Les Experts Manhattan - Amis - Don/Danny - G

Reclassement de l'anniversaire 2016 de Finleysf

Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Ann Donahue & Anthony E. Zuiker. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
 
 
 
- Qu’est-ce que je peux faire ?

C’était cette question qu’il se répétait depuis des semaines, depuis que Jess était partie, fauchée dans « la ligne du devoir » comme on disait. Il aurait aimé pouvoir faire quelque chose concrètement, effacer ce jour noir, la ramener d’entre les morts, offrir à son ami le réconfort de son retour.

Il ne pouvait rien et il s’en voulait. Don sombrait petit à petit sous ses yeux et il était incapable de le ramener à la surface. Son ami se noyait et il le regardait faire.
 
 
Amis… Ils l’étaient depuis si longtemps maintenant. Si on lui avait dit qu’un jour il serait l’ami d’un flic lorsqu’il avait quinze ans, qu’il vivait en marge de la loi en se prenant pour un caïd, il aurait bien ri. Et pourtant…

Don était son ami, son meilleur ami. Depuis ce jour où leurs regards s’étaient croisés lorsque le lieutenant était venu chercher les résultats d’une analyse, depuis ces premiers mots échangés, ils s’étaient reconnus. Don était son ami…
 
Danny se mordilla les lèvres. Il pouvait se raconter tout ce qu’il voulait, il savait, lui, au plus profond de son âme, que Don représentait bien plus qu’un simple ami. Il savait l’émoi qu’il ressentait en entendant sa voix, le frisson sur son échine lorsqu’il posait sa main sur son bras. Il savait le manque atroce de sa présence lorsqu’il partait pour quelques jours. Il savait surtout la morsure terrible de la jalousie lorsqu’il le voyait sourire à Jess, lui prendre la main, déposer un baiser sur ses lèvres.

Pourtant il n’avait rien dit, et il jouait le jeu de l’ami-confident qui recueillait et partageait les sentiments, les impressions sur les conquêtes d’un jour, les émois à l’ébauche d’un nouvel amour, le désespoir d’avoir perdu l’élue de son cœur.

Il est des moments où l’amitié est tout ce qui importe.
 
 
Parfois il se demandait s’il ne faisait pas fausse route. Ne valait-il pas mieux tenter sa chance, dire à Don ces phrases qui lui brûlaient les lèvres, poser une bonne fois pour toute les bons mots sur les bons sentiments.

Souvent il s’était dit que c’était le bon jour pour parler et puis il reculait finalement parce que le moment n’était jamais idéal. Il y avait toujours une famille en deuil, un criminel en fuite, un sadique en liberté, une conquête dans les parages…. Il y avait toujours une excuse pour ne pas se dévoiler.

Don était là pour lui, tout le temps, à chaque fois qu’il en avait besoin et la peur de perdre ce soutien lui clouait les lèvres. C’était ça la vraie réalité.


 
Pourtant il avait cru qu’il y arriverait, qu’un jour il tenterait l’impossible, qu’il oserait parler. Il avait rêvé de ce jour, de l’air incrédule de Don puis de son sourire quand il lui répondrait que ses sentiments étaient partagés.

Il avait rêvé, juste rêvé. Parce qu’il y avait eu Jess, Jess l’intrépide, Jess que lui aussi aimait beaucoup, Jess qui rendait Don heureux…

Jusqu’à ce petit matin, dans ce restaurant… Un petit déjeuner de sang qui avait plongé son ami dans le désespoir. Don avait besoin de lui plus que jamais, mais besoin de l’ami, de celui à qui il pouvait tout dire, confier son désespoir, son amour en ruine, son cœur en lambeau.

Il était là pour le ramener chez lui lorsqu’il était trop ivre pour repartir seul, lorsque les barmen l’appelaient après lui avoir confisqué ses clés. Il était là pour l’excuser auprès de Mac, il était là pour le serrer contre lui tandis qu’il sanglotait sur son amour perdu, sur sa fiancée trop tôt partie, répétant sans arrêt qu’il n’aimerait plus jamais comme il l’avait aimé.

Juste comme à présent, tandis qu’il l’écoutait déverser son chagrin.


 
- Qu’est-ce que je peux faire ?

Il aurait tout fait, tout donné, pour faire cesser cette peine  indicible. Il aurait offert sa vie en échange de celle de Jess si ça avait été possible, simplement pour que renaisse le sourire sur les lèvres de Don, pour que ses yeux s’éclairent à nouveau, pour qu’il retrouve ce qui faisait de lui l’homme qu’il aimait.

- Reste juste avec moi… J’ai besoin de toi.


Il avait besoin de lui, du plus profond de son être. Son âme était encore meurtrie, mais au tréfonds de son esprit, l’espoir renaissait au contact de cette main sur son bras, de ces prunelles fixées sur lui avec cette sollicitude attentive dont il avait besoin.

Jess lui manquait et il ne l’oublierait jamais parce qu’avec elle il avait, l’espace de quelques mois, pu oublier les désirs qui le rongeaient et le déstabilisaient, cette amitié si particulière qui prenait de plus en plus de place dans sa vie et emplissait ses nuits de songes qui le troublaient.

Danny était là, près de lui et soudain la mort de Jess n’était plus si cruelle. Peut-être que le destin lui offrait une dernière chance. Peut-être qu’il lui avait pris cette femme parce qu’elle n’était pas l’âme sœur qui lui était destinée.

Peut-être que, ce soir, il était temps de faire tomber le masque.
 
 
 
Chanson de Nicolas Peyrac

Merci beaucoup Homer

Ah ce petit couple est aussi parmi mes préférés, je les trouve mimi (ils me frapperaient surement à utiliser le mot "mimi" en parlant d'eux)

Un super texte pour accompagner mon petit-déj,  la fin est sacrément bien amenée car je ne m'y attendais pas du tout ! J'ai aimé le thème, pas si souvent exploité, du meilleur ami qui nourrit des sentiments depuis longtemps pour son pote hétéro mais le retournement de situation de la fin alors là je dis 

Merci beaucoup Choupy et Playmobil... Contente d'avoir créé un petit effet de surprise...

Merci Mumu