Songfic pour l'anniversaire de Ninou024
Préambule : Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Ann Donahue & Anthony E. Zuiker. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Personnage : Lindsay/Danny
Genre : Romance – Songfic
Résumé : Lors d’une soirée entre collègue, Lindsay décide de révéler ses sentiments.
Parce que c’est toi
Lindsay avait décidé de forcer la chance : il y avait bien trop longtemps maintenant qu’ils se tournaient autour, s’observaient, se taquinaient, flirtaient l’air de rien sans oser aller plus loin. Peur de s’engager, peur de se tromper, peur de compromettre leur belle amitié…
Il était temps de faire bouger les choses et elle savait qu’il n’oserait pas. Depuis qu’elle était retournée témoigner, traumatisée par son expérience passée, il s’était dressé comme une barrière entre eux, comme si désormais Danny ne voyait plus en elle Montana, la fille forte et indépendante, mais une petite chose fragile sur laquelle il fallait veiller. De chiendent, elle était devenue orchidée pensait-elle parfois en souriant.
Et si elle aimait être du chiendent, cette herbe indéracinable, increvable, qui s’impose même où on ne veut pas d’elle, qui croit jour après jour sans ce soucier du reste, qui fait son chemin coûte que coûte ?
Et elle voulait que Danny sache enfin ce qu’elle pensait, ce qu’elle voulait, ce qu’elle espérait. Alors elle se tenait là, dans ce bar à karaoké où toute l’équipe s’était réunie, et elle avait le micro en main, les yeux braqués sur lui…
Si tu crois un jour qu’je t’laisserai tomber
Pour un détail pour une futilité
N’aie pas peur je saurais bien
Faire la différence
Elle se remémorait son premier jour au laboratoire de la police scientifique et cet homme qui lui avait souri, qui, dès ce moment, s’était rangé de son côté. Elle avait tout de suite su qu’entre eux il y aurait une belle amitié et peut-être plus.
Mais elle avait décidé de laisser le temps au temps. Seulement, maintenant il lui semblait que le temps risquait de couler indéfiniment avant que son bel Italien ne se décide enfin à franchir le pas.
Quelle était cette peur qui le retenait ?
Si tu crains un jour qu’je t’laisserai faner
La fin de l’été, un mauvais cap à passer
N’aie pas peur personne d’autre n’pourrait
Si facilement te remplacer
Bien sûr rien n’avait été facile, ni pour elle, ni pour lui. Les épreuves ne leur avaient pas été épargnées : leurs passés respectifs étaient venus exploser entre eux comme des bombes à retardement, des bombes sales… si sales !
Mais ils avaient survécu ! Ils s’étaient relevés, malgré leurs blessures, malgré leurs faiblesses. Et c’était cela qui faisait leur force aujourd’hui, ce qui devait les rapprocher plutôt que les éloigner.
Il devait comprendre ce qu’elle avait dans le cœur, il devait lire ce qu’il avait dans le sien…
Oh non pas toi
Vraiment pas toi
Parce que c’est toi le seul à qui je peux dire
Qu’avec toi je n’ai plus peur de vieillir
Parce que c’est toi
Rien que pour ça
Parce que j’avoue j’suis pas non plus tentée
D’rester seule dans un monde insensé
Elle savait, du plus profond de son être, qu’ensemble ils pourraient tout affronter : le passé, le présent et le futur.
Ces barrières que chacun avait érigées pour se protéger, pour se préserver, pour empêcher la souffrance de les atteindre, ils devaient maintenant les faire tomber, parce que si la souffrance ne passait pas, l’amour aussi restait à la porte et elle ne voulait pas vivre sans amour.
Elle ne voulait pas vivre sans lui.
Si tu crois un jour q’tout est à refaire
Qu’il faut changer; on était si bien naguère
N’aie pas peur je n’veux pas tout compliquer
Pourquoi s’fatiguer
Elle chantait et il la regardait. Elle lisait dans les prunelles claires qu’il comprenait, qu’il savait qu’elle chantait pour lui. D’ailleurs toute l’équipe l’avait compris et elle s’en moquait !
Elle n’avait pas l’intention de vivre un amour à la sauvette, un amour caché, un amour entre deux portes.
Elle voulait pouvoir prendre la main de l’homme qu’elle aimait devant tout le monde, l’embrasser, si le cœur lui disait, sans se soucier de qui pourrait les surprendre. Elle voulait pouvoir proclamer qu’il lui appartenait et qu’elle était sienne.
Elle voulait que tombent les masques, à commencer par celui qu’il arborait depuis trop longtemps. Parce qu’à force de vouloir se protéger, on finit par ne plus vivre.
Et commence pas à te cacher pour moi
Oh non, je te connais trop bien pour ça
Je connais par coeur ton visage
Tes désirs, ces endroits de ton corps
Qui m’disent encore
Parce que nous c’est fort
Parce que c’est toi j’oserais tout affronter
Et c’est toi à qui j’pourrais pardonner
D’où lui venait cette force qui la poussait vers lui, qui l’obligeait à se déclarer ainsi, aux yeux de tous, comme si sa vie en dépendait ?
Etait-ce de cette étreinte de la semaine passée, lorsqu’ils étaient rentrés si fatigués, si perdus, si démunis qu’ils s’étaient réchauffés l’un à l’autre ? Etait-ce de cette communion de leurs corps qui s’étaient enfin découverts dans l’ivresse des premières fois et qui les avaient laissés comblés, assouvis, apaisés ?
Etait-ce cette sensation que sans lui elle n’était vivante qu’à moitié, moins qu’à moitié ?
Etait-ce cette voix qui lui susurrait que la vie est trop courte pour la gâcher en peurs, regrets, non dits stériles ?
Etait-ce simplement parce qu’il était lui et que, quand il lui souriait comme à cet instant, de ce sourire à la fois timide qui donnait envie de le protéger, et conquérant qui donnait envie de se réfugier dans ses bras, elle se sentait éperdue d’amour pour lui ?
Parce que c’est toi
Rien que pour ça
Parce que c’est toi j’voudrais un jour un enfant
Et non pas parce que c’est le moment
Parce que c’est toi
Je veux te voir dedans
J’verrais dans ses yeux tous ces petits défauts
Parce que parfait n’est plus mon créneau
Inconsciemment elle avait posé sa main sur son ventre, là où, un jour, elle voulait porter cet enfant qui serait aussi le sien, celui qui lui redonnerait cette famille qu’il avait perdue, qui, à elle, rendrait sa foi dans l’homme et dans le monde.
Il y avait tant de choses qu’elle voulait lui dire, tant de choses qu’elle ne savait pas comment énoncer. Mais les mots qu’elle chantait expliquaient fidèlement ses sentiments, ses attentes, ses désirs.
A ce moment précis elle n’avait plus peur parce qu’elle lisait dans le regard de l’homme qu’elle aimait les mêmes émotions qui la traversaient et, dans ceux de leurs amis, un attendrissement, un bonheur qui la confortait dans l’opinion qu’elle avait fait le bon choix.
Pourquoi ce soir plutôt qu’un autre ? Parce que sans doute, c’était celui qui avait été choisi pour eux, celui où ils devaient enfin franchir le pas ou se séparer.
Elle avait pris un risque et elle en était consciente : mais elle avait choisi de forcer le destin pour pouvoir enfin vivre à deux, au grand jour. Elle avait désormais besoin d’être sûre : tant pis si elle s’était trompée, elle préférait savoir, quitte à souffrir.
Mais les mots qu’il lui envoyait du bout des yeux lui faisait comprendre qu’elle ne s’était pas trompée et c’est avec un sourire magnifique plaqué sur son visage d’ange qu’elle acheva, en s’approchant doucement de lui.
Parce que c’est toi
Parce que c’est toi le seul à qui j’peux dire
Qu’avec toi je n’ai plus peur de vieillir
Parce que c’est toi
Rien que pour ça
Parce que j’avoue j’suis pas non plus tentée
D’rester seule dans un monde insensé
Parce que c’est toi
Elle n’entendit même pas les applaudissements qui couronnaient la fin de sa prestation. Elle ne se rendit pas compte que l’animateur venait lui reprendre le micro des mains avant d’annoncer le prochain candidat.
Elle était contre lui, respirant son odeur, pressée contre son torse et elle sentait son cœur battre aussi fort que le sien.
Et puis il abaissa son visage vers elle en disant :
- Parce que ce que tu viens de faire c’est tout toi Lindsay Monroe, je t’aime…
Et tout fut dit tandis que leurs lèvres se rejoignaient et qu’ils échangeaient un baiser passionné sous les quolibets et les rires de leurs amis. Mais ils pouvaient bien rire, Lindsay et Danny s’en moquaient, ils étaient dans leur monde à eux et personne n’avait le pouvoir d’y accéder.
FIN
Chanson d’Axelle Red