Torchwood - Tant de belles choses - Jack/Ianto - G

Reclassement de l'anniversaire de Mumucookie.

Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Russel T Davies. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
 
 
 
Ils se regardaient, les yeux dans les yeux et leurs âmes se parlaient. Tous les deux c’était une évidence, c’était la volonté du destin, c’était un cadeau de la vie, un cadeau qu’ils n’allaient pas refuser parce qu’un jour l’un d’entre eux allait partir.


Il y avait tant d’amour dans les yeux de Jack posés sur lui, que Ianto sentit un frisson le parcourir. Jack… Son amour… Son amant… Son ami… Jack qu’un jour il laisserait derrière lui et déjà il avait mal de penser à ce moment.
 
 
Ils avaient partagé tant de choses ensemble, bravé tant de dangers, affronté tant d’ennemis. Ils avaient tremblé, pleuré, hurlé, ri. Ils s’étaient mis en colère, avaient eu peur, avaient eu de grandes joies ou d’immenses peines. Ils avaient vu tomber autour d’eux ceux qu’ils aimaient, les amis, les parents…



Tant de choses les unissaient, tant de choses en eux et autour d’eux qui avaient contribué à les rapprocher. Du premier jour une étincelle avait jailli entre eux, une étincelle qu’ils avaient cherché à étouffer, chacun de leur côté, pour des raisons différentes. L’un se voulait fidèle à une femme qui n’était déjà plus celle qu’il avait aimée, l’autre ne voulait tout simplement plus voir partir quelqu’un qu’il aimerait.


Et pourtant… Pourtant ils avaient fini par s’accorder la chance de s’aimer, le bonheur d’être deux. Même si un jour, ils savaient qu’à nouveau, pour Jack, le chemin serait solitaire.


Ils en avaient parlé et parlé encore. Ils avaient pesé le pour et le contre, comme si on pouvait marchander l’amour, jauger la tendresse, estimer l’attachement.


Quand l’un faisait un pas en avant, l’autre reculait d’autant… Mais ils ne pouvaient pas lutter contre la destinée. Cet amour qui les unissait était leur force et leur faiblesse. Mais ils voulaient le vivre au quotidien, s’efforçant d’ignorer qu’un jour le Gallois s’en irait sans espoir de retour.


Les jours où ils arrivaient à en parler, Ianto essayait de convaincre l’Immortel que, lorsque le moment serait venu, il devrait refaire sa vie.
 
La vie sans Ianto, le capitaine ne voulait pas, ne pouvait pas l’imaginer. S’il avait mis tant de temps à céder à son attirance, s’il avait mis tant de mois à prononcer la petite phrase magique qui avait allumé des feux de joie dans le regard de son amant, c’était parce qu’il voulait se préserver, parce qu’il savait, pour l’avoir déjà vécue, l’affreuse douleur de la solitude, cette impression d’arrachement, cette envie de se coucher pour ne plus jamais se réveiller, rejoindre celui qui nous manque, celui qui a rendu notre âme incomplète en nous quittant.


Lorsqu’il osait parler de ses craintes devant le Gallois, celui-ci tentait de le rassurer, de le convaincre qu’il y aurait un après, forcément…  Il ne pouvait pas imaginer son amant seul pour l’éternité.
 
 
Cette main qu’il cramponnait comme si déjà il sentait la mort rôder, Jack savait qu’un jour elle le lâcherait, qu’un jour ses doigts n’attraperaient que le vide, ce vide qui le remplirait et le gèlerait à jamais.


Cette main qu’il tenait de toutes ses forces, cette grande main si forte et si tendre à la fois, Ianto savait qu’un jour il ne pourrait plus l’étreindre et il avait peur pour l’homme qu’il aimait. Mourir n’est rien. La douleur elle est pour ceux qui restent.



Il aurait tant aimé trouver les mots pour le rassurer, le convaincre qu’un autre bonheur l’attendait.


 
Parfois il se demandait s’il n’avait pas été égoïste de s’accrocher à son supérieur. Peut-être qu’il aurait dû se contenter d’être son amant, un de plus dans la longue liste des êtres que l’Immortel avait glissé dans son lit et laissé effleurer sa vie, sans jamais leur permettre d’y prendre une place qui laisserait un jour un vide.


C’était lui qui, une à une, avait percé les murailles dont Jack s’était entouré le cœur, histoire de ne plus souffrir. C’était lui qui, le premier, avait dit : « Je t’aime », rompant ainsi l’accord implicite. C’était lui qui était parti à l’assaut de la forteresse qui protégeait les sentiments du capitaine et qui avait remporté la victoire, sans se soucier de cet après.


Bien sûr, il savait qu’il n’avait rien fait seul : Jack s’était laissé attraper, il avait choisi de baisser sa garde et d’aimer, une fois de plus…


Qui savait ce que réservait l’avenir ?


 
L’avenir, ce serait une éternité vide d’amour, vide de rire, vide de bonheur, vide de tout ce qui rend la vie supportable, cette vie qu’il n’avait même pas le choix de pouvoir quitter. L’avenir…


Peut-on parler d’avenir quand votre vie n’a pas de fin ? Lui, tout ce qu’il aurait voulu, c’était s’endormir aux côtés de l’homme qu’il aimait comme jamais encore, au cours de sa trop longue existence, il n’avait aimé. Il savait déjà que cette faveur lui serait refusée.


- Je serai toujours là, lui disait Ianto après ses cauchemars, lorsqu’il l’avait vu tomber et qu’il avait senti son souffle s’arrêter tandis que son regard bleu s’obscurcissait à jamais.


- Je serai là… Dans tes rêves… Dans ton cœur… Dans tes pensées… Et puis… Qui sait ?


 
Peut-être que le destin leur ferait cadeau d’une autre chance et d’une autre encore. Peut-être que deux âmes qui se sont retrouvées ne peuvent plus jamais être séparées. Peut-être que son immortalité pourrait se partager avec son amour. Peut-être que sa mortalité pourrait l’atteindre à son tour.

Peut-être…

En attendant, ils étaient vivants, tous les deux et Jack se jura de ne laisser passer aucune seconde de cet amour fou qui le réchauffait. Quel que soit leur avenir, il ne voulait avoir aucun regret.

Ses lèvres se posèrent sur celle du Gallois et le baiser qui les unit avait un goût d’éternité.
 
 
Chanson de Françoise Hardy

Merci Homer!

Merci Mumu

Merci Callypso

Merci Léa