends ? Toi ?....

- Oui… Moi !

- Tu sais à qui tu t’adresses tout de même ? Tu sais que j’ai des menottes et un flingue ?

Charlie sourit, rassuré : visiblement Don commençait à reprendre le contrôle. C’était juste ce qu’il avait cherché. Bien sûr il savait qu’il y aurait des retours de flammes et que son frère n’avait pas fini de se sentir coupable de ce qui venait d’arriver, mais pour le moment, il avait remporté la partie et c’était tout ce qui comptait.

- Et alors ? Moi j’ai un stylo et des équations ! Crois-moi ça peut faire tout autant de dégâts !

- Oui… Je sais… J’ai vu…

Les deux frères se sourirent puis Don demanda d’un ton redevenu sérieux :

- Tu es sûr que tu vas bien ?

- Oui ! Combien de fois et en quelle langue dois-je te le dire ? Tout va très bien ! Grâce à toi.

- Grâce à David plutôt.

- Non ! Grâce à toi ! Si tu n’avais pas retenu son attention en lui parlant, David n’aurait pas réussi à ajuster son tir.

- Alors disons grâce à nous deux…

- Voilà… Grâce à vous deux. Je vais bien. Nous allons bien ! Tout va bien.

C’est alors que Don prit son petit frère dans ses bras, oubliant sa phobie des câlins, et Charlie se laissa aller dans son étreinte, heureux de se sentir vivant et de tout cet amour qu’ils partageaient.
 
 
- Bon ! Et si nous rentrions maintenant ? Papa va se demander ce que nous fabriquons, reprit le mathématicien.

- En tout cas, c’est toi qui lui dis…

- Pas question ! C’est toi l’agent ! C’est à toi de lui dire !

- Il va me tuer…

- Mais non ! T’inquiète ! Je serai là pour te défendre ! Tu sais bien que je ne laisserai jamais personne te faire du mal.

Les deux frères se sourirent tandis que Don se dirigeait vers la sortie du parking. Et tandis qu’ils roulaient vers la maison de leur enfance, leurs mains se cherchèrent et s’unirent, comme pour leur prouver que le cauchemar était derrière eux et que tout allait bien. Ils étaient saufs et ils étaient ensemble.

Charlie regarda son frère qui se concentrait sur sa conduite et il soupira d’aise en se laissant aller en arrière dans le siège, commençant à sentir la fatigue des événements s’emparer de lui. Il ferma les yeux, sachant qu’il était en sécurité : tant qu’il était avec Don, rien ne pourrait lui arriver.
 
 
 

 
Chanson extraite de la comédie musicale Ali Baba

j'ai jamais vraiment fan de cette série, je l'ai regardé bien sûr et toujours apprécié par contre cette relation fraternelle pleine de respect et de sollicitude l'un pour l'autre!

ta song fic reflète tout cela parfaitement!
   cissy c'est très joli et très touchant tout cette inquiètude d'un frère pour l'autre et vice et versa!

Tu connais mes gouts, je suis un peu moins fan du friendship, surtout avec ce paring   mais ton histoire est tellement bien écrite, on retrouve parfaitement Don. J'aime particulièrement retrouver son côté protecteur envers Charlie.

La fin est magnifique, Don qui ne peut plus contenir ses larmes, submergé par l'émotion d'avoir failli perdre son frère.

   Cissy.

  

Merci beaucoup de votre fidélité! Je suis sensible au fait que vous lisiez y compris sur des fandoms que vous n'appréciez pas forcément. En ce qui me concerne, j'adore ce "couple" en tant que frères ce qui fait que j'ai beaucoup de mal à les voir amants comme certaines...   
Encore merci à vous!  

J'aime toujours autant te lire, surtout quand tu écris sur ces deux-là. Mon coup de cœur pour Don et Charlie n'est toujours pas passé.

Le mien non plus, même si le temps me manque pour développer...  
Un grand merci à toi de ton commentaire.

Merci!