Texte court : Confidentiel - Les infiltrés - Alec/Luka - G

Reclassement du cadeau 2017 de Fanncis.

Les personnages de « Les Infiltrés », ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de Fanncis et Pandi.
 
Songfic basée sur les épisodes 51 à 55 lorsque Alec pensait Luka mort. Pour qui connaît la série, vous savez que finalement ça se termine bien.
 
 
 
Alec se tenait debout devant la tombe, et il avait l’impression que son cœur n’était plus qu’une masse gelée qui pesait des tonnes dans sa poitrine. Pourquoi était-il là, vivant, survivant une fois encore à ceux qu’il aimait ? Quelle malédiction pesait sur lui, qui le laissait à chaque fois seul sur le bord du chemin ?

Il y avait trois semaines maintenant que son amour était couché dans cette crypte, à côté de sa mère. Il aurait dû repartir pour New-York, mais il ne s’y résolvait pas. Au moins, ici, tout lui parlait de Luka, d’un Luka qu’il n’avait pas connu : gai, créatif, heureux de vivre… Le Luka qui avait intégré l’équipe avait changé mais au fil du temps, il avait parfois retrouvé un peu de ce jeune homme que l’ouragan avait détruit.

Et maintenant il ne lui restait plus rien.
 
 
 
Il était là près de la tombe et il lui semblait que tout était inachevé. Ils avaient encore tant de choses à vivre tous les deux, tant de lieux à explorer, tant d’idées à partager, tant d’amour à construire.

Finalement il aurait dû suivre son instinct, refuser de s’engager. S’engager c’était souffrir. S’engager c’était perdre. A chaque fois. En tout cas, pour ce qui le concernait.

Pourtant il ne pouvait pas regretter. Tous ces moments, tous ces mots, les épreuves partagées…
 
Luka n’aurait pas voulu qu’il éprouve des regrets. Il voulait le meilleur pour lui, toujours. Il aurait voulu qu’il continue à vivre, qu’il rencontre quelqu’un, qu’il « refasse sa vie » comme on dit. Comme si une vie ça se refaisait comme on refait une façade, comme on rebâtit une maison.

Il ne devait pas regretter ce qu’ils n’avaient pas fait, leurs moments d’errance, leurs disputes, leurs incompréhensions mutuelles. C’était tout ça qui avait construit leur couple, ce couple devenu si solide au fil du temps. Chaque moment de leur vie en commun était précieux parce que c’était tout ce qui lui restait.
 
Tandis qu’il parlait à la pierre froide, il avait l’impression d’entendre la voix de Luka lui susurrer des mots d’amour, lui souffler aussi au passage quelques unes des absurdités dont il avait le secret et qui firent voler un sourire sur ses lèvres pâles.

Luka n’aurait pas voulu qu’on le pleure, que quiconque mette sa vie de côté pour lui. Il aurait aimé que tout continue, pas comme avant bien sûr, c’était impossible, mais du mieux possible et peut-être même d’une manière encore meilleure.

Pourtant… pourtant il aurait malgré tout compris ces perles qui roulaient sur les joues de son compagnon, parce qu’il avait versé les mêmes dans les mêmes circonstances plusieurs mois auparavant, dans une vie qui, aujourd’hui, paraissait si lointaine à Alec.
 
Pourquoi ? Quel dieu cruel avait décidé de lui reprendre ce bonheur chèrement acquis ? Quelle destinée impitoyable avait désigné du doigt le jeune policier pour le faire tomber, si jeune, si prêt de l’accomplissement, lui qui enfin lâchait prise, lui qui, enfin, ouvrait son cœur au bonheur…

Et lui ? Que lui restait-il désormais qu’une vie vide de sens ? Oh, bien sûr, il allait continuer… Il n’était pas de ceux qui abandonnent. Il avait un métier qui permettait de sauver des vies, même s’il n’avait pas pu sauver celle qui lui importait tant. On comptait sur lui. Il continuerait…

Mais il savait déjà que nul jamais ne ferait plus battre son cœur de la façon dont il avait battu pour Luka.
 
Y avait-il une autre vie, un autre espace où ils pourraient à nouveau être ensemble ? Est-ce que, lorsque ce serait son tour, Luka l’attendrait de l’autre côté de la lumière ? Est-ce qu’il lui tendrait la main pour enlacer ses doigts ? Est-ce qu’il déposerait ses lèvres sur les siennes ? Est-ce qu’il serait là pour effacer ses larmes, éradiquer la douleur ?

Alec aurait aimé y croire. Il aurait pu puiser de la force dans cet espoir. Ou peut-être pas. Peut-être que s’il y avait cru, il se serait simplement foutu en l’air pour rejoindre plus vite son amour.

Il ne devait pas penser comme ça, il n’en avait pas le droit. Il savait, du plus profond de son âme, que Luka n’aurait pas voulu le voir baisser les bras. Une fois qu’il serait parti, qui témoignerait de leur amour ?
 
- C’était un sale coup mon amour, un vrai sale coup. Mais je sais que ce n’était pas ton choix.

Des mots… des mots qui ne voulaient rien dire et qui ne répareraient pas la douleur, jamais. Désormais il était vide, il était seul, il était nu.

Bien sûr l’équipe était là, puis il avait Jean et Gary mais le gouffre béant dans son cœur, nul être humain ne pourrait jamais le combler.

Bientôt il devrait retourner à New-York… Il ne pouvait pas rester là. Il n’y avait rien pour lui ici, rien que des souvenirs qui n’étaient pas les siens. Il allait partir et laisser son amour derrière lui. Il le fallait. C’était ce que Luka aurait voulu.

Pourtant, au moment où il quitta le cimetière, Alec sentit son âme s’envoler pour rester là où était sa moitié. C’était ça : désormais il serait un corps sans âme, sans but, un de ces spectres errants dans un monde où ils n’avaient plus leur place.

Mais un jour… un jour…
 
 
Chanson de Jean-Jacques Goldman

Merci Homer!

Quel texte magnifique...reflet de la cruauté de la vie. Parfous certaines personbes mettent du tamps a trouvé leur moitié et la vie finit par leur reprendre brutalement...je sors les mouchoirs 

Très joli texte, et j'aime beaucoup cette chanson... Merci d'avoir posté!

superbe texte   mais bon sang que c'est triste

Un grand merci à vous toutes!   Et rassurez-vous, les auteurs ont "démouru" Luka quelque temps plus tard...