CHAPITRE 9 - Naquadah
Une fois à l’abri d’une petite grotte, Jack parti chercher de quoi faire un feu, qu’il espérait invisible au loin. Il était hors de question d’attirer l’armée d’Apophis sur eux.
« Nous devons retrouver notre camp avant nos ennemis, sinon ça en sera fini de notre quête de justice ! » grommela
Jack, une fois installé au chaud devant le feu.
« Je le sais bien, mais j’ai peur que cette armée ne soit plus rapide que nous trois. »
« Impossible ! Comment une armée de cette taille pourrait-elle elle plus vite que votre cheval et nous deux ? »
Jack commençait à redevenir nerveux, Sam le sentait depuis la veille mais elle ne pouvait rien faire pour remédier à cela.
Elle songeait à toutes les possibilités qui s’offraient à elle mais elle en revenait toujours à la même conclusion.
« Vous devriez partir, avec Naquadah. Vous iriez bien plus vite sans moi. »
« Non ! Premièrement car je refuse de vous laisser seule derrière, même à l’abri de cette grotte. Et ensuite, je suis beaucoup plus lourd que vous. Naquadah irait bien plus vite avec un poids plus léger sur le dos. »
« Et là, c’est à moi de refuser de vous laisser derrière ! »
Sam s’était levée avec emportement et faisait à présent les cent pas autour du feu de camp. Cela ne dura pas longtemps, elle retourna s’asseoir rapidement.
Jack la considéra avec stupeur, elle qui était habituellement d’humeur égale.
« Et de toute façon, je serais bien incapable de chevaucher si longtemps, je suis affamée et épuisée. »
Jack avait bien vu qu’elle se rationnait d’elle-même alors qu’il faisait déjà son maximum afin de conserver des vivres le plus longtemps possible.
Elle était pâle et cernée et quand il devait la réveiller le matin, il devait insister, alors qu’habituellement elle se levait à peine avait-il fini de prononcer son titre.
Il s’en sortait mieux de son côté car il était plus robuste, mieux entrainé car habitué à se priver.
Dans la nuit, des bruits sourds éveillèrent le Chevalier. La Princesse dormait profondément et il décida d’aller voir ce qui faisait tant de raffut dehors.
Il quitta la grotte à pas feutrés et se rendit compte que l’armée d’Apophis s’était encore rapprochée. Elle progressait vite et Jack se demandait comment leur Seigneur faisait pour leur faire adopter une telle cadence. Ils semblaient s’être installés pour la nuit.
Même avec la meilleure volonté du monde, jamais ils ne pourraient rejoindre leur camp et prévenir leurs amis.
De retour à l’abri de la grotte, Jack prit une décision. C’était un plan risqué mais il devait tenter le tout pour le tout.
Il vida les sacoches de Naquadah, ne laissant, dans l’une d’elles, qu’un message codé à l’intention de Daniel. Il savait que l’érudit serait en mesure de déchiffrer le message. Si Naquadah se faisait prendre par les Goa’uld, personne ne pourrait comprendre. Il espérait que dans ce cas-là, il aurait la vie sauve.
Un cheval était un bien précieux en temps de guerre. Après tout, il était robuste et travailleur, malgré un caractère bien affirmé - comme sa maîtresse.
Jack ressortit avec le cheval, surveilla les alentours et se plaça bien en face de la monture.
« Ecoute-moi bien, tu vas rentrer au campement sans nous. Va voir Teal’c, il prendra soin de toi. Je te ramène ta princesse dès que possible mais pour notre survie à tous, tu dois réussir à t’échapper ! »
Jack n’aurait jamais avoué à personne qu’il avait parlé avec un cheval, ni qu’il était persuadé que celui-ci avait compris, ni qu’il l’avait caressé.
Il lui mit une tape sur la croupe. Le cheval fit quelques pas puis se retourna pour dévisager Jack. Un léger signe de tête, Jack l’aurait juré, puis le cheval s’élança au galop, comme si les chiens de l’enfer étaient à ses trousses.
Jack passa le reste de la nuit à l’entrée de la grotte afin de surveiller l’activité du camp Goa’uld.
Il n’était pas formel mais au matin, il ne lui avait pas semblé que quiconque ait pris le cheval en chasse.
Il fit une prière à son Dieu, espérant que son armée soit prête pour la bataille qui s’annonçait.
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Jack avait laissé Sam se reposer autant que possible et quand elle s’éveilla, le soleil était bien haut dans le ciel. Il avait profité de l’aube afin de poser des pièges pour attraper du petit gibier.
« Chevalier, où est passé mon cheval ? » s’enquit la princesse à son réveil.
Il la dévisagea et inspira avant de lui raconter la nuit qu’il avait passée.
La Princesse reconnut, avec des larmes dans les yeux, que c’était sans doute la meilleure décision, pour tout le monde.
A l’heure du repas, Jack fit cuire de la viande et après le repas, le duo reprit son chemin.
Cependant, Jack ne s’aperçut pas immédiatement qu’une personne les suivait, depuis la rive opposée. Arrivés à une clairière plus dégagée, et où ils espéraient pouvoir retrouver un sentier les menant aux leurs, une surprise les attendait.
Au moment où Jack posa un pied hors des hauts buissons, une flèche faillit lui arriver en pleine tête. Il devait sa survie au fait que Sam avait trébuché et qu’il s’était baissé pour la rattraper. D’instinct, il se plaqua au sol avec elle.
Ils durent revenir sur leurs pas, à l’abri des fourrés et essayer de rejoindre la grotte, tout en se déplaçant accroupi.
Leurs assaillants franchirent avec peine la rivière pour arriver sur la même rive qu’eux. Cela leur prit du temps, mais Jack et Sam ne traînèrent pas.
Ils grimpèrent très légèrement et Sam remarqua une nouvelle grotte, en hauteur. Elle vérifia par-dessus son épaule que les poursuivants étaient toujours dans l’eau et que personne d’autre ne les mettait en joue depuis la rive afin de se hisser vers le lieu sécurisé.
Jack la suivit de près, sans se poser de questions.
Sam glissa, tant à cause de ses jupons qu’à cause de ses chaussures trempées. Jack la rattrapa in extremis par le poignet mais il sentit le bras de la princesse craquer.
Sam eut beaucoup de mal à s’agripper à la paroi rocheuse à nouveau, mais elle montra une formidable ténacité à s’en sortir. Jack était épaté, car malgré la douleur, elle continua son ascension, non plus devant lui mais à sa suite.
Ils s’engagèrent aussi loin que possible dans la grotte, espérant que les gardes à leurs trousses n’avaient pas pu voir où ils étaient entrés.
Jack et Sam restèrent immobiles, dans l’obscurité, l’un contre l’autre.
Des bruits parvinrent à leurs oreilles, mais leurs poursuivants passèrent devant l’entrée de leur cachette sans la voir car les bruits finirent par s’éloigner. Mais Jack resta sur ses gardes et aucun des deux ne bougea.
Le soleil commença à décliner quand la tension se relâcha doucement dans la grotte.
« Je vais aller jeter un oeil » murmura Jack.
Sam serra seulement sa main, qu’elle avait attrapée pendant leur fuite au fond de la grotte, en signe d’assentiment.
Il revint quelques secondes plus tard, en déclarant qu’il n’avait rien vu.
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Quelques heures plus tard, les assaillants semblaient avoir perdu leur piste. La Princesse grelotait dans le fond de la grotte. Elle tenait également serré fort contre elle son poignet blessé. La douleur était atroce mais elle serrait les dents pour ne pas gémir.
« Désolé Princesse, il m’est impossible de faire du feu dans ces conditions. La lumière et la fumée seraient visibles de l’extérieur, et … » commença le Chevalier, mais il fut coupé par Sam.
« Ce n’est rien, je comprends et d’ailleurs, j’ignore si faire du feu dans une grotte est vraiment une bonne idée. »
Jack avait remarqué qu’elle tremblait et serrait les dents afin qu’elles ne claquent pas.
Il s’approcha doucement d’elle et passa un bras sur ses épaules. Sam sursauta à peine mais Jack sentit le tressautent de ses épaules.
« La chaleur humaine, c’est ce qui nous permettra de survivre à ce froid. »
« Je sais » souffla-t-elle, en posant sa tête sur l’épaule de son compagnon d’infortune.
Sam s’assoupit et la tension de son corps se relâcha. Son bras glissa et la douleur réveilla la jeune femme en sursaut.
Jack s’en aperçut et prit délicatement le poignet blessé. Il le manipula avec une grande douceur, une telle douceur que Sam en fut surprise. Il était doux et attentionné. Sa peau était chaude alors qu’elle-même était transie de froid.
« Je vais avoir besoin d’un morceau de jupon » déclara-t-il.
Sam releva la jupe extérieure afin de lui laisser l’accès aux couches secondaires. Il déchira non pas une mais deux bandes de coton.
Avec la première, il banda le poignet endolori.
« Je vais serrer assez fort mais c’est pour votre bien. »
Sam hocha doucement la tête. La lune éclairait l’intérieur de la grotte, elle était pleine et brillait fort cette nuit-là.
Elle pouvait observer le profil fier de Jack pendant qu’il s’occupait d’elle.
Il réveillait d’étranges sensations en elle, aussi bien dans son coeur que dans son corps.
Une fois le poignet serré dans la bande de tissu, il prit le second afin de lui confectionner une écharpe, qu’il noua dans la nuque de la jeune femme.
Il caressa par inadvertance la fine peau quand il glissa le tissu contre Sam.
Sa proximité empêchait presque la Princesse de respirer, sans souffle était court, comme si elle avait couru sur une longue distance. Sa vue devait lui jouer des tours, car elle jura qu’elle l’avait vu sourire tout en la regardant du coin de l’oeil.
Une fois l’écharpe en place, Jack entreprit de démêler les petits cheveux de Sam qui s’était pris dans le noeud.
« Vous avez un peigne ? »
Elle hocha la tête de haut en bas, incapable de parler. Elle désigna ensuite la petite besace à ses pieds et il l’ouvrit pour en sortir un magnifique peigne ouvragé. Un cadeau de son père, se dit le Chevalier.
Il se positionna derrière la Princesse et il entreprit finalement de démêler toute la chevelure blonde. Avec la fuite, la
crinière soyeuse n’était plus que l’ombre d’elle-même et Jack savait que malgré ses airs de bon soldat, Sam aimait être correctement peignée. Un brin de folie lui allait bien, selon lui mais il voulait lui faire plaisir et l’exercice n’avait rien de désagréable.
Sam se laissa faire et s’abandonna dans les sensations qu’elle ressentait.
Bientôt, Jack l’entoura de ses bras et elle se laissa aller contre son torse massif afin de prendre un peu de repos tout en profitant de sa chaleur.