Enfin! Voici la dernière fic à reclasser pour cette période! C'était celle de Louzanes.
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Léonard Freeman, Alex Kurtzman, Roberto Orci, Peter M. Lenkov. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Ca ne fait rien
Danny se prit la tête dans les mains, l’air accablé. Mais pourquoi avait-il fallu qu’il tombe amoureux d’un homme de Néandertal à peine dégrossi, tout juste bon à défoncer des portes et se ruer sur quiconque tentait de se soustraire à la justice ? Si on lui avait dit ça lorsqu’il arpentait les rues de Newark en composant dans sa tête de jolis poèmes pour Rachel, il aurait sans doute ri aux éclats.
Seulement voilà, nul ne sait à l’avance ce que le destin lui réserve et pour sa part, le sien lui en avait réservé une sacrée belle entourloupe ! Le faire s’amouracher d’un ex-seal reconverti en chef d’une unité de police d’élite, c’était tout de même fort de roquefort ! Surtout de celui-là, pensa-t-il en dardant ses yeux où la colère maintenant prenait le dessus sur son compagnon qui avait tout de même le bon goût de paraître contrit.
Tu m´fais tous les plans sadiques
Tu m´fais tourner en bourrique
Puis tu m´fais ce sourire magnifique
Steve osait à peine croiser le regard de son blondinet. C’est sûr que cette fois-ci il y était allé un peu fort alors qu’il n’y avait pas trois jours il lui avait pourtant promis d’être plus circonspect. Mais bon…. La circonspection, d’abord, il ne savait pas vraiment ce que ça voulait dire, même s’il ne l’avait surtout pas précisé à Danny qui lui aurait illico flanqué un dico dans les mains. Franchement ! Est-ce qu’il avait des mains faites pour tenir un dico hein ? Une grenade, un révolver, un fusil d’assaut, un poignard double face ou à la rigueur un poing américain, soit… Mais un dico !
Enfin bref… Quoi qu’il en soit il savait que dès qu’ils en auraient terminé avec les formalités, il allait encore se faire remonter les bretelles de belle manière et qu’il devrait trouver une façon de se faire pardonner.
J´te fais mille et une misères
J´te fais rentrer chez ta mère
Mais j´te fais mes excuses genoux à terre
Finalement ce n’était pas une si mauvaise idée que cela que de pousser son cher et tendre au genre de colère homérique qu’il avait poussée dès qu’ils avaient eu passé la porte de leur maison. Steve en avait pris pour son grade, et même pour les grades au-dessus du sien : amiral pour le moins !
Il s’était contenté de baisser la tête en tentant d’avoir l’air le plus penaud possible mais le petit sourire qui n’avait pas manqué de fleurir au coin de ses lèvres l’avait trahi et la diatribe avait repris de plus belle, jusqu’à ce que, lassé du discours cent fois entendu, bien que les termes soient à chaque fois renouvelés, ce qui ne manquait pas d’ailleurs de l’émerveiller : comment pouvait-on dire les mêmes choses de tant de manières différentes ? A croire que son Danno avait avalé un dico à sa naissance !
Enfin, quoi qu’il en soit, en mots fleuris ou crus, lorsqu’il en avait eu assez d’entendre la voix pourtant tant aimée, il s’était approché et avait posé ses lèvres sur celles de son amant, sachant que c’était le meilleur moyen d’obtenir un silence relatif puisque bientôt d’autres sons allaient remplacer le discours : des râles, des soupirs, des grognements, des cris… Là aussi, la multiplicité des expressions de son compagnon était surprenante et très souvent inversement proportionnelle à l’intensité de la colère qui avait précédé la réconciliation.
On s´fait l´amour après la guerre
Ca ne fait rien
Si on s´fait pas qu´du bien
C´est qu´on n´se fasse plus rien
- Tu ne crois pas que tu t’en tireras toujours comme ça j’espère ?
L’avertissement aurait sans doute été plus crédible s’il n’avait pas été lâché d’une voix enrouée par les cris de plaisir qui avaient fusé bien peu avant et si Danny n’avait pas été abandonné dans une pause lascive qui fit instantanément courir de nouveau plus vite le sang dans les veines de son amant.
Steve se contenta d’un sourire à la fois sarcastique et un peu fat qui lui valut une bourrade sans tendresse d’un Danny qui se demandait comment, à chaque fois, il finissait dans un lit, sur le plan de travail, sur le canapé du salon, sur la commode du dressing ou plus prosaïquement sur le carrelage de la salle de bain, ayant oublié jusqu’à la cause de son mécontentement initial, se soumettant sans protester aux assauts lubriques de son compagnon.
- Tu sais qu’il faudra bien qu’un jour on parle autrement que…
Le reste se perdit dans l’intensité du second round qui le laissa aussi fringant qu’un pur-sang après une course d’anthologie…
Ca ne fait rien
Si on s´fait pas qu´du bien
Moi c´que trouverais bien pire
C´est qu´on puisse plus se dire
Ca ne fait rien.
Finalement pensa le blond, lové dans les bras de son amant, reprenant son souffle doucement, ronronnant presque comme un chat, tout ça n’avait pas d’importance.
Steve serait toujours une tête brûlée prête à s’engager sans réfléchir dans les coups les plus foireux et surtout les plus dangereux pour peu qu’il y ait une cause perdue à y défendre. C’était aussi pour cela qu’il l’aimait, pour son incapacité à calculer ce qui pouvait être bon pour lui, pour son désintéressement, pour son sens de la justice qui le poussait parfois à prendre des décisions calamiteuses.
Il serait toujours là pour défendre ses arrières, c’était son rôle : le tempérer, l’engueuler lorsqu’il le fallait, l’encourager parfois, parce qu’il était le seul qui savait les moments de doutes de son seal préféré.
Non… Finalement il ne voudrait pas qu’on y change quoi que ce soit à son Néandertal.
Tu m´fais voir toutes les couleurs
De l´arc en ciel et par ailleurs
Tu m´fais tant d´effet que tu m´fais peur
Steve sourit, resserra son étreinte sur son partenaire. Que deviendrait-il sans lui ? Il savait que les colères homériques de son blondinet étaient avant tout dictées par la peur qu’il ressentait lorsque, comme un chien fou, lui-même se précipitait dans des situations dont seule la chance innée qui lui collait à la peau lui permettait de sortir sans bobo, ou presque.
Il savait qu’il tirait parfois un peu trop sur la corde et dans ces cas là, il avait peur qu’un jour Danny ne se lasse et ne reparte vers d’autres horizons. Après tout, il avait été marié, il avait une fille ou plutôt ils avaient une fille, la petite ayant adopté son beau-père sans aucun souci. Parfois d’ailleurs c’était en son nom que Danny s’insurgeait : comment pourrait-il expliquer à Grace qu’elle avait perdu son « oncle Steve » ?
Mais c’était tellement tentant de provoquer la colère de son Danno, de l’écouter vitupérer de longues minutes en pensant à celles qui allaient suivre, à ce moment où ils ne feraient plus qu’un et où tout cela n’aurait plus aucune importance.
J´te fais chier ne dis pas non
J´te fais grimper au plafond
Mais j´te fais bien marrer dans le fond
Quoi qu’il en dise, Steve savait que Danny l’aimait pour de bon… Heureusement d’ailleurs, parce que sans lui il n’était rien.
Quelle que soit la manière dont il se conduisait, Danny savait que Steve l’aimait comme il n’avait jamais aimé auparavant. Heureusement d’ailleurs, parce que sans lui, la vie aurait été bien fade.
On s´fait une de ces vies dis donc.
Quelles que soient les intentions du destin en ce qui les concernait, ils étaient bien décidés à vivre leur amour jusqu’à son terme, en priant pour que celui-ci n’arrive que lorsqu’ils seraient bien vieux, assagis peut-être, quoiqu’il ne fallait sans doute pas trop y compter en ce qui concernait l’ex marine, et surtout lorsque leur vie serait derrière eux et qu’ils pourraient partir sans regret, fiers de ce qu’ils laisseraient en gardant au fond du cœur la chaleur de leur amour mutuel.
FIN
Chanson d'Alain Chamfort