Bon... Maintenant que j'ai l'esprit plus tranquille, je peux reprendre mes reclassements
Voici donc la songfic destinée l'an passé à Stéphanie.
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Ann Donahue & Anthony E. Zuiker. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Mon essentiel
Mac s’était réveillé dans les bras de son amour. Il s’était réveillé et il se sentait bien, comme jamais il ne se souvenait s’être senti. Il avait cru durant tellement longtemps que le bonheur n’était pas pour lui. Chaque fois qu’il s’était laissé allé à y croire, chaque fois qu’il s’était abandonné à ce sentiment de plénitude et de confort, chaque fois qu’il s’était enfin cru en sécurité, qu’il avait enfin pensé avoir touché son but, le sort était venu se rappeler à lui et saccager cette quiétude en laquelle il avait enfin foi.
Alors lorsqu’il avait fait la connaissance de ce beau lieutenant de police, lorsqu’il avait senti son cœur s’emballer lors de leur première poignée de mains, il avait absolument tout fait pour le tenir à distance, se persuader qu’il ne pourrait jamais y avoir quoi que ce soit entre eux.
Mais au fil des jours, ce sentiment qu’il tentait vainement de museler avait pris le dessus sur tout le reste : sa prudence, sa peur, ses regrets futurs…. Finalement, il avait cédé et à cet instant précis il s’en félicitait.
Je sais ton amour
Je sais l'eau versée sur mon corps
Sentir son cours jour après jour
J'ai remonté les tourments
Pour m'approcher encore
J'ai ton désir ancré sur le mien
J'ai ton désir ancré à mes chevilles
Viens, rien ne nous retient à rien
Tout ne tient qu'à nous
C’était au moment où il avait cru le perdre qu’il avait compris que la lutte était vaine. Lorsqu’il l’avait vu, gisant sur le sol, lorsqu’il avait aperçu la blessure béante sur son abdomen, lorsqu’il avait posé ses mains sur lui pour tenter de juguler la perte de sang, le garder près de lui, une prière était montée du fond de son être, irrépressible, incoercible.
Et cette prière, il la répétait jour après jour.
Je fais de toi mon essentiel
Tu me fais naître parmi les hommes
Je fais de toi mon essentiel
Celle que j'aimerai plus que personne
Si tu veux qu'on s'apprenne
Si tu veux qu'on s'apprenne
Cette fois-ci le sort lui avait été favorable et Don s’était remis de sa cruelle blessure. Il avait alors décidé qu’il ne devait plus perdre de temps, que la vie venait de lui envoyer un message auquel il ne devait surtout pas rester sourd sous peine de passer à côté de cet amour qui brûlait en lui.
Bien évidemment les choses ne s’étaient pas faites en un jour : il avait dû prendre le temps d’apprivoiser son lieutenant, de lui faire comprendre ce qu’il ressentait, de le rassurer. Don n’avait jamais pensé pouvoir vivre une aventure avec un homme : il s’était toujours cru exclusivement attiré par la gente féminine. Mac, lui, savait que son cœur et ses sens pouvaient le porter vers les hommes ou les femmes, mais jusqu’à présent, il n’avait eu que des aventures sans lendemains avec les premiers tandis qu’il avait vécu une vraie histoire d’amour avec Claire.
Celle-ci avait été sa meilleure amie plutôt que son âme sœur. Certes lorsqu’il s’était engagé envers elle il avait été certain d’avoir trouvé celle qui lui était destinée de toute éternité, mais la jeune femme avait très vite compris qu’elle n’était pas l’amour de la vie de son époux. Sachant qu’elle l’aimait assez pour deux, elle s’était contentée de cette union, sachant que Mac lui resterait fidèle et que si un jour il rencontrait celui à qui il était destiné, il ne lui mentirait pas. Oui, celui, parce que Claire avait su, avant l’homme qu’elle aimait, que celui-ci était plutôt gay que bisexuel et qu’aussi tendre puisse-t-elle être, aussi sensuelle puisse-t-elle se montrer dans l’intimité, elle ne pourrait pas le garder s’il s’éprenait d’un autre homme.
Ils en avaient parlé parfois, parce qu’il n’y avait pas de tabous entre eux : la tendresse de l’un et l’amour de l’autre avait cimenté leur couple et peut-être que si la vie ne lui avait pas arraché Claire, ils seraient toujours ensemble. Ou peut-être pas…
Parce que du jour où Don était entré dans son bureau, nouvellement promu au rang de lieutenant de la criminelle dans son secteur, il avait compris que sa quête venait de se terminer. Même s’il n’avait pas voulu céder avant longtemps.
Mais depuis qu’ils s’étaient trouvés, qu’ils s’étaient enfin livrés l’un à l’autre, depuis qu’ils avaient osé se lancer dans cette relation, Mac avait trouvé cet équilibre qu’il avait pensé ne jamais plus connaître. Don était celui qu’il avait toujours attendu, et jour après jour il s’efforçait de lui prouver combien il tenait à lui.
Tu sais mon amour
Tu sais les mots sous mes silences
Ce qu'ils avouent, couvrent et découvrent
J'ai à t'offrir des croyances
Pour conjurer l'absence
J'ai l'avenir gravé dans ta main
J'ai l'avenir tracé comme tu l'écris
Tiens, rien ne nous emmène plus loin
Qu'un geste qui revient
Lorsqu’il le regardait comme ça, endormi, abandonné, son cœur se soulevait de tendresse. Il se remémorait cette quête dans laquelle il s’était lancée, cette énergie qu’il avait mis à convaincre le jeune homme de sa sincérité, de lui faire comprendre qu’il serait en sécurité auprès de lui et qu’il ne représentait pas à ses yeux juste une passade, une aventure de quelques jours à laquelle il mettrait fin lorsqu’il aurait eu ce qu’il voudrait.
Don avait eu peur de se laisser aller, peur de souffrir, peur aussi du regard des autres dans un milieu ou l’homosexualité n’était pas franchement particulièrement bien vue. Il avait eu peur de cet engagement qu’il n’aurait jamais imaginé. Il lui avait fallu du temps pour céder, se laisser apprivoiser et enfin accepter d’être aimé.
Mac avait remporté cette bataille et il s’était juré de toujours veiller sur son compagnon, de le protéger de tout et de tous et surtout de l’aimer pour tout le temps qui leur serait imparti.
Je fais de toi mon essentiel
Tu me fais naître parmi les hommes
Je fais de toi mon essentiel
Celle que j'aimerais plus que personne
Si tu veux qu'on s'apprenne
Si tu veux qu'on s'apprenne
Si tu veux qu'on s'apprenne...
Jour après jour ils avaient appris à se connaître, à se comprendre, à découvrir ce qui les touchait, les apaisait, les excitait aussi. Ils s’étaient livrés l’un à l’autre, moralement et physiquement, se racontant leurs secrets les plus intimes, s’avouant leurs craintes, leurs espoirs, leurs attentes.
Leur première fois avait été tendre, douce, pleine de fougue aussi, parce qu’ils étaient deux hommes en pleine possession de leurs moyens, mais surtout ça avait été pour eux l’occasion de se découvrir dans ces moments où on s’abandonne totalement, où le désir prend le relais de l’esprit. Cette fusion de leurs corps avait scellé le rapprochement de leurs âmes et dans l’étreinte apaisée qui avait suivi, ils avaient compris que leur quête était arrivée à son terme.
Ils étaient un couple et ils avaient refusé de vivre leur amour en cachette, aussi, lorsque Don s’était installé chez Mac, en attendant de trouver un « chez eux » où ils n’auraient que des souvenirs en commun, ils avaient annoncé la nouvelle à leurs équipiers qui n’avaient fait que sourire devant quelque chose qui était, pour les enquêteurs qu’ils étaient, une évidence depuis déjà un bout de temps.
Aujourd’hui, en caressant le beau visage endormi de son amour, Mac se répétait son serment.
Je ferai de toi mon essentiel
Mon essentiel
Si tu veux qu'on s'apprenne
Qu'on s'appartienne.
Soudain les yeux bruns s’ouvrirent et un sourire détendit les lèvres fines.
- Déjà réveillé ? murmura le lieutenant.
- Oui… J’aime te regarder dormir. J’aime veiller sur ton sommeil. Je t’aime… tout court.
- Je t’aime aussi.
Mac regarda son amant qui se redressait puis il prit son visage en coupe entre ses mains et, après avoir pris une longue inspiration il demanda :
- Don… Veux-tu m’épouser ?
Son amant resta quelques instants muet, estomaqué par cette proposition. Puis soudain ses yeux s’embuèrent et il se laissa aller dans les bras de son compagnon :
- Oh oui, Mac ! Oui… Je veux t’épouser.
Et dans le baiser qu’ils échangèrent pour sceller cette promesse, il y avait tout l’espoir d’un long bonheur à vivre.
FIN
Chanson extraite de la comédie musicale « Le Roi Soleil »