Une songfic pour Winsister.
Préambule : Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Erik Kripke & Robert Singer. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Personnages : Dean/Sam
Genre : Tragédie – Songfic
Résumé : P.O.V. de Dean et Sam, placés respectivement à la fin des saisons 2 et 3 et durant la saison 4. Pour les puristes, c’est sans doute bourré d’erreurs… à ma décharge, j’ai abandonné la série en cours de saison 3.
Tu me manques déjà
Il tenait son petit frère dans ses bras : son frère, son amant, son amour…
Il le tenait serré contre son corps et l’insupportable solitude venait s’emparer de son âme, s’insinuer dans chaque fibre de son corps, dans chaque goutte de son sang.
Non… cela ne serait pas ! Cela ne pouvait pas être !
Des images défilent en moi
Des promesses de vie
D'une vie sans larmes
Il regardait Sam, inerte sur ce lit et tout repassait dans sa tête : le démon aux yeux jaunes, les élus, le combat…
Sam avait gagné, Sam avait vaincu…
Et Sam était tombé alors qu’il se tournait vers lui, qu’un sourire las éclairait son visage meurtri. Il avait pu lire dans ses yeux tout l’amour qu’il lui portait. Il avait vu ses lèvres s’ouvrir pour lui parler, le rassurer…
Ses lèvres qui étaient maintenant froides et pâles.
Il refusait cette réalité de toute son âme.
Tu es là sans être là
Ma mémoire s'amuse déjà
A fouiller dans mon âme
Qu’aurait-il pu dire ? Qu’aurait-il pu faire ? Comment empêcher l’inéluctable de se produire ?
Sam n’était pas un démon, il n’en serait jamais un. C’était son rôle à lui, Dean, son devoir, de le protéger et il avait échoué.
Pourquoi n’avait-il pas été plus vigilant, plus réactif ? Pourquoi, depuis la mort de leur père, avait-il continué à emmener son frère de combats en combats plutôt que de le mettre à l’abri ?
Un amour doit-il se résumer à ça : s’enflammer, se consumer bien trop vite et devenir soudain cette cendre froide qui recouvrait son âme ?
Si le destin était injuste, alors il allait se jouer de lui !
Tout est dit
En cette nuit de mélancolie
La pluie dans nos regards
L'adieu à notre histoire
Il repassait dans sa mémoire tous les bons moments qu’ils avaient eu : l’enfance de Sam, ces soirées solitaires dans des motels miteux tandis que leur père était en chasse, leurs fous-rires, leurs jeux, leurs engueulades aussi…
Il se souvenait du retour de son petit frère lors de la disparition de leur père, de la mort de Jessica, du désespoir, de la culpabilité contre lesquels il avait dû lutter pied à pied.
Il revoyait leurs aventures, les amis croisés, les ennemis vaincus…
Il réentendait les paroles de son père mourant, sa promesse… cette promesse qu’il savait qu’il ne pourrait jamais tenir.
Il se remémorait leur première fois, leur peur, leur honte, cette impression de faire quelque chose de mal, de condamnable sans pouvoir pour autant s’en empêcher. Et petit à petit ils avaient compris que c’était leur destinée : parce qu’ils étaient des solitaires dans l’âme, ils étaient obligés de s’aimer.
Alors non… Il ne pouvait pas accepter, jamais ! Et quoi qu’il doive faire pour ramener son amour, il le ferait !
Tu me manques déjà
Il suffit de quelques heures
Et la vie me fait peur
Avec tout ces pourquoi
Tu me manques déjà
Et je sais que mes matins
N'auront qu'un gout de rien
Que rien n'effacera
Dean était parti, happé par les forces de l’Enfer. Ils étaient arrivés au bout de leur vaine quête.
Un an ! Un an pour tenter d’inverser le sort, pour essayer d’annuler le pacte.
Un an…
C’est si court et si long à la foi.
Ils avaient eu tellement de rires, tellement de larmes, tellement de moments de bonheur et tellement de frayeurs…
Ils avaient eu un an, un an de sursis pour s’aimer encore, défier les lois des hommes et du ciel, se raccrocher l’un à l’autre en espérant qu’ils vaincraient, une fois encore.
Mais le destin ne se récrit pas deux fois.
J'ai compris que l'éternité
C'est l'absence qu'on entrevoit
A travers les silences
Il était seul et il avait froid.
Il se rappelait le moment où il avait ouvert les yeux, où il avait compris qu’il n’aurait pas dû être là, soupçonné le sacrifice qu’il ne pouvait pas accepter…
Il pensait à cet instant où il avait su : son frère allait le quitter… Il avait échangé sa place contre la sienne… Et ça, il ne pouvait l’accepter.
Un an…
Un an à espérer, à tomber puis à se relever…
Un an…
Parfois c’est une éternité… parfois c’est un instant…
Il était seul et il avait mal.
Pourquoi soudain la vie qui se dessine
On la voit plus que sous des pluies fines
Et des torrents de souffrance
Repartir au combat ? A quoi bon ? La lutte était vaine parce que les forces du mal gagneraient toujours.
Bien sûr il avait promis… Etre fort, continuer… leur faire payer…
Mais il n’avait tout simplement plus la force, plus l’énergie, plus le cœur…
Son âme était vide et le sang dans ses veines était froid.
Etait-ce sa punition pour avoir aimé celui vers lequel il n’aurait même pas dû lever les yeux ? Pour être à demi-démon ? Pour avoir un jour quitté le nid sans se préoccuper de laisser son père et son frère continuer la lutte sans lui ?
Le bien était aussi cruel que le mal parfois…
Il était vide… vide et fatigué.
Aujourd'hui qui sera là sur ma route
Et puisque tu t'en vas
tu sauras que je n'aimais que toi
Il entendait la voix de Bobby, sentait sa main sur son épaule mais il n’avait pas envie de l’entendre, de le voir, de le suivre.
Tout ce qu’il voulait c’était rejoindre son frère, son ami, son amant… Il voulait se lover contre lui, s’enivrer de son odeur, de son goût inégalable, se réchauffer à son étreinte et s’endormir entre ses bras pour s’éveiller dans sa chaleur en sachant qu’il n’était pas seul et ne le serait jamais.
Désormais il n’y aurait plus d’étreintes au petit matin, plus de fous rires au milieu de la nuit, plus de folies, plus de beuveries partagées…
Il n’y avait plus rien.
Tu me manques déjà
Il suffit de quelques heures
Et la vie me fait peur
Avec tout ces pourquoi
Tu me manques déjà
Et je sais que mes matins
N'auront qu'un gout de rien
Que rien n'effacera
La nuit était tombée sur l’humanité et son âme luttait pour survivre.
Depuis combien de temps souffrait-il, aux fins fonds de l’Enfer ?
Pourtant il ne regrettait rien… Sam avait survécu, Sam continuerait la lutte.
De toute les souffrances, la plus aigue, la plus cuisante c’était l’absence de cet être qu’il aimait plus que tout.
Mais c’était aussi cette douleur là qui l’empêchait de céder et de devenir ce démon qu’on voulait qu’il devienne. Parce que temps que ce manque serait en lui, alors c’est qu’il était toujours humain, toujours capable d’aimer, de regretter…
C'est comme un rêve
Que l'amour ne reviendra jamais
Comme une histoire perdue
Un regard sur le passé
Une arme…
Une arme c’est juste un objet, banal, sans âme. Mais c’est porteur de tant de puissance. Lorsqu’on tient une arme dans la main on devient maître de la vie et de la mort.
Sam avait l’impression d’être né arme au poing. Il avait ôté bien des vies de bien des façons, alors il savait… Il savait exactement quoi faire.
Mais devait-il le faire ?
Devait-il trahir Dean en actionnant le mécanisme ? Devait-il mettre fin à cette vie inutile qu’il n’en pouvait plus de traîner ?
A quoi servait de lutter si on ne pouvait pas se réconforter, si le droit d’aimer vous était enlevé ? Il n’avait pas choisi cette vie… Et le seul cadeau qu’elle lui avait donné, elle le lui avait repris de la plus cruelle des façons.
Vivre avec le remords, était-ce vraiment vivre ?
Exister sans espoir, sans amour, était-ce vraiment exister ?
Il est si lourd le poids de la solitude !
Tu me manques déjà
Il suffit de quelques heures
Et la vie me fait peur
Avec tout ces pourquoi
Tu me manques déjà
Et je sais que mes matins
N'auront qu'un gout de rien
Que rien n'effacera
Les corps meurent, les âmes vivent… Le chagrin s’éteint et l’amour perdure…
Ils s’étaient trouvés, sans se chercher, sans le vouloir.
Ils s’étaient trouvés alors qu’ils vivaient côte à côte depuis toujours.
Qui dira qu’ils n’avaient pas le droit ? Avant de condamner il faut chercher à comprendre…
Ils s’étaient trouvés, perdus, retrouvés… le destin avait joué avec eux, cruellement.
Le manque, l’absence, le vide, la solitude… ils les avaient ressentis, tour à tour…
Le chagrin est infini, implacable, intolérable…
Deux âmes sœurs ne doivent pas être séparées…
Deux âmes sœurs arrivent toujours à se retrouver.
FIN
Chanson de Chimène Badi
Techniquement ce n’est pas une deathfic puisque chacun sait que Dean est revenu d’entre les morts…