Miss Noble est en effet celle qui le comprend le mieux
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Le Docteur, originaire d’une planète inconnue, a une apparence physique semblable à celle des humains. Enfant intemporel, il a été découvert et adopté par une exploratrice nommée Tecteun, originaire de Gallifrey. À l’origine du code génétique des Seigneurs du Temps, il n’est pas soumis à la règle des douze régénérations et en a un nombre illimité. Il possède deux cœurs, plusieurs cerveaux et des capacités psychiques hors du commun. Il a également la capacité d’absorber, de résister et d’expulser de grandes quantités de types de rayonnements. Doué de capacités télépathiques il peut entrer dans la mémoire d’autres individus, percevoir le tissu temporel et en discerner les points fixes, comme celui du capitaine Harkness.
Les agents étaient bouche bée devant l’arrivant. Le leader avança, heureux de retrouver son ancien compagnon de voyage. Le Seigneur du Temps ne s’était pas régénéré depuis leur dernière rencontre à sa grande joie. Jack l’enlaça, le sourire aux lèvres.
– Vous m’avez manqué Docteur !
– Je vois ça, vous aussi mon vieil ami. Que puis-je faire pour vous ?
Le Gallifreyen captait les pensées des hommes et femmes de son entourage et plus particulièrement celles de l’agent Jones. Il avança vers ce dernier.
– Vous avez été marqué récemment, lâcha-t-il en pointant son tournevis sonique vers Ianto. Il en reste d'infimes trace de fluide !
L’immortel approcha du Gallois, inquiet. Il percevait le trouble du jeune homme et ne savait pas comment l’aider. L’arrivée du Docteur était une bénédiction, pensait-il. Harper était intrigué par ce qui se passait sous ses yeux. Comment avait-il fait pour déceler les particules dans le sang de son collègue sans l’avoir examiné ?
– Vous allez m’assister, annonça-t-il en tournant la tête vers Owen. Vous êtes bien médecin ?
– Comment allez-vous procéder ?
– Nous allons dans le TARDIS, l’infirmerie est au fond à gauche.
Le Seigneur du Temps ouvrit la porte de la cabine de police et entra suivi de Harper, Jones et du capitaine. Les autres agents restèrent à l’extérieur pour examiner cette étrange boîte bleue. Comment avait-elle fait pour déjouer les détecteurs de la base ?
– C’est du bois, s’étonna Gwen en tapant sur la paroi.
– C’est une technologie de pointe, fit Tosh en pointant son scanner vers la boîte. Tu imagines les progrès en ingénierie pour fabriquer une telle machine, c’est …
– Immense, la coupa l’agente Cooper en penchant sa tête pour voir l’intérieur du vaisseau.
Il existe un lien télépathique entre le Docteur et son TARDIS. Lorsque le Seigneur du Temps pénétra dans la pièce, celle-ci s’illumina et les visiteurs aperçurent l’équipement médical. Owen fut surpris d’y trouver tout le matériel de pointe dont la base secrète n’était pas dotée.
– Prenez place, fit le Docteur en s’adressant à l’agent Jones.
– Qu’allez-vous faire ? S’inquiéta Harper en approchant.
– Rien de dangereux, rassurez-vous. Il faut juste que j’extraie ces fines particules de votre collègue. Les laisser plus longtemps serait dommageable pour lui.
– Comment allez-vous procéder ? Répéta le médecin.
– Simplement, lâcha le Seigneur du Temps en pointant son tournevis sonique sur la peau du Gallois.
Ledit tournevis sonique doté de diverses fonctions autres que réparer des objets, scanner ou analyser différentes substances, résidus, gaz et autres pouvait détecter les corps et fluides étrangers.
– Vous avez été en contact récemment avec un Abzorbaloff.
– Qu’est-ce que c’est ? S’étonna le capitaine
– C’est un extraterrestre qui absorbe des êtres vivants en les intégrant à l’intérieur de son propre corps afin de se régénérer.
– Je ne comprends pas, lâcha Ianto.
– C’est étrange en effet, vous n’avez pas été ingéré. Il y a eu une anomalie…
Le Docteur se tourna vers l’immortel captant son angoisse.
– Que s’est-il passé ?
– Cette créature était enfermée dans la cellule de confinement portative et lorsque j’ai tenté de la neutraliser avec un anesthésiant il y a eu une brume épaisse autour de nous et lorsque le brouillard s’est dissipé elle s’est évaporée sous nos yeux.
– Je vois… mais cela n’explique pas le malaise de votre collègue.
– Ianto avait déjà croisé cette entité lors d’une mission où il a été blessé.
– Normalement, ces êtres se déplacent en binôme. Ils ont dû être séparés.
Le Seigneur du Temps resta silencieux quelques instants, inquiétant ses passagers. L’immortel sentait bien que quelque chose perturbait leur hôte.
– Que savez-vous ? demanda Jack
– Monsieur Jones a été marqué comme une proie. S’il rencontre à nouveau un Abzorbaloff, il risque, si je n’extrais pas de son organisme ces fluides de… enfin vous voyez.
– Qu’attendez-vous, lâcha Owen.
– Cela va d’être douloureux, répliqua le Docteur.
Le Gallois les observait, comprenant les enjeux dans l’échange entre le médecin et le Docteur. Il n’avait aucune envie de disparaître comme la créature qu’ils avaient tenté de capturer sans grand succès. Cette mission était loin de ce qu’il avait connu lors de ses précédentes interventions. Ianto avait déjà croisé la grande faucheuse, plus souvent que ses collègues, bien que ces derniers ignorent tout de son passé.
– Allez-y, annonça l’agent Jones, d’une voix calme, cachant son angoisse.
Le Docteur lui demanda de s’allonger sur la table. Il enclencha la machine placée au-dessus de lui. L’appareil projeta un faisceau sur le corps de Ianto. Ce dernier sentit immédiatement les effets des rayons infrarouges. Il avait l’impression qu’on lui arrachait la peau, l’intervention était douloureuse, plus que ce qu’il avait imaginé après avoir écouté les explications du Seigneur du Temps. Plusieurs minutes passèrent avant que l’opération se termine au plus grand soulagement du patient.
– C’est bon, vous êtes sain, déclara le Gallifreyen.
– Il est rétabli, s’inquiéta Owen.
– Rassurez-vous, tout est revenu à la normale, voyez par vous-même.
Le Docteur alluma un écran et passa son tournevis sonique sur le corps du Gallois. Les particules avaient disparu de son organisme.
– Maintenant, il va falloir les capturer !
Le capitaine Harkness, déterminé à éliminer ces visiteurs, ne savait comment agir sans risquer la vie de ses coéquipiers.
– Comment devons-nous procéder ?
– Vous devez les réunir pour cela, il faut impérativement les capturer ensemble, expliqua le Seigneur du Temps.
– Et les renvoyer dans la faille, s’exclama Harper.
– Il y a tout de même un danger qu’ils reviennent, renchérit leur hôte qui avait une petite idée pour résoudre le cas.
Les hommes quittèrent le TARDIS suivis du Docteur. Ce dernier entendait les pensées des membres de l’équipe. Jack avança vers l’agent Sato qui pianotait sur son clavier, affichant sur l’écran central les coordonnées des apparitions des visiteurs.
– Quelle était leur dernière apparition ?
– Le souci, c’est qu'on les aperçoit que dans la pénombre, et il est difficile de les suivre à la trace lorsqu’ils ont quitté le site, fit Tosh.
– Il faut les garder dans un secteur précis et le seul moyen est de leur fournir un appât, rétorqua l’immortel
– Tu es sérieux ! S’écria Gwen
– As-tu une autre solution ? Si les informations récoltées sont justes, vu la taille de ce spécimen, la récolte a déjà commencé.
– Comment comptes-tu opérer pour cette mission ? Interrogea le docteur Harper, intrigué.
– Simple, s’ils ont besoin d’êtres vivants pour se régénérer, je peux leur fournir toute l’énergie dont ils ont besoin…
– Juste pour les attirer, le coupa le Seigneur du Temps, il n’est pas question que vous vous sacrifiiez pour cela. Dès qu’ils apparaîtront, je pourrai les téléporter dans le TARDIS.
– Et ensuite qu’allez-vous en faire ? Demanda l’agent Jones.
– Les expédier sur une planète où ils ne nuiront plus à aucun humain.
Le plan fut étudié dans les moindres détails. Néanmoins, le projet élaboré comportait une part non négligeable de risque.
A suivre…