L'an dernier Pandi a fêté ses 20 ans et quelques...
Une petite sonfic pour elle...
Rassurez-vous le reclassement touche à sa fin : encore trois histoires et vous serez tranquilles.
Préambule :
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Ann Donahue & Anthony E. Zuiker. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Personnages : Don Flack/Daniel Messer
Genre : Romance – Songfic
Résumé : Quelques moments clés dans la vie de Don et Danny
Il y a des moments si merveilleux
Ils se fixaient, sans se soucier de ceux qui allaient et venaient autour d’eux. Dans les yeux de Danny, Don lisait, enfin, les mêmes sentiments que ceux qu’il ressentait, ces sentiments qu’il avait cru, jusqu’à ce jour, ne jamais pouvoir partager.
Il y avait déjà des mois qu’il savait que le scientifique avait pris dans sa vie une autre place que celle de l’ami et que son cœur lui appartenait, sans restriction. Et depuis tout ce temps il se taisait, sûr que parler serait perdre l’amitié de cet homme sans y gagner l’amour qu’il espérait. Daniel Messer était un homme à femme, chacun le savait dans l’équipe, et lui plus qu’un autre.
Il se demandait toujours pourquoi, parmi tous les hommes qu’il fréquentait, c’était celui-là qui avait volé son cœur, peut-être cette quête de l’absolu que tout le monde porte en lui…
Et du jour où il avait osé mettre un nom sur ce qui le poussait vers le laborantin, il s’était résigné à ne jamais lui parler, à ne jamais être pour lui que le bon copain à qui on raconte ses plans drague sans se douter que chaque mot s’enfonce en lui comme un coin sous la peau et lui donne envie de hurler de souffrance et de frustration.
Parce qu’il pensait ne jamais pouvoir être autre chose que cet ami qui écoutait, riait, encourageait, conseillait…, il s’était blindé et avait scellé ses lèvres. Jusqu’à ce soir, cet épuisement physique et moral, cette dispute et ces mots qu’il n’avait pas pu retenir.
Ensuite il y avait eu ce long silence et soudain, dans les yeux de Danny il avait lu cet aveu, avant que ses lèvres ne lui confirment qu’il ne rêvait pas.
- Je t’aime aussi.
Il y a des moments si merveilleux
Qu'on voudrait que le temps s'arrête
Et que les horloges de sept lieues
Se taisent un peu, se taisent un peu
On cherche, cherche émerveillé
La petite fleur de l'impossible
Sitôt que tu l'as dans la main
Elle est fanée, le lendemain
Depuis que Don et lui vivaient ensemble, sa vie avait pris une autre dimension. Qui aurait cru qu’un jour, lui, le Don Juan de service, celui que tous les pères surveillaient de près, que tous les frères fixaient d’un œil circonspects, que tous les maris toisaient d’un air menaçant, craquerait pour les yeux bleus et la carrure athlétique d’un homme ?
A quel moment s’était-il aperçu que les formes féminines n’avaient plus sur lui le même attrait ? Que ce à quoi il aspirait le plus au monde c’était de se lover dans les bras du jeune policier et de se fondre dans son corps ? A quel moment avait-il commencé à surveiller ses mots, son attitude, pour que Don ne sache pas, de peur de le perdre. Il préférait pouvoir le côtoyer comme un simple ami que de risquer de supporter son éloignement, même si ça voulait dire se mordre les lèvres quand il l’entendait raconter ses dernières conquêtes ou sourire d’un air amusé lorsqu’il lui commentait les courbes avantageuses de telle ou telle fille croisée au hasard de leurs pérégrinations professionnelles ou privées.
Et puis il y avait eu ce miracle : ce soir où, au terme d’une violente querelle, Don avait laissé échapper cet aveu, avant de se taire, décomposé, prêt à prendre la fuite. Il l’avait retenu de trois petits mots…
Trois mots que depuis ils s’étaient dits, jour après jour, mois après mois. Trois mots qui avaient conduit à trois mois de pur bonheur, à se découvrir toujours un peu plus et à s’émerveiller de s’éveiller chaque matin auprès de l’autre, de s’endormir dans sa chaleur…
Trois mois, et aujourd’hui il était là, sanglotant, tenant dans ses bras le corps ensanglanté de son amour.
- Ne me quitte pas… Je t’en supplie… Je t’aime…
Il y a des soirs si malheureux
Qu'on voudrait que le temps éclate
Où l'on fait semblant d'être deux
Dans l'illusion d'un coin de bleu
Éteins les mille chandeliers
Tu restes seul sous les étoiles
Ton téléphone est sourd-muet
Ton petit théâtre est fermé
Les jours…
Les jours qui s’égrènent, seconde après seconde, dans la même attente monotone, la même peur indicible, le même morne désespoir qui vous enserre le cœur comme dans un étau, ce cœur lourd, ce cœur gros qui pèse plus à chaque minute qui passe où les yeux restent obstinément clos.
Le bip obsédant et régulier des machines, qui vous torture entre ressentiment et soulagement parce qu’il est à la fois le signe que votre amour est toujours là et celui qu’il ne l’est déjà plus tout à fait…
Danny n’entendait pas les mots qu’on lui adressait, les encouragements des médecins, les manifestations de soutien de l’équipe, les tentatives d’optimisme des uns ou des autres. Tous ses sens n’étaient tendus que vers un seul être : ses yeux fixaient sans discontinuer la silhouette branchée à toutes ces machines, ses oreilles percevait chaque souffle qui soulevait artificiellement sa poitrine, ses narines humaient les effluves d’antiseptique qui flottaient dans l’univers devenu dorénavant le leur, ses mains se posaient malgré lui sur la peau de son amour, pour s’assurer qu’il était encore chaud, et tout ce qu’on parvenait à lui faire ingurgiter n’avait aucun goût parce qu’il ne pouvait plus ressentir qu’à travers Don suspendu entre deux mondes, loin de lui…
Rien ni personne n’aurait pu lui faire quitter ce chevet…
Rien ni personne n’aurait pu l’empêcher de rester là, de pleurer, de prier, de supplier, d’insulter parfois celui qui ne lui répondait pas, le menaçant du pire s’il s’avisait de vouloir simplement penser à lâcher sa main…
Et puis…
Jour après jour, nuit après nuit, la même routine, cette non action qui est déjà l’antichambre du néant… RAS… trois lettres qu’il haïssait du plus profond de son âme…
Et l’espoir qui petit à petit s’effiloche et s’amenuise… quand chaque aube se lève sur la même inertie, cette vie immobile qui n’en est déjà plus une.
Jusqu’à cette nouvelle aube et ces doigts qui frémissent soudain avant que les paupières ne se soulèvent sur les prunelles bleues qui le regardent, étonnée… Jusqu’à ce cri de victoire…
Il y a des matins si fabuleux
Qu'ils ressemblent aux cathédrales
Tout est si beau, tout est si mieux
Que l'on voudrait mourir un peu
Alors voici que dans ta main
La petite fleur de l'impossible
Se met à renaître soudain
Il y a de fabuleux matins
La vie avait repris son cours.
Douze jours d’hôpital, succédant à cinq jours de coma, l’avaient laissé sans force. Mais Danny était là, attentif, aux petits soins, au point parfois qu’il s’emportait de se voir traité comme un enfant. Pourtant, contrairement à son tempérament, le laborantin ne s’insurgeait pas contre ses sautes d’humeur. Au contraire il en souriait, comme si chaque colère de son amant était la preuve qu’il allait de mieux en mieux.
Ils étaient passé si près du néant que chaque nouvelle minute qui leur était accordée sonnait comme une victoire.
Don comprenait le traumatisme qu’avait dû subir son compagnon : il lui suffisait d’imaginer que les rôles aient été inversés pour savoir combien il aurait souffert à le voir dériver lentement loin de lui sans rien pouvoir faire pour le ramener. Alors il essayait d’être patient, de comprendre le besoin presque paranoïaque du scientifique, de rester en contact avec lui…
Deux mois de convalescence et le retour à la normale s’était enfin amorcé : il avait repris son travail, d’abord à des tâches administratives, puis, depuis trois jours, sur le terrain de nouveau. Il se sentait plus vivant que jamais à arpenter les rues de New-York, à exercer ce métier si difficile mais qu’il adorait.
Désormais chaque jour était une victoire, une nouvelle chance qu’il n’avait pas l’intention de gâcher. Danny et lui vivaient leur amour au grand jour, et ils avaient fait accepter leur couple de leur entourage. Bien sûr, dans leur milieu professionnel, surtout du côté de Don, il y avait bien quelques handicapés du cœur qui réprouvaient la liaison, mais les réactions restaient mesurées d’une part parce que les deux hommes étaient largement appréciés, d’autre part parce que le soutien indéfectible de Mac empêchait la vindicte de s’exprimer, la plupart des intolérants étant des carriéristes prudents.
Ils avaient aménagé ensemble dans un grand loft qu’ils avaient meublé avec goût, chacun ayant son coin privé, mais surtout un espace commun où ils se ressourçaient l’un avec l’autre. Ils avaient décidé de profiter de chaque minute qui leur serait offerte.
Et ce soir, Danny se tenait devant lui, un genou à terre, tendant cet écrin où brillait une chevalière de platine, tandis qu’il le fixait d’un regard humide, heureux au-delà des mots d’entendre cette phrase dont-il avait rêvé :
- Don… Tu es l’homme de ma vie… Veux-tu m’épouser ?
Il y a des moments d'arcs-en-ciel
Où l'univers stoppe sa course
Une simple nuit de Noël
Te met des larmes à fleur de ciel
Et tu te demandes pourquoi
Cette nuit-là te démesure
Va ne cherche pas plus longtemps
L'homme ne reste qu'un enfant
Bien sûr, il avait répondu oui, sans un instant d’hésitation, sans l’ombre d’un doute…
La cérémonie avait été magnifique : tous leurs amis étaient là et bon nombre de collègues de la police, chacun se réjouissant de leur bonheur.
Et depuis ils tissaient, jour après jour, la vie au quotidien, avec ses petites peines et ses grandes joies.
Un enfant,
capable de s’émerveiller du vol d’un papillon ou d’un rayon de soleil,
un enfant,
capable de s’enivrer d’air pur et de rires,
un enfant,
capable de tendre la main avec confiance à un inconnu,
un enfant,
persuadé que le monde est juste un grand terrain de jeu,
un enfant,
pour qui l’amour est forcément un sentiment universel,
un enfant,
capable de passer des larmes aux rires en une fraction de seconde,
un enfant
capable de dire « Je t’aime », tout simplement, sans réfléchir au reste.
Ensemble, et malgré tout ce qu’ils savaient du monde, ils avaient retrouvé leur âme d’enfant.
FIN
Chanson de Gilbert Bécaud