Après un couple hautement improbable à mes yeux, un couple que j'imagine fort bien ensemble et dont je pensais que personne n'écrirait sur eux, jusqu'à ce que je tombe sur une histoire de Vaunie...
Alors, voici une songfic offerte à ladite Vaunie l'an passé!
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Anthony E. Zuiker. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Ma leçon d’amour
- Bonjour toi…
- Bonjour toi….
C’était chaque nouveau matin le même émerveillement, ce même sentiment d’être bien, d’avoir enfin et pour toujours trouvé la place qui lui revenait, là, dans les bras de son Grego, son amour, son âme sœur.
Vivre à côté de toi, c´est ma leçon d´amour
Ne plus penser qu´à toi, c´est ma leçon d´amour
Te rapporter des fleurs
Prendre soin de ton cœur
Trouver les choses qui te rendent heureux*
La vie était bizarre tout de même : depuis qu’il était en âge de penser à une vie future, à une vie de famille, Nick s’était toujours vu au bras d’une superbe femme, blonde de préférence, archétype de la Californienne bien dans sa peau, l’Américaine sûre d’elle et de ses choix, capable de tendresse mais aussi sachant pertinemment ce qu’elle voulait.
Elle lui aurait donné deux ou trois beaux gamins, blonds comme les blés ou bruns comme lui et ils auraient vécu une petite vie sans soucis dans une de ces banlieues anonymes qui entouraient Las Vegas, ni trop près ni trop loin du boulot…
Un petit bonheur simple, sans vague, un peu égoïste, un peu étriqué…
Et puis il y avait eu ces yeux, ces beaux yeux bruns dans lesquels il s’était noyé, ce corps ferme, sans aucune des formes qu’il avait affectionnées jusque là qui l’avait retenu, cette âme chaleureuse, encore enfantine, qui l’avait subjugué….
Et depuis, jour après jour, il n’en revenait pas de cette vie qu’il n’avait pas soupçonnée.
Te serrer dans mes bras, c´est ma leçon d´amour
Ma leçon de tous les jours
Être un fou qui te fait sourire
Mais sérieux quand tu le désires
C´est tout ça, ma leçon d´amour
Ils avaient pourtant longtemps hésité à franchir le pas que ni l’un ni l’autre n’avait pressenti dans leur vie antérieure.
Greg avait d’abord été pour lui comme un petit frère, c’était d’ailleurs comme ça qu’on les surnommait à la scientifique : les frangins… Un petit frère un peu hésitant, doutant de lui, paralysé devant Grissom, toujours en quête de l’approbation de ses supérieurs, parmi lesquels lui, Nick Stockes.
Cette affection un peu protectrice, parfois presque exclusive, s’était peu à peu muée en quelque chose de plus doux et de plus douloureux en même temps. A trente ans passés, Nick se comportait encore comme un gamin, ces « adulescents » dont parlaient les sociologues. Malgré sa folie, c’était Greg qui l’avait fait grandir : qui aurait cru cela ?
Le chemin va s´ouvrir
Voilà ma vie d´homme qui commence
Il faut me faire un coin, un amour à moi
Et quitter l´enfance
Mais comme un collégien
Devant son latin
Je ne sais rien d´avance
Ils avaient avancé pas à pas, millimètre après millimètre, par peur de se tromper, peur du qu’en dira-t-on, peur aussi et surtout de briser définitivement cette amitié réciproque qui leur était si chère à l’un qu’à l’autre. Ils avaient cheminé sur des voies qui se rapprochaient imperceptiblement.
Puis il y avait eu l’agression de Greg et cette horrible terreur de le voir partir sans avoir pu lui dire l’essentiel, ce qui comptait vraiment. Comment vivre ensuite en se disant qu’il n’avait jamais dit les trois petits mots qui auraient pu tout changer, éclairer peut-être la vie de celui qui n’était plus là ?
Greg s’était remis et Nick avait repris son rôle de protecteur, plus présent, plus attentif, plus aimant….
Jusqu’à ce premier baiser, presque timide, un peu par hasard, comme tant de premières fois… Ce baiser qui en avait amené d’autres et d’autres encore avant que les mains ne prennent le relais sur des corps qui s’étaient tout de suite reconnus.
T´attendre sous la pluie, c´est ma leçon d´amour
T´aimer toute une nuit, c´est ma leçon d´amour
Faire le thé du matin
Et descendre ton chien
Quand tu t´habilles, avoir de la patience
Ils avaient pris leur temps : le temps de se découvrir, de s’apprivoiser, de s’assurer qu’ils ne se trompaient pas, que tout cela n’était pas juste un excès de testostérone engendré par le stress continuel dans lequel ils vivaient.
Ils avaient pris le temps de partager leurs souvenirs, leurs espoirs, leurs attentes, leurs réussites, leurs échecs, leurs craintes les plus profondes…
Ils avaient pris le temps de découvrir, touche après touche, quels gestes les rassuraient, les stimulaient, les agaçaient, les transportaient dans un monde de désir et de plaisir.
Ils avaient pris le temps de découvrir le corps de l’autre comme un explorateur découvre une terre vierge qu’il doit apprivoiser pour la faire sienne.
Ils avaient pris tout le temps qu’il leur fallait pour devenir plus que des amants, des âmes sœurs, des inséparables.
Partager tes chagrins, c´est ma leçon d´amour
Ma leçon de tous les jours
Et puis quand tu regardes un autre
Ne pas te reprocher ta faute
C´est tout ça, ma leçon d´amour
C’était comme ça maintenant qu’on les appelait à la scientifique : ils n’étaient plus les « frangins » mais les « inséparables », quand bien même ils étaient loin d’être toujours collés l’un à l’autre, leurs fonctions d’enquêteurs de terrain les éloignant bien souvent dans des directions opposées.
Mais chacun savait que l’un sans l’autre ils n’étaient pas complets. Où qu’ils soient, ils étaient toujours en connexion, comme si un lien invisible les reliait en permanence, ce lien que rien jamais ne viendrait trancher.
Ils avaient su rester professionnels : ils ne s’affichaient pas dans l’enceinte du labo, mais il suffisait à un étranger de voir leurs regards se croiser, d’apercevoir le sourire de Nick lorsqu’il voyait Greg, de croiser le regard de Greg lorsqu’il entendait Nick pour comprendre qu’entre ces deux-là c’était bien plus qu’une simple histoire d’amitié et beaucoup, beaucoup plus qu’une simple histoire de fesses comme l’avaient susurré certaines mauvaises langues à l’époque de leur coming-out.
Vivre à côté de toi, c´est ma leçon d´amour
Ne plus penser qu´à toi, c´est ma leçon d´amour
Te rapporter des fleurs
Prendre soin de ton cœur
Trouver les choses qui te rendent heureux*
Il leur avait fallu environ un an pour oser se dévoiler : crainte que leur amour révélé ne change les choses avec leurs collègues et par là-même entre eux… Crainte que d’afficher leur bonheur ne le rende plus fragile, moins tangible… Crainte de s’exposer à la méchanceté, aux préjugés, à la violence peut-être.
Tout s’était étonnamment bien passé, comme si quelque part quelqu’un là-haut avait décidé que rien ne pouvait ni ne devait s’interposer entre eux et la vie dont ils rêvaient.
Elle était loin la petite vie bien proprette, bien conventionnelle que Nick imaginait parfois. Avec Greg c’était un renouveau chaque jour : il ne savait jamais à quoi s’attendre, l’imagination et le grain de folie de son amant lui réservant toujours de nouvelles surprises.
Il y avait quand même le chien, Casper, ce chien qu’il lui avait offert deux ans plus tôt pour son anniversaire après avoir vu ses prunelles noisette s’éclairer d’amour lorsqu’il l’avait aperçu dans la vitrine de l’animalerie devant laquelle ils passaient par hasard. Greg n’avait rien dit, rien demandé, mais Nick le connaissait par cœur et il avait aussitôt senti ce désir presque irrépressible qui avait alors envahi l’homme qu’il aimait. Il était revenu deux heures après avoir déposé son compagnon au labo et avait réservé le chien.
Jamais il n’oublierait l’expression de Greg lorsqu’il lui avait offert l’animal, ses yeux emplis de larmes, ses mains qui tremblaient un peu, son regard illuminé d’amour et les mots tremblants : « Mais tu es fou… Comment va-t-on s’en occuper… Ce n’est pas raisonnable… C’est… »
Oui il était fou, fou de lui, tout simplement et la raison n’avait pas à se mêler de ce qui pouvait rendre son homme heureux.
Te serrer dans mes bras, c´est ma leçon d´amour
Ma leçon de tous les jours
Être un fou qui te fait sourire
Mais sérieux quand tu le désires
C´est tout ça, ma leçon d´amour
Ils avançaient sur un même chemin, faisaient des projets : bientôt ils se marieraient et ils organisaient la fête qui ferait de ce jour le plus beau jour de leur vie, jusqu’à cet instant, parce qu’ils avaient bien l’intention d’en tisser d’encore plus beaux, d’encore plus vrais, des jours et des jours pour remercier de leur amour, des jours et des jours pour s’aimer et apprécier leur chance.
Il y avait du rire dans leurs yeux, de la joie dans leur cœur, du bonheur dans leur mémoire…
Ils étaient heureux et rendaient les gens heureux autour d’eux par la magie d’un amour qu’ils avaient osé risquer.
Être un fou qui te fait sourire
Mais sérieux quand tu le désires
C´est tout ça, ma leçon d´amour
Les mains de Nick partirent à la découverte du corps de son amant. Ils aimaient tellement ces matins où le devoir ne les appelait pas, ces matins où ils se redécouvraient comme la première fois, avec la même tendresse, la même émotion, la même vague crainte de se faire du mal et pourtant le même désir ancré au fond de leur chair.
Il n’y avait ni dominant ni dominé dans leur couple, juste deux hommes qui s’aimaient assez pour faire passer le plaisir de l’autre avant le leur et savoir toujours poser le bon geste au bon moment, être celui qui donne ou celui qui reçoit lorsque c’était cela dont leur partenaire avait besoin.
C´est ma leçon d´amour
Ils ne se rassasiaient jamais l’un de l’autre et chaque nouvelle étreinte était une nouvelle découverte : ils savaient poser les caresses, les effleurements, les souffles qui les amenaient aux confins du plaisir, là où ils n’avaient plus qu’un corps.
C´est ma leçon d´amour
Les soupirs, les gémissements, les corps qui se tordaient dans les draps froissés, les halètements sourds, les peaux surchauffées qui s’aimantaient, se repoussaient, les chairs qui s’imbriquaient, les sueurs qui se mêlaient et les baisers… les baisers à bouche-que-veux-tu qui ranimaient leurs désirs, renforçaient leurs plaisirs…
C´est ma leçon d´amour
Ma leçon de tous les jours
Ils reposaient, apaisés, se dévorant des yeux, leurs doigts enlacés posés sur le ventre du plus jeune. Ils avaient tourné leurs têtes l’un vers l’autre et leurs yeux se parlaient, se disaient tous ces mots que leurs lèvres ne savaient pas prononcer.
Les yeux sont les miroirs de l’âme et leurs âmes à cette instant, n’était plus qu’une, celle que le sort avait séparé à l’origine et qui s’était reconstituée la première fois qu’ils s’étaient aimés.
- C’était… Whaou ! trouva la force de murmurer Greg.
- Comme tu dis, répliqua Nick en serrant plus fort les doigts de son amant tandis que son autre main, comme malgré lui, venait se promener dans la toison châtain encore humide de leurs ébats précédents.
Être un fou qui te fait sourire
Mais sérieux quand tu le désires
C´est tout ça, ma leçon d´amour
- Non… Ne me dis pas que…
- Et pourquoi pas…
- A ton âge… Ce n’est pas raisonnable.
Il savait bien que c’était la dernière chose à dire, la provocation ultime, celle qui, quand bien même aurait-il été à l’article de la mort, aurait obligé Nick à se relever pour l’honorer et si possible à plus d’une reprise ! C’était voulu… C’était ce qu’il voulait… Recommencer encore et encore pour se sentir en vie, amoureux, heureux, indestructible.
Dans un immense éclat de rire ils s’enlacèrent de nouveau et la danse reprit, immuable et pourtant nouvelle.
Être un fou qui te fait sourire
Mais sérieux quand tu le désires
C´est tout ça, ma leçon d´amour
Leur vie ne serait jamais une petite vie conventionnelle, bien sous tous rapports, entre la télé et le canapé, entre le superbowl et le loyer à payer…
Non… Leur vie ce serait un hymne à la joie, un hymne à l’amour, à leur amour, à cet amour qui grandissait en eux jour après jour, se nourrissait de lui-même pour se renforcer encore.
Leur amour….
Leur vie…
FIN
Chanson d’Alain Chamfort
Paroles originales : heureuse