Je suis contente de t'avoir (presque) fait changer d'avis sur Danny.
J'espère arriver à te faire comprendre que malgré les apparences c'est un personnage attachant, quand bien même mon coeur va à Jamie...
Merci de ton commentaire.
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- Qu’est-ce que tu veux Danny ? Tu as l’intention de me poursuivre comme ça jusqu’à ce que je change d’avis ? Mais tu perds ton temps !
L’accueil froid et coléreux de son frère fit monter une boule de regrets
dans la gorge du plus âgé. Mais pourquoi fallait-il toujours qu’il y ait entre eux une sorte d’agressivité ? Pourquoi ne pouvaient-ils pas avoir les mêmes relations que chacun d’entre eux avait avec leur cher Jo ? « Peut-être parce que vous vous ressemblez trop », lui susurra une voix qu’il lui sembla reconnaître pour celle du disparu.
Il se souvint d’avoir eu une fois cette conversation avec lui, quelques années auparavant, alors qu’une dispute tonitruante venait de l’opposer au cadet de la famille. Les mots avaient fusé d’un côté et de l’autre, cruels, injustes, d’autant plus durs qu’aucun des deux ne les pensait au fond de lui. Jamie avait fini par quitter la maison en claquant la porte, partant droit devant lui, comme une furie et Danny s’était alors retourné vers Jo qui le regardait d’un air à la fois désapprobateur et compatissant. C’est à l’issue d’une conversation entre eux qu’il avait posé à voix haute cette question :
- Pourquoi est-ce si facile avec toi et si difficile avec lui ?
- Parce que vous vous ressemblez trop !
- Tu rigoles ! Nous sommes le jour et la nuit ! s’était récrié l’aîné.
- Vous êtes différents certes, sans doute parce que tu es l’aîné et qu’il est le benjamin… Mais pour le reste : aussi entêté l’un que l’autre quand vous pensez être
dans votre bon droit, courageux jusqu’à la témérité…
- Il ergote, il réfléchit sur tout…
- Alors que tu ne réfléchis sur rien, ça c’est sûr… Et pourtant… On dit que les contraires s’attirent, on dit aussi « qui se ressemble s’assemble »… Ce qui veut dire que certaines qualités, ou certains défauts vont s’accorder avec leurs semblables alors que d’autres vont se repousser.
Et voyant que son frère l’écoutait attentivement il continua :
- Par exemple, deux personnes courageuses seront attirées l’une par l’autre, mais deux dominants risqueront d’avoir du mal à s’entendre, chacun voulant prendre le dessus, aucun n’étant décidé à laisser sa place. C’est ce qui se passe avec Jamie. C’est d’autant plus difficile pour lui de s’affirmer qu’il est le plus jeune.
- Serais-tu en train de dire que Jamie et moi sommes des dominants ?
- Exactement ! Et c’est pour ça que vous vous entendez bien avec moi : je n’en suis pas un. Je me contente très bien de la place de second.
- Tu sais aussi ce que tu veux je te signale.
- Evidemment : je suis un Reagan ! Mais pour autant, ça ne me gêne pas de vous laisser, l’un ou l’autre décider pour ce qui ne me concerne pas directement. Alors que l’un comme l’autre vous êtes incapables de laisser votre place. C’est comme ça… Jamie et toi ne réussirez à vous entendre que si vous êtes capable d’admettre cela et de mettre un peu en veilleuse votre instinct d’alpha de temps à autre…
Cette conversation il y avait repensé fréquemment
dans les années qui avaient suivies, notamment chaque fois qu’une nouvelle querelle l’opposait à son plus jeune frère. Et ce jour-là, elle lui revenait en mémoire de manière encore plus accrue. Jo désormais n’était plus là pour faire le lien entre les deux frères comme il l’avait fait encore à cette occasion, rejoignant Jamie à l’extérieur pour lui faire, à lui aussi, la leçon et le ramener vers leur aîné. Au plus profond de son cœur, Danny savait que s’il n’apprenait pas à « laisser sa place » à Jamie, comme le lui avait suggéré Jo, tôt ou tard il allait perdre aussi son second frère, peut-être de façon moins tragique mais tout aussi irrémédiable qu’il avait perdu Jo.
Alors, plutôt que de s’énerver comme cette entrée en matière le poussait à le faire naturellement, il prit sur lui et s’efforça de prendre un ton apaisant, comme l’aurait fait Jo, pour répondre à la provocation du plus jeune :
- Non Jamie… Je suis juste venu m’excuser.
L’expression qui se peignit sur le visage de Jamie aurait été risible si Danny avait eu le cœur à se moquer. Il le regardait, les yeux écarquillé, la bouche à moitié ouverte, son cerveau refusant visiblement de connecter ensemble les termes : « Danny » et « s’excuser ». Aussi l’aîné reprit :
- Je suis désolé Jamie. Je n’aurais pas dû te parler comme je l’ai fait.
Encore sur ses gardes et poussé par une bonne dose de rancune, Jamie ne put que dire :
- En effet tu n’aurais pas dû. D’autant que ça ne servait à rien. J’ai pris ma décision…
- Je sais Jamie… Et si tu m’invitais à entrer ?
C’est alors que le plus jeune s’aperçut qu’il avait laissé son aîné sur le seuil de l’appartement où il était venu sonner. Lorsque le timbre de la porte d’entrée avait retentit, Jamie était allé ouvrir et à la vue de son frère il était directement passé à l’attaque, sans même lui proposer d’entrer ni lui laisser le loisir de le faire. Un peu gêné de sa réaction, il s’effaça en balbutiant :
- Bien sûr… Entre… Tu veux une bière ?
- Pourquoi pas ? Tu sais que c’est gentil chez toi ? continua-t-il faisant un effort pour se montrer détendu.
- Merci… Mais c’est surtout l’œuvre de Sidney tu sais, répliqua Jamie en allant au réfrigérateur prendre deux bouteilles qu’il apporta.
Danny s’assit sur le canapé et saisit la boisson que son frère lui tendait.
- Et elle en dit quoi Sidney de ta décision de tout lâcher pour l’école de police ?
Jamie se raidit aussitôt et fusilla son frère du regard :
- Elle accepte ma décision ! Oh certes elle n’a pas sauté de joie et nous en avons longuement discuté. Mais elle a compris. Tu sais, toutes les femmes ne rêvent pas d’un mari avocat qui gagne des milliers de dollars par mois !
- Je sais très bien, répliqua Danny de cette voix apaisante qui lui ressemblait si peu. Je le sais même mieux que tu ne le penses : je te rappelle que j’en ai épousé une comme ça.
Jamie rougit de sa mauvaise foi. En effet, s’il y avait bien une femme qui était l’idéal de tout flic, c’était Linda, comme l’avaient été d’ailleurs Mary et Rose avant elle. Le genre de femme qui vous laisse mener votre carrière, qui tremble pour vous sans pour autant vous empêcher d’accomplir votre devoir, qui ne vous reproche pas vos absences aux anniversaires, aux matchs, aux spectacles d’école… Le genre de femme qu’il espérait que Sidney soit.
- Désolé Danny… Je crois que je suis un peu à cran.
- En partie par ma faute frangin… Alors t’inquiète.
- Mais qu’est-il arrivé à mon frère ? Qui est
dans ce corps ? plaisanta Jamie, bien peu habitué à voir son aîné calme et compréhensif.
- Bah… Il faut bien que l’un de nous se montre raisonnable non ?
- Justement, que ce soit toi qui le soit, c’est inattendu, ironisa le plus jeune.
- Tout vient à point qui sait attendre, cita sentencieusement Danny.
Puis, d’un ton plus sérieux il reprit :
- J’avais besoin de te parler Jamie, de m’excuser pour mon attitude. Je ne voulais pas dire que tu ferais un mauvais flic.
- Pourtant…, commença Jamie d’un ton chargé de rancune.
Mais Danny l’interrompit en levant une main péremptoire :
- S’il te plaît, laisse-moi parler. Ce n’est pas facile pour moi tu sais… J’ai eu tort Jamie, tort de dire ce que j’ai dit, tort de ne pas écouter tes raisons. J’ai oublié que tu n’étais plus mon petit frère mais un homme adulte, capable de faire ses choix lui-même. Je n’aime pas l’idée que tu deviennes flic…
- Alors je me passerai de ta permission, commença Jamie d’un ton où déjà perçait la colère.
Mais de nouveau son frère lui imposa le silence d’un geste de la main et il enchaîna, comme s’il n’avait pas entendu l’interruption :
- Non… Je n’aime pas ça… Pas parce que je crois que tu feras un mauvais flic… Au contraire… Je pense que tu as tout pour être un excellent policier. Mais… Tu n’étais pas là Jamie… Tu n’étais pas là quand on a ramassé Jo… Moi… moi, j’étais là…
Devant ses yeux qui s’emplissaient de larmes, il revit son arrivée sur les lieux du drame : « 10-13 officier à terre » avait-il entendu
dans sa radio alors qu’il patrouillait avec son équipier de l’époque. Ils étaient tout près des lieux d’où l’appel était parti alors ils s’y étaient rendu, à l’instar de toutes les unités de police qui se trouvaient
dans les parages. Il n’avait d’abord vu que les gyrophares bleus blancs rouges qui clignotaient et s’étaient dirigé vers la ruelle. Lorsqu’il avait reconnu Malevski adossé à une voiture, il avait senti le malaise ramper au fond de ses entrailles puis il avait croisé le regard de l’un des policiers et son malaise était devenu une peur comme il en avait rarement connue. Et soudain il avait été auprès du corps.
Il ne se souvenait pas vraiment de ce qui s’était passé ensuite : il était à genoux, tentant de réveiller son frère, faisant courir ses doigts sur le visage pâle, tentant de retenir les flots de sang qui coulaient de ses blessures malgré la pression qu’exerçait sur elles l’agent à genoux près du corps. Il se rappelait que les paupières de Jo s’étaient soulevées un moment : il y avait
dans ses yeux une infinie douleur et aussi beaucoup de regrets, comme si déjà son cadet s’excusait du mal qu’il allait leur faire.
- Tu diras… tu diras à papa…
Il n’avait pas voulu le laisser terminer, il n’avait pas voulu entendre ses derniers mots. Il lui avait juste ordonné de se taire, de garder ses forces, puis il l’avait supplié de ne pas les quitter, il lui avait rappelé que la famille serait démunie sans lui, qu’ils avaient besoin de lui, que Jamie notamment avait besoin de son grand-frère préféré… Ensuite… Des hommes avaient chargé Jo sur une civière et l’ambulance était partie, toutes sirènes hurlantes tandis qu’il suivait en voiture, les yeux rivés aux portes arrière, priant de toutes ses forces, de toutes son âme… Et soudain les sirènes s’étaient tues :
- Qu’est-ce qu’ils font ? Pourquoi ralentissent-ils ? avait-il tempêté.
Il se souvenait du regard chagrin de son équipier, de la main qu’avait posé l’agent monté derrière eux sur son épaule…
- Non ! Non ! Bordel ! Remettez vos putains de sirènes en route ! Jo ! Non !!!
Il avait hurlé mais les hurlements ne servaient à rien. A l’arrivée à l’hôpital, lorsque les portes s’étaient ouvertes, il y avait juste un drap blanc sur un corps immobile, un drap blanc tâché de sang…
Comment expliquer cela à Jamie, comment lui faire comprendre cette terreur de perdre son autre frère, son unique frère désormais ? Comment trouver les mots pour raconter l’indicible ? Mais il n’en avait pas besoin, Jamie venait soudain de comprendre :
- Danny… Je ne peux pas te promettre qu’il ne m’arrivera rien mais je peux te promettre de faire attention.
- Faire attention ne suffit pas
dans ce boulot Jamie.
- Je sais… Tu oublies que je suis arrière petit-fils, petit-fils, fils et frère de flic ! Je sais que ce boulot est dangereux, ingrat, mal payé, mal considéré… Mais c’est ce que je suis Danny : un flic.
- Je sais bien… C’est ce que tu as toujours voulu faire, admit l’aîné. Ca ne rend pas les choses plus faciles.
- Tu sais bien qu’il n’y a rien de sûr… Tu sais que je pourrais tout aussi bien être tué en allant à mon beau bureau d’avocat, ou juste en traversant la route pour m’acheter un beignet ! Tu ne vas pas me tenir la main pour le faire comme lorsque j’avais cinq ans non ?
- Et pourquoi pas ? tenta de plaisanter Danny pour essayer de détendre un peu l’atmosphère. Après tout tu es mon petit frère, c’est mon devoir de veiller sur toi.
- Je suis assez grand maintenant pour veiller sur moi tout seul. Et que dirais-tu si je te demandais de renoncer à ta carrière pour… je ne sais pas moi… devenir entraîneur de foot par exemple ?
Danny le regarda, les yeux ronds, comme si soudain son jeune frère venait de perdre la raison.
- Que crois-tu que je pense, moi, quand je te sais
dans les rues, à la poursuite de criminels dangereux ? Que crois-tu que je ressente lorsque j’entends à la télé ou à la radio qu’il y a eu une fusillade entre forces de l’ordre et criminels ?
- Mais… C’est mon job Jamie.
- Oui… C’est ton job… C’est ce que tu aimes, ce que tu es. En aucun cas je n’aurai le droit de te demander de le quitter juste parce que j’ai peur de te perdre un jour comme j’ai perdu Jo.
Soudain Danny comprit : il n’était effectivement pas le seul à avoir perdu un frère sur la ligne du devoir. Jamie aussi en avait perdu un, lui aussi devait avoir peur que celui qui lui restait puisse tomber un jour à son tour… Ce qu’il ressentait depuis que Jamie avait annoncé vouloir devenir policier, celui-ci l’éprouvait pour sa part depuis qu’ils avaient enterré Jo, peut-être même avant parce qu’être parent, fils ou frère de flic c’est vivre toujours avec cette peur au ventre qu’un jour le téléphone sonne pour vous apprendre que votre fils, père ou frère ne rentrera plus jamais. Bien sûr on vit avec, bien sûr on n’y pense pas à chaque instant, sinon on deviendrait dingue, bien sûr à mesure que le temps passe on finit par apprendre à la dompter cette peur, mais elle est toujours là, tapie, ressurgissant à la moindre occasion, et si on n’est pas assez fort, un jour on part. C’était aussi pour cela que tant de flics divorçaient.
- Je comprends, dit Danny. Je suis désolé Jamie…
- Tu l’as déjà dit frangin.
- Je sais, mais je veux que tu comprennes que je le suis vraiment. Si tu veux entrer à l’école de police, je n’ai pas le droit de t’en empêcher.
- Ravi de te l’entendre dire.
- Mais tu sais que ce ne sera pas facile… pour toi moins que pour un autre…
- Pourquoi donc ?
- Parce que tu es un Reagan : tu as avant toi trois générations d’excellents flics… Certains te regarderont avec envie, d’autres s’attendront à ce que tu sois forcément le meilleur, d’autres espèreront que tu échoueras juste parce qu’ils ont eu maille à partir avec grand-père, papa ou bien Jo ou moi…
- Avec toi surtout je présume, plaisanta Jamie et Danny éclata de rire, d’un rire bruyant qui effaçait enfin la tension qui avait régné entre eux depuis qu’il avait sonné à la porte.
- Hé gamin ! Faut bien que je sois à la hauteur de ma réputation !
Puis, reprenant son sérieux il dit :
- Tu as vraiment réfléchi à tout ça Jamie ? Tu te rends compte que tu devras rembourser ton prêt étudiant sur une base qui est loin d’être celle à laquelle tu pouvais t’attendre lorsque tu l’as contracté ? Tu te rends compte que tu n’auras plus ni week-end, ni nuit, qu’on t’insultera, qu’on te crachera dessus, qu’on te frappera peut-être ? Tout ça pour un salaire de misère et aucune reconnaissance ?
- Si c’est si dur que ça, pourquoi continues-tu ? interrogea Jamie d’un ton légèrement agressif.
- Parce que j’ai ça
dans le sang… comme toi…
Plus que n’importe quelle déclaration, ces deux mots : « comme toi » firent comprendre à Jamie que la lutte était terminée. Danny avait accepté son choix, réellement. Oh, il n’était pas idiot, il savait bien qu’il y aurait d’autres moments difficiles, que son frère aurait du mal à le laisser faire ses choix
dans son domaine, qu’il voudrait à toute force lui faire partager son expérience, qu’il le veuille ou non. Mais il acceptait sa décision et c’était déjà énorme, il n’aurait pu dire combien il se sentait soulagé.
Lorsqu’il était rentré, la réaction de Danny l’avait ulcéré en même temps qu’attristé. D’un autre côté, celles des autres membres de la famille l’avaient rassuré : eux au moins le laisseraient suivre sa voie et même l’épauleraient sur celle-ci. Mais il avait conscience que l’approbation de son grand-frère lui manquait, quand bien même il avait prétendu s’en moquer. Désormais entre eux tout était clair : Danny acceptait qu’il devienne flic à son tour et c’était tout ce qui importait. Malgré tout, il restait un dernier point à éclaircir :
- Tu sais Danny… Je le fais pour moi… Pas pour grand-père ou papa… Pas pour Jo…
Danny le regarda gravement :
- Je sais Jamie… Je l’ai enfin compris.
Puis, pour dissiper la lourdeur de l’atmosphère il enchaîna :
- Mais je te préviens, tu as intérêt à être le meilleur, parce que sinon tu auras à faire à moi ! Tu es un Reagan ! Ce n’est pas rien !
Jamie sourit, mi-amusé, mi-angoissé de ce lourd héritage dont il savait qu’il ne mesurerait le poids qu’une fois qu’il serait entré à l’académie. A Harvard il n’avait été qu’un étudiant anonyme parmi les autres dont on n’attendait ni plus ni moins que de n’importe quel étudiant lambda. A l’école de police il serait Jamison Reagan, rejeton d’une lignée de grands flics, fils du commissaire principal, frère de Joseph Reagan, mort en service quelques mois auparavant… bref, tout sauf un anonyme. Danny n’avait pas tort : pour de multiples raisons, plus ou moins bonnes, on l’attendrait au tournant. Se rater, ce serait amener l’opprobre sur toute la famille et ça il n’en était pas question.
Alors il fixa ses prunelles
dans celles de son frère :
- Je réussirai Danny. Crois-moi, je réussirai.
- Je n’en doute pas gamin… Pourtant…
- Quoi ?
- Si jamais tu trouvais que c’était trop dur… Si tu décidais de revenir en arrière, de reprendre ta carrière d’avocat…
- … Ma carrière qui n’a jamais débuté, coupa Jamie.
Mais Danny continuait, sans tenir compte de ses mots :
- … Sache que personne
dans la famille ne t’en voudrait et qu’on resterait aussi fiers de toi qu’on l’est déjà.
Les yeux de Jamie s’emplirent de larmes : ça arrivait si peu souvent que son grand-frère lui dise qu’il était fier de lui !
- Merci Danny, réussit-il à balbutier.
- De rien gamin… Sur ce… Il faut que j’y aille sinon Linda va me sonner les cloches.
- Comme si Linda était de ce genre-là !
- On voit que tu ne la connais pas ! C’est qu’elle a son caractère !
- Il vaut mieux pour pouvoir te supporter ! plaisanta le plus jeune qui, en réponse, reçut une bourrade de son aîné avant que celui-ci ne se lève.
Au moment où il franchissait le seuil, Jamie le rappela :
- Danny…
Il se retourna, regardant son cadet :
- Quoi ?
- Merci…
- De rien gamin… Tu vas tous les écraser !
Et sur ces mots définitifs, Danny quitta l’appartement, laissant son jeune frère en proie à des pensées bien moins moroses que quelques minutes auparavant. Désormais plus rien ne le retenait : il ferait sa rentrée à l’académie et il serait un jour un grand flic…
- Pour toi Jo…, murmura-t-il en portant un toast à l’absent, mais surtout pour moi…