Numb3rs - 5 ans passés - Colby/David - G

Reclassement d'une songfic offert à Djorie.

 
Ils se regardaient, s’interrogeant des yeux, se demandant pourquoi et comment ils en étaient arrivés là.
L’amour avait-il une date limite de péremption ? Le bonheur était-il périssable ? Il y avait eu tant de passion entre eux, tant de fous rires partagés, de baisers volés, d’instants précieux comme les diamants.


Où étaient donc passés leurs engagements, leurs serments ?
 
 
Comprendre où l’enthousiasme s’était enfui, où la passion avait fait place à l’habitude, où l’habitude s’était muée en ennui.


Comprendre pourquoi les jours avaient petit à petit grignoté ce qui n’était qu’à eux, sans qu’ils s’en aperçoivent, sans que rien ne prévienne, sans qu’une alarme ne se déclenche dans leur tête et dans leur cœur.


 
Même leurs étreintes n’avaient plus la saveur qu’ils leur connaissaient. Certes ils avaient toujours du plaisir lorsqu’ils s’unissaient l’un à l’autre, leurs corps jubilaient toujours de ces moments intenses où le plaisir finissait par les faucher.


Ils se connaissaient par cœur, savaient quels gestes allaient déclencher la jouissance de leur partenaire, quel fragment de peau effleurer, quel partie du corps cajoler pour le faire décoller sûrement.


Mais désormais, le sentiment de plénitude qui les faisait se blottir l’un contre l’autre après leurs étreintes avait disparu, comme si quand leurs corps jubilaient, leurs âmes désormais restaient dissociées.


Quand ils pensaient à tout ce qu’ils avaient traversé pour en arriver là, ils se disaient que c’était un immense gâchis. Ils s’étaient battus contre tellement de personnes, à commencer par eux-mêmes qui avaient mis bien du temps à accepter que cette amitié qui les unissait était finalement tout autre chose et que ce besoin qu’ils avaient l’un de l’autre portait un autre nom. Ensuite il avait fallu affronter les collègues, la hiérarchie… Heureusement leurs amis les soutenaient et les avaient aidés à passer ce cap difficile.


Et lorsqu’ils s’étaient enfin installés officiellement ensemble, dans cette jolie maison vers Malibu, ils avaient pensé que le plus dur était fait, qu’ils avaient gagné leur droit à se laisser aller et juste à profiter de leur amour.


C’était compter sans le quotidien.
Et puis David était parti, acceptant ce poste à Washington. La folie de leur amour, la puissance de leur passion les avaient rendus naïfs au point de se croire invulnérables et de penser que les trois mille sept cent quatorze kilomètres qui les sépareraient désormais ne seraient rien qu’une petite formalité et que leurs retrouvailles n’en seraient que plus ardentes.


Ca avait été le cas la première année, tandis que l’un comme l’autre faisaient le maximum pour libérer quelques jours par ci, un week-end par-là afin d’avoir du temps ensemble.


Colby avait demandé son transfert, sinon pour Washington, du moins pour une agence moins éloignée, mais il n’avait rien obtenu d’intéressant et c’était David lui-même qui lui avait déconseillé d’accepter deux ou trois postes proposés dans lesquels il se serait immanquablement étiolé.


Il savait que si son compagnon se sentait mal dans son travail, leur couple en pâtirait.
Mais leur couple s’était malgré tout peu à peu étiolé.
Il leur avait fallu près de deux ans pour s’apercevoir de la fêlure, se rendre compte que lorsqu’un week-end tombait à l’eau, que des vacances étaient reportées, ça ne prenait plus cet aspect de catastrophe des débuts.


Alors David était revenu : un poste de chef d’équipe s’était libéré à San Diégo et il l’avait pris, les cent soixante-treize kilomètres qui les séparaient maintenant paraissant bien minimes aux yeux du continent qu’il y avait eu entre eux précédemment.


Pourtant ce rapprochement avait semblé les éloigner toujours plus loin l’un de l’autre. Et aujourd’hui que Don était devenu le patron du bureau de Los Angeles avec David pour bras droit, Colby ayant hérité de la section des crimes violents, il leur semblait qu’ils n’avaient jamais été aussi éloignés l’un de l’autre.
 
- Alors c’est fini ? On s’arrête là ?


Il y avait des larmes dans les yeux de Colby tandis qu’il regardait son amant, son compagnon, son amour.
Et soudain David fut contre lui, le serrant dans ses bras avec l’énergie du désespoir :


- Non ! Non ! Je t’aime ! Je suis sûr qu’on peut tout reconstruire, se fabriquer un autre avenir ! Au moins essayons !


Un large sourire vint éclairer le visage tourmenté de Colby qui rendit son étreinte à son compagnon :


- Essayons… C’est tout ce que je demande !


Ils savaient que ce ne serait pas forcément facile : leur couple était passé dans l’essoreuse du quotidien et en ressortait sans force, mais ils savaient que leur amour, lui, était intact, bien caché sous ces habitudes qui leur avaient fait oublier qu’il est bon aussi de surprendre l’autre, de continuer à lui prouver combien on tient à lui.


Ils se regardèrent et lurent, dans les yeux de l’autre, la même détermination à réussir, la même envie de continuer ensemble ce chemin qu’ils avaient emprunté cinq ans plus tôt, de se construire d’autres possibles et viser d’autres impossibles. Et pour la première fois depuis bien longtemps, le baiser qui les unit à ce moment-là avait le goût de la passion.
 
 
Chanson de Michel Sardou

J'aime beaucoup cette fiction !! 

Un grand merci pour cette histoire, j'aime beaucoup ce couple

Merci à vous trois!

Avec l'espoir , on peut tout reconstruire

Merci pour cette belle histoire

Merci de vos commentaires!